Avec leur principe on ne peut plus simple, les Beat'em up ont connu un grand succès à travers le monde dans les années '80. Marteler tous les lascars de Street of Rage ou ceux de Double Dragon, voilà un programme qui plaisait à une frange de joueurs biberonnés aux films d'action mettant en avant les carrures de Van Damme ou Schwarzenegger. Si aujourd'hui les passions ont un peu changé, cela n'empêche pas les séries susmentionnées de rester diablement fun. Certainement enfants de cette époque, les développeurs nantais de Wako Factory planchent depuis 2014 sur un titre rassemblant ce que l'on appelle le Beat'em all chez nous et un autre amour très français, le Japon féodal. Ces deux éléments mélangés donnent aujourd'hui naissance à un certain Samuraï Riot que nous allons décortiquer ensemble.
A deux, c'est mieux !
Il était une fois sur l'Archipel...
Notre aventure commence par un choix, celui du personnage que nous allons incarner. Entre Sukane et Tsurumaru, vous avez face à vous deux styles de jeu assez différents. La première est spécialisée dans le corps à corps rapide, enchaînant les coups de poings, et le second bénéficiera de l'allonge de son sabre, mais sera globalement plus lent. Cette première décision influencera évidemment votre façon de jouer, mais également l’histoire qui suit. Plutôt simple au premier abord, le scénario vous plonge au centre d’une affaire de rébellion face à laquelle vous serez seul juge. En effet, s’il reste très traditionnel sur de nombreux points, Samuraï Riot se démarque toutefois des autres titres du genre en proposant un scénario à embranchements multiples.
Il vous sera ainsi demandé de faire des choix moraux à certains moment-clés de l’aventure, chacun d’entre eux ayant des conséquences sur la suite des événements. Dois-je aider ce pauvre rebelle qui m’explique que pour aider les populations, rejoindre son mouvement est la seule solution ? A vous de voir, mais c’est une idée particulièrement appréciable. Cela aide notamment à rentrer un peu dans l’histoire qui reste, il faut l’avouer, assez peu stimulante. Nous noterons que l’équipe semble avoir poussé l’idée loin puisqu’il est possible d’obtenir 8 fins différentes.
Après une jolie cinématique d'introduction, le soft créé à l'aide du moteur Unity nous plonge dans un univers fait de cerisiers, de temples et de lampions. Le tout a plutôt jolie allure grâce à des décors et sprites dessinés à la main. "Plutôt" puisque, malgré les efforts évidents des artistes, il est difficile de ne pas remarquer le manque d'âme de l'ensemble. Le design de certains ennemis est malheureusement trop générique et on a globalement une impression de déjà-vu. Le titre aurait certainement gagné à se trouver une patte propre, une identité visuelle qui l'aurait fait sortir du lot.
Des mécaniques efficaces, mais un ensemble un peu vide
Mais ne boudons pas notre plaisir et abordons tout de suite les mécaniques de ce Beat'em up. Grâce à une bible des coups qu'il vous faudra découvrir par vous-même dans le menu Start, vous découvrirez une palette de techniques correcte utilisant aussi bien les gâchettes que les touches classiques. Coup de pied, coup de poing, coup de sabre, prise, pouvoirs spéciaux, tout cela est convenable et l’on apprécie particulièrement la roulade d’esquive de Sukane qui vient dynamiser le gameplay. Question équilibrage, il nous a semblé que les combats avec Tsurumaru étaient plus faciles.
D’une durée approximative de 30 minutes, chaque niveau est construit d’une manière similaire et typique du genre. Vous avancez dans un décor propre à chaque stage, des vagues d’ennemis viennent régulièrement interrompre votre progression et un boss vous attend au bout de la route. Le problème, c’est que si ce principe s’avère assez jouissif dans un classique comme Final Fight, les choses sont ici un peu moins excitantes. La rapidité et le feeling des combats sont plutôt corrects, mais l’ensemble apparaît rapidement mécanique, sans surprise. Les variations de gameplay sont assez peu nombreuses et les plus impatients risquent rapidement de poser la manette. Pour les autres, on finit par accepter cette routine en espérant que les choses se dynamisent d’une façon ou d’une autre…
Parlons maintenant des créatures malfaisantes (ou pas) qui se dresseront contre nous. De manière très classique, votre progression dans le jeu vous permettra de rencontrer des ennemis de plus en plus diversifiés et de plus en plus puissants. Vous croiserez ainsi des lanciers possédant une grande portée, des ninjas dégainant occasionnellement des armes à feu, des sumos équipés d’un bouclier et bien d’autres. S’ils ont chacun leur façon de vous mener la vie dure, on trouve vite quelques techniques pour dégager la voie plus facilement. Packer tout ce petite monde pour les frapper tous d’un coup, ou profiter du fait qu’un lancier soit en train de se relever pour lui infliger qui va le remettre au sol, les méthodes sont nombreuses.
Une difficulté et un mode coop old-school
Bien que la difficulté soit paramétrable en début de partie, il faut savoir que Samuraï Riot reste relativement difficile. Certains niveaux ne sont pas évidents, tout comme les boss qui vous demanderots une certaine concentration. Pour parfaire le tout, lorsque vous mourrez, votre partie meurt aussi. Autrement dit, vous n'aurez pas de continue et en cas d'échec, il vous faudra tout recommencer. Comme sur borne d’arcade en fait.
Et comme sur certaines bornes d’arcade de l’époque, il est possible de vivre l’aventure créée par Wako Factory à deux en coopération. Notre duo de personnages réunis à l’écran doit donc faire face à une difficulté plus importante, mais possède également une jauge inédite qui, une fois remplie, permet de déclencher un combo particulièrement puissant. Si à deux les choses deviennent clairement plus fun, le sentiment de lassitude se fait malheureusement également sentir au bout de quelques niveaux. Mais dans tous les cas, il est clair qu’il est toujours plus sympathique d’y jouer avec un ami, surtout qu’il est possible d’en profiter en local.
Finissons enfin sur l’aspect technique et plus précisément le debuggage qui semble avoir laissé passer quelques coquilles. Il nous est arrivé quelques bizarreries durant notre phase de test, dont des ennemis devenus soudainement paralysés face à notre incroyable puissance ou, plus embêtant, notre héros qui décidant de ne plus se relever après avoir perdu une vie. Dans ce dernier cas, c’était face à un boss de fin de niveau et nous n’avons eu d’autre solution que de le recommencer depuis le début…
Points forts
- Des sprites et environnements dessinés à la main
- Un scénario à embranchements et fins multiples
- Le mode coop qui fonctionne bien
Points faibles
- Une direction artistique qui manque d'âme
- Les niveaux qui s'enchaînent et finissent par lasser
- Quelques bugs à déplorer
Véritable hommage aux grands Beat’em up des années '80, Samuraï Riot parvient à proposer une aventure correcte, sans plus. Loin d’être aussi jouissif qu’un Street of Rage 2, reposant sur une direction artistique assez quelconque, le titre de Wako Factory a bien du mal à nous tenir en haleine et c’est dommage puisqu’il contient quelques bonnes idées. Que ce soit le scénario à embranchements multiples ou le sympathique mode co-op, certains points risquent de plaire aux amateurs du genre en mal de nouveautés. Un jeu qui peut valoir le détour avec un ami en cas de nostalgie aigüe.