A croire que la créativité est en hyper-sommeil sur le marché des jeux vidéo sur mobiles ! Les portages, clones et autres copier/coller de titres issus des univers consoles et PC mais également de l’App Store et Google Play cohabitent avec pour objectif de surfer sur la renommée d’une oeuvre ayant reçu un accueil élogieux lors de sa commercialisation et ainsi l’essorer toujours plus. XCOM, Bioshock, Oddworld : Munch's Oddysee, Grand Theft Auto III… ces versions mobiles de titres cultes sont légion sur mobiles et le phénomène s’amplifie. Et pourtant ces oeuvres conservent les qualités qui firent leur force par le passé, à de rares exceptions près… Final Fantasy VII en tête ; des contrôles inadaptés aux écrans tactiles étant la principale raison de ces échecs critiques. Gordon Freeman entra donc par effraction le 12 mai 2014 sur les boutiques en ligne Google Play et NVidia, armé de son éternel pied de biche et de son Gravity Gun.
Gordon Freeman devant l'éternel
Saga initiée par Valve en novembre 1998, les aventures de Gordon Freeman firent l’effet d’une bombe dans la sphère vidéoludique. Jeu de tir à la première personne se déroulant à Black Mesa, un Laboratoire de recherche sur les matériaux anormaux. Lors d’une expérience, notre héros vêtu de sa célèbre combinaison orange déclenche l’apocalypse en ouvrant un portail vers la dimension Xen. Après avoir affronté les créatures s’infiltrant dans notre monde mais également l’armée venue faire le ménage sans considération pour les scientifiques survivants, Gordon Freeman finit par quitter Black Mesa et embarque dans le tramway en compagnie du G-Man. Avec son ambiance unique, son gameplay novateur et son univers suintant la démence, l’aura de Half-Life fut tenace et perdura jusqu’à l’annonce de sa suite.
6 ans plus tard, le plus badass des scientifiques reprenait du services dans Half-Life 2. Gordon Freeman affûtait son pied de biche et trouvait dans le Gravity Gun un allié de taille tant pour affronter la faune et la flore locale que pour résoudre les énigmes disséminées le long de son périple. Dire que ce second épisode marqua durablement l’industrie du jeu vidéo serait un euphémisme sans précédent. Il y eut un avant et après Half-Life 2. Bien que le scénario soit secondaire et bien trop obscur et l’intelligence artificielle perfectible par moment, le jeu de Valve s’appuyait sur une jouabilité millimétrée et un level design inventif jonglant savamment entre phases de combats et énigmes. Quant à la simple prouesse technique, ce FPS décolla la rétine de la presse et du public à grands coups de baffes graphiques pour une aventure qui s’imprégna pixels et âmes dans le coeur des joueurs.
Succès oblige, le titre de Valve fut porté sur de nombreuses plates-formes au fil des années. Xbox, Mac, Xbox 360 et PlayStation 3 accueillirent à bras ouverts cette oeuvre portée au firmament des FPS par ses pères. Des portages qui dans l’ensemble réussirent le pari de transposer un gameplay pensé clavier/souris sur manette sans perdre en maniabilité et donc en intérêt. Lorsque l’annonce d’une version Android tomba, les cheveux des fans s’hérissèrent, les genoux tremblèrent tandis que les sanglots couvraient les cris des sceptiques. La foi en Half-Life 2 vacillait. A tord ou à raison ?
Les péripéties d'un aventurier nomade
Se plaindre des qualités graphiques du titre n’aurait aucun sens tout comme le manque d’originalité du gameplay tant ce dernier fut la source d’inspiration de nombreux titres dans les années qui suivirent sa sortie. Le gameplay a vieilli certes mais reste à n’en pas douter une réussite qui ferait pâlir les game et level designer du XXIème siècle. D’un point de vue purement visuel, Half-Life 2 accuse bien entendu les années malgré un ensemble cohérent, des textures sans bavure et une patte Valve reconnaissable entre toutes. Half-Life 2 sur Android s’en sort avec les honneurs. Le jeu est fluide, sans saccades, sur les dernières générations d’appareils embarquant le système d’exploitation de Google… la Nvidia Shield TV en tête… pour un plaisir de jeu indéniable la manette en main. Aucune hérésie dans ces mots. Valve a su transposer la jouabilité si spécifique de HL2 et ce sans aucun sacrifice que ce soit en terme de réactivité, de déplacement, d’action… Bien entendu le joystick reste un piètre remplaçant d’une souris lorsqu’il s’agit de décapiter un ennemi à 200 mètres de distance avec un pistolet 9mm mais étrangement les affrontements armés restent excellents, ne deviennent jamais frustrants, du fait d’une visée s’appropriant sa nouvelle plate-forme et son contrôleur… la manette. Et il en va de même du maniement du Gravity Gun… jouissif à souhait et sans concession.
Bande-annonce de Half-Life 2
- Test effectué sur Nvidia Shield TV
Points forts
- Half-Life 2 dans toute sa splendeur passée
- Un portage de qualité autant sur la fluidité que sur les contrôles
Points faibles
- Le prix : 11.25€ pour un jeu datant de 2004
- Un portage qui nécessite d'investir dans une Nvidia Shield TV ou plates-formes équivalentes (9.99€ sur [tag:169503 Steam]
FPS phare du début des années 2000, aventure devenue culte, le titre de Valve marqua au fer rouge toute une génération de joueurs sur PC avant de conquérir le territoire consoles puis Mobile. Portage de qualité conservant l'aura du jeu originel, ce Half-Life 2 version Android propose une expérience identique à celle consoles tout en restant fluide et donc sans ralentissements et conserve les forces de l'épisode originel sans paraître obsolète en 2015. Preuve si besoin il y avait de l'intemporalité de la création de Valve. Au-delà de son prix et de l'acquisition d'un appareil Android puissant, ce Half-Life 2 sur plates-formes "mobiles" souffle un vent de nostalgie sur le gamer que je suis.