Stairs est un jeu d'horreur à la première personne créé par Grey Light Entertainment, une firme indépendante localisée en Suède. Vous y incarnerez Adams, parti dans une usine désaffectée afin d'enquêter sur le meurtre commis par deux hommes sur une charmante demoiselle nommée Valérie. Petit à petit, une histoire trouble va se dévoiler pour vous tirer de plus en plus bas dans les entrailles d'un enfer psychologique bien amené.
Une narration tout en douceur :
L'histoire de Stairs part d'un simple meurtre expliqué brièvement en trois écrans d'introduction présentant en quelques secondes les bases de votre enquête. Pas de perte de temps dans une narration lourde et longue puisque, suite à ces trois écrans, vous vous retrouverez seul dans les bois, livré à vous-même. Tel le bon et gentil enquêteur que vous incarnez, vous aurez avec vous un carnet vous permettant de prendre note de l'histoire se déroulant ainsi que d'un appareil photo pour immortaliser les faits entourant ce meurtre. La narration se fera petit à petit et se développera selon les petits mots laissés çà et là au gré de votre descente aux enfers. Chaque nouvel élément, chaque idée et chaque ligne d'histoire sera retranscrite à l'écrit dans votre carnet pour dévoiler, au fil du temps, un ensemble sadique et machiavélique. Une simple histoire de meurtre se métamorphosera en un récit cauchemardesque. Il est à noter que tout est en anglais, ce qui pourra compliquer la tâche en termes de compréhension d'histoire pour les moins Shakespeariens d'entre nous. Toutefois, cela ne rend pas le jeu impossible puisque vous pourrez arriver à la fin même en n'y comprenant que dalle... mais ce serait un peu dommage, car l'histoire vaut le détour.
Du gameplay... :
Stairs est assez linéaire dans son ensemble et il est impossible de sortir des lignes de la narration pour aller se balader dans un coin de bois ou sur un échafaud si cela n'a pas été prévu par les développeurs. Cette trajectoire casse un peu le plaisir de liberté que l'on aime à retrouver dans ce genre de jeu et qui aurait permis à Stairs de développer son côté "exploration", manquant pour le coup.
Les effets narratifs sont efficaces sans tomber dans les clichés de l'horreur. Vous serez alors surpris par des ombres qui passent ou par des voix murmurant dans votre dos, sans pour autant vous donner une crise d'épilepsie à la vue des effets pyrotechniques et de lumières qui s'allument et s'éteignent à tout va.
L'horreur reste soft, mais assez présente pour vous garder sous tension de bout en bout et malgré l'aspect linéaire qui incombe à Stairs, on a envie d'aller jusqu'au bout pour découvrir le fin mot de cette troublante histoire.
... Et du bug :
Le gros souci concerne les bugs... Et des bugs, il y en a. C'est parfois à se demander si certains jeux passent entre les mains de testeurs avant d'entrer sur le marcher ! Pour commencer, malgré son aspect linéaire, Stairs présente des structures inatteignables, mais présentes pour parfaire les décors. Pour nous empêcher d'atteindre ces décors, les développeurs ont simplement décidé de ne pas permettre au héros de sauter. De ce fait, une simple boîte de conserve au travers de votre chemin sera suffisant pour que vous ne puissiez atteindre une porte (ce qui, en soit, pourra parfois laisser à désirer). Mais il existe un glitch pour passer outre la boîte de conserve. Il suffira pour cela de s'accroupir et de vous diriger vers la droite et hop ! Comme par magie, vous vous retrouverez sur la boîte de conserve et pourrez continuer votre chemin. Ceci pourra être utilisé pour prendre des raccourcis dans le jeu afin d'éviter quelques portes, par exemple. Un autre bug un peu plus gênant concerne le déroulement de l'histoire et comment celui-ci se développe. Pour que la narration suive son cours, il vous faut prendre des photos. Pour savoir quelles photos prendre, il vous suffit d'aller dans votre carnet et vous aurez accès aux canevas de photos en noir et blanc que vous devez photographier. Une fois prises, elles apparaissent en couleur pour être validées. À chaque nouveau chapitre, une nouvelle page de photo à prendre apparaît. Le souci, c'est que parfois la nouvelle page n'est pas là ! Impossible en ce cas de continuer le jeu. Vous n'aurez alors guère le choix que de faire appel à une sauvegarde pour vous ramener à la fin du chapitre précédent pour recommencer votre entrée dans le nouveau chapitre. Enfin, quelques bugs de collision sont à noter ainsi que du clipping malgré le fait que les options graphiques aient été poussées à fond.
Mais au bout du compte... :
Et bien, malgré les bugs, il faut avouer que Stairs fait son effet et c'est très rapidement que vous vous retrouverez plongé dans le sacro-saint de l'horreur avec le désir d'en découdre avec cette histoire profonde et effrayante. Le développement allant crescendo, on se retrouve vite happé par le désir de savoir et de découvrir, comme attiré par le sadisme lattant en chacun de nous. Vous en aurez pour environ trois heures de jeu, ce qui n'est pas un temps record en termes de durée (loin de là), mais reste honorable pour un jeu indé de la sorte. Avec un bon casque sur les oreilles, plongé dans le noir, vous serez parfaitement équipé pour prendre le plus grand plaisir qu'il soit avec un jeu efficace comme Stairs : vivre quelques heures de tortures psychologiques les fesses posées dans votre fauteuil.
Et techniquement ?
Question graphisme : "je fais simple pour être beau". Ils ne seront pas à tomber par terre et quelques effets d'horreur passeront même à la trappe, mais dans l'ensemble, l'ambiance est bien amenée par une atmosphère sobre et horrifique du plus bel effet. Les musiques et les voix sont parfaites. Vous vous ferez surprendre plus d'une fois par les murmures dans votre dos, ou ceux sortant du plafond. Ça tombe bien, puisque c'est cela que l'on demande à ce genre de jeu. La maniabilité répond parfaitement bien et les commandes étant peu nombreuses, on ne se perd pas en conjectures. Un petit remapage des touches clavier sera cependant nécessaire pour accéder plus rapidement à certaines options, mais ceci n'est qu'une histoire de goût.
Enfin, pour une dizaine d'euros, vous en aurez pour votre argent, et ce, malgré le temps de jeu assez court. Il a par ailleurs été très bien accueilli sur Steam et à prouvé son efficacité aux yeux des joueurs en recevant beaucoup de compliments.
Points forts
- Une histoire bien amenée avec son lot de "twists" à vous retourner le cerveau
- Techniquement, le jeu est simple, mais beau
- L'ambiance générale du jeu vous plongera dans l'horreur et dans l'infâme... Un réel plaisir de sadique
Points faibles
- Voix et écrits sont en anglais... Mais cela n'empêchera pas l'avancée dans le jeu
- Une série de bugs qui auraient pu être évités pour parfaire Stairs
- Avec trois heures de jeu, la durée de vie est trop courte
Stairs ne sera pas le jeu de l'année, mais il vaut le coup tant par son ambiance que par sa narration bien construite et sadique à souhait. Le jeu en lui-même reste assez simple, et même si quelques bugs y sont présents, cela n'entache pas réellement le plaisir que l'on a d'avancer et de découvrir les entrailles de cette macabre histoire.