Au cas où vous vous poseriez la question, si Dungeon Travelers 2 affiche un fan service aussi prononcé c'est parce qu'il est, quelque part, l'héritier d'une série destinée à la base aux adeptes de jeux de type "eroge" (erotic game). Il s'agit en effet de la suite d'un spin-off de la série de visual novel pour adultes To Heart, dont les déclinaisons sur consoles ont bien sûr été édulcorées, et que le studio Aqua Plus a choisi d'orienter vers du dungeon-RPG. Ainsi, bien que le déroulement de l'aventure reste très sage et que le gameplay ne fasse preuve d'aucune réelle originalité, l'histoire de Dungeon Travelers 2 se veut constamment pimentée de scènes racoleuses présentant des héroïnes largement dénudées, le soft misant tout sur son côté sexy et aguicheur entièrement assumé.

Un harem d'aventurières rien que pour vous

Logiquement destiné à un public masculin, Dungeon Travelers 2 nous propose d'incarner un jeune homme nommé Fried qui, en sa qualité de "libra", ne participera pas directement aux combats mais supervise un groupe de jeunes filles forcément canons qui se battent pour lui dans les donjons. Fried étant le seul et unique personnage masculin du jeu (si l'on met de côté les ours, pingouins et autres délires croisés dans les donjons), son "harem" se fera un plaisir de se salir les mains pour ses beaux yeux en luttant contre un bestiaire bien particulier. Car si les héroïnes de la troupe sont sexy, ce n'est rien à côté des adversaires féminins qui paradent systématiquement dans des poses très suggestives, entourés de bananes et autres monstres improbables échappés d'une corbeille de fruits. La palme revient d'ailleurs à ces démones de rang supérieur qui font office de boss et qui, une fois vaincues, s'affichent dans des scènes très "limite" donnant lieu à des artworks dont chacun sera seul juge de la qualité.

Dans Dungeon Travelers 2, tout est donc prétexte à du fan service gratuit et abusé, celui-ci ne mettant pas franchement à l'honneur ses héroïnes qui sont, en plus, excessivement jeunes. Leurs profils se ressemblent d'ailleurs beaucoup trop, comme si les concepteurs du jeu avaient souhaité n'inclure que des filles soumises et immatures, aucune n'ayant un caractère un tant soit peu affirmé. Celles-ci rejoignent d'ailleurs le groupe à tour de rôle, soit volontairement, soit après avoir subi une cuisante défaite dans un affrontement livré au détour d'un donjon. Le libra aura ainsi sous sa tutelle cinq héroïnes différentes adoptant au départ les classes de fighter, magic user, spieler, maid et scout. On le voit, certaines classes de Dungeon Travelers 2 ont le mérite d'être plutôt originales, et leur évolution peut se faire de différentes manières selon les spécialisations choisies en cours de route. Chaque job donne accès à des skills actives et passives, ainsi qu'à une compétence unique qui se débloque au level 10. D'autres capacités spéciales peuvent se déclencher en combat selon les situations, la première "joint attack" réunissant par exemple toute l'équipe pour dévoiler les stats et faiblesses des adversaires.

Sceller son ennemi pour mieux le vaincre

Mais le moyen le plus logique de cerner ses ennemis pour progresser efficacement dans Dungeon Travelers 2 est d'exploiter le talent de libra de notre personnage central. Son rôle consiste justement à sceller les monstres à l'intérieur d'un grimoire pour en capturer leurs capacités. Le processus peut se faire dans le HUB à chaque fois que vous avez vaincu suffisamment de spécimens d'un même adversaire, ce qui produit un livre de sceau dont n'importe quel personnage peut s'équiper. Fried, lui, n'accepte que les grimoires provenant des boss, héritant au passage de talents souvent très utiles pour arpenter les donjons dans les meilleures conditions. Pour le reste, tout se passe de manière archi classique avec des déplacements en vue subjective et des combats au tour par tour. Et plus le joueur scelle de monstres, plus il a accès à des informations à leur sujet, la connaissance de leurs stats et faiblesses étant l'élément clef des affrontements du jeu.

Malgré tout, le déroulement de l'aventure se révèle d'autant plus lassant à la longue que le scénario n'est vraiment pas inspiré. Il en va de même des quêtes optionnelles qui ne surviennent pas avant le quatrième donjon et qui sont presque toutes générées aléatoirement, tournant essentiellement autour de la simple récupération d'objets ou de l'élimination de monstres en série. A chaque retour au QG, la revente de grimoires constitue la principale source de revenus, l'argent étant indispensable pour identifier la totalité des items récupérés dans les donjons. Autant dire que si le fan service ne constitue pas pour vous un moteur suffisant pour aller jusqu'au bout, vous risquez probablement de décrocher en cours de route pour vous tourner vers des dungeon-RPG un peu plus inspirés, ludiquement parlant.