Dans certaines contrées, à commencer par le Japon, le traitement de l'image de la femme est bien différent de celui de nos lattitudes occidentales. Bon nombre de jeux, aux concepts étranges, n'ont d'ailleurs aucune chance d'apparaître un jour en Europe. Pourtant, il arrive que certains titres - malgré leur aspect très décalé - parviennent à se frayer un chemin jusqu'au vieux continent. C'est le cas de Gal Gun : Double Peace, un rail shooter prônant l'amour avec un grand A, mais où le romantisme fait place aux petites culottes sexy, aux formes aguicheuses, aux poses affriolantes et aux cris hystériques d'étudiantes en uniforme ou en maillot de bain. Face à une telle production, la meilleure astuce consiste à ne surtout pas y jouer en présence de votre femme/compagne si vous êtes en couple. Et f'est fraiment pas une blague !
Après avoir ramassé vos dents, vous pouvez enfin vous intéresser à votre sujet. Gal Gun : Double Peace est le second épisode d'une série née en 2011. Cette suite, disponible depuis environ un an au Japon, s'offre au public occidental et aux amoureux des expériences purement nippones. Placé sous le signe des demoiselles en petites tenues et des positions langoureuses, le titre d'Inti Creates n'est vraiment pas un titre comme les autres mais il aura au moins l'intérêt d'attiser la curiosité des joueurs qui recherchent des concepts complètement barrés.
LE DON JUAN DE CES DAMES
L'histoire se déroule, comme on peut s'y attendre, dans un lycée. Houdai Kudoki, un étudiant lambda, est frappé par un étrange phénomène. Alors que le gaillard se dirige vers son établissement scolaire, il est touché par la maladresse d'une apprentie-Cupidon qui lui prodigue une dose plus élevée que prévue de phéromones. Le jeune homme va alors émettre une aura de séduction autour de lui, se faisant littéralement harceler par des étudiantes prêtes à tout pour lui sauter dessus. Muni de ce pouvoir surnaturel, il a une journée devant lui pour trouver l'élue de son cœur, avant que les effets ne disparaissent, lui faisant perdre à jamais son pouvoir d'attraction. Autant dire que le temps est compté ! Inutile d'aller par quatre chemins, le gameplay est à l'image de ce scénario complètement loufoque. Vous allez devoir arpenter les couloirs de votre lycée et toucher de plein fouet le cœur de vos prétendantes (ce qui va les figer) avant qu'elles ne se jettent sur vous.
HARTLEY : COEURS A VIF
Gal Gun : Double Peace se pratique à la manière de n'importe quel rail shooter, façon Virtua Cop ou Time Crisis. La caméra se déplace automatiquement et vous devez tirer sur tout ce qui bouge. Et vos cibles, vous l'aurez compris, sont les étudiantes. Elles surgissent à n'importe quel moment, s'approchant à plus ou moins longue distance de votre minois. Lorsqu'elles sont à quelques centimètres de vous, vous devez vite réagir, sous peine de vous prendre un baiser, une baffe ou de vous faire écraser à coups de pompes ! Vous pouvez également concentrer votre tir pour encore plus d'efficacité. La progression à travers les niveaux est plutôt facile d'accès - il y a tout de même un mode de difficulté expert pour les amateurs de challenge - et les développeurs ont eu la bonne idée d'intégrer quelques variantes, comme des chemins alternatifs ou des phases figées, obligeant le joueur à être réactif pour stopper les femmes qui arrivent de tous les côtés. Certaines prétendantes sont également victimes d'un mal étrange, les rendant insensibles à vos charmes. Il faut alors éliminer le petit démon qui gravite autour d'elles. Enfin, sachez qu'il existe un zoom (faisant apparaître les dessous sexy des demoiselles) permettant de détecter des items cachés, des objets de quêtes secondaires, des journaux intimes ou même des petites créatures rosâtres revigorant la santé du héros. Gal Gun est très... surprenant mais il y a encore plus délirant !
LE SEPTIÉME CIEL ?
Au-delà du rail shooter classique, le jeu propose des séquences qui risquent d'en décontenancer plus d'un. Dans ces phases, une ou plusieurs femmes vous font face et vous devez détecter les parties les plus érogènes de leur corps... pour leur faire atteindre le septième ciel. Inutile de vous faire un dessin, mais vous vous doutez bien que certaines zones sont plus sensibles que d'autres. Si vous parvenez à votre but, "l'explosion de plaisir" de la belle va alors s'étendre pour toucher toutes les étudiantes qui sont aux alentours. Vous aurez aussi, de temps à autre, à affronter un boss ou encore à participer à des mini-jeux totalement allumés. Par exemple, pour sauver une jeune femme prisonnière d'une fenêtre (qui s'est refermée sur elle), le joueur doit la titiller au maximum pour que son excitation se transforme en force, lui permettant de s'extirper de l'affreux piège. Maintenant, malgré cette apparente variété, Gal Gun peine à se renouveler. Le mode principal se boucle en trois heures et il suffit ensuite d'arpenter les différents environnements (qu'on aurait aimé plus nombreux et vivants) pour tout débloquer et mener à bien les différents objectifs secondaires. Réservé aux curieux et aux amateurs de "bizarreries" japonaises, il est l'un de ces titres que l'on ressort de temps à autre, histoire de faire une petite partie. Il est à mettre dans la catégorie des jeux "sexy", pas mauvais foncièrement et plutôt joli, mais qui s'essouffle légèrement sur la longueur. Il n'en reste pas moins drôle, dynamique avec son gameplay arcade et très coloré. Les musiques sont réussies, les voix japonaises sont excellentes et on plonge sans peine dans cet univers de midinettes en tenues d'écolières. Au final, c'est un jeu fun, à défaut d'être parfait, qui possède bien plus d'atouts qu'on pourrait le penser lors des premières minutes.
Points forts
- Un jeu qui s'assume
- L'ambiance musicale et sonore
- Un gameplay accessible et dynamique
- Nombreuses fins alternatives
- Plus drôle et délirant que pervers
Points faibles
- Sous-titres en anglais
- Pas d'option "PS Move" sur PS4
- Solo trop court
- Décors qui manquent de vie
Gal Gun : Double Peace est un bon jeu, mais qui est à réserver à un public averti. Reprenant le concept des rail shooters à l'ancienne, le titre d'Inti Creates assume son propos jusqu'au bout des sticks. Décalé, il multiplie les séquences tendancieuses et les allusions sexuelles, mais ne tombe jamais dans la provocation. Bien que la trame principale se boucle rapidement, il existe plusieurs fins alternatives ainsi que de nombreux niveaux. En revanche, la course aux DLCs qui semble se profiler ne sera pas au goût de tout le monde, surtout quand il s'agit d'une option pour simplement soigner le look des prétendantes. Les plus otaku et curieux peuvent se laisser tenter, les autres n'auront probablement rien à faire de ce jeu ecchi.