Amis calmars, chargez vos armes et venez donc sur la place du style et des odeurs marines pour une nouvelle fournée de joutes colorées. Splatoon 2 arrive sur Nintendo Switch avec un concept aquatico-fun qui a déjà fait ses preuves sur Wii U. Reste maintenant à savoir si la magie opère toujours !
On ne va pas se mentir, un nouveau Splatoon sur Switch sonne un peu comme une évidence. Le shooter peinturluré et sa dynamique multi semblent avoir été conçus pour la nouvelle plate-forme de Nintendo tant elle répond déjà à ses critères de fun entre potes, et d’accessibilité. Le concept est toujours aussi prenant : Deux équipes essaient de recouvrir le sol d’une arène avec leur propre couleur de peinture, tout en alignant quelques frags en passant, juste pour la forme. En offrant une maniabilité impeccable même au gyroscope, autant de façons de jouer que le permet la Switch, une mobilité exquise avec les transformations en calmars pour nager dans la peinture et un gameplay technique qui oblige à jouer en équipe, Splatoon est déjà un concept extra qui ne demande que des développeurs talentueux pour être au niveau. Vu que ce sont les équipes de Nintendo qui sont à l’exécution, le plaisir de jeu est au rendez-vous à chaque instant et les parties s’enchaîne sans répit.
Le retour des classiques
L’effet Splatoon est donc toujours là. Mais reste à savoir ce que Splatoon 2 apporte de nouveau dans sa petite besace. Soyons clair à ce niveau, la réponse est « pas grand-chose » et si vous attendiez une évolution, ce qu’on espère souvent avec un second épisode, autant dire que vous serez déçus. Le mode solo, par exemple, se veut très proche du précédent (bien qu'il s'agisse de nouveaux niveaux) avec un même concept de micro-îlots, des bonus cachés pour améliorer son équipement et des boss plus impressionnants que difficiles. Le solo reste cela dit honorable, permettant de découvrir un petit peu le fonctionnement des armes et même de s’amuser avec quelques idées de gameplay intéressantes comme les éponges qui grossissent et les plates-formes mouvantes.
Splatoon 2 - Mode Solo
Mais c’est autour du multi que Splatoon prend une toute autre dimension, comme ce fut le cas pour le précédent opus. Outre la classique Guerre de Territoire, on retrouve principalement trois modes accessibles dans les section Pro et Ligue : la Défense de Zone dans laquelle il faut tenir une ou plusieurs zones avec sa couleur pendant le plus de temps possible, l'Expédition Risquée dans laquelle la zone à garder est mobile et enfin la Mission Bazookarpe qui consiste à emmener l’artefact éponyme (qui est aussi une arme) dans le camp adverse. Si vous n’avez pas joué au précédent opus, sachez juste que ces différents modes imposent aux joueurs de travailler en équipe pour être efficace. Puisque nager dans son encre nous permet d’aller plus vite, il faut veiller à trouver le bon équilibre entre foncer vers l’ennemi et arroser la surface de jeu pour permettre une meilleure mobilité à toute son équipe. Ces modes sont toujours aussi prenants et les retournements de situation ne sont pas rares. Malheureusement, une partie de la dimension tactique perd de l’intérêt avec l’absence de chat vocal sur la plupart des sessions en ligne. En effet, vous ne pouvez discuter avec d’autres joueurs que lors de parties via le Nintendo Lounge (via l’application mobile), forcément entre amis. On aurait aimé quelque chose de plus général.
