Konami n’a pas le vent en poupe fin 2015, suite à l’annulation du très attendu Silent Hills et à ses différends avec Hideo Kojima, papa de sa très juteuse licence Metal Gear. Mais il est bon de se rappeler qu’il fut un temps où l’éditeur nippon avait le talent de nous gratifier régulièrement de perles vidéoludiques. Et ce n’est pas ce Castlevania 2 sur la portable monochrome de Nintendo qui viendra nous faire dire le contraire ! Sortez votre plus beau fouet, nous repartons en Transylvanie.

UNE VIE APRES LA MORT

Sorti en 1991, deux ans après le premier opus sur Game Boy, cette aventure se passe quinze ans après la fin du premier épisode et Castlevania 2 : Belmont’s Revenge porte bien son nom. En effet, vous incarnez Christopher Belmont et ce dernier reprend du service pour aller affronter Dracula. Ceux qui auront eu la chance de terminer le jeu précédent, et ils doivent être peu tant la difficulté du titre était élevée, sauront qu’une fois le générique de fin terminé, le Comte s’enfuyait des décombres de son château sous la forme d’une chauve-souris géante, laissant espérer cette suite.

Ici, votre fils, Soleiyu Belmont a été enlevé, suite à la cérémonie où le titre de chasseur de vampires devait lui être transmis. Il avait ainsi reçu en cette occasion, le pouvoir sacré marquant son passage à l’âge adulte. Profitant de la situation et préparant son retour depuis de nombreuses années, Dracula va retourner son pouvoir contre lui et transformer votre pauvre fiston en démon à sa solde. C’est ainsi que vous chaussez vos bottes en peau de loup-garou, armé de votre fouet, le Vampire Killer, bien décidé à prendre votre revanche et éradiquer le pays de la présence du Comte et de ses sbires.

SAVOIR VARIER LES PLAISIRS

Là où la première aventure de Christopher ne nous laissait pas choisir par quel niveau commencer, Konami a eu la bonne idée d’instaurer dès le début, le choix au joueur entre 4 stages : Le Château-Cristal, le Château-Nuage, le Château Plante et le Château-Rocher. Si l’ordre que vous allez préférer ne changera rien à l’histoire, il est au moins permis au joueur de s’essayer à chaque monde et en cas de défaite de visiter les différentes ambiances du jeu. Et trop de joueurs se sont butés dans l’opus précédent à un passage infranchissable ne leur permettant pas de découvrir la suite, pour ne pas remercier l’éditeur pour cette idée bienvenue.

Côté gameplay, rien de plus simple sur le papier : on avance avec la croix directionnelle, un bouton pour sauter, l’autre pour donner un coup de fouet. Après les quatre châteaux, vous accèderez à un cinquième plus difficile, gardé par Soleiyu-démon lui même, et si vous réussissez à le vaincre, alors il reprendra ses esprits, redeviendra le jeune homme que vous chérissez et vous aurez enfin le privilège d’affronter le Prince des vampires. Autant vous dire que ça ne sera pas chose aisée…

UNE COPIE CORRIGEE

Belmont’s Revenge gomme beaucoup des défauts de son prédécesseur. Notre héros était très lent et peu maniable dans l’épisode 1 et il est bien plus svelte dorénavant, assumant une marche plus rapide et un contrôle bien plus agréable. Exit les ralentissements insupportables d’auparavant, menant souvent à une mort injustifiée. Ici l’action est fluide et ne souffre d’aucune entrave technique. En dehors de votre fouet fétiche, conservant ses 2 niveaux d’amélioration possible, l’apparition des armes secondaires héritées des épisodes NES fait enfin son apparition. En effet, vous pourrez dorénavant utiliser les haches et l’eau bénite. C’est certes moins d’items disponibles que sur NES mais c’est bien mieux que rien et il est fort à parier que ces armes secondaires vous sortiront bien souvent des pires situations.

L’interface également est plus lisible qu’avant, relayant le hub en bas de l’écran, incluant le timer. Il était avant situé en plein milieu du haut de l’écran et rajoutait du stress inutile à un jeu déjà incroyablement difficile. Castlevania 2 est d’ailleurs un peu plus simple que son ainé, les ennemis étant un peu plus lents et vous plus rapide. On gagne désormais une vie après avoir battu un boss et un système de password vous permet de reprendre votre partie là où vous l’aviez laissée. Un système de checkpoint vous évite de recommencer le stage au début en cas d’échec mais les points de vie de notre cher Christopher défilent à toute allure alors n’hésitez pas à frapper les murs à la recherche de gigot caché pour remonter un peu votre barre de vie… Mais sachez le : atteindre la fin du jeu reste un privilège que seulement quelques gamers acharnés auront le droit de connaître !

A CROQUER A PLEINES DENTS

Tous les éléments d’un bon Castlevania sont ici réunis, à commencer par le bestiaire, composé grandement d’ennemis importés du premier. Apprêtez vous à en découdre avec bon nombre de chauve-souris, squelettes qui jettent des os, gros yeux explosifs, chevaliers maléfiques et autres statues cracheuses de boules de feu. Le character design des boss fait mouche et ils sont plus charismatiques qu’auparavant sur Game Boy. Enfin n’espérez pas échapper aux pics, plateformes tombantes et autres joyeusetés. Les cordes remplacent toujours ici les escaliers des épisodes NES mais vous pourrez dorénavant utiliser votre fouet depuis une corde pour défaire un ennemi trop collant. Vous pourrez maintenant booster votre descente et des cordes montantes ou descendantes font également leur apparition, menant pour la plupart vers des pics qu’il faudra à tout prix éviter.

Quant à elle, la musique met la barre encore un cran au dessus avec des thèmes mémorables et ravit nos oreilles de stage en stage, marquant encore un peu plus de sa patte gothique et inquiétante la légende de la saga. Les bougies suspendues dans les airs renferment toujours les items du jeu, passant des armes secondaires, coeurs faisant office de munitions pour ces armes, aux pièces pour améliorer votre score et boules de cristal pour améliorer les capacités du fouet. Les fonds d’écran sont très souvent magnifiques et nous plongent au coeur de l’ambiance de chaque château. Et qu’il sera difficile de lâcher sa console une fois l’aventure commencée, tant toutes les qualités réunies par ce jeu nous poussent à aller toujours un peu plus loin dans les ténèbres…