S’inspirant des phénomènes Skylanders et Disney Infinity, la compagnie danoise LEGO se lance à son tour dans l’univers du jouet vidéo en associant le meilleur de la pop culture aux briquettes qui ont fait sa renommée. Le résultat ne pouvait donc être qu’exceptionnel. Voici tous les détails...
UN TYRAN POUR LES GOUVERNER TOUS
Diviser pour mieux régner : voici la devise de Lord Vortech. En semant la panique et créant le désordre au sein des multiples univers LEGO, ce tyran maléfique n’a qu’une idée derrière la tête : devenir le maître du monde ! C’est pourquoi il commence par kidnapper un peu partout des personnalités, telles que Frodon du Seigneur des anneaux ou encore Robin, acolyte de Batman. Le but est de menacer puis soumettre les peuples à sa volonté. D’ailleurs, pour faciliter sa tâche, il suggère à de nombreux vilains provenant d’univers différents (le Joker, Saroumane, le général Zod…) de travailler ensemble pour répandre la terreur. Vortech a donc tout prévu… Sauf qu’une poignée d’individus décide de se dresser contre lui : le chevalier de la nuit Batman, le magicien Gandalf et la dégourdie Cool Tag (tout droit sortie du film d’animation La grande aventure LEGO).
Pour contrer les agissements du vilain, ce trio contre-nature doit voyager ensemble dans tous les univers LEGO afin de récupérer les « pierres maitresses » qui sont les pièces manquantes du Toy Pad, portail inter-dimensionnel servant à traverser le temps et l’espace. Le scénario, servi la plupart du temps par des dialogues savoureux, aboutit donc à un mélange des multiples mondes LEGO et fait évidemment se croiser, de manière particulièrement réjouissante, les personnages les plus emblématiques. Par exemple, le capitaine Barbe d’acier (La grande aventure LEGO), Frodo (Le Seigneur des anneaux) et Robin (Dc Comics) sont tous faits prisonniers par la méchante sorcière du Magicien d’Oz. Tandis que Saroumane (Le Seigneur des anneaux), le Joker, Lex Luthor ou encore Double-Face et le général Zod (ennemi juré de Superman) se retrouvent à collaborer tous ensemble sur l’initiative de Vortech. Diablement fun !
LE TOY PAD… COMMENT ÇA MARCHE ?
Le Toy Pad est l’équivalent pour LEGO Dimensions du portail magique des Skylanders ou du lecteur de Disney Infinity. Mais il y a tout de même quelques différences de taille. D’abord, il offre un décor en LEGO à monter (comptez une bonne vingtaine de minutes) puis à fixer sur le large socle en plastique où les figurines doivent être placées. Au gré du scénario, vous serez amené à modifier légèrement ce décor en déplaçant et réassemblant quelques pièces. Une idée très sympathique qui permet d’impliquer encore plus le joueur dans l’aventure. Le Toy Pad est divisée en trois zones : une petite zone circulaire centrale et deux zones blanches alentour. Au total, il est possible d’y placer jusqu’à 7 figurines/véhicules qui apparaitront ensuite tous à l’écran durant la partie. Cela offre l’avantage de former un groupe imposant de héros jouables et de pouvoir switcher à volonté – simplement en pressant un bouton - entre tous les personnages et ainsi de bénéficier de leurs capacités spéciales.
Bien évidemment, à l’instar de Skylanders ou Disney Infinity, les informations relatives aux personnages sont enregistrées dans le socle de la figurine. Il est donc tout à fait possible de remplacer la figurine par n’importe quel autre LEGO enfiché sur le socle, ce dernier affichera toujours le même résultat. Concrètement, le socle de Batman avec – par exemple - la figurine de LEGO Iron-Man posée dessus affichera toujours Batman dans le jeu. En revanche, c’est un peu différent pour les socles des véhicules ou des gadgets. Car ceux-ci contiennent des puces RFID réinscriptibles et sont donc vierges à la base. Cela veut dire qu’à chaque fois que vous bâtissez ou reconstruisez un véhicule ou un gadget, il vous est toujours demandé de sauvegarder les informations sur le Toy Tag correspondant. Et bien évidemment chaque sauvegarde écrase la précédente. Cela dit, dans LEGO Dimensions, tous les socles restent détachables, dans le but de pouvoir utiliser les figurines ou les véhicules avec des LEGO classiques, histoire de s'amuser ou compléter sa collection….
