Surprise de l'E3 2017, Mario + The Lapins Cretins est, en cette fin-août, dans nos bacs sur Nintendo Switch. L'occasion pour nous de vous livrer notre avis définitif sur cette curieuse aventure qui fait se rencontrer deux saga que l'on voyait difficilement cohabiter. Un résultat à la hauteur du défi ?
Pourquoi un tel mélange des genres ?
Ce n’est pas la première fois que nous posons nos mains sur Mario + The Lapins Cretins et cette version finale nous permet surtout d’en apprendre un peu plus sur l’origine de cet étrange mix entre deux univers pas forcément compatibles à la base. C’est donc à travers une cinématique CGI du plus bel effet, façon Pixar, qu’une ado prodige, adepte de technologie et de jeux vidéo, trifouille son prototype de casque révolutionnaire. Ce dernier permet de fusionner les objets entre eux et promet de résoudre les grands soucis écologiques de notre monde. Fan invétérée de Mario, elle quitte son laboratoire suite à un dysfonctionnement de sa création, et laisse son casque sur le bureau...
Il n’en fallait pas plus pour que les Lapins Cretins débarquent dans leur « machine à laver à voyager dans le temps » et s’emparent du casque, faisant très vite fusionner certains lapins avec le mobilier ou des goodies, évidemment tous dédiés à l’univers de Mario. Certains lapins sont donc métamorphosés en plantes, d’autres en sorciers, quand d’autres fusionnent avec des accessoires de cosplay et deviennent ainsi Lapin Peach, Lapin Yoshi, Lapin Luigi et Lapin Mario. Très vite, le contrôle du casque échappe à son porteur et c’est la machine à voyager dans le temps qui se retrouve mixée avec un objet de l’univers Mario, programmant ainsi un voyage imminent à destination le Royaume Champignon. Tous les lapins sont aspirés par le vortex qui se crée alors, et c’est ainsi que démarre notre aventure.
Le moins que l’on puisse dire, c’est que ce mélange des genres est ici une vraie réussite. Les lapins cretins restent à leur place de sidekicks, statut qui était le leur à la création de la franchise et qui s'avère être l'un des seuls à permettre facilement d'enquiller leur humour pour le moins lourdingue. Les voir quelques secondes, de temps en temps, à travers un micro-sketch est juste parfait pour pimenter l’action d’une once d’humour bête et méchant. Quant au style de jeu, sachez qu'il rend le tout très sérieux et offre un véritable décalage avec la stupidité totale des personnages qui accompagnent les héros « spirituellement limités » de la troupe de Mario.
Une structure atypique
C’est donc à travers cet univers crossover dans lequel les lapins ont perverti le monde de Mario que l’on embarque pour plus d’une trentaine d’heures de jeu. La structure du titre est assez atypique et vous fera explorer quatre secteurs variés, qui entourent le château de Peach. Dans la proximité directe de ce dernier, on retrouvera d’ailleurs divers bâtiments qui servent à profiter des collectibles, du mode coop et des amiibo. Les fameux quatre secteurs, accessibles via ce hub, représentent les différentes zones que l’on va successivement explorer, en dévérouillant leur accès grâce à une compétence spéciale comme, par exemple, la faculté de bouger un bloc ou de porter une stèle.
On explorera donc les Jardins Anciens, le Désert Sorbet ou encore l’effroyable Frousslande comme nous vous le précisions lors de nos précédentes preview vidéo. Les différents environnements, toujours très bien conçus et agréables à l’œil, proposent pas mal de biomes au sein d’une même ambiance globale. Ainsi, on retrouvera dans les Jardins Anciens la jungle, les paisibles cascades et les marécages. Le desert Sorbet, quant à lui, vous permettra de visiter des plaines arides, mais aussi l’Egypte antique ou encore les montagnes enneigées. On ne s’ennuie pas une seconde et les tableaux se succèdent, offrant au joueur des séquences d’exploration, de collecte d’objets et de puzzles, auxquelles succèdent les inévitables combats, cœur de l’expérience Mario + The Lapins Cretins.
Notre Gaming Live sur le système de combat
La bagarre !
De ce côté, chaque environnement apportera sa petite particularité, et si les bases de tactique au tour par tour restent souvent inchangées, on remarquera par exemple l’introduction de tornades de sable ou de glaces dans les niveaux du Désert Sorbet, ou encore la présence de Boo venant téléporter les personnages dans Frousslande. Ces fameux combats sont d’ailleurs proposés avec une certaine variété d’objectifs, de la destruction d’un nombre spécifique d’ennemis jusqu’à l’escorte de VIP en passant par l’arrivée à une ou plusieurs zones d’extraction, sans oublier évidemment les mini boss et les boss qui viendront marquer votre progression.
