La ligue des champions a repris, le canapé est chaud et vous piaffez d'impatience à l'idée d'humilier votre pote sur une bonne partie de football virtuel : Toutes les conditions sont réunies pour accueillir FIFA 17, dernier-né de la longue série de simulations de football signée par Electronic Arts. Affublé d'un moteur digne de ce nom et d'un mode aventure retraçant l'histoire fictive d'un jeune footballeur, cet épisode prometteur - au regard de nos premières séquences manette en main - a-t-il su confirmer ses bonnes dispositions sur le long terme ?
Premier constat plus qu'évident, FIFA 17 s'offre un lifting graphique avec le Frostbite 3, moteur chéri des équipes d'Electronic Arts qui a déjà fait ses preuves avec des titres tels que Battlefield 4 ou Star Wars Battlefront. Un moteur d'ailleurs joliment mis en avant dès le lancement du jeu, qui vous propose son habituel match de démarrage sur fond de finale de FA Cup opposant les blues de Chelsea à Manchester United : visages des joueurs et entraîneurs fidèlement modélisés, logos et stade officiel de la finale du tournoi, effets pyrotechniques autour du terrain sans oublier la présence du trophée, au cas ou vous douteriez de qui à la plus grosse dès que l'on évoque les licences officielles, FIFA se charge de le rappeler quelques minutes à peine après avoir lancé le jeu.
Frostbite, et le tigre est en toi
S'il reste techniquement proche des standards de la franchise, la différence se fait principalement sur les visages et les éclairages, qui bénéficient d'un coup de boost salvateur. Les puristes apprécieront les nouveaux détails apportés à la modélisation de joueurs tels qu'Ibrahimovic, les autres regretteront que la dernière coupe de Messi soit déjà présente. Les éclairages apportent quant à eux le rendu chaleureux d'un match en plein jour, déjà un poil plus fidèle au style télévisuel dans FIFA que pour son concurrent direct. Couplée à cette modélisation affinée du jeu, la réalisation d'ensemble toujours aussi soignée offre une immersion plus qu'agréable dans le football virtuel, comme le souligne le match d'introduction que l'on évoquait précédemment. L'occasion de souligner que côté licences, FIFA a encore mis le paquet sur la Premier League (stades, entraîneurs, compétitions, visages...) sans délaisser pour autant le reste de son catalogue : pas de changements notables à l'horizon à l'exception du passage des équipes brésiliennes de la section "Reste du monde" à leur propre championnat et l'arrivée du championnat japonais. Anecdotique pour la plupart des joueurs, l'information ne manquera pas de séduire les amateurs du mode carrière, qui pourront de nouveau – sans subterfuge indigeste - envoyer leurs recruteurs fouiner sur les terres du Roi Pelé ou au pays du soleil levant.
La Premier League bénéficie de modélisations soignées des joueurs... et des entraîneurs.
Carrière sans parenthèse
Le mode carrière, justement, s'offre des nouveautés particulièrement bien senties à l'image d'un système d'objectifs diversifiant vos parties. Désormais divisés en 5 catégories (développement des jeunes, objectif national, objectif continental, secteur financier et rayonnement de la marque), ces derniers disposent d'un caractère plus ou moins important selon le club que vous allez choisir de prendre en main. Ainsi, des équipes telles qu'Angers ou Nîmes feront d'abord passer la pérennité financière du club avant le reste, pendant que Lyon ou Barcelone s'appuieront sur leurs centres de formation pour obtenir des résultats. Des objectifs de long terme sont également proposés pour offrir davantage de latitude à un club comme le PSG par exemple, dans lequel vous disposez de quelques années pour ramener un premier trophée en C1. Ajoutez à tout ceci un bloc dédié au secteur financier, des remarques régulières sur l'évolution de la valeur pécuniaire du club, la possibilité de choisir parmi des modèles prédéfinis l'apparence de votre coach et vous vous retrouvez avec une version allégée d'un Football Manager, qui plaira assurément aux aficionados du mode désireux de s'y offrir un peu d'immersion supplémentaire.
Visuellement, les objectifs et la partie financière occupent une part importante du menu de la carrière.
L'aventure dans le dur
En revanche, difficile de s'extasier sur l'aventure, le fameux mode scénarisé vous plaçant dans la peau d'un jeune joueur découvrant les joies du football professionnel. Si l'équilibre entre jeu et cinématiques s'avère bien dosé et qu'il propose une vision rafraîchissante de FIFA, on regrettera rapidement son côté trop balisé, scénaristiquement très prévisible, tout en s'interrogeant sur la pertinence de plusieurs choix proposés tels qu'un Game Over si vous ne gagnez pas certains matches clés. Gageons qu'avec un peu plus de bouteille, EA saura trouver la formule idéale pour un prochain essai, mais cette première édition risque fort de décevoir les joueurs attendant de pied ferme les aventures d'Alex Hunter.
Un dernier mot concernant FIFA Ultimate Team cette fois, qui s'offre deux ajouts avec les défis de création d'équipe et FUT Champions de l'autre. Le premier, qui peut être à la fois effectué sur mobiles et sur votre support principal de jeu, offre comme son nom l'indique la possibilité de créer des équipes en tenant compte de différentes contraintes, le tout afin de remporter quelques récompenses. Quant au second, plus classique, il vous permet de disputer des compétitions en semaine avec l'espoir de participer ensuite aux tournois du week-end. Vous l'aurez compris, si le premier mode s'adresse davantage aux amateurs de construction d'équipes efficientes, le second ravivera davantage la fibre compétitive des amateurs de joutes en ligne.