C’est le nom d’une sorte d’astéroïde qui représente votre quartier général. Vous y revenez automatiquement entre chaque niveau terminé du scénario. A l’étage – indépendamment de l’aventure principale - se situent les 14 mondes ouverts, accessibles via des portails appelés « Gateways ». Figurent ainsi les univers suivants : Jurassic World, S.O.S. Fantômes, Retour vers le futur, Les jeux d’arcade Midway, Scooby-Doo, Le Seigneur des anneaux, Portal 2, Ninjago, Le Magicien d’Oz, Dr Who, Les Simpson, La légende de Chima, DC Comics et La Grande aventure LEGO. Pour pénétrer dans un de ces mondes, il faut obligatoirement posséder une figurine qui y est liée (exemple : Homer pour l’univers des Simpson). Le pack de démarrage de LEGO Dimensions contenant les figurines de Batman, Gandalf et Cool Tag, vous avez donc accès automatiquement aux mondes de DC Comics, Le Seigneur des anneaux et La grande aventure LEGO.
COMPETENCES ET PIERRES SPECIALES
Si le trio de héros doit collaborer pour vaincre Lord Vortech, c’est parce qu’il doit combiner et coordonner ses pouvoirs, chacun détenant un rôle précis. Ainsi, Batman est capable de locker une cible prédéfinie et de lancer un Batarang pour la détruire. Mais il peut aussi user de son grappin pour l’attacher aux crochets orange situés dans le décor, histoire de déclencher un mécanisme. Attention, il faut noter que ce type d’action est toujours prédéfini, c’est-à-dire qu’elle n’est possible qu’à certains endroits et intervient en général au cours de la résolution d’un puzzle. De son coté, Gandalf a le pouvoir de projeter des éclairs d’énergie et d’user de sa magie pour recomposer certaines structures LEGO brisées et entourées d’un halo magique. Tandis que Cool Tag est capable de sauter plus haut que les autres mais aussi d’utiliser un détecteur de reliques (pour trouver des objets LEGO cachés) et d’enclencher des systèmes électriques. Côté maniabilité, elle reste très simple et accessible à tous puisque les actions des personnages se résument à attaquer, sauter, faire une roulade, interagir avec le décor ou encore viser et locker une cible en maintenant une touche (le joystick droit sert à orienter la caméra).
Le gameplay général de LEGO Dimensions repose sur un mélange de combats contre des boss et de résolution de puzzles. Ces derniers s’avèrent un peu compliqués au début car - sans aucune explication - il est nécessaire de deviner le raisonnement des développeurs couplé au fonctionnement du Toy Pad. Néanmoins, au fil de l’histoire, les mécanismes se répètent – peut-être même un peu trop souvent – et deviennent donc naturellement beaucoup plus accessibles. Concrètement, il est nécessaire de briser régulièrement un maximum d’éléments du décor afin de réorganiser les briquettes et de construire soit des plateformes accélératrices pour la Batmobile (utilisées par exemple pour bondir sur un boss), soit des socles pour les « pierres maitresses » (sorte de panneau solaire avec des dessins). Ces dernières ont toutes un effet sur l’environnement ou les personnages dès que vous les activez et, au fil de l’aventure, se révèlent de cinq genres très différents. Il y a d’abord la pierre maitresse qui permet de trouver les failles temporelles dans le décor et ainsi de faire apparaître dans les lieux un élément issu d’un autre univers. Comme une tourelle en provenance de Portal 2 qui va être capable de détruire une barricade tenue par des orques dans le monde du Seigneur des anneaux.
