Casque installé sur la tête, le joueur est accueilli par un duo extra-terrestre que ne renierait pas Jabba le Hutt. Animée par Grox et J3-RY, la Starblood Arena est une compétition qui place les participants au centre de multiples arènes et dont le spectacle est assuré par des combats explosifs d'engins intergalactiques. D'emblée, les deux acolytes invitent la "bleusaille" que vous êtes à participer à un tutorial pendant quelques minutes. C'est l'occasion de prendre connaissance du gameplay dynamique des affrontements et des différentes commandes. Le jeu est loin, très loin d'être statique et va littéralement vous retourner dans tous les sens. Le vaisseau est libre, effectue des mouvements rapides et se déplace à 360°. Ces quelques minutes passées à bord de votre aéronef posent les bases vertigineuses du titre et sont suffisantes pour savoir, si ou non, vous êtes capables de supporter de telles acrobaties aériennes.

DES CERVICALES EN TITANE

Outre les commandes classiques, le jeu fait régulièrement appel à vos cervicales. Le mouvement de tête permet de viser ou de suivre sa cible et il est donc indispensable de synchroniser le regard et les déplacements au pad. Les ennemis arrivent par tous les côtés et ne se gênent pas pour vous surprendre ou vous coller aux basques. Par conséquent, le looping, l'accélération ou les montées et descentes brutales doivent être maîtrisés pour se dépêtrer des différentes situations. Au fil des minutes, on s'adapte et on s'aperçoit que Starblood Arena se dompte assez facilement. En contrepartie, il impose un véritable effort physique et le plaisir de jeu est proportionnel à votre résistance à la cinétose. En l'état, c'est un peu comme si on avait remis au goût du jour Descent ou Forsaken (de véritables expériences à vomi, certains s'en souviennent encore) en les remodelant pour la VR. Autant dire qu'il faut avoir les trippes bien accrochées, surtout si vous multipliez les pirouettes et les figures de haute voltige. Si vous résistez à tout ça, apprêtez-vous à vivre de sacrées sensations !

UNE VÉRITABLE STRATÉGIE

Pour se démarquer des titres du même genre, les développeurs ont adopté des arènes au level design très particulier et souvent très vertical. Si la plupart d'entre elles possèdent de vastes espaces permettant de se mettre sur la face en toute joyeuseté, elles sont aussi constituées de couloirs et de passages escarpés qui donnent lieu à de véritables courses-poursuite. Ces dédales sont assurément l'un des points forts de Starblood Arena car ils offrent de vrais moments de "respiration" par rapport aux joutes plus nerveuses ayant lieues dans les grandes zones. Ces environnements obligent les joueurs à développer une vraie stratégie pour surprendre les adversaires et il n'est pas rare de passer, en un instant, du chasseur à la proie. Cette activité intense est renforcée par un casting très "Overwatch" réunissant 9 protagonistes auxquels sont liées des armes de différentes natures. Sans surprise, on retrouve le bon vieux concept du perso lourd mais plus résistant, de l'héroïne délicate mais rapide, du robot polyvalent, etc. Du côté des pétoires, il ne faut pas s'attendre à un grand chambardement mais il y a tout de même de quoi faire avec des mines, des projectiles explosifs, des tirs lasers, des missiles, etc. Starblood Arena s'appuie sur les ficelles du genre mais parvient tout de même à créer un univers sympa.

TOUJOURS LA MÊME MUSIQUE

Avec 12 cartes au compteur, le jeu n'a pas à rougir des autres productions PS VR. Sans être des modèles d'ingéniosité, les maps - qui auraient pu être plus grandes - possèdent des caractéristiques intéressantes et ne sont pas toutes construites sur le même modèle, il y a donc véritablement de quoi s'amuser. Le hic, et c'est peu dire que c'est rédhibitoire pour un shoot à tendance multi, c'est que le contenu se contente du strict minimum : Carnage (jusqu'à 8 joueurs et chacun lutte pour sa poire), Carnage en équipe, Envahisseurs (résister à plusieurs vagues d'ennemis) et enfin Gridiron, qui n'est autre qu'une variante spatiale d'un Rocket League, avec deux équipes qui se défient lors d'une rencontre sportive. À plusieurs, la durée de vie est honorable, même si certains modes (Gridiron) sont un peu brouillons. En solo, en revanche, on pouvait s'attendre à quelque chose de plus original que de simples combats contre des bots. Il n'y a pas de mode histoire à proprement parler, si ce n'est une succession de matchs à réaliser avec différents objectifs. Mouais...

Se pose alors un véritable problème : Starblood Arena est vraiment plus agréable en multijoueur mais pour l'heure, les serveurs sont désespérément vides. Si on parvient à trouver quelques parties de temps à autre, le contraire arrive bien plus souvent. Il faudra donc voir, à terme, si les joueurs répondent présents. Pour l'heure, le solo permet quand même de déverrouiller de nombreux éléments pour chacun des personnages et des vaisseaux (tenues, capacités, peintures, chassis...). Le challenge est au rendez-vous et les sensations sont excellentes mais Starblood Arena est sans doute un peu trop léger, pour le moment, pour gravir les premières places des jeux les plus intéressants du support.