Jouer bien, jouer beaucoup
Bien évidemment, cela n’enlève rien aux prétentions lolesques de Splatoon 2. Grisant et fun à la fois, le gameplay est toujours aussi efficace et l’arrivée de nouvelles pétoires permet de diversifier un peu plus les parties. On note surtout la présence notable du double gun qui ouvre la voie vers une plus grande mobilité via les roulades. Le plus étonnant, c’est de voir à quel point la façon de jouer diverge selon l’arme. On ne manie pas le rouleau comme le fusil sniper et il faut une longue phase d’apprentissage pour maîtriser son joujou, en plus des armes secondaires et spéciales. D’ailleurs, compte tenu de sa dimension multi en ligne et de sa technicité, rappelons que Splatoon 2, tout comme le premier opus, est un titre à réserver aux joueurs qui ont l’intention de se donner à fond. Si vous jouez rarement et ne comptez pas vous entraîner, vous n’aurez jamais le niveau pour apprécier le gameplay face à des joueurs plus expérimentés. Splatoon se joue beaucoup et bien ou ne se joue pas. On retrouve d’ailleurs cette sensation dans le système d’expérience et de rang : il faut beaucoup jouer pour gagner des niveaux et ainsi débloquer de nouveaux équipements, à un point qui peut parfois devenir pénible. Il en va de même pour les rangs, grâce auxquels on peut débloquer le mode Ligue : vous disposez d’un rang spécifique pour chaque mode de jeu et votre barre peut descendre de niveau si vous perdez plusieurs fois. Quand on sait qu’il est toujours impossible de choisir à quel mode de jeu on veut jouer puisque le mode change lui-même toute les deux heures, ça peut être frustrant. A ce sujet, Nintendo aurait d’ailleurs un peu plus ouvrir les vannes plutôt que de forcer la main du joueur…
J'vais te fumer comme un saumon !
Mais n’oublions pas qu’en matière de mode de jeu, nous avons aussi à faire à un nouveau venu : le mode Salmon Run. Pour faire simple, il faut le voir comme un mode « zombie » jouable en coopération à quatre. Des poissons nocifs attaquent votre base et vous devez les massacrer pour récupérer des œufs. Bien sûr, des boss apparaissent régulièrement et nécessitent un peu plus de stratégie, comme d’être touchés par l’arrière par exemple. Ces derniers lâchent des œufs dorés qui sont en fait votre objectif. Le tout fonctionne par vague et vous aurez parfois à faire à plusieurs boss à la fois. Ce Mode Salmon Run est une réussite bien qu'un poil répétitif et là encore, une bonne communication avec les autres joueurs est indispensable, d’autant qu’il est possible de ranimer les copains. Par contre, le gros bémol vient encore de la politique de Nintendo : ce mode n’est disponible qu’à des moments décidés par Nintendo, qui semblent être un jour par semaine jusqu’ici mais qui peut potentiellement changer…
Car il est important de ne pas oublier que Nintendo compte traiter Splatoon 2 de la même façon que son prédécesseur. Le titre bénéficiera d’ajouts réguliers de nouvelles armes, voir potentiellement de nouveaux modes, histoire de tenir la communauté en haleine. Les événements Splatfest font leur retour avec des cadeaux à la clef et l’occasion d’obtenir des équipements avec de meilleurs bonus à la fin. Si la promesse est tenue, et on voit mal comment elle ne le sera pas, nul doute que Splatoon 2 a une longue vie devant lui !
Enfin, finissons par un dernier petit bémol : compte tenu de la courte durée des parties, le temps d’attente lors du matchmaking, cumulé aux écrans de fin de partie inzappables, est un problème certain. Dans le meilleur des cas, vous attendrez déjà plus d'une minute entière entre la fin d’une partie et le début de la suivante. Mais quand le matchmaking peine à trouver le huitième joueur, ce qui arrive diablement souvent, ce temps peut parfois se voir doubler. Si vous êtes du genre impatient, vous êtes prévenu.
Splatoon 2 débarque sur Nintendo Switch
Points forts
- Le concept est toujours aussi efficace
- Technique, demande à être maîtrisé
- Les bonus d’équipement
- Le jeu d’équipe est primordial
- De nombreux modes de jeu
- L’ambiance « Cool Attitude »
- Le mode Salmon Run est marrant
Points faibles
- Très proche du premier
- Beaucoup trop de grinding
- Long temps d’attente entre les matchs
- Les modes et maps en rotation
- Parfois un peu trop bordélique
Splatoon 2 s’inscrit dans la continuité et se place entre la suite et la simple version deluxe. Le principe est toujours aussi fun et ceux qui n’ont pas eu le jeu sur Wii U n’ont aucune raison de se priver alors que les vétérans n’y trouveront un intérêt que s’ilsn'étaient pas lassé par le premier opus et veulent continuer l'expérience. Les quelques additions comme les nouveaux équipements et le mode Salmon Run restent de bons ajouts et si on a de nombreux potes, l’arrivée du chat vocal a un intérêt certain. Notez toutefois que le mix entre grinding forcé, modes et maps en rotation et longue attente entre les matchs peut froisser les plus impatients devant un titre qui leur demande une certaine assiduité pour dévoiler l’ensemble de son catalogue. Pour les autres, vous risquez d’y perdre de nombreux après-midi…