La seconde pierre maitresse, une fois activée, donne la possibilité aux héros de changer de taille dans le jeu, selon la position de leur figurine sur le Toy Pad. La position neutre étant le centre, si vous placez la figurine de Gandalf sur une des deux zones alentour, alors le personnage rapetisse ou triple de volume à l’écran. Minuscule, le héros peut alors se faufiler dans les conduits pour activer les interrupteurs. A l’opposé, lorsqu’il est beaucoup plus grand, il est capable de déplacer des cubes ou maintenir certaines portions de conduits très lourdes. La troisième pierre maitresse sert à créer trois mini tourbillons spatiaux de couleur différente dans le but de se téléporter. Par exemple, si vous placez votre personnage sur la zone qui s’allume en rouge sur le Toy Pad, alors celui-ci se téléportera automatiquement à travers le tourbillon rouge à l’écran. Ce processus est souvent utilisé pour se rapprocher le plus près possible des boss et les frapper au corps-à-corps.
La quatrième pierre maitresse, quant à elle, permet de résoudre les puzzles très ingénieux basés sur les couleurs affichés par le Toy Pad. Une fois activée, cette pierre permet à trois personnages de se peindre à l’écran à l’aide d’une couleur primaire (rouge, jaune ou bleu). Puis il faut déplacer les figurines correspondantes sur le Toy Pad afin d’obtenir les couleurs demandées. Par exemple, la zone centrale du Toy Pad s’éclaire en rouge, la zone de droite en bleu et celle de gauche en vert. Il suffit alors de faire passer un des héros à travers le jet rouge à l’écran puis de placer sa figurine sur la zone centrale. Ensuite, il faut prendre un autre personnage, le faire passer à travers le jet bleu puis placer sa figurine sur la zone droite du Toy Pad. Enfin, pour obtenir la couleur verte requise sur l’emplacement gauche du Toy Pad, il est d’abord nécessaire de colorer un troisième personnage en jaune et de placer ensuite sa figurine sur la zone de gauche. Puis il faut déplacer la figurine associée à la couleur bleu directement sur la zone jaune afin que les deux couleurs se mélangent (bleu et jaune) pour donner au final du vert. Très astucieux ! Last but not least : la cinquième et dernière pierre maitresse est aussi la plus spectaculaire, puisqu’elle donne des pouvoirs spéciaux au personnage que vous dirigez. Ainsi, selon la position de la figurine sur le Toy Pad et la couleur qui y est associée, le héros peut projeter de l’eau, du feu, de l’électricité ou même de l’engrais pour faire pousser les plantes alentour. Le jet se dirige alors en maintenant une touche et en déplaçant la mire sur l’écran. Aussi étonnant qu’esthétiquement très réussi…
HOMMAGE A LA POP CULTURE
L’aventure principale offre 14 gros niveaux au total pour une durée de vie généreuse d’une grosse vingtaine d’heures (sans compter les niveaux bonus, les missions supplémentaires et l’immense quête des briques dorées). Ce sont les années 80 qui constituent, pour la majeure partie, la toile de fond du jeu à travers de multiples références à une poignée de films mythiques. Toutefois, cela n’empêche pas le studio de développement Traveller’s Tales de glisser également de temps à autres des clins d’œil à quelques œuvres cultes considérées comme intemporelles. A commencer par Le Magicien d’Oz, long-métrage tourné en 1939, qui constitue le tout premier niveau de l’aventure. Ici, Batman, Gandalf et Cool Tag doivent affronter la vilaine sorcière sur son balai volant au beau milieu d’un décor enchanteur, digne d’un conte de fée. Pas étonnant que le résultat, même tout en LEGO, soit si fun. Car le respect des développeurs vis-à-vis des œuvres originales est tel qu’ils ont soigné chaque détail, reprenant même souvent la bande-son originale. Ainsi, le neuvième niveau se déroule dans l’univers du film S.O.S. Fantômes avec en fond sonore la chanson officielle de Ray Parker Jr ! Mais, délire LEGO oblige, le trio de héros ne fait pas que côtoyer les chasseurs d’ectoplasmes dans la bibliothèque hantée, puisqu’il doit aussi affronter… le général Zod, adversaire de Superman ! Ce genre de surprises n’est pas isolé et contribue d’ailleurs à renouveler grandement l’intérêt de LEGO Dimensions. Comme en témoigne d’ailleurs la petite virée au cœur du film Retour ver le futur 3, dans lequel il faut notamment aider Doc à repartir dans le temps et repousser les assauts de Lord Vortech !
