Ce qu'il y a de surprenant avec la réalité virtuelle, c'est que le plus basique des concepts peut devenir incroyablement immersif. Les jeux de voiture, les FPS ou encore les rails shooters n'ont, a priori, plus aucun secret pour nous. Et pourtant, il suffit de se viser un casque sur la tête pour redécouvrir des genres exploités jusqu'à la moelle. Avec DRIVECLUB, le studio Evolution ne s'attendait sans doute pas à vivre un parcours aussi mouvementé. Malmené lors de sa sortie, le jeu est parvenu à fédérer une belle communauté grâce à des mises à jour correctives et de nombreux ajouts salvateurs. Désormais, la licence entre dans l'univers de la VR et promet de nous faire vivre de nouvelles sensations. Et là, autant le dire tout de suite, ça passe ou ça casse.
Les fidèles de la version standard ne seront pas dépaysés. Dès le lancement du jeu, tous les repères sautent à la figure : bolides, circuits, modes de jeu et menus, tout y est ! DRIVECLUB VR est à l'image de son aîné et reprend, grosso modo, le même contenu. Bien que les objectifs restent identiques (course classique, drift, contre-la-montre, vitesse...), les épreuves ont été repensées - tout comme certains tracés - afin de ne pas se limiter à un simple copier-coller de l'original. Et dans les faits, avec près de 160 défis et ses innombrables étoiles à gagner, il y a de quoi vous tenir en haleine durant des heures. Il en va de même pour le garage qui donne accès à une profusion de bolides (plus de 80), le tout sous licence officielle. Par rapport à l'épisode de base, cette mouture VR n'a franchement rien à se reprocher, surtout quand on sait que tout l'aspect communautaire (avec le système des clubs) est présent, tout comme les épreuves en ligne. À côté de ça, on y trouve un mode "Balade" qui, comme son nom l'indique, permet de choisir n'importe quel circuit et voiture pour ensuite se lancer dans une promenade dominicale, tandis que l'option Inspection peut s'apparenter à un Forza Vista allégé. Bref, si vous accrochez, vous en aurez pour un bon moment. Attention toutefois, vos sauvegardes de DRIVECLUB ne sont pas compatibles avec ce titre.
AU CREUX DE L'HABITACLE
Avec DRIVECLUB VR, le terme "être aux commandes" n'est pas usurpé. Avec la réalité virtuelle, vous êtes installé devant le volant, à l'intérieur de voitures hors de prix, avec la possibilité de tourner la tête dans tous les sens pour profiter de la vue panoramique ou admirer les sièges baquets en cuir. Et très franchement, au départ, l'impression est déstabilisante tant les intérieurs sont réussis. Avant chaque course, on peut ainsi passer pas mal de temps à contempler des voitures que l'on ne conduira, pour la grande majorité d'entre nous, jamais. Ensuite, il ne reste plus qu'à paramétrer l'habitacle (en le déplaçant de haut en bas et de droite à gauche afin de l'adapter au mieux à votre position) avant de se lancer dans la course. Et là, DRIVECLUB VR prend vraiment tout son sens ! Lors des premières accélérations, la sensation de vitesse cloue littéralement le joueur à son fauteuil ou à sa chaise de bureau. On ne parle même pas des dénivelés de chaque tracé ou des virages en épingles. L'immersion est, à l'image de Batman Arkham VR, complètement folle. Bon ok, les bras et les jambes du pilote (enfin, de vous) ne sont pas modélisés mais ça ne vient pas perturber les impressions. On a le sentiment d'y être et d'être lancé, à toute vitesse, dans des joutes automobiles ultra serrées. C'est encore plus surprenant quand les pilotes adverses viennent vous coller et que vous levez ou tournez la tête pour leur bloquer le passage. Avec DRIVECLUB VR, on est véritablement au cœur du pilotage ! À ce propos, il semblerait (mais c'est peut-être une impression) que la difficulté ait été légèrement revue à la baisse - notamment lors des premiers défis - afin de laisser le temps aux joueurs de s'habituer à ce type d'expérience.
