Après bien des déboires et une violente sortie de piste, DRIVECLUB s'est peu à peu réconcilié avec les joueurs de PlayStation 4. Malmené et mis à mal par une succession de ratées mécaniques, le jeu d'Evolution Studios a bien failli rentrer directement au stand. Loin d'être exempt de défauts, il s'est pourtant constitué une communauté fidèle et peut compter sur sa récente baisse de prix pour fédérer toujours plus de joueurs. Avec DRIVECLUB Bikes, Sony s'offre un atout supplémentaire. Révélée durant la conférence du Paris Games Week (bien que l'information ait fuité la veille), cette extension introduit les deux roues pour de nouvelles sensations. Proposé en DLC comme en stand-alone (pas besoin d'acheter le jeu original), DRIVECLUB Bikes dispose de vraies qualités. Reste à savoir si son contenu accroche suffisamment la route...
En premier lieu, sachez qu'il est impossible de faire concourir les voitures et motos sur le même circuit. À l'inverse d'un titre comme Project Gotham Racing 4 (ou dans une moindre mesure la série des Midnight Club ou Motorstorm), les développeurs ont choisi de scinder les deux univers. Ce n'est pas forcément un mal tant les grosses cylindrées avalent les virages avec une aisance folle. DRIVECLUB Bikes intègre 78 circuits répartis en 6 environnements pour une douzaine de superbikes prestigieuses. Ducati, Yamaha, Honda, BMW, KTM, Kawasaki... les plus grands constructeurs répondent à l'appel ! Bien évidemment, chaque moto a ses propres caractéristiques (accélération, vitesse maximum, maniabilité) et sera plus ou moins facile à dompter selon le modèle choisi. Heureusement, on se fait très vite au feeling arcade de ces bécanes vrombissantes.
LA TÊTE DANS LE GUIDON
Oubliez l'expérience acquise au volant de vos supercars, DRIVECLUB Bikes prône le fun immédiat et lorgne clairement du côté de l'arcade. Très accessible, le pilotage des cylindrées ne requiert aucune compétence particulière, si ce n'est un petit temps d'adaptation. Contrairement aux quatre roues, les motos tournent très facilement et on peut s'amuser à effectuer une roue avant ou un wheeling histoire d'épater la galerie (ou dans le cadre d'un défi). Les sensations, quant à elle, sont excellentes. L'animation carbure et l'immersion, à pleine vitesse, donne le vertige ! C'est d'autant plus vrai que le jeu propose quatre vues, dont une vue "casque" très efficace. Toutefois, attention à la nausée ! La caméra secoue le joueur dans tous les sens et négocier un virage demande une certaine maîtrise. Mais dans l'ensemble, le jeu reste facile d'accès et comblera aussi bien les joueurs débutants que confirmés... à condition de ne pas rechercher une simulation. Il est tout à fait possible de freiner brusquement sans risquer la chute, tout comme il est possible de couper un virage sans risquer une perte d'adhérence trop violente (à défaut de prendre une pénalité). Bref, ce n'est pas réaliste pour un sou (la pluie n'influe à aucun moment sur les réactions de l'engin) mais l'impression de vitesse est là et on en redemande.
LES COLLISIONS D'UN AUTRE TEMPS
Toutes ces bonnes intentions sont malheureusement desservies par un moteur de collision vraiment perfectible. Cela vaut aussi bien pour les chocs entre pilotes que pour les sorties de piste. Lorsque vous êtes lancés à pleine vitesse et que vous percutez un mur, le jeu ne s'encombre d'aucune animation de chute ou d'accident. À la place, les développeurs ont opté pour une simple transition replaçant le pilote sur la route. On vous l'accorde, nous sommes en droit d'espérer mieux en 2015. Ensuite, pour des raisons que l'on ignore, il arrive que la moto rebondisse sur les éléments du décor et reparte sans une égratignure (ou presque). Ce côté aléatoire peut vite devenir énervant et rend totalement bancal le système de pénalités instauré par le jeu. D'un côté, vous pouvez rentrer de plein fouet dans vos adversaires pour négocier un virage et, de l'autre, vous manger une pénalité pour un simple frottement. Un vrai casse-tête pour les joueurs qui cherchent à se surpasser et à enchaîner les records. Heureusement, DRIVECLUB Bikes a d'autres qualités.
DES BASES SOLIDES
Sans surprise, le jeu s'appuie sur les fondations de DRIVECLUB. On retrouve ainsi la possibilité de créer ou de rejoindre un club, afin de glaner un maximum de réputation. Au gré des performances, de nouvelles épreuves et défis font leur apparition. Sinon, le contenu reste à l'image de l'original. Le joueur peut participer à une série de défis, tenter une épreuve simple ou se lancer sur les traces du multijoueur. Que ce soit en solitaire ou avec des potes en ligne, DRIVECLUB Bikes est un titre solide. C'est d'autant plus appréciable que de nouveaux challenge sont prévus dans les semaines à venir. Par ailleurs, il est impossible de ne pas glisser un mot sur les graphismes du jeu. Toujours aussi beau et détaillé, DRIVECLUB Bikes profite des performances visuelles de son aîné : tracés détaillés, superbes effets de réflexion, cycle jour/nuit, météo dynamique... tout y est ! On en prend plein les mirettes et c'est vraiment agréable. Dommage que le pilote paraisse un peu coincé sur sa bécane. Les motards aspirent à la liberté et le pauvre semble collé à sa cylindrée. Du côté de l'intelligence artificielle, il ne faut pas s'attendre à des merveilles. Cela reste dans la lignée de DRIVECLUB avec des motos qui se suivent en file indienne (en gros, elles sont fixées à des rails invisibles) et dont la vitesse s'adapte en fonction de vos aptitudes.
LE FUN EN LIGNE DE MIRE
C'est une certitude, on trouve des jeux vendus plein tarif qui sont moins bons que ce titre. Pour une vingtaine d'euros (ou une quinzaine si vous avez déjà DRIVECLUB), les amateurs d'arcade accèdent à un jeu de course accessible et très bien réalisé. Les mauvaises langues diront qu'il ne s'agit que d'une "skin" appliquée à l'original mais ils n'auront qu'à moitié raison. Maîtriser sa moto demande un temps d'adaptation et les virages ne s'appréhendent pas du tout de la même manière qu'avec une voiture. Même topo pour l'adhérence, le contre-braquage, les dépassements, etc. Foncer à travers des environnements variés (Japon, Chili, Écosse, Canada...) sans se préoccuper d'une possible glissade, ça a quand même du bon !
Trailer de Driveclub Bikes
Points forts
- Toujours aussi beau et dynamique
- Du fun à l'état pur
- Bon rapport qualité/prix
- Très bonne impression de vitesse
- La vue casque
Points faibles
- Les collisions
- Il faut aimer le feeling arcade
- L'IA sur rails
- Peu de motos
DRIVECLUB Bikes ne roule pas dans la même catégorie qu'un Tourist Trophy ou même un Moto GP. En adaptant DRIVECLUB à l'univers des cylindrées, Evolution Studios a surtout mis l'accent sur l'accessibilité et les sensations. De ce point de vue, c'est une totale réussite. Non exempt de défauts (collisions, IA...), ce DLC "de luxe" ravira les amoureux de mécanique et d'arcade. Ceux qui recherchent de la pure simulation peuvent clairement passer leur chemin. Mais difficile tout de même de dire non à un mix entre Moto Racer (qui reviendra l'année prochaine !) et Hang On.