Divertissement ayant comblé les foules durant des siècles, les jeux antiques du cirque furent tout simplement abolis, remplacés par les joutes médiévales avant de disparaître corps et biens face à l’émergence de notre civilisation “moderne”. Et pourtant… le cinéma, le jeu vidéo, la bande-dessinée mais surtout le sport alimente encore et toujours ces relents de bestialité primaire et ce besoin de voir le sang se répandre. Art martial en pleine ascension depuis une dizaine d’années, le Mixed Martial Art communément appelé MMA vole la vedette aux autres sports de combat. Sur ce jeune marché, une organisation domine les débats, l’UFC (Ultimate Fighting Championship), depuis le rachat de son concurrent principal le Pride. Et la renommée de ce sport n’a d’égal que la ferveur des fans hurlant à s’en rompre les cordes vocales, spectateurs scotchés devant des combats nerveux à la violence omniprésente. Des scènes de liesse portées par le présentateur Bruce Buffer et sa incontournable annonce : "This is the moment you've all been waiting for... It's time !"

Des combats nerveux et tactiques

EA Sports UFC 2 s’autorise une introduction en fanfare en invitant le joueur à revivre le combat d’anthologie opposant Robbie Lawler er Rory McDonald lors de l’UFC 189, un introduction synonyme de tutoriel ô combien nécessaire tant les titres UFC se dénotent des autres jeux de combat. Combat au sol, pugilat, lutte, soumission… le Mixed Martial Art intègre au coeur de l’octogone la majorité des arts martiaux connus et reconnus et EA, conscient de cette particularité faisant la sève de cette discipline, la transpose parfaitement pad en main en proposant un jeu de combat alternant Striking, Grappling, Clinch et Soumission. Que les fans de Kimura et autres clés de cheville se rassurent, les phases de combats debout s’effacent bien souvent au profit d’une phase au sol amenant à une soumission pure et simple.

Cette seconde mouture ‘made in EA” se veut technique et tactique. Combattre des moulins à vent en balançant des crochets à tout va consommera votre endurance et vous laissera à la merci d’un contre assassin vous propulsant au sol accompagné d’une farandole de bougies dansant autour de vous. Les affrontements sont à la fois nerveux et stratégiques. Les Knockout seront de mise... impressionnants, punitifs mais toujours justifiés. Une prise de risque inconsidérée, une garde trop basse… se solderont par un contre dévastateur sonnant la fin précoce du combat.

Au sein de l’octogone, l’état des combattants se traduit par une jauge d’endurance et un indicateur de douleur localisé. Appelé Stamina dans certains jeux de combat, votre endurance rythmera l’affrontement entre séries d’attaques et replis défensifs. Les artistes martiaux font pleuvoir les coups à un rythme élevé entre jabs, clinch et coups de pieds et votre endurance vous octroiera ou non cette capacité à enchaîner les coups. L’indicateur de douleur indique de son côté les zones endolories : bras, jambes, torse, tête. Passant du gris au rouge vif clignotant, ces informations influenceront vos choix. Conserver une garde et voir ses bras virer au rouge, perdre en endurance via une série de crochet porté au foie ou perdre l’usage de sa jambe d’appui temporairement après un Low Kick brutal… les coups à la tête bien que spectaculaires ne seront pas le seul remède à la véhémence de votre adversaire du jour. Esquiver, parer, battre en retraite quelques secondes ou s’agripper à l’adversaire… les outils ne manquent pas pour récupérer d’une blessure ou voir sa jauge d’endurance reprendre des couleurs.

Et les amateurs de “câlins vigoureux” se verront pousser des ailes. Electronic Arts ne s’est pas contenté des phases de Striking. Les phases au sol amenées par un Takedown retourneront à coup sûr un combat pourtant mal engagé à condition de maîtriser les rudiments du gameplay concoctés par EA. Connaître les bases du MMA sera un avantage certain tant ces phases sont techniques et exigent une connaissance des transitions possibles entre les différentes positions. Sous la forme d’une “roue de choix”, plusieurs d'entre-eux s’offriront à vous : “Half mount”, “Full mount”, “undershoulder” et les combattants s’affronteront à travers une série de “QTE/mini-jeux” amenant l’assaillant à une soumission synonyme de victoire ou le défenseur à se relever voire même retourner la situation. Fluides et extrêmement bien pensées, ces phases au sol procurent un plaisir immédiat lorsque sous les hurlements d’une foule en délire vous placez une Kimura obligeant l’adversaire à plier l’échine et à abandonner.

