Disponible depuis février 2014 au Japon et Mars 2015 aux Etats-Unis, Story of Seasons a en tout cas le bon goût de débarquer chez nous juste avant 2016, proposant de surcroît une version intégralement traduite en Français. Une situation qui était plutôt rare dans la série des Harvest Moon, au public français encore très limité en nombre. Comme quoi, les changements de nom ont parfois du bon. Que les habitués se rassurent, contrairement à l'épisode sorti il y a quelques mois qui n'avait d'Harvest Moon que le nom tant il changeait nombre d'éléments propres à la série, Story of Seasons n'a rien de dépaysant pour les fans de la série.

Cowboy dépote

L'aventure commence sur l'habituel outil de création du personnage, qui vous permet non seulement de choisir le sexe de celui-ci mais également d'en modifier la coiffure, couleur des cheveux et des yeux, son regard, autant d'éléments permettant d'ajouter une petite touche personnelle à la fermière ou au fermier qui vous accompagnera de longues heures durant. Sans surprise, vous êtes ensuite projeté directement dans une zone rurale ou une habitante locale se chargera de vous enseigner les rudiments de la vie de fermier. Long et pas forcément très excitant, ce tutoriel donne le ton du jeu et permet surtout d'en comprendre le rythme : il faudra bien une bonne quinzaine d'heures au joueur pour cerner toutes les subtilités de gestion, anticiper les événements et changements de saisons et commencer à bien remplir ses journées d'activités diverses.

Et pourtant, le charme opère instantanément. Le design toujours aussi mignon des personnages, aux styles et aux personnalités variés, contribue à l'immersion dans cet univers ou la violence n'a pas sa place. La courbe de progression exponentielle offre également au joueur un vrai sentiment de montée en puissance, symbolisé par les possibilités de modification de sa ferme : après avoir terminé le tutoriel, vous hériterez en effet d'une petite parcelle et d'une bicoque que vous pourrez modifier à loisir. En améliorant la maison et en la rendant plus vivable tout d'abord, en ajoutant une étable sur votre parcelle, en définissant la zone sur laquelle vous effectuerez une partie de vos cultures… La personnalisation de votre lopin de terre et des éléments situés dessus apporte la aussi un surplus d'immersion dans cet univers à l'accent campagnard. Concrètement, vos premières heures se résument à préparer vos zones de culture, planter les graines, arroser celles-ci et profiter de l'énergie qu'il vous reste pour couper des arbres, casser des pierres ou pêcher, avant que de nouveaux éléments apparaissent pour densifier l'éventail des activités possibles. D'autres éléments viendront s'y ajouter comme la gestion du bétail, mais le titre propose tout de même une progression très lente pendant les 10 premières heures du jeu, qui nécessitent d'être patient et de s'impliquer pour découvrir la richesses des possibilités offertes par le soft.

Le travail, c'est la santé (Et l'énergie)

Nous évoquions il y a quelques lignes une sombre histoire de restriction d'actions : votre personnage ne peut en effet pas travailler comme un forcené toute la journée sans tenir compte de deux éléments, sa santé et son énergie. Plus votre santé est bonne, moins la barre d'énergie déclinera rapidement, et inversement. Pour entretenir sa santé, le joueur se doit d'éviter de coucher son personnage à des heures trop tardives et de le nourrir régulièrement. Un paramètre qui, on vous rassure, n'a pas une influence trop néfaste sur l'équilibre du jeu mais reste suffisamment pénalisant pour que le joueur se sente obligé de ne pas faire n'importe quoi. Vous l'aurez compris, l'énergie est quant à elle un élément essentiel de la gestion du personnage. Certaines activités peu gourmandes en points pourront ainsi combler une partie de votre journée, comme la pêche, la collecte d'éléments ou le simple fait de se déplacer au village pour faire quelques emplettes. En revanche, il faudra systématiquement surveiller son énergie lors d'une phase de coupe d'arbres, de destruction de rochers ou d'entretien de vos plantations.

Un brin de commerce international

L'idée la plus intéressante de l'épisode réside dans son système de commerce qui ravirait n'importe quel étudiant d'économie de première année (ou fan de Ricardo). Terminé le dépôt des collectes à un endroit ou la vente de celles-ci aux commercants du village limitrophe, il vous faudra mettre la main à la pâte pour espérer échanger vos récoltes contre de la monnaie sonnante et trébuchante. En effet, ce sont maintenant à des commercants venus de contrées étrangères que vous devrez vendre vos victuailles, en faisant attention aux dates d'arrivée de ceux-ci et aux produits les plus recherchés pour essayer de mieux monnayer les éléments concernés. L'intérêt n'est pas uniquement financier puisque plus vous développerez vos relations commerciales avec les vendeurs des pays étrangers, plus les avantages acquis seront importants. On notera ainsi la possibilité de réquisitionner davantage de terrains à cultiver au détriment des autres fermiers du village, un autre point intéressant du soft qui ajoute un brin de compétition et de challenge à une série qui n'en proposait jusqu'alors que par le biais des concours (pêche, récolte…).

Impossible de parler d'Harvest… De Story of Seasons sans évoquer un point essentiel, celui de la relation entre personnages. Il est ainsi toujours possible de creuser les rapports entre votre fermier/fermière et un villageois du sexe opposé pour aller jusqu'à la demande en mariage. On regrettera que le système reste toujours un brin limité, puisqu'améliorer vos relations avec les différents personnages ne se fait bien souvent que par le biais de cadeaux divers et variés. Une vision un brin vénale de l'amour, vous en conviendrez. La diversité des personnages proposés compense toutefois ce point et offre davantage de choix au moment d'opter pour la séduction d'un personnage plutôt qu'un autre. Dernier point à évoquer avant de conclure, la partie technique du soft s'avère parfois décevante : le manque de charme du titre n'est pas en cause contrairement à son framerate, qui subit quelques chutes désagréables dans certaines zones. Un fait qui reste rare mais que l'on aurait préféré voir absent de cet épisode.