Eté 2002, la suite du cultissime Metal Gear Solid sortait de l’ombre après une démo ayant poussé les fans à poncer cette heure de jeu passée dans un super tanker. Et la surprise de voir Solid Snake disparaître de l’aventure pour laisser place nette à une gravure de mode édulcorée avait heurté la sensibilité de certains joueurs. Et pourtant, 6 ans plus tard Raiden réapparaissait dans Metal Gear Solid 4 sous la forme d’un cyborg de combat high-tech du plus bel effet… un retour laissant planer une aura de mystère autour de sa transformation… les raisons l’ayant poussé à devenir un Ange de la Mort armé d’un katana et d’une volonté de trancher dans le vif. “Teasé” lors de l’E3 2009 sous le nom de Metal Gear Rising et passé à travers les écueils d’une production chaotique entre réorientation du gameplay et changement de studio de développement, Metal Gear Rising : Revengeance sortit finalement en février 2013 avec PlatinumGames aux commandes sous tutelle de Konami, Hideo Kojima et la Team Metal Gear. Après une sortie sur PC, Xbox 360 et PlayStation 3, Raiden entame de nouveau sa danse mortuaire en 2016 sur Android.
Extrait de gameplay : Les 10 premières minutes de Metal Gear Rising Revengeance
Metal Gear : Une aura intemporelle
La force des épisodes canoniques de la saga Metal Gear réside dans son gameplay, son scénario approfondi dans le détail mais surtout le charisme de ses personnages. Big Boss, Psycho Mantis, Raven, Sniper Wolf… La licence initiée par Hideo Kojima emporte le joueur dans les tourments de la guerre, l’incite à se poser des questions sur la nature humaine et sa propension à la violence. Metal Gear Rising : Revengeance se pare d’antagonistes au design léché et aux comportements spécifiques en combat qu'il vous faudra apprendre et parer pour mieux contre-attaquer. Malheureusement la narration s’efface au profit de l’action et ce questionnement si cher à la franchise devient sporadique. Seul le plaisir de manier Raiden et ses implants cyborg demeurent ainsi que la joie de parcourir une fois de plus l’univers Metal Gear avec cette fois-ci une approche bien plus viscérale et sanglante où les cadavres jonchent le sol et où l’alternative infiltration se terre. Et le fan service n'est pas en reste. Le Codec, les phases d'infiltration, les missions RV, le cliché du carton qui ne sert à rien … ce jeu respire la saga Metal Gear par tous ses pores.
Bien loin des mécaniques d’infiltration, sèves de la saga Metal Gear, ce Rising Revengeance axe son expérience sur la frénésie des combats au sabre. Raiden s’efforce de réduire en pièces les ennemis osant lui barrer la route. Les affrontements sont légions et dégagent un dynamisme de chaque instant. Ce sentiment de toute puissance et la fluidité des animations donnent naissance à un ballet des plus sanglant et diablement divertissant porté par cette fonctionnalité offrant aux joueurs la capacité de lacérer, dépecer, trancher l’opposition avant de conclure par l’extraction de la colonne vertébrale de l’ennemi dans un excès de style mis en valeur par la caméra. Malheureusement, cette caméra a tendance à se placer à l’emporte-pièce, virevolte autour du personnage rendant illisible les combats par moment. Et les endroits exigus ne font qu’exacerber ce défaut, rappelant par la même occasion les difficultés rencontrés par les caméras dans les premiers jeux en 3D. Quant à cette possibilité de tout trancher, elle laisse libre cours à son imagination qu’à des rares occasions. Ainsi, cette envie de tout réduire à néant se contente de suivre les rails tracés par le level design… ce spin-off de Metal Gear ne pouvant s’offrir que des environnements statiques.
Extrait de gameplay : Raiden VS. Metal Gear
Raiden : un second souffle sur Android
Après avoir accueilli des titres tels que Star Wars : Knights of the Old Republic ou encore Half-Life 2, le système d'exploitation de Google accueille un Beat'em All diablement dynamique dans lequel le framerate est primordial afin de proposer une expérience de jeu optimale la manette à la main. Et la NVidia Shield Android TV s'en sort avec les honneurs. Certes le nombre d’images par seconde ne frôle jamais les 60fps mais avoisine les 30fps sans sourciller. La fluidité du jeu développé par PlatinumGames est conservée pour le plus grand plaisir des joueurs. L’ensemble du contenu des versions consoles et PC est bien présent. Le mode histoire, les missions RV, les armes… l’ensemble du jeu n’a en aucun cas été tronqué. Et ce titre vous obligera à libérer plus de 4GO de stockage. Sans vous conseiller cette version vendue pour la modique somme de 32.99€ alors que le même jeu est disponible sur Steam pour 19.99€, il est difficile de nier l’évidence. Le système d’exploitation Android mérite toute notre attention tout comme les machines embarquant ce dernier, leur puissance augmentant de manière exponentielle au fil des années au point de pouvoir accueillir des jeux exigeants sortis il y a à peine 3 ans.
Extrait de gameplay : L'Art du Zandatsu
- Test réalisé sur NVidia Shield Android TV
Points forts
- L'univers Metal Gear sans compromis
- Un Beat'em All nerveux et frénétique
- Une expérience sur Android sans accro
Points faibles
- Les aléas de la version console/PC au rendez-vous (scénario sans intérêt, caméra en souffrance...)
- Un prix bien trop élevé (32.99€) pour un jeu sorti il y a 3 ans
Metal Gear Rising : Revengeance débarque sur Android avec ses qualités et ses défauts. Un excellent portage d'un point de vue purement technique conservant les forces mais également les faiblesses des versions PC et consoles. Beat'em All ultra dynamique et sachant combler les fans par d'habiles touches "Metal Gear", ce spin-off perd de sa superbe une fois la caméra en souffrance et le scénario dévoilé. Malgré tout, la présence de ce jeu exigeant sur le système d'exploitation de Google déclare la volonté "gamer" d'Android et des constructeurs tels que NVidia. Seul le prix de cette version pourrait vous rebuter, 32.99€ étant nécessaire pour tâter la bête.