Cet EA Sports UFC 2 se dote ainsi de combats à la fois techniques et viscéraux, entre stratégie et bestialité. Malheureusement, aussi prenant soient-ils, les combats de cet épisode demeurent sous rythmés. Les combattants semblent lourds, la faute à des animations lentes, une difficulté à annuler une attaque et surtout la propension des adversaires à reculer aussi vite que vous avancez, vous forçant à brasser de l’air crochets après crochets.

Sans maîtrise la puissance n’est rien

Les jeux vidéo estampillés EA Sports ont toujours été des vitrines technologiques, preuves du savoir faire de l’éditeur en matière de modélisation, d’animation, d’ambiance… de transposition dans le virtuel d’un sport bien réel. Les combattants de cet UFC 2 sont modélisés à la perfection. Avec pas moins de 104 “personnages” comprenant les stars de la discipline ainsi que Mike Tyson ou encore Bruce Lee, une surenchère habituelle mais accueillie avec plaisir, sans compter l’éditeur aux possibilités gargantuesque, il ne vous sera pas difficile de reconnaître Ronda Rousey, Robbie Lawler, Rory McDonald… Certes le moteur donne un aspect parfois inexpressif aux individus, particulièrement dans leur regard mais ce serait faire la fine bouche. UFC 2 tend vers le photoréalisme en bien des points et la précision atteinte par Electonic Arts est bluffante à plus d’un titre. Les animations sont criantes de vérité. A chaque coup porté, les muscles des cuisses, des bras… se dessinent, les chevilles se tournent…

Et au-delà de la “simple” modélisation des artistes martiaux, de leur animation et du morphing leur donnant vie, les combattants se détériorent au fil du combat. Hématomes, coupures, sang coagulé…les attaques pleuvent et leurs visages se tuméfient en temps réel, se déforment sous l’impact tout comme leur abdomen. Viscérale à souhait, cette précision des blessures insufflent un réalisme encore jamais atteint. En dehors, de quelques bugs de collision, de pieds d‘appui glissant sans raison et de quelques incohérences lors des impacts… EA Sports UFC 2 s’avère une réussite technique et graphique sans précédent.

Salle plongée dans l’obscurité, des faisceaux de lumière et une musique brisant un silence de circonstance accueillent l’arrivée des héros du jour sous les hurlements d’une foule s’embrasant lors de l’annonce d’un Bruce Buffer toujours aussi populaire. Chaque événement UFC est une célébration, une fête portée par la ferveur des fans désireux d’assister à des combats dantesques où la violence des coups donnera la réplique au sang répandu sur le sol. Et l’art d’EA réside dans cette capacité à retranscrire cette ambiance si particulière des événements sportifs. La foule vivant les combats entre râles de satisfaction et sifflets de mécontentement, les sons si caractéristiques de l’UFC, la voix des commentateurs officiels, les musiques d’introduction, l’habillage des combats… EA Sports UFC 2 respire l’UFC par tous les pores au point de s’y méprendre une fois les yeux fermés.

Réussite aussi bien technique qu’artistique, EA Sports UFC 2 s’impose comme une référence du jeu de combat et entre dans une nouvelle ère avec un photoréalisme tout simplement hallucinant. Les artistes martiaux prennent vie à l’écran au point d’en oublier par moment leur statut d’êtres virtuels et assènent une claque à la concurrence.

L’UFC dans tous ses états

Il est désormais coutume d’accompagner la sortie d’un jeu de sport avec pléthore de modes de jeu et les titres d’EA Sports ne font pas exception à la règle, bien au contraire. Versus en local ou en ligne et autres combats rapides, modes obligatoires des jeux de combat passent désormais au second plan face au contenu déployé par les éditeurs. Cet UFC 2 s’arme donc d’un mode Carrière déjà présent dans le premier opus et du tout nouveau UFC Ultimate Team, une adaptation du mode ayant vu le jour sur FIFA avant de se voir porté sur tous les titres de la gamme EA Sports. Il vous sera également possible de créer vos propres événements et de les partager avec la communauté. Un contenu copieux offrant son lot de surprises à même de vous faire passer des jours, des semaines, des mois devant votre écran, manette en main.

