Un univers cohérent et une satire du monde actuel

Dès l’intro, le ton est donné, celle-ci est d’ailleurs un énorme clin d’œil aux spots de propagande du très bon Starship Troopers (dont on rappelle que le 2 et le 3 n’existent pas) auprès duquel le jeu puise beaucoup d’inspiration. Vous incarnez les gentils, l’humanité a besoin de vous pour aider à répandre la démocratie. Votre but n’est absolument pas de piller les ressources de toutes les planètes et d’assoir la suprématie de l’être humain. Du tout ! Mais Helldivers ne lorgne pas que du côté du cinéma, la ressemblance avec un Warhammer 40.000 : Space Marine est plus que frappante (encore plus si vous faites appel à votre mécha). En bref, l’univers de Helldivers c’est de la pop culture, des jolis clins d’œil et surtout une belle critique du monde dans lequel nous vivons, surtout dans les contrées les plus aisées. Là où l’univers du jeu fait également très fort, c’est dans son level design et ses graphismes. Lorsque l’on met le pied sur une planète, on y croit vraiment; et la bande son accompagnant l’ensemble (musique comme bruitage) nous immerge d’autant plus.

Un système de guerre galactique cohérent et persistant

Vous l'aurez compris, vous représentez le bien luttant à mort contre trois factions en la personne des Insectes (inspirés de Starship Troopers), des Illuministes (très Protoss dans l’âme et dans leur design) et enfin les Cyborg. Sur le papier, l’idée est bonne et cohérente. Mais dans le fond, certaines choses perturbent. En effet si vous n’êtes pas présent au jour 1 du lancement d’une guerre vous ne pouvez accéder aux premières planètes, celle-ci ayant été conquises. C’est cohérent, mais frustrant sachant que si vous ratez le train en marche, vous n’aurez accès qu’à un nombre limité de planètes et donc d’équipements à gagner. Là où le système pêche également c’est qu’il n’y a pas la possibilité d’élire un chef, un vrai qui prend des décisions. Trop souvent, les joueurs se dispersent et ne font pas front commun afin d’éliminer une race de la guerre. On se retrouve donc avec des joueurs divisés un peu partout qui se contentent de prendre ou reprendre des territoires.

Oh ! Mon vaisseau ! Oh oh oh !

Une fois l'univers appréhendé, rendez-vous dans votre vaisseau où l’interface du jeu tient en une image, le pont de ce dernier (ce qui n’est pas sans rappeler Warframe). Depuis ce lieu vous accéderez à tout ce qui est nécessaire au bon déploiement de la démocratie dans l’univers. Votre armurerie, depuis laquelle vous pourrez améliorer vos très nombreux équipements, la carte de l’univers afin de choisir où prêcher la divine parole de la Super Terre, une encyclopédie pour les plus curieux d’entre vous et surtout un point d’accès rapide au multijoueur afin de sauter directement dans une partie déjà lancée. Parce que oui, le but de Helldivers c’est de bastonner de l’opprimé en solo, mais surtout à 4.

Ah la guerre… on s’y amuse quand même vachement

Le moment tant attendu, la guerre, la vraie. Dans Helldivers, une fois déployé sur une planète (via un écran de chargement diablement simple et efficace), gardez en tête que tout, absolument tout peut vous tuer. Mais vraiment tout. Vous demandez des munitions par communication ? La livraison peut vous tuer. Vous vous trompez de touche en désamorçant une mine ? Votre coéquipier se tourne en votre direction en tirant ? Votre tourelle de défense a repéré une sentinelle derrière vous ? Bref, tout est sujet à une mort prématurée, et en quelques heures vous connaitrez sur le bout des doigts la combinaison de touches pour ressusciter vos alliés. De ce fait, Helldrivers est exigeant et relativement ardu.

Si les premiers niveaux de difficulté sont plus que faciles, les derniers réservent quant à eux un challenge assez corsé, une organisation poussée et pas mal de communication. Il est logiquement préférable de jouer avec 3 amis afin de communiquer : en effet il est plus simple de demander à un ami de recharger votre bazooka plutôt qu’à un parfait inconnu, même si le jeu propose un système de chat vocal (que beaucoup de joueurs désactivent). Les missions quant à elles sont relativement variées. Vous commencerez toujours par choisir ou vous déployer sur la planète et surtout quel équipement emporter en fonction de ce que vous devrez faire et de contre qui vous devrez vous battre. Ensuite, à vous les joies du forage de pétrole, de la destruction de nid d’insectes à coup d’ogive nucléaire, etc.

Bien que suivant toujours le même schéma, aucune mission n’est pareille et cela en grande partie grâce au système du jeu. En effet, vous pouvez très bien passer une mission sans vous faire repérer une seule fois, ou à contrario vous faire griller à la première sentinelle qui appellera tanks et consorts à la rescousse ; vous pouvez également vous faire lâchement tuer par un ami à coup de baïonnette dans le dos sur un misclick, ce qui d’un coup complique et change votre approche de la mission.

En soi, le jeu est extrêmement simple à prendre en main, mais relativement dur à maîtriser. Vous passerez de longues heures à chercher le build qui vous convient, celui qui convient à votre équipe, celui qui convient contre telle faction. Car avec le nombre d’armes (rifle, sniper, fusil à pompe, etc), le nombre de stratagème (frappe aérienne, tank, tourelle de défense, etc) et le nombre d’atouts à disposition, les combinaisons possibles sont innombrables. À ce propos, si vous voulez garder de la difficulté à 4 joueurs et surtout conserver de l’intérêt aux nombreuses combinaisons proposées, évitez d'abuser du tank avec lequel on peut rouler sur les plus gros niveaux de difficulté.

Comme dans toutes les guerres, il y a des choses qui font tache

Helldivers n’est malheureusement pas exempt de défauts. La personnalisation de notre personnage est le premier qui saute aux yeux. Homme ? Femme ? La seule différence se situe au niveau du timbre de la voix. Niveau équipement cosmétique, c’est tristement pauvre. Chaque tenue se ressemble et la seule couleur possible est un combo noir et jaune… bref, pas top top. Le jeu pêche aussi par ses quelques bugs de collision. Vous êtes dos à un mur prêt à lancer un champ de mines, celui-ci va atterrir à vos pieds car il aura buté sur le mur derrière vous alors que vous le lanciez devant… Parfois, les livraisons vont sans raison apparentes se retrouver à 2 ou 3 mètres de l’endroit où elles devaient tomber et ainsi écraser vos coéquipiers. Comme expliqué précédemment, un manque d’organisation entre tous les joueurs (pas seulement ceux de votre mission) se fait ressentir. Petit bémol, les écrans de fin de mission semblent interminables et cassent le rythme soutenu du jeu. Enfin, dernier point noir et pas des moindres… l’achat des packs. Une grande, très grande, trop grande même, partie des armes et stratagèmes n'est disponible uniquement que si on met la main à la poche. De plus ces armes et stratagèmes sont relativement puissants par rapport à ceux de base.