Annoncé et donc attendu par les fans depuis plusieurs mois, Gears of War Ultimate Edition version PC est disponible depuis seulement quelques jours, et il a déjà fait couler beaucoup d'encre. Avec, au centre des débats, de gros problèmes d'optimisation. Qu'en est-il réellement ? Est-il jouable ? Peut-on tout de même s'amuser sans une machine de guerre ? Réponse dans notre test PC.
Configuration minimum requise :
- Windows 10 64-bit
- Intel Core i5 cadencé à 2,7 GHz / AMD FX 6 coeurs
- 8 Go de RAM
- NVIDIA GeForce GTX 650 Ti 2 Go / AMD Radeon R7 260x 2 Go
- 60 Go d'espace sur le disque dur.
Configuration recommandée :
- Windows 10 64-bit
- Intel Core i56 cadencé à 3,5 GHz / AMD FX 8 coeurs
- 16 Go de RAM
- NVIDIA GeForce 970 4 Go / AMD Radeon R9 290x 4 Go
- 60 Go d'espace sur le disque dur
Après autant de discussions concernant la version PC de Gears of War Ultimate Edition, nous avions hâte de voir si le jeu était à la hauteur de sa réputation. De prime abord, rien ne semblait vraiment choquant : avec une résolution classique à 1920 x 1080, le jeu se porte comme un charme. Toujours aussi beau, le jeu rappelle que The Coalition a fait du bon boulot, au moment de remasteriser le titre d'Epic Games. Mais une ombre ne tarde pas à pointer le bout de son nez : dès lors que les Locustes sont trop nombreux à l'écran, et que vous vous déplacez un peu rapidement, le framerate, jusque là coincé à 60 images par secondes, semble comme pris de hoquet. On note rapidement des petits trésaillement désagréables, qui nous conduisent à aller visiter le menu des options graphiques...
Mauvaise surprise, les options sont assez peu nombreuses et on constate également qu'elles sont peu modulables. Par exemple, seul le paramètre "qualité des graphismes" peut être placé en « le plus élevé ».
Après vérification, on constate que par défaut, le jeu propose bien une configuration relativement classique, et l'on se contentera de passer le niveau des textures en « le plus élevé », donc. Si le niveau de détails est en effet assez satisfaisant, on comprend difficilement comment un PC tel que celui utilisé pour le test (GeForce GTX 970, AMD FX-8350 octocore, 16 Go de RAM) peut transpirer lorsque quelques ennemis sont affichés à l'écran. D'autant que l'on remarque aussi quelques petits ralentissements jusqu'en dehors des combats, ou le simple fait de passer de l'extérieur en intérieur peut mettre à mal le framerate.
Et encore, on ne parle ici que d'une résolution standard en 1080p. Xbox et Microsoft ont largement communiqué sur ce point, grâce à Windows 10 et DirectX12, le jeu peut jouir d'un affichage 2K, voire 4K. Autant vous dire qu'avec pareilles résolutions, jouer tenait de l'imposssible. Le nombre d'images par seconde dégringole et il est terriblement inconstant. Et un changement de machine n'y aura rien fait.
Tout ceci est bien dommage. Question optimisation, il y a encore bien du travail ! On se contentera donc de pousser les options graphiques au niveau maximal et de jouer en 1920x1080. Ainsi, le jeu reste jouable malgré quelques trésaillements désagréables. Le résultat est donc plutôt décevant : jouer à Gears of War Ultimate Edition est plus plaisante sur Xbox One, que sur PC. Espérons qu'une mise à jour viendra corriger cela rapidement.
Côté online
La sortie de cette version PC était également l'occasion de voir comment se comporte le jeu, une fois connecté avec d'autres joueurs, pour profiter du mode multijoueur du titre. Bonne nouvelles, sur nos quelques heures de test, nous n'avons rencontré absolument aucun souci. Les parties sont stables, et, si l'on met de côté les quelques soucis techniques soulevés plus hauts, le jeu se comporte comme un charme. Le matchmaking est efficace et se fait rapidement, ce qui permet d'enchainer les parties dans de bonnes conditions. Le jeu a au moins ça pour lui.
Le test de Gears of War Ultimate Edition
Gears of War, c'est une histoire un peu bateau : sur la planète Sera, l'humanité s'est entre-déchirée lorsqu'elle a découvert l'imulsion, une nouvelle source d'énergie apparemment intarissable. La guerre a dévasté Sera, et c'est lorsque les hommes ont finalement lâché leurs fusils que le pire est arrivé : la planète sembla vomir un nouvel ennemi, inconnu, innombrable, comme pour punir les hommes qui l'avaient tant blessée. Quatorze ans après le « Jour de l'Émergence », l'humanité est toujours en guerre mais pas loin d'être éradiquée pour de bon par ces fameux Locustes... Et c'est là qu'intervient Marcus Fenix, un homme peu porté sur les choses de l'esprit mais pas avare en efforts lorsqu'il s'agit de répandre la tripaille.