Le mode “Carrière” : Une destinée tracée à coups de poing

A chaque événement UFC, les amateurs de MMA , tel une messe mensuelle, occupent leur canapé 3 heures durant afin d’apprécier ce moment marqué des 3 lettres UFC. Une manière de communier avec les combattants une bière à la main et de vivre par procuration ces joutes modernes. Le mode Carrière vous offre la possibilité de créer votre propre combattant et de conquérir le titre de champion UFC dans une catégorie donnée. La première décision à prendre et non des moindres n’est autre que le sexe de votre combattant Homme ou Femme ainsi que votre style de combat de départ (Kickboxer, lutteur, boxer…) et la catégorie dans laquelle vous allez tenter de gagner la tant convoitée ceinture et ainsi affronter Ronda Rousey, Roy Nelson, Anderson Silva ou encore Conor McGregor. Dans un premier temps, l’émission de télé-réalité The Ultimate Fighter sera votre porte d’entrée dans l’organisation UFC. En remportant la saison au cours d’un combat en carte préliminaire, après avoir vaincu plusieurs adversaires au préalable, vous obtiendrez votre place parmi l’élite. Linéaire dans son approche avec la possibilité de recommencer les combats afin de les gagner et donc d’accéder au mode Carrière à proprement parler, cette saison de The Ultimate Fighter fait office de préambule avant de passer aux choses sérieuses.

Création de combattant

Visage, corps, comportement… l’éditeur de personnage vous laisse aux commandes. Au-delà des classiques combattants préconçus par Electronic Arts, de multiples paramètres vous offrent l’opportunité de créer le personnage désiré ou encore vous même via l’option “Game Face” en utilisant le services éponyme sur EASPORTS.com, une manière de vivre un rêve, tout du moins virtuellement. Et les options de personnalisation sont légion. Surnom, lieu de naissance… couleur des yeux, forme du visage et corps, taille, poids... tatouages, art martial principal, entrée sur le ring, équipement, compétences… Nul doute que vous serez en mesure de réaliser le combattant souhaité.

Un éditeur de combattant riche aux multiples possibilités

EA Sports UFC 2 Gameplay

Une fois ce “titre” en poche, il est temps pour votre combattant de se forger un nom dans le cercle très fermé des artistes martiaux. Pour se faire des offres de combats seront déposés à votre club. En général 3 combattants viendront vous défier lors des cartes préliminaires. Par la suite, une fois le TOP 15 des combattants de votre catégorie atteint, les choses sérieuses débuteront réellement avec la crème des combattants placés entre vous et le titre. Entre chaque combat, les camps d’entraînement assureront votre progression. 3 types de camp s’offrent alors à vous : Debout pour accroître votre force et vitesse de frappe ainsi que votre garde, Clinch pour améliorer vos projections et Takedowns et Au Sol pour gagner en efficacité une fois le combat amené au sol et administrer différentes soumissions. Afin de “gamifier” cet aspect du mode Carrière, EA a créé divers exercices allant de la simple frappe de sac de sable au contrôle de Clinch en passant par la défense de Takedown ou encore la Défense de Soumission. Une manière d’apprendre les mécaniques de gameplay tout en profitant du mode Carrière. Afin de ne pas répéter sans cesse ces exercices, il est possible de les simuler une fois un score obtenu et ainsi effectuer le même exercice sans passer par la phase “gameplay”. Ce choix d’exercices influera sur la destinée de votre combattant tout comme les Mouvements et autres Atouts qui lui seront affectés.

Apprendre de nouveaux mouvements ou accroître leur efficacité fera évoluer votre style et assurera votre hégémonie dans l’octogone. Un jab plus puissant, un crochet en overhead dévastateur, un coup de pied circulaire ou encore un Arm Triangle offriront des opportunités non négligeables en combat. Les Atouts quant à eux vous octroient divers bonus une fois sur le ring et sont répartis selon 3 types : Au Sol, Débout, Physique. Certains augmenteront la fenêtre de contre après une parade, d’autres renforceront votre endurance… avec pour objectif d’appliquer ces Atouts d’après votre style de jeu. Un Striker cherchera avant tout à améliorer ses frappes et gagner en endurance afin d’asphyxier son adversaire sous une avalanche de coups. Cependant, ces évolutions se traduisent en points, des Points d’Evolution (PE) gagnés à la sueur de votre front lors des combats. Victoire et défaite seront synonymes de gain de PE à dépenser afin de faire évoluer comme bon vous semble votre star en herbe selon un style qui vous sera en définitif propre. Pour ma part, les enchaînements debout conclus par un coup de pied circulaire feront suffisamment de ravages pour pousser l’adversaire dans les “cordes” avant de conclure en Ground & Pound. S’assurer de résister aux Takedowns sera la clé du combat, car une fois au sol le combattant sera en grand danger.

