Eh oui, depuis 2009, Persona 4 ne cesse de faire parler de lui. Après plusieurs dérivés tels que The Golden sur Vita, le jeu de combat Arena et Persona Q sur la 3DS, le développeur Atlus décide encore une fois de sortir un nouvel spin-off de ce quatrième opus, sous forme cette fois-ci d'un jeu de rythme. Oui, on retrouve encore un nouveau Persona 4 mais en jeu musical, et en exclusivité sur Vita. Précisons tout d'abord que le protagoniste de ce jeu s'appelle Yu Narukami (comme dans les autres spin-off de Persona 4). Bien sûr, les autres personnages que nous avons déjà connus dans Persona 4 sont aussi au rendez-vous comme Yosuke, Chie, Yukiko et la pétillante Rise avec sa tenue... si particulière.

Music All Night !

Persona 4 Dancing All Night est, comme nous vous l'évoquions, un jeu de rythme proposant sa playlist composée des OST du jeu Persona 4 sur PS2, sans oublier des thèmes de la version Golden sortie sur Vita en 2013. Il existe aussi des musiques issues de Persona 4 Arena et Persona Q. Les musiques proposées ne sont pas forcément que des thèmes originaux du jeu classique, à l'ambiance plus "disco". Ces nouveaux thèmes sont vraiment bien pensés et on ne va pas s'en cacher, ils font partie des meilleurs titres dans ce style entendus dans un jeu de rythme. Dès que vous démarrez le jeu, vous pénétrez dans une véritable discothèque.

Côté playlist, Dancing All Night possède un peu moins d'une trentaine de musiques (27 pour être plus précis). Ce qui est correct mais on est loin d'avoir le jeu le plus riche. Les musiques sont toutes les musiques typés dancefloor / remix (pas toutes certes, comme l'excellente "Calystegia" qui n'est pas une musique typée disco, et qu'on vous laissera le soin de découvrir) Presque toutes les musiques sont chantées en anglais. Ce n'est pas du tout un problème vu que c'est tout l'intérêt du Persona 4. Mais le véritable souci, c'est que parmi les 27 musiques, les remixes constituent 1/3 de la playlist, ce qui représente beaucoup de doubons. Par exemple, le titre "Best Friend" apparaît en deux versions dont un remix, ce qui peut s'avérer décevant. Fort heureusement, les remix sont encore une fois de très bonne qualité, et étant donné que la mise en scène et le gameplay sont strictements différents, on finit par s'en accomoder.

Un gameplay simple, mais à quelques exceptions près

Le gameplay est classique pour un jeu de rythme : vous devez appuyer sur les bonnes touches au bon moment. La particularité de ce Persona 4 Dancing All Night est que les indications sont presque placées dans les deux côtés de l'écran (gauche et droite). Les scratchs (en utilisant avec le stick de votre Vita), les longues-touches et les doubles-touches sont également aux rendez-vous. La difficulté s'étend de Easy à All Night, et le jeu requiert pas mal de concentration. En effet, durant les premières heures, vous risquez de confondre très facilement vos touches. Rien à craindre, comme toujours l'entraînement est la clé de réussite. Ceci mis à part, il existe trois problèmes de gameplay plus ou moins dérangeants. D'abord, au niveau des indications des touches en arrière-plan, Atlus a visiblement mal programmé les indicateurs comme il conviendrait de le faire. Par exemple dans les doubles-touches, on doit tout d'abord appuyer la touche haut + la touche X puis ensuite la touche bas + la touche triangle. Sauf que c'est le deuxième qui est placé en premier plan plutôt que celle des premières touches, ce qui manque de cohérence.

Le deuxième, c'est la gestion d'erreurs sur le scratch. Tout d'abord, on notera la faible visibilité de l'indication des scratchs (qui nécessite une grosse concentration) représentés par un simple cercle bleu foncé. Surtout, l'indication des mentions genre "Perfect" ou "Great" n'apparaît pas dans l'écran, ce qui frustrera les joueurs pensant qu’ils ont réussi à réaliser le Full Combo. De plus, même si vous ratez un scratch en plein partie, l'erreur n'est pas prise en compte. Enfin, le troisième mauvais point concerne la partie Fever. C'est celle où les joueurs peuvent booster le score, tout simplement. Mais le souci, c'est que lorsque vous faites un seul "Good", comme celle du scratch, l'erreur n'est pas également prise en compte. De quoi vous faire râler devant votre console et de recommencer au tout début.