Il est à nouveau question de Superman dans la séquence se déroulant à Métropolis. Là-bas, Batman, Gandalf et Cool Tag sont amenés à combattre entre autres… Sauron, l’illustre démon du Seigneur des anneaux qui a envahi avec son armée la ville de l’homme en collant rouge et bleu ! La série TV anglaise de science-fiction Dr Who a elle aussi droit à son univers. Et grand bien lui fasse car ses niveaux affichent probablement les graphismes les plus soignés de l’aventure et surtout offrent les ambiances les plus flippantes (cimetière de nuit, laboratoire hanté par des statues de vampires qui se rapprochent de vous à la moindre coupure de lumière…). Les héros se frottent ici aux Daleks, une race extra-terrestre en armure qui électrifie ses ennemis et dont les plus dignes représentants sont le costaud Cyberking et l’Empereur des Daleks en personne. Le défilé de boss ne s’arrête pas là puisque surgissent par exemple dans le monde du Seigneur des anneaux, au détour de séquences aussi réalistes que jolies, le super-vilain Brainiac mais aussi un Balrog contrôlé par l’homme-mystère ainsi qu’un Oliphant dirigé par Double-Face !
RETRO LEGO GAMING
LEGO Dimensions ne fait pas seulement référence au cinéma mais explore aussi le jeu vidéo. Ainsi, les séquences les plus drolatiques se situent sans nul doute dans l’univers de Portal 2, titre sorti en 2011 sur PC et consoles. La raison ? Le comportement délirant de l’Intelligence Artificielle GLaDOS qui gère le centre d’enrichissement d’Aperture Science dans lequel vous évoluez et qui commente toutes vos actions à travers des monologues absolument géniaux. Certes, les décors sont sommaires et l’esthétique générale y apparaît minimaliste. Mais le respect du matériau original est bien là et les puzzles, à base de tourelles laser automatiques, de dangereux incinérateurs et de gaz mortels valent largement le détour. Tout comme d’ailleurs le second univers ayant un lien direct avec le jeu vidéo et intitulé « Midway Arcade »…
Il s’agit d’un véritable hommage au studio de développement et d’édition Midway ayant fait faillite, après avoir sorti quelques bijoux dont ces quatre titres sortis dans les années 80 et mis en avant dans LEGO Dimensions. Le premier est Defender, un shoot them up à scrolling horizontal, au cours duquel vous devez non seulement détruire les ennemis mais aussi sauver des astronautes pris au piège. Le second est l’excellent Gauntlet, un classique du jeu d’arcade à quatre joueurs (ici deux joueurs maximum en local) qui impose de zigouiller une tonne d’ennemis au fil d’une progression labyrinthique. Enfin, Super Sprint et Robotron 2084 sont les deux derniers titres issus de la préhistoire du jeu vidéo. Le premier est un jeu de courses aussi fun que facile qui se déroule sur deux circuits d’affilée et qui bénéficie d’une vue fixe à la verticale ou d’une vue rapprochée en 3D suivant le véhicule. Tandis que le second est une sorte de shoot du type « Run and Gun » - très moyen - qui oblige le joueur à se déplacer rapidement sur l’écran afin de tirer sur les adversaires arrivant de toutes parts. Bref, ce voyage dans le rétro gaming se révèle très plaisant, d’autant qu’il offre un gameplay un peu différent, de par la nature des jeux mis en scène.
