Pas loin de 13 ans après sa sortie et trois années après un passage à la HD plutôt réussi, le troisième épisode des aventures d’Abe, Oddworld : Munch's Oddysee, s’en vient faire un petit tour sur nos bons vieux mobiles. Basé sur la dernière version en date, qui proposait des graphismes remaniés afin de procurer aux joueurs une expérience de jeu optimale, cette version mobile réalisée par le studio à l’origine de la franchise est bien loin d’être un bête portage et s’avère pensé de A à Z pour une expérience nomade de bonne facture, comme nous allons vous l’expliquer ci-dessous.
Sans entrer dans les détails, sachez qu’Oddworld : l’Odyssée de Munch est le troisième épisode de la série Oddworld, et constitue le tout premier épisode de la franchise en 3D. Pour ce troisième épisode, Abe, le personnage principal de la saga, qui a réussi à retrouver la liberté et a rejoint ses frères Mudokons libres, se lancera dans une nouvelle mission afin d’aider Munch, dernier des Gabbits, dans une quête visant à éviter la disparition totale de son espèce. Comme par le passé, le joueur devra alterner phases de plates-formes et énigmes afin de progresser dans l’histoire, et ce, en alternant entre Munch et Abe qui devront s’entraider. Et l’entraide est d’ailleurs au cœur même du gameplay, puisque Abe comme Munch peuvent compter sur de nombreux alliés qu’ils devront diriger grâce à un système d’ordres assez simple et ainsi triompher des pièges qui les attendent.
Tête de Mudokon
Ce petit rappel étant effectué, le temps est venu d'entrer dans le vif du sujet, à savoir, les atouts et les défauts de cette version mobile. Pour commencer, il faut noter qu’Oddworld Inhabitants a effectué un très bon travail quant à l’adaptation des contrôles. De manière assez classique, tous les déplacements se font grâce à un stick virtuel qui occupe la partie gauche de l’écran. Relativement réactif, il manque malgré tout un brin de sensibilité lorsque l’on commence à aborder des phases de déplacement nécessitant de la précision. Il sera aussi possible à tout moment de bouger la caméra en glissant son doigt sur l’écran, de manière à observer l’environnement. Le reste des contrôles se concentre pour sa part sur la partie droite de l’écran. Au programme, un bouton pour attaquer, un pour envoûter, un autre pour sauter et un dernier pour parler et donner des ordres aux Mudokons qui nous suivent grâce à un menu.
A l’usage, ce système fonctionne plutôt bien et s’avère très agréable à utiliser, même si l’on notera deux problèmes. Le premier réside dans la proximité des touches, qui occasionne parfois quelques erreurs. Le second, est un poil plus problématique. En effet, certains boutons commandent à plusieurs actions, comme par exemple, le bouton de saut qui permet aussi d’actionner toute sorte de mécanismes. Or, les hitbox de ces mécanismes sont très réduites, et bien souvent, le joueur se retrouve à sauter comme une andouille au lieu d’effectuer l’action souhaitée. Néanmoins, une fois ces problèmes connus, évoluer au sein du jeu s’avère un véritable plaisir. De plus, la prise en compte des contrôleurs MFI (manettes) permettra aux heureux possesseurs de ces petites bêtes de profiter pleinement du jeu sans se prendre la tête.
Pour le reste, Oddworld : l’Odyssée de Munch s’en tire avec les honneurs. Si l’on ne constatera pas de changements fondamentaux sur les parties graphiques et sonores, force est de constater que le jeu s’avère malgré tout extrêmement fluide, et tout cela, sans faire chauffer le terminal, ni faire descendre la batterie à vitesse grand V. De plus, avec moins de 500 Mo sur la balance, cette version mobile sera l’amie des terminaux ne possédant pas énormément de mémoire. Là où ce portage s’avère très plaisant, c’est dans la multitude de petites options qu’il propose. A commencer par de nombreux réglages permettant d’ajuster au mieux son expérience de jeu. On retiendra notamment la possibilité de remapper les touches en cas d’utilisation d’une manette. Autre bonne nouvelle, il est possible non seulement de sauvegarder à tous moments, mais aussi de transférer ses sauvegardes dans le "cloud" afin de conserver sa progression d’un appareil à l’autre. Une ombre vient malgré tout obscurcir ce tableau idyllique. En effet, Oddworld : l’Odyssée de Munch est uniquement disponible en anglais. Pire, il est impossible d’afficher des sous-titres y compris dans la langue de Shakespeare, ce qui pourra décourager certains joueurs par ailleurs désireux de découvrir ou redécouvrir ce titre.
Oddworld : Munch's Odyssey - 11 minutes de gameplay
- Test réalisé sur iPhone 6.
Points forts
- Contrôles tactiles au point
- Prise en charge des contrôleurs MFI (manettes)
- Sauvegardes dans le cloud
- Le prix (4,99€)
Points faibles
- Quelques problèmes de maniabilité issus de la version originale
- Pas de version française
Après quelques heures passées sur Oddworld : L’odyssée de Munch, difficile de ne pas être ravi. En effet, cette version mobile qui nous est livrée par le studio à l’origine de la franchise s’avère d’une très grande qualité. Loin d’être un bête portage de la version HD sortie il y a de cela trois ans, cette nouvelle itération a été entièrement pensée pour nos téléphones. Outre des contrôles tactiles parfaitement au point, malgré quelques errances héritées du jeu d’origine (caméra et action manquent de précision), jouer en 2015 à l’Odyssée de Munch est un réel plaisir. On appréciera aussi, entre autres, la possibilité de jouer avec un contrôleur MFI ou encore la possibilité de sauvegarder sa partie dans le cloud afin de continuer de jouer sur un appareil différent, ainsi que les quelques bonus qui viennent compléter cette version (GameSpeak en tête). Enfin, et même si l’on regrettera amèrement l’absence de la version française, c’est avec plaisir que l’on se replongera dans les pérégrinations d’Abe et de Munch. Oddworld : l’Odyssée de Munch, c’est du tout bon, donc hésitez pas, et foncez, d’autant plus que pour 4,99€, ça ne vaut absolument pas le coup de se priver !