Let's Move with Shadows

P4 Dancing All Night offre donc un gameplay simple mais très nerveux avec sa gestion d'erreurs sévère voire impardonnable. Si vous ratez par exemple 5 touches de suite, il est fort probable que la partie s'arrête et aboutisse à un "Not Cleared". Hormis cela, vous pouvez utiliser ces interfaces comme des touches tactiles (switcher votre écran pour le scratch comme dans Project Diva), et franchement, ce n’est pas super pratique. Un Love Live! School Idol Festival s'en sort par exemple bien mieux à ce niveau. Petit aparté, et pour cela je vous renvoie à la lecture de mon test (partie gameplay), vous constaterez de nombreuses similitudes entre les deux jeux. Hormis ces soucis qui ne seront finalement pas très dérangeants si vous vous entraînez plusieurs heures, le gameplay reste addictif et offre une bonne rejouabilité pour essayer d'avoir le maximum de scoring

Graphiquement, le jeu est extrêmement joli et assez fluide. La modélisation des personnages (peu importe lesquels) est une véritable réussite à quelques détails près. La chorégraphie reste honnête, et les arrières plans ne sont pas vilains, cela reste regardable. Chaque fin de clip vous réservera une surprise si vous avez bien réalisé une partie, en plus de l'évident tableau de score. Aucun bug n'a été rencontré, et les temps de chargement sont vraiment rapides contrairement aux derniers Project Diva qui sont vraiment longs pour un jeu de rythme — exception faite de "Reach Out to the Truth" qui est vraiment long à cause des présences des 6 personnages. Bref, de quoi vous faire tenir pendant plusieurs heures, sans parler des DLC...

L'histoire prenante... mais à supporter

Persona 4 Dancing All Night ne serait jamais un vrai spin-off de Persona 4 sans avoir son scénario. En effet, le jeu possède également un Story Mode qui n’est constitué que des chapitres successifs composant les Visual Novels. Mais comme dans Arena, vous devez tenir plusieurs dizaines d'heures (12 heures environ) de discussions. Ce Visual Novel propose tout de même un scénario assez complet mettant en scène une suite directe à Persona 4, qui précède l'histoire d'Arena. L'histoire se passe un mois après la fin du jeu "original" Persona 4, où Rise reprend son activité en tant qu'idole (ou chanteuse). Puis les candidats de Love Meets Festival disparaissent mystérieusement dans le Midnight Stage. Pour le résoudre, les héros de Persona 4 replongent une nouvelle fois l'aventure, mais cette fois ils ne peuvent pas se battre. Enfin si, mais tout simplement ...en faisant de la chorégraphie.

Mais comme tous les autres Persona, vous devez bien comprendre la langue de Shakespeare pour bien suivre l'histoire. Eh oui, les dialogues sont tous en anglais et bon nombre de joueurs vont très rapidement lâcher l'affaire et tourner les talons vers le fameux Free Mode. Cette absence de traduction est fort dommageable, car le mode Story nous réserve quelques passages intéressants qu'on peut facilement négliger, surtout que les dialogues sont bourrés pas mal d'humour. Cet histoire nous permet également de faire connaissance le personnage de Kanami Mashita, présentée très brièvement dans le jeu original. SpoilAfficherMasquerPlus précisément, elle a été évoquée lorsque vous avez suivi le Social Link de Rise dans le jeu Persona 4 (et Golden). Cela permet de plonger en même temps dans son passé et de découvrir le côté sombre de cette jeune demoiselle. Concernant les 4 autres nouveaux personnages (Nozomi (rien à voir celle du Love Live!), Tamami, Sumomo et Tomoe), n'attendez pas qu'elles soient jouables dans ce jeu. On vous laisse voir la suite...

