Depuis 2012, le développeur japonais Alvion étoffe toujours plus son jeu d’action atypique : Malicious. D’abord paru sur PlayStation 3 puis sorti à nouveau sur Vita dans une édition augmentée, l’opus nous revient cette fois sur la dernière console de Sony. Qu’apporte réellement cette version de Malicious, corrige-t-elle les écueils du titre original ? C’est ce que nous vous proposons de découvrir à travers ce test.
À PEINE MOINS CRYPTIQUE
Précisons avant toute chose que nous nous intéresserons ici à la performance de Malicious Fallen en tant qu’édition remasterisée du premier volet sur PS3 et de son premier remake sur Vita, et ne reviendrons donc que très peu sur ses fondamentaux en termes de gameplay ou de scénario. À cet égard, nous vous conseillons la lecture du test du titre original, à cette adresse.
Car en effet Malicious Fallen n’est pas un jeu véritablement inédit, il ne s’agit pas d’une suite mais bien d’une version revue, corrigée et étoffée de ses prédécesseurs. Nous y incarnons toujours un "réceptacle spirituel" invoqué par des Prophètes, nous donnant la lourde tâche de débarrasser le royaume de Santiville de l’incarnation du mal. Afin de réussir cette quête, les Prophètes nous offrent la Cape des cendres, une arme pouvant prendre plusieurs formes. Assez démunis en attaques au début du jeu, nous devons défaire plusieurs sous-boss afin d’acquérir leurs compétences et pouvoir nous mesurer à notre adversaire final, Malicious.
Très typé arcade, le jeu d’Alvion nous plonge presque immédiatement dans l’action et nous demande d’enchaîner les boss dans l’ordre que nous voulons. C’est l'une des particularités de ce titre atypique, et c’est aussi ce qui le rend assez obscur et difficile à appréhender. Malicious est un jeu à gameplay qui manque de ce rythme que peut apporter une bonne narration ; sur ce point, cette version PS4 reste fidèle à ses convictions. La présentation du lore sous la forme de longues pages de texte est toujours peu attrayante et le tutoriel, qui n’existait pas auparavant, indique essentiellement les contrôles du jeu et ne nous prépare pas efficacement aux dangers que Malicious nous réserve.
PLUS BEAU, PLUS PERFORMANT
C’est en revanche en termes de visuels et de fluidité que Malicious Fallen nous propose du nouveau, et surtout du mieux. L’un des soucis les plus notables de sa première version sur PS3 consistait en un framerate chaotique ; un problème balayé d’un revers de la main par la PS4 dont le processeur gère sans transpirer les environnements et les nombreux personnages du jeu, à 60 FPS.
Naturellement la console s’est déjà attaquée à de plus gros poissons : le remaster se base sur un jeu qui a plus de cinq ans, et qui se déroule dans de petits décors. Néanmoins Malicious a de beaux restes, sublimés avec rigueur par les développeurs nippons. Sans paresse, Alvion nous propose des modèles et des textures plus fins, de nombreuses particules, des effets plus poussés (notamment les rayons crépusculaires), des ombres et des lumières améliorées ; le tout peaufiné avec un anti-aliasing convaincant, en 1080p voire plus si l’on est équipés d’une PS4 Pro.
En ce sens, la révision technique de Malicious Fallen est l’un de ses gros points forts. Sans être la claque graphique de 2017, le titre se modernise et rend plus que jamais honneur à une direction artistique singulière, donnant l’impression d’assister à une peinture en mouvement. Surtout, il est d’une fluidité à toute épreuve et gomme donc l’un des principaux travers du jeu original.
BIEN MOINS AVARE EN CONTENUS
Mais le principal intérêt de Malicious Fallen réside en son contenu, largement plus consistant qu’autrefois. La question de la durée de vie était l’un de nos grands reproches quant au titre de 2012 ; tout simplement rachitique, Malicious nous proposait d’affronter cinq boss avant d’aborder le niveau final, et nous embarquait donc dans une aventure d’une petite poignée d’heures. Ici, le chapitre PS3 est tout d’abord agrémenté de celui présenté sur PlayStation Vita et nommé "Rebirth", puis de deux chapitres entièrement nouveaux et exclusifs à la PS4 : "Pursuit" et "Demise". Si les joueurs de la première heure devront passer à nouveau sur les anciens épisodes, ils pourront se mesurer à des combattants inédits et retors qui les retiendront quelques heures de plus.
Proposant désormais une durée de vie honorable, Malicious Fallen peut également être découvert sous un nouvel angle une fois la campagne terminée. Au traditionnel mode libre (permettant comme son nom l’indique, de rejouer les niveaux à notre guise) s’ajoutent des modes score attack et time attack, proposant aux joueurs de repousser leurs limites. Enfin, autre nouveauté intéressante : l’apparition de diverses tenues qui modifient par exemple notre attaque ou notre défense, parfois au prix d’autres caractéristiques comme la vitesse.
Malicious Fallen : trailer de lancement
Points forts
- Une durée de vie enfin digne de ce nom
- Une refonte visuelle convaincante
- Les 60 FPS constants
- Un principe toujours aussi particulier et plein de challenge
Points faibles
- Le tutoriel, bien essayé mais très anecdotique
- Impossible de passer directement aux niveaux inédits
- Le remaster reste superficiel : allongé, modernisé, le jeu est toujours obscur et peu rythmé
En somme, Malicious Fallen est une édition définitive d’un titre certes imparfait, mais unique et intriguant. Comme nous l’avons indiqué dans notre test original, le gameplay intéressant et rigoureux, ainsi que la dimension stratégique induite dans le choix des boss devraient plaire aux amateurs de jeux arcade à la Dynasty Warriors. Cette fois les deux grands soucis de la version PS3 disparaissent, étant donné que l’opus nous revient à la fois fluide et copieux en termes de contenus. Cependant le titre améliore sa copie mais n’en modifie pas la structure, et ne plaira donc pas davantage aux détracteurs de l’époque, qui pouvaient lui reprocher sa narration pour le moins discrète, sa caméra difficile ou encore sa façon peu claire d’afficher notre barre de vie. Les bases sont bonnes, mais nous aurions pu en attendre davantage en 2017 et il nous tarde finalement de voir un Malicious vraiment neuf, sachant mettre tout le monde d’accord.