S'appuyant sur les codes du genre, Everlasting Summer est un titre convaincant qui est arrivé par la force des choses à se faire une place dans le paysage des Visual Novel Eroge. Développé par le studio indépendant russe, Soviet Games, le projet aura finalement nécessité 5 ans de développement avant de voir le jour. Sorti en 2013 sur PC, le jeu est rapidement salué par les joueurs, une belle victoire pour un tel projet. Ce test s'appuie sur la version tout public de Steam
C'est normal en Russie
Everlasting Summer nous place dans la peau de Semyon, un jeune russe de 25 ans. Il passe toutes ses journées devant son écran d'ordinateur : imageboards et autres forums sont ses principales sources de distractions. On apprend dans les premières minutes du jeu que Semyon, n'a réellement jamais apprécié la vie monotone qu'il menait comme étudiant à l'université et qu'il a préféré - après un an et demi - abandonner ses études préférant se rabattre sur des petits boulots qu'il effectue à droite et à gauche. Par conséquent sa vie sociale se résume à converser avec les gens sur internet, les "anonymes" comme il les appelle, des personnes n'ayant ni prénom, ni sexe, ni âge. Une vie typique d'un antisocial du 21éme siècle, un genre de Donnie Darko, comme il aime se qualifier. Alors que les journées se suivent et surtout se ressemblent, un petit événement vient perturber son train-train quotidien un jour d'hiver : la réunion des anciens élèves de l'université. Bien que dans un premier temps, il soit réticent à s'y rendre, poussé par quelques amis - avec qui il a plus ou moins gardé contact - il finit par accepter. Les "ennuis" commencent alors si on peut dire... En prenant un bus pour se rendre à la fameuse réunion, il s'endort et se retrouve en plein été dans un camps de vacances d'ex-URSS (un camp de pionniers plus précisément, qui est un camps de vacances où sont inculqués les valeurs du communisme.) Perturbé au début, ne comprenant pas réellement ce qu'il se passe, il fait la rencontre de plusieurs personnes et commence à prendre plus ou moins ses marques. Après la première nuit, notre cher protagoniste devra faire en sorte de trouver les réponses à ses questions. Et par extensions se lier aux autres personnages. Il va donc flaner pendant une semaine dans ce fameux camps, se retrouver au milieu de beaucoup d'histoire et bien plus encore. Et c'est là qu'Everlasting Summer est plutôt intéressant. En effet, ill ne faut pas se laisser avoir par cette histoire qui peut sembler assez légère, un peu comme une romance d'adolescent, mais ne vous y fiez pas, le jeu abordera différents thémes pas forcément tous joyeux.
Et sinon ça tient la route, camarade ?
Parlons maintenant de tout ce qui touche à l'aspect graphique de ce titre : Et bien pour être tout à fait honnête, quand on nous dit Visual Novel et Russe dans la même phrase, ça peut faire tilter voir même un peu inquiéter. Mais "on ne juge pas un livre à sa couverture" comme on dit et bien, ici, c'est exactement la même chose. D'ailleurs, voilà la liste des artistes qui ont travaillé sur le titre : ArseniXC, Huyase, VVCephei, SoraSora, Veel et OrikaNekoi, ils ont bien mérité d'être cité. Aux niveaux des illustrations, il n'y a franchement pas grand chose à redire, on a affaire à du très bon travail, ils sont tous très colorés et ont un bon rendu. Idem pour les personnages, ils sont tous très bien réalisés, même si certains fans de VN pourraient regretter ce côté "non-manga" des dessins. Il n'y a en revanche pas de sprites dans le jeu, seulement des images fixes, mais bon, on va pas se plaindre pour un jeu indépendant. Sinon, on a aussi un bel interface assez épurée, rien d'original là dedans, on retrouve les catégories habituelles des VN. Les musiques sont toutes composées par le studio, elles sont plutôt correctes mais rien de transcendant : jouer avec ou sans le son, c'est la même chose.Passons maintenant au côté romance du jeu, car il est vrai que c'est une part importante d'Everlasting Summer. De ce côté là, vous aurez la possibilité d'emprunter 7 routes en tout et par extension la possibilité de créer des liens avec une des 6 filles : La gentille Slavya, la timide Lena, l'énergique Ulyana, la rebelle Alysa, la virtuose Miku et enfin le personnage secret qui est ... un secret (Bah, vous vous attendiez à quoi ?). Si vous êtes doués en calcul, vous devez vous dire qu'il manque une route, et bien oui ! La dernière route est celle de votre personnage, mais à vous de chercher comment l'atteindre. Sachez tout de même que tout n'est pas joué d'avance ! Vous aurez droit à une good et bad ending et vous n'aurez surtout pas le droit à l'erreur. Si vous voulez terminer le jeu avec chacune des fins (pour les trophées Seam notamment), il vous faudra donc recommencer le jeu six fois, on peut remercier le système de sauvegarde avec de très nombreux slots qui permettent de sauvegarder avant chaque choix importants.
Comme mentionné dans l'introduction, comme souvent avec les VN, le jeu est souvent distribué sous sa forme censurée tout public. La restauration du contenu (qui est complètement optionnel) est très facile, le patch est facilement trouvable via le site du studio ou alors les différents forums Steam. C'est une chose récurrente et Everlasting Summer n'allait pas y échapper.
Opening de Everlasting Summer
Points forts
- Un jeu très bien ficelé de A à Z
- Des personnages attachants tout au long de l'aventure
- Belle réalisation dans sa globalité
- Gratuité du jeu
Points faibles
- Pas de sous-titre français
- Problémes de compréhension parfois
- Pas à mettre entre toutes les mains
S'adressant aux fans de visual novel, Everlasting Summer devrait plaire de part son histoire et sa réalisation aboutie. Soviet Games nous livre là une belle histoire empreint de culture russe. On prendra plaisir à la découvrir et recommencer le jeu autant de fois qu'il le faut pour le finir à 100% Néanmoins une bonne maîtrise de l'anglais est obligatoire pour la compréhension du jeu, ce qui devrait rebuter quelques personnes... malheureusement.