Un gameplay retravaillé
Notez que les développeurs ont profité de cette nouvelle version pour apporter quelques petites nouveautés de gameplay au premier Gears of War. Si en 2015, rejouer au premier épisode peut s'avérer difficile tant Marcus et Dominic paraissent lourdeaux, cette Ultimate Edition vient corriger le tir. Il est maintenant possible de changer d'arme tout en sprintant (votre personnage effectuera le changement en fin de course), et même de s'accroupir plus facilement derrière des éléments de décor se trouvant sur vos côtés. Une fois accroupi, vous aurez également la possibilité de soigner vos coéquipiers à portée, un move impossible à l'époque : vous étiez obligés de quitter votre couverture pour venir en aide à votre copain, tant pis s'il était à 10 centimètres. Ce qui était un peu ridicule, vous le concéderez.
Si sur la version Xbox One, le framerate était bloqué en solo à 30 images par secondes, la version PC elle se permet de placer la barre à 60fps. Et quand elle s'y maintient, elle donne une nouvelle légèreté aux personnages, qui paraissent donc plus lestes et donc plus agréables à contrôler. Et quand on se rappelle à quel point le framerate de Gears of War pouvait être chancelant sur Xbox 360, cette « nouveauté » est franchement appréciable.
Simple, mais efficace
Toutes ces petites nouveautés sont bien appréciables, c'est certain, mais ce serait oublier tout ce qui a fait le succès de Gears of War. Pour ceux qui auraient loupé le jeu à l'époque, et qui voudraient s'y mettre prochainement, Gears of War est donc un TPS (third-person-shooter) particulièrement bourrin, dans lequel vous devrez combattre les horribles Locustes, qui cherchent à exterminer l'espèce humaine. La principale force du jeu, en dehors de son gameplay maîtrisé de bout en bout, c'est sans doute la capacité qu'il a à vous envoyer dans le pif une succession de scènes d'action survitaminées. Analysée une par une, on se rend tout de même compte que ce qui se déroule à l'écran est assez basique : on arrive dans de grandes pièces où l'on sait que l'on va se faire attaquer, on se fait effectivement attaquer, on dézingue du Locuste à tour de bras, et hop, on passe à la zone suivante. Répétitif, donc ? Pas vraiment. L'action est tellement intense, les enjeux tellement prenants que l'on en finit par oublier que l'on ne fait que traverser des couloirs en exterminant de la vermine.
C'est là que Cliff Bleszinski entre en jeu. Ce monsieur, à qui l'on doit les Unreal Tournament et la série qui nous concerne aujourd'hui, a un talent particulier : il sait créer des armes originales, instantanément funs et qui contribuent largement au plaisir de jeu. Un plaisir primal, bestial, mais imparable. À la manière d'un Minh Le (Counter-Strike), dans un style différent, Bleszinski a le chic pour créer la pétoire que vous ne voudrez plus lâcher : soit parce qu'elle a un bon feeling, soit parce que le son qu'elle émet à chaque déflagration vous procure un sentiment de puissance incommensurable... Et effectivement, chaque arme de Gears of War est un véritable plaisir à utiliser. Mention spéciale pour le fameux Lanzor et sa tronçonneuse intégrée, qui vous permettra quelques finishs d'une violence inouïe. Au passage, attention, la tronçonneuse est un peu lente au démarrage. Je dis ça, je dis rien.
Points forts
- Avec les bonnes options, et en restant raisonnable, le jeu est vraiment joli.
- Les petites nouveautés de gameplay
- Toujours aussi fun
- Les comics à débloquer !
- Le online qui fonctionne sans accroc
Points faibles
- Optimisation à la truelle
- Mieux fini sur Xbox One
- On aurait aimé une Gears of War : The Marcus Fenix Collection, quand même
- L'IA aurait bien mérité une petite révision
Ce qui aurait pu être un très bon portage se révèle finalement être un jeu certes toujours plus joli, et toujours aussi amusant, mais techniquement décevant. Si le jeu n'est pas injouable, il est tout de même dommage de ne pas pouvoir profiter de graphismes 2K ou 4K pour la simple et bonne raison que le jeu a été optimisé avec les pieds... ou que DirectX12 n'est pas encore maitrisé. Les joueurs les plus sages se limiteront donc à un affichage 1920x1080, mais même ainsi on ne peut leur promettre qu'ils bénéficieront d'un framerate stable à 60 images par seconde. Malgré ces soucis, on retrouvera avec plaisir Marcus et sa bande pour aller casser du Locuste, dans la joie et la bonne humeur. Le jeu est tout aussi complet que sur Xbox One, et propose de surcroit un mode online fonctionnel. Espérons que le jeu sera prochainement mis à jour, avant de devenir une bien mauvaise publicité pour la nouvelle stratégie gaming de Microsoft.