ANIMATIONS A GO(LE)GO
Les séries animées représentent le dernier domaine exploité par LEGO Dimensions. A commencer par la série en image de synthèse LEGO Ninjago qui sert de prétexte ici à une grande arène au centre de laquelle il faut affronter un tas d’ennemis. S’ensuivent un labyrinthe plutôt facile, un combat contre Saroumane sur un serpent géant puis contre Lex Luthor pilotant un gros mécha. Mais ce n’est pas tout pour autant car un dernier affrontement a lieu contre Maître Chen. Celui-ci se déroule en quatre parties au sein d’une crypte qui se transforme tour à tour en univers de glace, de lave et d’électricité. Excellent ! De son côté, sorti à la fin des années 60, le dessin animé Scooby-Doo a connu sa période de gloire à la télévision française deux décennies plus tard. Fred, Véra, Daphné, le benêt Sammy et évidemment le chien Scooby-Doo : toute la fine équipe se retrouve ici en guest-stars pour tenter de percer le mystère de la Momie. Vous leur donnez donc un sacré coup de mains en explorant un manoir hanté, planté au sein d’un environnement dont tous les éléments destructibles - y compris les personnages - ont été réalisé exceptionnellement en cell-shading. Un très joli parti pris esthétique qui confère aux lieux beaucoup de charme.
Evidemment, un des univers les plus attendus était celui des célèbres Simpson. Ainsi, les puzzles prennent place tour à tour dans le salon de l’illustre famille, puis dans le jardin de leur maison et enfin dans l’usine de Mr Burns où Homer – comme à l’accoutumée – enchaîne les gaffes. Excepté une longue scène surréaliste au cours de laquelle Batman, Gandalf et Cool Tag, dans les airs en chute libre, doivent affronter des machines déglinguées, cette excursion en terre Simpson se révèle une petite déception, tant elle manque d’humour et de répliques sympas. Heureusement, la voix française – a priori officielle – de Homer ainsi que le tout dernier boss – le Joker en version mécha géante - relèvent considérablement l’intérêt !
Il s’agit d’un monde très spécial qui devient accessible dans votre QG, à Vorton, lorsque vingt briques d’or ont été collectées. Après avoir passé le portail, vous atterrissez sur un bureau avec le Toy Pad disposé juste à côté d’un téléphone, bref vous vous retrouvez… dans la réalité ! Les développeurs ont choisi d’effectuer en quelque sorte une intelligente mise en abyme. Concrètement, ce niveau unique propose une sorte de mode Survie face à trois vagues d’ennemis issues de chacun des quatorze univers du jeu. Le but est de récupérer au final quatorze briques dorées. Dès que le niveau est terminé, se lance alors un court-métrage très drôle, en réalité le film de promotion de LEGO Dimensions.
VEHICULES MULTIFONCTIONS
La force de LEGO Dimensions réside non seulement dans la diversité de son univers et le charisme de ses personnages mais aussi, de manière plus basique, dans ses véhicules. Car ces derniers peuvent être transformés systématiquement en deux autres engins, tant à l’écran que dans la réalité, LEGO oblige. Ainsi, la Batmobile, présente dans le pack de démarrage, est capable de se métamorphoser en Batblaster qui projette une onde sonique et peut utiliser un crochet pour tirer les éléments du décor. Mais elle peut aussi prendre la forme d’un Batrayon sonique doté notamment de la capacité « Attaque d’enceintes » qui fait danser les ennemis proches pendant un certain temps. Ces propositions de transformation – ainsi que les plans de montage – interviennent au cours de la partie. Et il est toujours possible de revenir en arrière en enregistrant un nouveau Toy Tag et en consultant les plans archivés. Bien évidemment, les joueurs ne voulant pas trop se prendre la tête à démonter puis remonter toutes les briquettes de leur véhicule ne sont pas obligés de le faire car, comme mentionné auparavant, seul le socle bleu doit être pris en compte.
En cours de partie, il est possible d’améliorer les véhicules en achetant de nouvelles options avec les briquettes collectées en brisant les décors. Cinq catégories touchant au véhicule peuvent être boostées : Vitesse, Puissance, Armes, Extras et Couleurs. Et chacune de ces sections disposent de trois niveaux de boost. Ainsi, la Batmobile, une fois bien améliorée, peut tirer, larguer des mines, lancer des boulets d’énergie colorée, déclencher un turbo et même s’autodétruire pour annihiler tous les ennemis autour d’elle. A l’instar des personnages, les véhicules possèdent des vies infinies et réapparaissent à l’écran quelques secondes après leur destruction.