Des coups de pied arrêtés entièrement repensés
Qu'en est-il des mécaniques de jeu ? Sur ce point, l'équipe n'a pas chômé et nous propose tout d'abord un système de coups de pied arrêtés entièrement revu. Difficile à prendre en main, il gagne en intérêt après quelques séances d'entraînement et s'avère finalement bien plus convaincant une fois que vous commencez à le maîtriser. On accordera ainsi un bon point aux penaltys qui offrent enfin de la variété et un contrôle supplémentaire dans les placements de vos frappes, défaut dont souffrait leur prédécesseur. Seul petit bémol, les nouveaux coups francs longue distance et corners ont tendance à légèrement ralentir le rythme du jeu : la gestion successive du tireur et du récepteur n'est pas étrangère à ce constat. On notera également avec amusement la capacité de l'exécuteur de la touche à pouvoir désormais se déplacer le long de la ligne blanche plus sûrement qu'un Diego Maradona des grands soirs.
Le fameux système de penalty qui en fera rager plus d'un.
Le physique, ça compte
L'une des autres nouveautés, c'est ce système de protection de balle approfondi qui offre de nouvelles options en défense et en attaque. Cette dernière est toutefois plus avantagée grâce aux appels mieux sentis de l'IA alliée, qui offre aux attaques en profondeur un vrai plus, surtout si vous jouez avec une équipe de très bon niveau. Ajoutez à ça la propension de l'IA adverse à obtenir tous les contres favorables et vous obtiendrez quelques matches forts difficiles face aux ténors du jeu. En revanche, on apprécie l'équilibre entre les styles des joueurs qui ne favorise pas seulement les brutes au physique parfait comme ce fut le cas il y a quelques années. Les joueurs physiques et lents bénéficient d'un côté d'une solidité retrouvée dans le jeu dos au but, tandis que nos hommes en short à l'agilité ou la technique supérieure pourront également profiter du système de protection de balle pour l'enchaîner avec un geste technique en cas de timing maîtrisé. Le résultat s'avère toutefois un poil frustrant pour les défenseurs, qui ne profitent réellement du système que pour faire écran entre le ballon et un adversaire lorsque celui-ci cherche à l'empêcher de sortir du terrain.
Le point qui ravira sans doute davantage les habitués de FIFA concerne le système d'intelligence active, particulièrement tangible sur les capacités d'appels de balle de nos coéquipiers. D'habitués du tout droit rarement bien placé, ceux-ci offrent désormais des appels de balle en diagonale bien plus cohérents et crédibles, de quoi offrir un regain d'intérêt pour des systèmes favorisant les appels en profondeur de vos attaquants. Plus facile à percevoir avec des écuries huppées, le concept n'en reste pas moins intéressant avec des clubs de standing moindre si vous optez pour la stratégie adéquate. Ajoutez à cela la mise en place des passes en profondeur millimétrées et vous obtenez un FIFA clairement orienté vers l'attaque, au rythme de jeu d'ailleurs soutenu. C'est sans doute le principal reproche que l'on adressera au titre, qui propose avec ce choix une orientation moins "simu" qu'un PES 2017 sur la question de l'inertie des joueurs, malgré un dosage des passes nécessitant encore davantage de précision qu'avant.
Le football féminin est encore représenté cette année.
Mathoux-Ménès, duo d'avenir aux commentaires ?
Côté commentaires, les petits Français auront remarqué la présence de Pierre Ménès aux côtés de Hervé Mathoux, Franck Sauzée passant aux oubliettes pour l'occasion. Un vent de fraîcheur qui apporte davantage de fluidité et d'aspérité aux commentaires, entre quelques pitreries d'avant-match du célèbre chroniqueur et des remarques sur certains joueurs tels qu'Ibrahimovic ou Diego Costa qu'on vous laissera le plaisir de découvrir en direct. Tout n'est pas parfait et l'on découvre à l'occasion quelques coquilles dans le placement des répliques ou un ton général parfois un poil hors sujet, mais le résultat est sans doute l'un des plus convaincants qu'il nous ait été donné de voir dans la version française d'un jeu de football. Rien que pour cela, on aura bien du mal à bouder notre plaisir.
Points forts
- La protection de balle améliorée
- Contrôle accru des coups de pied arrêtés
- Le système d'objectifs du mode carrière
- Visuellement plus convaincant
- Plus d'outils pour varier nos attaques...
Points faibles
- … Mais une défense par conséquent moins bien armée
- L'inertie des joueurs pas assez prononcée
- Mode Aventure finalement vite oublié
- Toujours ces contres défavorables contre l'IA
Pas toujours heureux sur ses nouveaux choix de gameplay et son mode aventure, FIFA 17 nous propose tout de même une expérience cohérente et plaisante manette en main, en offrant notamment un panel d'attaques plus varié que jamais. Il est de plus porté par un moteur aguicheur et quelques idées gagnant en intérêt à mesure que les parties s'enchaînent, comme le nouveau système de coups de pied arrêtés ou les objectifs d'un mode carrière encore amélioré cette année. Espérons juste que l'équilibre de l'ensemble ne soit pas mis à mal par une mise à jour d'ici quelques semaines, comme ce fut le cas avec l'épisode de l'année dernière. Dans le cas contraire, ce FIFA 17 devrait une nouvelle fois vous occuper pendant de longues heures.