N'oublions pas au passage qu'il s'agit d'un jeu Mario et que l'aspect tactique s'avère avant tout abordable et non-frustrant. Exit donc la permadeath, les miss et autres spécialités de la série X-Com et place à un système plutôt basé sur le fun, la rapidité, et les actions enchainées. Avec deux actions spéciales par perso, un déplacement, un tir principal et un secondaire, les possibilités sont nombreuses mais tâchons tout de même de préciser qu'on est loin d'être dépassé par ce qui se déroule sous nos yeux. En revanche, avec les facultés de mouvement assez fortes (dash, sauts, écrasement, double saut, tunnels) dont disposent les alliés et les ennemis, on remarque assez vite qu'il est inutile de prévoir ce qui se déroulera d'ici deux tours tant tout peut vite basculer : un gage de fun et d'imprévu qui risque de déplaire aux plus stratèges d'entre vous. Vous aurez donc de quoi faire à travers les 10 niveaux qui composent chaque Monde (et comportent chacun plusieurs combats et niveaux secrets). L’équilibre est parfaitement trouvé, que cela soit au niveau du rythme de jeu ou de la difficulté, laquelle sait se montrer corsée et propose en sus un mode Facile si vos tentatives en Normal s’avèrent frustrantes. Le mot d’ordre est ici l’accessibilité et le plaisir de jeu.
Une formule qui marche sur le long terme ?
La question que nous nous posions après nos preview était de savoir si le tout fonctionnait correctement à travers une console hybride. Si le jeu en mode tablette était lisible, si le fait de « snacker » ses sessions de jeu en interrompant par exemple un combat en plein milieu pour le reprendre quelques dizaines de minutes plus tard n’était pas trop difficile à mettre en place, et si l’histoire nous porte jusqu’à la fin de l’aventure tout en proposant suffisamment de contenu pour y revenir avec plaisir. A toutes ces questions, la réponse est un grand "oui". Le jeu est totalement hybride, et se consomme « on the go » ou sur des sessions longue durée, qu’il soit docké (en 900p 30FPS) où en tablette (720p 30FPS), de manière très fluide et agréable.
Un mode coop est d’ailleurs là pour proposer du challenge supplémentaire, à deux joueurs (chacun au contrôle de deux personnages) dans des campagnes dédiées à chaque monde. D’ailleurs, la difficulté y est pas mal corsée. Une ribambelle de bonus sont également à débloquer tout au long de l’aventure comme nous vous le disions et c’est un plaisir d’aller faire un tour au musée du château de Peach entre deux combats, ou d’aller traquer les collectibles que l’on a pas eu le temps de débloquer durant une première run. Vous l’aurez compris il y a clairement de quoi faire dans ce jeu, que l’on soit seul, en duo, nomade ou sédentaire, pressé où complétiste, expert en tactique ou simple curieux. Une vraie réussite.
Que faire en dehors des combats ? Notre Gaming Live
Points forts
- Un très bon gameplay tactique, abordable, qui sait se montrer complexe tout en évitant d’être frustrant
- Une structure de jeu atypique, idéale et hybride, jouable en nomade ou en docké
- Le moteur Snowdrop offre une très bonne réalisation avec de grands décors colorés et de jolies cut-scenes
- Très bonne durée de vie : plus de 20H pour terminer l’aventure, sans compter les collectibles et le mode co-op.
- Très bonne B.O. signée Grant Kirkhope
Points faibles
- Ça manque parfois de mise en scène et de scénario
- On aurait aimé un mode Versus
Mario + The Lapins Crétins Kingdom Battle est une vraie réussite qui parlera à un spectre de joueurs extrêmement vaste de par son accessibilité, son contenu et sa réalisation. A l’image de la console qui l’héberge, il réussit l’exploit de s’adapter parfaitement aux différents profils et aux différentes situations de jeu. Et si la copie n’est pas parfaite pour autant, elle laisse un très agréable souvenir aux joueurs, qui verront ici une excellente transposition de l’univers Mario dans un tactical pertinent et bien pensé, mais aussi un très bon retour des Lapins Cretins qui signent ici leur meilleure prestation.