Avouez, vous avez tous eu un jour ou l'autre, durant un repas de famille ou autre, un proche qui s'est essayé à la chansonnette. Et au moment de montrer son bel organe, le concert privé s'est transformé en une véritable cacophonie digne d'Assurancetourix ou du dabou du film d'animation Là-Haut. C'est un fait, tout le monde n'a pas la même oreille. Et le constat est identique avec la rythmique et les placements en musique. Jauger le bon tempo, savoir quand placer sa voix, s'arrêter et repartir au moment adéquat... c'est une certitude, on ne se grime pas en chanteur ou musicien du jour au lendemain. À toutes les personnes qui galèrent ou qui veulent s'améliorer dans ce domaine, Rhythm Paradise Megamix peut être une bonne solution !
Avec ses mini-jeux réglés au métronome, la série Rhythm Paradise (Rhythm Tengoku au Japon) s'est faite une place de choix dans l'univers des jeux musicaux. Née en 2006 sur Game Boy Advance (il s'agissait d'ailleurs de la dernière cartouche signée Nintendo sur le support), cette saga s'est imposée grâce à une bande son déjantée, un design fédérateur et des exercices rythmiques drôles et réussis. Comme l'indique le titre "Megamix", ce nouvel épisode regroupe le meilleur de la saga, agrémentée de quelques nouveautés sympathiques. Bienvenue au pays des astronautes, des lapins sautillants et des poulets en voiture !
UN SEMBLANT D'HISTOIRE
Pour la première fois dans la série, les développeurs ont opté pour une légère approche scénaristique. Une créature toute mignonne, appelée Tibby, est tombée sur ciel et le joueur doit tout faire pour la ramener chez elle. Et pour y parvenir, il va falloir braver les défis de personnages tous plus loufoques les uns que les autres. Au-delà du blabla, parfois un peu longuet, il s'agit bien évidemment d'un prétexte pour participer à une centaine de mini-jeux basés sur la musique et le rythme. Le jeu de Nintendo SPD ne réinvente pas la série mais offre un melting-pot de défis venus des anciens volets (y compris le premier sur GBA qui n'est jamais sorti en Europe), auxquels viennent s'ajouter une trentaine d'épreuves inédites.
Sans surprise, on retrouve tout ce qui fait le charme de la série. Le design signé Ko Takeuchi, déjà à l'origine de la direction artistique des jeux WarioWare, est toujours aussi efficace. On évolue dans un monde coloré et plein de bonne humeur. Du côté du gameplay, la recette reste inchangée. Il est toujours question d'appuyer, en rythme, sur un ou deux boutons en suivant la musique. De temps à autre, la croix directionnelle vient se glisser dans l'équation. Le concept est d'une simplicité enfantine mais tout l'intérêt du jeu réside dans le timing des mini-jeux avec, à la clé, l'obtention de piécettes d'or. Et bien évidemment, plus votre score est élevé, plus le nombre d'espèces sonnantes et trébuchantes se fait généreux.
STOPPÉ EN PLEINE ASCENSION
C'est là qu'interviennent les trois gardiens. Ces derniers, qui font office de péage, font leur apparition toutes les huit épreuves. Ces gripsou de compétition vous réclament de l'argent (d'où les piécettes d'or) mais exigent, en plus, que vous réussissiez leurs différents challenges pour poursuivre votre chemin. Chacun des mages correspond à un niveau de difficulté (plus le niveau de difficulté est faible, plus le coût de l'épreuve est élevé et vice-versa) et il faut parfois s'accrocher pour se dépêtrer des mini-jeux proposés. Ceci dit, Nintendo oblige, vous ne resterez pas bloqués bien longtemps. En effet, lorsque les échecs s'accumulent, le programme se montre indulgent et vous laisse passer. Cette petite dose de challenge n'est en tout cas pas négligeable et pousse à obtenir les meilleurs scores. Cela peut d'ailleurs paraître simple au premier abord mais il faut vraiment être d'une précision chirurgicale pour glaner la note ultime.
UNE AMBIANCE FANTASTIQUE
Si Rhythm Paradise Megamix est aussi accrocheur, il le doit en grande partie à son atmosphère déjantée. Les mini-jeux proposés, en plus d'être amusants et addictifs, sont souvent accompagnés de voix et bruitages décalés. Il existe même des épreuves chantées (on peut choisir le français ou japonais via une option) et certaines séquences sont très originales, comme lors du mini-jeu mettant en scène un astronaute relayant les propos du martien qui se trouve à ses côtés. Les musiques sont toutes très réussies et on prend un main plaisir à se concentrer à la fois sur les indications visuelles et la rythmique. Pour ne rien gâcher, le jeu offre quelques petites sucreries supplémentaires comme une fonction Streetpass, une sorte de pachinko avec une chèvre à nourrir, la possibilité de s'amuser à 4 joueurs avec une seule cartouche (merci le Mode Téléchargement !) ou encore une boutique pour les amateurs de collectionnite. Entre ça et sa centaine de mini-jeux remis au goût du jour, la cartouche 3DS propose un programme plutôt alléchant et remplit pleinement son office. On rigole souvent devant son écran et les mélodies sont si géniales qu'il n'est pas rare de se mettre à les chantonner. Finalement, il n'y a que les joueurs qui ont retourné les anciens épisodes qui pourront s'en passer. Les épreuves inédites ne représentent qu'une part infime des mini-jeux proposés et on en fait vite le tour. Par ailleurs, le jeu se retrouve face à un vrai paradoxe. À vouloir instaurer un scénario et des dialogues, la progression est légèrement hachée et ces derniers ont plutôt tendance à casser le rythme. C'est un peu un comble pour un jeu musical mais s'arrêter à cela serait très sévère. Rhythm Paradise Megamix est un régal !
Points forts
- Les anciennes épreuves remixées
- Le principe des gardiens
- Toujours aussi fun
- Musiques géniales
- Les mélodies chantées
- Mode téléchargement à une seule cartouche
- La chèvre à nourrir
Points faibles
- Pas assez de mini-jeux inédits
- Quelle bande de pipelettes
- Solo assez court tout de même
Si vous n'avez jamais fait de Rhythm Paradise, c'est le moment de craquer ! Avec Megamix, Nintendo offre sur un plateau les mini-jeux les plus emblématiques de la série. C'est drôle, les musiques sont excellentes et le gameplay est aussi intuitif qu'addictif. La trame principale est également agrémentée de quelques bonus sympathiques et on prend un vrai plaisir à s'immerger dans ce monde au design comique et coloré. Si l'on excepte ses longues séquences de parlotte et certaines fonctions un peu anecdotiques, le jeu de Nintendo est l'une des bonnes pioches de cet automne sur 3DS. Il est tout de même dommage que les mini-jeux inédits soient peu nombreux pour les habitués de la licence. Pour les autres en revanche, c'est une petite perle !