UNE IMMERSION À DOUBLE TRANCHANT
En s'arrêtant au paragraphe précédent, on pourrait se dire que DRIVECLUB VR est l'une des bonnes pioches du lancement du casque de Sony mais ça serait aller un peu vite en besogne. En réalité, si les sensations du jeu sont fantastiques, elles ne font pas oublier la réalisation visuelle d'un autre temps. Disons-le tout net, les graphismes de DRIVECLUB VR ne sont même pas dignes d'une PlayStation 3. En course, on se mange une véritable bouillie de pixels avec son coulis de textures baveuses et floues. Si on finit par oublier ce visuel désastreux, le niveau affiché par le titre d'Evolution fait peine à voir. En gros, c'est comme si on avait violenté l'original en abaissant sa résolution de moitié pour ensuite lui enlever tous les astuces visant à affiner des textures. Il en est de même avec les effets météo, qui ont totalement disparu. C'est plus que perturbant et il faut espérer, à l'avenir, que les développeurs trouveront une parade pour proposer un rendu décent. Il faut bien vous dire que les screenshots et la vidéo présentés sont plus beaux que ce que l'on peut découvrir dans les lentilles du casque. Cela peut paraître surprenant mais c'est la vérité.
Le problème, c'est que le gameplay, tout en glissade, cumulé à ces visuels disgracieux causent de vrais soucis de motion-sickness. En ce sens, on ne peut que vous conseillez d'essayer une démo en magasin avant de craquer. Il y a de fortes probabilités pour que le jeu ait été conçu avec le premier kit de développement envoyé aux studios. En fonction des joueurs, l'expérience peut tourner à la déconfiture la plus complète. Si votre serviteur n'a eu aucun problème à enchaîner les championnats et les défis, d'autres utilisateurs sont touchés par des symptômes des plus désagréables : bouffées de chaleur, sueurs froides, sensations de mal de mer, vertiges... amenant même jusqu'à la cuvette. Et il faut bien s'imaginer qu'enlever le casque ne suffit pas toujours, la nausée pouvant durer un petit moment ensuite. Notre cher Epyon, qui a particulièrement mal vécu l'expérience, nous a même fait part de "douleurs oculaires", comme si quelqu'un appuyait sur ses yeux. Et cela n'a rien à voir avec sa vue qui, elle, est très bonne. Autant dire que chaque joueur est différent face à la VR, et encore plus avec ce DRIVECLUB VR. Avant de craquer, il est impératif de l'essayer pour se faire une idée de votre "niveau" de motion-sickness. Dans le cas où vous n'y êtes pas sujet, DRIVECLUB VR est un bon jeu de voiture mais qui aurait mérité un traitement visuel bien supérieur. Dans le cas contraire, ce n'est même pas la peine d'y penser, vous ne tiendrez pas cinq minutes...
Points forts
- L'immersion dans l'habitacle
- Plus de 80 bolides bien modélisés
- Les défis, toujours aussi prenants
- Un gameplay arcade efficace
- Les replays en mode passager
Points faibles
- Une véritable bouillie de pixels
- Peut causer de gros symptômes de motion-sickness
- Certaines voitures trop lentes
- Pas de compatibilité avec la sauvegarde de DriveClub
- Pas beaucoup de monde en ligne
- Pas de météo
- C'est quoi l'anti-aliasing ?
Comme indiqué dans l'intro, DRIVECLUB VR passe ou casse selon les joueurs. Si vous parvenez à vous extirper du motion-sickness et de la bouille de pixels faisant office de graphismes, le jeu d'Evolution offre de très bonnes sensations. On a véritablement l'impression d'être au volant de voitures de sport inaccessibles pour le commun des mortels. Le contenu, qu'il s'agisse de la taille du garage, des circuits ou des modes de jeu, est vraiment au rendez-vous et le gameplay, très arcade, permet de s'amuser instantanément. Disponible pour une quarantaine d'euros, le jeu est proposé à 20 euros si vous possédez le Season Pass de la version standard de DRIVECLUB. Seul jeu de voiture sur PS VR pour le moment, il s'en sort honorablement mais aurait sans doute mérité quelques mois d'optimisation supplémentaires.