Alors que les joueurs aspirent à des graphismes fouillés, un scénario poussé et une intelligence artificielle réaliste, il est parfois bon de s'adonner à des plaisirs viscéraux dont le simple but est de défouler. Dans la veine d'un Left 4 Dead, le jeu de Tripwire prône le multi coopératif et le massacre entre amis. Litres d'hémoglobine tapissant le sol, éviscération de créatures difformes, explosions de chair... Killing Floor 2 assume son côté gore et mise sur son rythme et sa tension continuelle pour faire craquer les amateurs de sensations fortes. Avec ses cobayes monstrueux, on tient là un sacré spécimen !
Désormais disponible sur la console de Microsoft, Killing Floor 2 devrait rassasier les amateurs de gunfights et de zombies. Cette version intègre la totalité des extensions (qui sont gratuites sur les autres supports) sorties jusqu'à maintenant. Par conséquent, vous bénéficierez des dernières maps, d'une plus grande sélection d'armes et toujours plus de Zeds à dégommer. Du côté des nouveautés exclusives à la Xbox One, le Freezethrower et ses munitions congelées fait son entrée tandis l'armure du Wasteland rejoint la garde-robe du jeu. Pour le reste, on retrouve l'intensité des combats, la violence omniprésente, les litres d'hémoglobine et la formule fonctionne toujours !
Sur le plan technique, la Xbox One s'en sort honorablement et affiche une résolution de 900p pour une animation plutôt rapide. En comparant avec les autres versions, on remarque certaines textures plus floues et parfois un trop plein d'aliasing mais ce n'est absolument pas avec ce genre de jeux que l'on s'attarde sur les détails. Killing Floor 2 remplit parfaitement son rôle de défouloir et demeure très efficace. Nous ferons une mise à jour dans quelques semaines avec la version Xbox One X.
Quitter mes partenaires n'étaient peut-être pas une bonne idée. Mes chances de survie s'amenuisent à mesure que mon héros s'enfonce dans le métro parisien. À tout moment, les ennemis peuvent bondir et porter le coup fatal. Ce n'est pas faute d'allumer la lampe-torche et d'être solidement armé, mais ça ne suffira pas. Se cacher ne sert à rien, ces créatures traquent la chair humaine et finissent toujours par nous retrouver. On leur avait pourtant dit que leurs expériences pouvaient causer la perte de l'humanité mais ces scientifiques à la petite semaine n'ont rien voulu savoir. Aujourd'hui, alors que les villes sont à feu et à sang, ils n'ont plus que les mercenaires pour sauver leur peau. Mais que la tâche s'annonce périlleuse...
HIGHWAY TO HELL
En voulant cloner des individus par milliers, la planète a créé sa propre perte. Désormais, ces créatures, appelées Zeds, déferlent sur les humains (ou ce qu'il en reste) avec une seule idée en tête : dévorer et détruire ! Vous allez donc évoluer dans différents niveaux en vous faisant poursuivre par une armée de zombies. Pour survivre, vous pourrez compter sur le soutien de vos collègues ainsi que sur un arsenal complet, allant de la petite pétoire au lance-roquettes. Killing Floor 2 vous rappellera irrémédiablement les FPS survitaminés de Turtle Rock Studios. Par conséquent, il est inutile de chercher une histoire en solo. Si la possibilité de jouer en solitaire est présente, celle-ci n'a strictement aucun intérêt. Pour s'amuser et plonger dans une ambiance conviviale, il faut se focaliser sur les modes en ligne : Survie et Survie VS. Le premier s'apparente à un mode coopératif pouvant accueillir jusqu'à 6 joueurs (avec plusieurs vagues à affronter puis un boss final) tandis que le second est un PVP classique avec deux équipes - dont l'une incarne les monstres - qui se mettent sur la face. Cela peut paraître très léger mais il est bon de rappeler que le titre n'est proposé "qu'à" une trentaine ou quarantaine d'euros selon les versions. Et puis, niveau armes, maps et bestiaire, il y a quand même de quoi faire.
BLOOD AND BONE
Comme tout jeu du genre qui se respecte, on vous invite à choisir parmi plusieurs survivants : un Révérend qui a abandonné son rôle de dévotion, une globetrotteuse australienne, un acteur schizophrène, une métalleuse, un garde du corps et des anciens membres de l'armée et de la police. Tout ce petit monde se retrouve dans un seul et même but : exterminer les créatures décharnées en manque de bisous sanguinaires. Après avoir sélectionné votre massacreur en règle, dix classes sont proposées : fou furieux, commando, soutien, médecin, démolisseur, pyromane, flingueur, tireur d'élite, survivaliste et enfin SWAT. Libre à vous d'opter pour une approche bourrine ou plus "discrète". Vous trouverez également votre bonheur si vous aimez jouer avec le feu. Killing Floor 2 ne révolutionne pas le schmilblick mais cette diversité est appréciable et on la retrouve d'ailleurs dans la douzaine de maps disponible. Ferme, avant-poste montagneux, catacombes, labo biotique, royaume des enfers, prison, poste de confinement et même Paris en feu... vous allez en voir du pays ! Chacun des terrains proposés offre un level design de qualité et ça fait toujours un petit effet quand on se retrouve face à une Tour Eiffel en flammes, sur le point de s'écrouler.
Après avoir téléchargé les 10 Go du patch day one, les joueurs PS4 pourront à leur tour se lancer à l'assaut des monstres de Killing Floor 2. Si le jeu est convaincant sur le modèle standard, il était aussi attendu au tournant pour ses performances sur la PS4 Pro. Et globalement, à part quelques baisses de framerate quand plusieurs explosions interviennent simultanément, c'est du bon boulot ! Outre la résolution en 2160p, les textures sont plus nettes, l'animation gagne en fluidité et l'anti-aliasing se montre encore plus efficace. En clair, la version PS4 Pro n'a rien à envier à la version PC en terme de confort visuel.