Les vidéos en anime sont également au rendez-vous (mais il n'y en a que très peu)

Bien sûr, le mode Story comporte des doublages de chaque personnage. Atlus a hélas retiré les doublages japonais sur notre territoire, y compris aux Etats-Unis, ce qui est aussi regrettable que peu surprenant. Seuls les doublages en anglais sont à notre disposition, mais ils demeurent excellents et plaisants à écouter. Seule déception, le doublage de Rise a été changé dans ce jeu. En effet, la doubleuse anglaise habituelle Laura Bailey ayant vécu quelques conflits avec Atlus, c'est donc Ashly Burch qui prend la relève. En conséquence, on retrouve une Rise à la voix anglaise un peu plus aigüe et un peu plus agressive que par le passé. Les amoureux de cette pétillante personnage pourraient être déçus, mais honnêtement, cela nous empêche pas de disposer d'un doublage de bonne qualité, .

Des extras assez classiques

Poursuivons ce tour du contenu en commençant le Shopping. Grand classique, vous pouvez acheter les costumes de chaque personnage que ce soit celui de Yu, de Naoto ou de Teddie (bref, du fan services comme on l'aime). Vous pouvez acheter les items d'aides et challenges afin d'accentuer votre expérience. D'ailleurs, je vous conseillerai de couper le son de votre Vita avant d'entrer dans le Shopping car ce commentateur est tout simplement insupportable. Le jeu propose le mode Collection où vous pouvez découvrir tous vos succès. Vous pouvez visionner les images d'artworks ainsi quelques vidéo anime, ou encore découvrir quelques secrets de chaque musique. Le Player est inclus dans ce jeu, et permet d'en écouter tous les musiques du jeu. Hélas, si vous voulez mettre en veille votre Vita, le jeu se coupe (logiquement) mais met carrément en pause le Player (alors que Project Mirai DX proposait cette fonctionnalité). Le seul moyen est de laisser votre Vita allumer jusqu'à ce que l'écran s'éteigne et met automatiquement en veille.

What else ?

Terminons par un point rarement évoqué dans un test : les DLC. Certes, Atlus propose dans le Playstation Store un catalogue de DLC concernant les musiques et les costumes, etc. ; cependant, la politique tarifaire reste discutable. Vendre un morceau pour 1,99€ (ou 0,99€), cela reste honnête, mais proposer une musique + un personnage inclus pour 4,99€, ça devient cher pour ce que c'est. Sinon, les DLC costumes sont en majorité constitués d'un pack de 7 costumes pour les 7 personnages pour 1,99€ (1 costume pour 1 personnage) ... ou encore, il y a un DLC de 4 costumes avec son prix un peu élevé 3,99€. De quoi relancer d'éternels débats...

Hatsune Miku dans Persona 4 Dancing All Night

Déjà sorti en août dernier au Japon, le DLC d'Hatsune Miku débarque en France sur le Playstation Store. (4,99€) La célèbre Vocaloid est le seul personnage proposé non tiré de la série Persona (et modélisée avec le moteur graphique du jeu). Concernant la musique proposée, il s'agit d'un remix du clip "Heaven" chanté par Miku en elle-même mais en anglais. Eh oui, Hatsune Miku chante en anglais, on aime ou on n'aime pas (inutile de prendre la version japonaise car elle chante aussi dans la langue de Shakespeare), mais la voix et la musique sont tout de même une réussite. Question difficulté, vous atteindrez le gros challenge surtout en mode Hard et All Night, mais ce n'est pas la musique la plus difficile du jeu. Petite surprise dans le menu playlist, contrairement à Adachi ou Marie ou tous les autres, Miku est le seul personnage qui parle en japonais dans cette version Occidentale. On remerciera Atlus pour ce bon choix !

Le jeu est compatible Playstation TV. En jouant quelques heures, on constate que cette version est truffée pas mal de bugs dont certains ralentissements en pleine partie. Entre la Dualshock 3 et Dualshock 4, mieux vaut utiliser la manette de la PS4 à cause de la croix directionnelle de la PS3 pas franchement pratique. Dans l'ensemble, Persona 4 Dancing All Night semble être une réussite. Malgré les défauts évoqués au cours de ce test, cela reste un jeu de rythme assez sympathiques pour les fans de Persona 4 et les habitués de ce type de jeu. Pour l'année 2015, la Playstation Vita passe hélas une année assez difficile de par un cruel manque de jeux. Dans ce contexte, Persona 4 Dancing All Night pourrait être l'un des jeux mis en avant pour la fin de l'année pour cette console portable de Sony.