UNIVERS BONUS
C’est la plus belle surprise de ce LEGO Dimensions : la présence de vastes mondes ouverts thématiques, totalement indépendants de l’aventure principale et qui offrent des heures de jeu supplémentaires. Accessible via un portail spécifique à partir de votre QG Vorton, chaque monde bonus – dès qu’il est débloqué par une figurine appartenant à cet univers - peut être exploré librement avec n’importe quel personnage, le tout de manière très fluide et en streaming sans temps de chargement. Le pack de démarrage de LEGO Dimensions permet d’entrer automatiquement dans les mondes bonus Le seigneur des anneaux, DC Comics et La grande aventure LEGO. A l’intérieur, il est possible d’accéder à de très nombreuses missions en tous genres : restauration de lieux (le manoir des Wayne dans l’univers DC Comics ou Barad-dûr dans celui du Seigneur des anneaux en échange de 100 000 briquettes…), organisation d’un évènement (une soirée privée chez Batman…), recherche d’un objet ou d’un personnage (Boromir vous demande de trouver une créature aquatique), déverrouillage du juke-box (afin de pouvoir écouter la musique de votre choix dans le monde où vous vous trouvez)… Sans oublier les nombreuses briques dorées à collecter qui sont dissimulées un peu partout.
Grâce à la mini-carte qui s’affiche en bas de l’écran à gauche, vous pouvez repérer facilement les divers points d’intérêt. Ainsi, libre à vous d’aller à la rencontre des habitants du monde où vous avez choisi d’évoluer et de récupérer des quêtes en leur parlant (comme réparer le Bat signal ou la statue de Superman). Bien entendu, vous serez amené à rencontrer la plupart des personnages et lieux célèbres en vigueur dans ces univers. Par exemple, pour le monde DC Comics, le manoir de la famille Wayne et l’asile d’Arkham, dans lequel il est même possible de rentrer. Ou encore, pour l’univers du Seigneur des anneaux, le village des Hobbits et les mines de la Moria où vous pourrez également pénétrer. En l’état, seul le monde bonus de La grande aventure LEGO apparaît bien vide, dans la mesure où peu de personnages évoluent dans les rues de la ville. Quoiqu’il en soit, il ne fait aucun doute que ces mondes supplémentaires accroissent encore la durée de vie du jeu.
UNE AVENTURE PLEINE DE PACKS
Offrant jusqu’à trois boss d’affilée au sein d’un même niveau, l’aventure n’en reste pas moins accessible au plus grand nombre. Certes, les puzzles et énigmes nécessitent de se creuser un peu les méninges, d’explorer l’environnement et de manipuler souvent les figurines sur le Toy Pad. Mais – parti pris de LEGO oblige – vous disposez de vies infinies et pouvez donc prendre tout votre temps pour trouver la solution. Par ailleurs, il est possible de parcourir l’aventure à deux joueurs en local, en même temps et sur le même écran, grâce à un écran splitté. A ce titre, deux options peuvent d’ailleurs être choisies : soit la ligne du partage de l’écran est horizontale et fixe (l’idéal), soit elle est mouvante et bouge en fonction de la position des personnages. Attention quant à ce dernier choix, car cela a tendance à faire mal aux yeux et à provoquer un peu la nausée.
Toutefois, cela n’est rien comparé au vrai point négatif de l’aventure : l’achat de packs supplémentaires... « Seuls les personnages tels que « Superman » peuvent détruire ces « murs LEGO lézardés » : dans cette phrase qui s’inscrit systématiquement à l’écran à proximité de murs lézardés, il suffit de remplacer l’intérieur des guillemets par un autre nom de héros (Sorcière d’Oz, Owen…) et une autre capacité (détruire les objets LEGO argentés, couper une liane…) pour vite comprendre que ce système de packs peut s’avérer exponentiel.
