Soyons honnêtes deux minutes, les jeux Rayman n’ont jamais brillé par leur scénario, et ce n’est pas avec Rayman Adventures que les choses vont changer. Comme d’habitude, Rayman et sa bande vont être entraînés bien malgré eux dans une mission de sauvetage qui a de furieux airs de déjà-vu. Imaginez un peu ! Une bande de créatures verdâtres en maraude a capturé tout un tas de petites boules de poils mignonnes comme pas deux, les Incrediballs. Manque de bol pour la planète, ces Incrediballs sont aussi les gardiens de l’Arbre Sacré, une plante majestueuse qui a pris un sacré coup dans l’aile après la disparition de ses petits surveillants. C’est avec ce postulat de départ ô combien original que nous accueille le jeu, et vous en conviendrez, cela sent le manque d’originalité à plein nez. Néanmoins, cette partie histoire, aussi banale soit-elle, reste au final très anecdotique, et rien de plus qu’un prétexte pour lancer Rayman, Globox et ses petits potes dans une tripotée de nouveaux mondes à explorer. Et de ce côté-là, vous allez être servis.

Une générosité de tous les instants

Car s’il y a bien une chose qui caractérise ce Rayman Adventures, c’est bel et bien l’élan de générosité qui le traverse. Côté contenu tout d’abord. En effet, de nombreux niveaux seront mis à la disposition des joueurs, afin d’assurer de longues heures de jeux pour quiconque ayant eu la bonne idée de le télécharger. Répartis en différentes types, qui représentent autant d’objectifs à atteindre, ces niveaux offrent un challenge que tout le monde, du joueur occasionnel au dernier des perfectionnistes, sera à même d’apprécier. En effet, s’il suffira de terminer un niveau donné pour accéder au suivant sur la liste, un système de scoring octroyant diverses récompenses poussera bien souvent à retenter sa chance, et à perfectionner ses stratégies. Car voyez-vous, pour débloquer l’ensemble des récompenses d’un niveau, il va falloir se donner du mal, et explorer les subtilités du level design. Et oui, même s’il s’agit là d’un jeu mobile, les équipes d’Ubisoft Montpellier n’y sont pas allée avec le dos de la cuillère et ont réussi à insuffler à ce titre mobile toute la complexité d’un Rayman dit "classique".

Deux exemples concrets de ce travail d’orfèvre : Les niveaux « contre la montre » et les niveaux « exploration ». Dans les premiers, comme leur nom l’indique, il faudra arriver à la fin d’un niveau avant la fin d’un compte à rebours, sous peine de perdre. S’il est assez facile de terminer dans les temps, remporter la course et débloquer les plus hautes récompenses demandera de s’acharner un tantinet, d’essayer de nombreuses routes, afin de gratter les quelques secondes qui manquent pour établir un record. Il existe ainsi un chemin idéal, et un timing à respecter, une sorte de flow dans la course qui permettra d’exploser le chronomètre, et réussir à créer ce genre de ressenti est loin d’être aisé. Avec les niveaux de type « exploration », on retombe sur des niveaux un brin plus classiques, dans lesquels il faudra aller libérer le plus de Ptizêtres possible afin d’obtenir le meilleur score. Comme dans les Rayman consoles/PC, ces niveaux regorgent de passages secrets, d’objets cachés et autres petites surprises qui viendront récompenser le joueur qui prendra son temps, qui cherchera la petite bête, bref, qui prendra le jeu au sérieux. Et c’est en cela que ce Rayman Adventures se distingue du tout-venant des jeux mobiles. En y jouant ne serait-ce que quelques instants, on comprend que ses créateurs aiment le jeu vidéo, et qu’ils savent parfaitement ce qu’ils font, un fait suffisamment rare dans ce milieu pour être souligné.

L’alliance parfaite du fond et de la forme

Néanmoins, la qualité de ce level design, et des idées qu’il porte ne saurait être apprécié sans des contrôles bien pensés, et parfaitement adaptés au support mobile. Et là encore, les équipes d’Ubi Montpellier ont signé un travail d’orfèvre. Comme dans la plupart des grands jeux mobiles, du moins ceux qui ont parfaitement compris leur support, tout se dirige d’un seul et unique doigt, sans fioritures, et avec un naturel tout à fait charmant. Au sein des niveaux, Rayman se déplace le plus souvent de lui-même, fonçant tête baissé dans une direction. Cependant, d’un simple swipe dans la direction opposée, le joueur pourra lui faire faire volte-face. Un swipe dans le sens de la course, et Rayman attaque. Une pression sur l’écran ? Rayman saute, et plane si l’on maintient ladite pression. La simplicité-même de ces contrôles les rends ainsi immédiatement accessible à chacun, grand comme petite, et permet de s’amuser dès que l’on prend le jeu en main. De plus, la qualité du travail effectué rend le tout très agréable à utiliser, tout en offrant une parfaite sensation de contrôle. En somme, si l’on perd dans Rayman Adventures, c’est bien souvent de notre faute. Encore une fois, il s’agit de l’apanage des grands jeux.

Et puisque l’on parle de grand jeu, évoquons maintenant la dernière constituante de ce Rayman Adventures : sa réalisation. Et là, que dire, si ce n’est un grand bravo à Ubisoft Montpellier. Dès les premières minutes, on se sent comme à la maison, et tous les traceurs habituels d’un bon Rayman nous sautent au visage. A commencer par la bande son qui nous accompagne tout au long de nos pérégrinations. Fruit du travail de Christophe Héral, elle enrobe chaque instant du jeu avec une maestria incroyable et vient renforcer les merveilles livrées par les game et level designers. Côté visuel, Rayman Adventures n’est pas en reste avec une direction artistique sublime qui en colle plein la vue. Chaque niveau se pare de vives couleurs et de teintes éclatantes qui viennent inonder la rétine, procurant un plaisir immédiat. L’animation en général, et celle de Rayman en particulier s’avère extrêmement plaisante et sans accros, ce qui rend l’expérience de jeu extrêmement fluide. Une donnée qui n’est pas négligeable dans la mesure où, comme tout bon jeu de Plate-Forme qui se respecte, Rayman Adventures réclame une fluidité de tous les instants.

Evoquons enfin, très rapidement, un dernier point concernant ce Rayman pour mobiles. Rayman Adventures est gratuit, et à ce titre, il comporte quelques mécaniques venues tout droit des royaumes infâmes du Free to play. Néanmoins, et là encore c’est un fait suffisamment rare pour être souligné, ces mécaniques ne viendront jamais, et je dis bien jamais, limiter votre expérience de jeu. Au fil des niveaux, il sera possible de délivrer différents Incrediballs qui fonctionneront comme autant de bonus à utiliser pour se faciliter la vie au gré de son exploration. Afin de les activer, il faudra les nourrir grâce à des cuisses de poulets, qui constituent la seule restriction du jeu. Il faut cependant savoir que les Incrediballs ne serviront bien souvent qu’à obtenir le plus haut score au sein d’un niveau, soit un objectif secondaire. Alors oui, Rayman Adventures est un Free to play, mais il s’agit, et c’est un poil difficile à admettre, d’un excellent Freeto play, avec un modèle peu envahissant et qui n’handicape jamais le joueurs. Qu’on se le dise !

• Test réalisé sur un iPhone 6.