Malheureusement votre combattant n’est pas indestructible et encaisser des dommages à répétition mettra fin à votre carrière précipitamment après une quantité de dégâts encaissés au cours de votre périple vers le titre. Une fois ce seuil dépassé, un ultime combat vous sera accordé par l’organisation UFC, une opportunité à ne pas manquer histoire de saluer la foule une dernière fois avant de retomber dans l’oubli et de créer un nouveau personnage.

UFC Ultimate Team : Manager de champions

La principale nouveauté de EA Sports UFC 2 d’un point de vue contenu réside dans l’ajout d’un mode Ultimate Team, mode déjà présent sur de nombreuses licences sportives d’Electronic Arts et apprécié des fans de FIFA, NHL & Co.

Dans ce mode UFC Ultimate Team, vous prenez les rênes d’une écurie de combattants en devenir avec la ferme intention d’en puiser la sève qui fera de ces novices des champions incontestés dans leur catégorie. Avant tout chose, l’aventure débute par la création d’un combattant tout comme dans le mode Carrière (voir ci-dessus) avec les mêmes options de personnalisation. Une fois cette étape franchie, ce mode Ultimate Team se dévoile. Et c’est une fois de plus par le biais de cartes que vos combattants évolueront par l’apprentissage de nouveaux mouvements, l’amélioration de leurs performances via des entraînements et autres exercices dédiés à une compétence/aptitude. Et cette personnalisation s’agrémente d’Atouts à équiper sur vos combattants afin de leur donner un avantage certain lors des combats à venir (des Atouts déjà rencontrés dans le mode Carrière). Une fois vos combattants affûtés, l’octogone vous ouvrira ses portes tout comme les championnats Ultimate et ainsi gravir les échelons et devenir le manager le plus réputé de l’organisation UFC avec des combattants Champion en titre dans 5 catégories ; soit le nombre de combattants maximum sous votre coupe.

Cependant, derrière cet attrayante offre se cache naturellement un modèle économique et le niveau de Fitness mis en place par EA donnera des sueurs froides à certains d’entre-vous. En effet, chaque combattant possède un niveau de Fitness à conserver aussi près que possible de 100 afin de le voir se défoncer sur le ring sous peine de perdre en récupération entre les rounds. Et cette jauge de Fitness, afin de jouer des heures durant, se recharge via des Boosts. Mais rassurez-vous, après plusieurs heures sur ce mode, il s'avère possible de passer outre les achats intégrés en utilisant à bon escient les crédits et les cartes gagnés en jouant tout simplement. UFC Ultimate Team s’affiche comme le pendant en ligne du mode Carrière à une différence près, son modèle économique.

Les modes Versus : Champions virtuels de Mixed Martial Art

Tout jeu de combat qui se respecte propose aux joueurs divers modes Versus à la fois local et en ligne. Et EA Sports UFC 2 ne fait pas exception à la règle pour le plus grand plaisir des combattants virtuels que nous sommes. Du simple Combat Rapide en 1 vs 1 au mode KO faisant l’apologie du striking au dépend des phases au sol proscrites sur ce mode, les fans auront de quoi occuper leurs soirées “Canapé” entre amis. Cependant, le Versus Fighting prend son essor une fois en ligne en opposant les joueurs tout autour du globe et de nombreux modes viennent alimenter cette insatiable désir de combattre son prochain. "Rivalités en ligne" est un simple mode non-classé pour les joueurs désireux de parfaire leur technique avant de s'élancer dans le "Championnat de Division" avec pour but ultime de dominer la scène e-sport de cet EA Sports UFC 2 en grimpant dans les divisions combats après combats et ainsi se faire un nom au sein de la communauté des artistes martiaux du pad.

A ce contenu déjà fort copieux s’ajoute un mode Défis, un mode Exercices afin de pratiquer les bases et parfaire son art, la possibilités de créer et partager avec la communauté vos propres événements UFC ainsi qu'un accès direct à l'introduction du jeu et ce combat opposant Robbie Lawler à Rory McDonald lors de l’UFC 189.