Tout au long de l’aventure principale, vous tomberez donc face à de nombreux cubes qui bloquent un endroit ou un mécanisme et qui requièrent une figurine particulière, vendue évidemment en pack séparé et au prix fort (comptez tout de même entre 15 et 25 € le pack supplémentaire). Sachant qu’il existe 14 mondes bonus, en dehors de l’aventure principale, et que seuls trois sont accessibles grâce aux figurines du pack de démarrage, il faudrait alors débourser en moyenne quasiment 220 €, en plus du prix du jeu d’origine, soit au total presque 300 €, pour obtenir alors l’intégralité du jeu. Attention néanmoins, le joueur n’a pas besoin d’acheter ces packs pour terminer intégralement l’aventure principale. En réalité, ceux-ci sont avant tout destinés aux joueurs qui non seulement collectionnent les LEGO, mais surtout qui veulent se lancer en quête des 480 briques dorées. Car ces dernières sont disséminées un peu partout et notamment dans les mondes bonus. Par exemple, la figurine de Gollum, vendue à part, permet au personnage de se faufiler dans des conduits que lui seul – ou presque – peut emprunter, afin d’accéder à des salles secrètes contenant souvent une brique dorée. A noter également que certaines figurines, à acquérir aussi indépendamment, possèdent la même compétence dans le jeu. Par exemple, la sorcière du Magicien d’Oz et Cyberman de Dr Who peuvent tous deux casser les LEGO argentés. L’achat de tel ou tel personnage supplémentaire relève donc davantage du choix personnel du collectionneur de LEGO pur et dur. De toute manière, sur le même principe que certains épisodes de Skylanders il y a quelques années, il est impossible à l’heure actuelle d’avoir accès à tous les mondes bonus du jeu. Puisque les figurines permettant de les débloquer ne sortent qu’en janvier 2016 (pour S.O.S. Fantômes) et mars 2016 (pour l’univers des jeux arcade Midway). Néanmoins, malgré ces quelques bémols, inutile de se leurrer : LEGO Dimensions s’avère une surprise sacrément fun !
Points forts
- Toy Pad utilisé très astucieusement
- Possibilité d’avoir jusqu’à 7 personnages ou véhicules en même temps sur le Toy Pad
- Excellente durée de vie
- Les mondes ouverts bonus
- Esthétique variée et de qualité
- Bande-son géniale
- Transformation des véhicules (virtuelle et réelle)
- Figurines et véhicules du jeu utilisables avec des LEGO classiques
Points faibles
- Addition très salée pour qui veut accéder à l’intégralité des mondes bonus et récupérer les 480 briques dorées (env. 300 €)
- Mécanismes de gameplay un poil répétitifs par moment
- Pas de multi online
LEGO Dimensions est un outsider vis-à-vis des sagas Skylanders et Disney Infinity, mais cela ne l’empêche nullement de frapper très fort. D’abord, à travers son aspect le plus décourageant : son prix. Car son pack de démarrage à lui seul est presque 50 % plus cher que ceux de la concurrence. Mais tous les collectionneurs vous le diront : les LEGO ont un prix. D’autant que ceux présents dans LEGO Dimensions, dont les trois figurines et la Batmobile, ne sont pas seulement décoratifs car ils peuvent être aussi utilisés avec des LEGO Classiques. Là où le jeu frappe également fort, mais cette fois du côté positif, c’est à travers son utilisation aussi fun qu’intelligente du Toy Pad. Toutefois l’aventure ne repose pas essentiellement sur cet accessoire, car les développeurs ont su faire preuve d’un vrai talent d’écriture pour inventer une histoire très fun flanquée de dialogues irrésistibles et de personnages hauts en couleur. Se déroulant dans des univers cultes servis par une esthétique très réussie, le résultat offre de surcroit une excellente durée de vie. Et même si le jeune public visé est un peu plus âgé que celui de la concurrence – en raison de la difficulté de certains puzzles – LEGO Dimensions parvient sans problème à régaler le joueur avide de bonne humeur vidéoludique. Alors, oui il s’agit d’un véritable investissement mais le jeu en vaut clairement la chandelle !