PARIS BRÛLE T-IL ?
On pouvait craindre que le gameplay à la manette ne soit pas aussi précis et frénétique sur le couple clavier/souris, mais il n'en est rien ! Les développeurs ont pris le temps d'adapter les combats avec de bons vieux pads et le résultat est vraiment convaincant. Les joutes sont haletantes, ça pète de partout et on s'amuse instantanément grâce à une prise en main très intuitive. Quelque soit l'arme choisie, les ennemis en voient de toutes les couleurs ! Ce sont de véritables explosions d'hémoglobine qui "illuminent" l'écran et on ne parle même pas des sols qui sont rapidement recouverts d'une teinte ocre. Entre chaque vague d'ennemis, le programme invite les joueurs à se rendre jusqu'à une capsule (le chemin est indiqué par des flèches bleues et la position du pod change aléatoirement), permettant ainsi de refaire le plein de munitions et d'échanger les deniers acquis contre de nouvelles armes. De ce côté encore, l'arsenal ne fait pas dans la dentelle : flingues, fusils d'assaut, fusils à pompe, grenades, C4, katana, lance-grenades... l'attirail du parfait peintre vous attend ! En dehors de l'arsenal ultra complet, Killing Floor 2 permet également aux joueurs de souder (ou dessouder) les portes afin de contenir les monstres (mais ils finissent par les détruire). Coopération oblige, il est également possible de se refiler de l'argent, des munitions ou encore des grenades. Enfin, sachez que vous pouvez vous soigner avec une petite seringue mais qu'un médecin (une des classes disponibles) deviendra vite indispensable dans votre équipe. L'homogénéité des classes est importante pour que l'équipe s'en sorte sans dommages et il est également fort appréciable que le système de perks et la montée des niveaux soient plus équilibrés que dans le premier volet. Par rapport à Killing Floor, les palliers évoluent de façon plus naturelle, il n'y a plus le gap soudain que l'on pouvait entrevoir auparavant d'un niveau à un autre.
Avec ses quatre modes de difficulté et son fun non-stop, Killing Floor 2 est un bon défouloir. Le challenge est vraiment au rendez-vous, il faut s'entraider pour s'en sortir (et ne pas partir de son côté comme expliqué précédemment) et surtout s'adapter à des ennemis qui sont de plus en plus redoutables. Après les zombies de base, vous aurez à vaincre des créatures musclées, des sirènes hurleuses et même des Bouffi, des colosses qui font gicler du vomi et que l'on peut clairement relier au célèbre Boomer de Left 4 Dead. Chaque monstre réagit différemment en fonction de l'arme utilisée et il faut constamment s'adapter à la situation et à l'environnement pour sauver ses fesses. Tout va très vite et pousse le joueur à booster ses réflexes, surtout lorsqu'on arrive dans les dernières vagues avec différents types de cobayes. Il est juste dommage que l'interaction avec l'environnement soit si peu poussée (par exemple, on ne peut pas grimper sur une voiture pour prendre de la hauteur) et que les décors ne soient pas destructibles. Par rapport à ces aspects, le jeu a quelques années de retard. Mais l'expérience, dans sa globalité, reste nerveuse et c'est ce que l'on retient.
Killing Floor 2 n'est vraiment pas à mettre entre toutes les mains et ce n'est pas anodin de rappeler que le titre est interdit aux moins de 18 ans. Outre la violence omniprésente, le jeu exploite en plus un moteur qui fait la part belle aux arrachages de membres et aux décapitations. Le "ragdoll" est également très efficace et donne lieu à des envolées spectaculaires de spécimens. L'effet est d'ailleurs sublimé par les ralentis qui s'activent lors des headshots et autres coups d'éclats. En optimisant les bases de son aîné, Tripwire n'a pas pris de grands risques et livre une suite trash, teintée de thèmes musicaux allumés et qui devrait faire craquer les joueurs avides de jeux de survie coopératifs. Attention tout de même : l'ambiance et l'univers sont très éloignés d'un Left 4 Dead. Pour ses créateurs, le jeu se rapproche plus, dans l'esprit, d'un Dead Space.
Points forts
- Des musiques metal/rock qui envoient
- Les doublages français
- Trash, gore et assumé
- Très stable et bien optimisé
- PC/PS4 : même combat !
- Paris, sa Tour Eiffel et ses 206
Points faibles
- Seulement deux boss pour le moment
- Pas assez de modes de jeu
- Solo sans intérêt ou presque
- Pas de décors destructibles et peu d'interactions
- Moins oppressant que le premier volet
Killing Floor 2 remplit aisément son office et a le mérite d'être aussi réussi sur PC que sur consoles. Bien que plus accessible et moins punitif que son aîné, il propose un challenge de taille et demande une vraie dextérité. Avec sa musique metal ultra pêchue et son rythme frénétique, le jeu prend aux tripes et se laisse jouer des heures malgré son caractère répétitif. Bien équilibré, c'est l'un des meilleurs défouloirs du moment ! On sent que les développeurs de Tripwire ont été à l'écoute des joueurs durant la (longue) phase d'early access et il va être intéressant de suivre ce qu'ils ont prévu dans les prochaines semaines, puisque du contenu gratuit a été annoncé par le studio. Pour l'heure, si vous avez aimé le premier épisode, on voit mal comment cette suite pourrait vous échapper.