Depuis de nombreuses années, la guerre dite moderne a le vent en poupe dans le jeu vidéo. Alors que Call of Duty continue de truster le monde des consoles, c’est ce bon vieux Modern Combat, copie plus ou moins assumée de CoD (Gameloft style) qui se taille la part du lion sur nos chers mobiles. Cependant, Gamevil, toujours à l’affût des dernières tendances du marché, entend bien mettre à mal cette hégémonie en proposant son propre shooter : Afterpulse. Pour l’occasion, l’éditeur change un peu l’habituelle formule en nous livrant un TPS multi, qui se trouve aussi être gratuit. Néanmoins, après quelques heures de jeu, difficile de s’enthousiasmer pour ce titre qui avait pourtant tout pour plaire.
Afterpulse, nos premiers affrontements
Une bastos dans le buffet
Comme dans tout bon jeu de tir en multijoueur qui se respecte, vous n’aurez pas trente-six choses à faire. Enfermé dans une arène avec sept autres joueurs, et réparti en deux équipes de quatre, il va falloir être le meilleur, et pour se faire, dézinguer le plus d’adversaires possible en évitant de passer l’arme à gauche. Pour ce faire, vous pourrez compter sur tout un arsenal d’armes et autres gadgets tous plus mortels les uns que les autres, et une tripotée d’équipements qui serviront à définir votre style de jeu. Pour le reste chacun devra compter sur son habileté et son skill afin de triompher de l’adversité et sortir vainqueur. Enfin presque. Car voyez-vous, et c’est là l’un de ses problèmes majeurs, Afterpulse est avant toute chose un bon gros Free to play largement arrosé de Pay to win.
De manière très classique dans ce genre de jeu, il y aura deux manières d’obtenir son équipement. La première vous demandera de débourser des crédits gagnés en jeu, tandis que la seconde, qui donne évidemment accès aux meilleures pièces, nécessitera d’utiliser la monnaie premium. Extrêmement difficile à obtenir en jeu, elle s’acquiert en revanche très simplement avec une carte bleue bien garnie. Et c’est là que le bât blesse, car Afterpulse est avant toute chose un jeu multijoueur compétitif. Permettre d’acquérir des équipements surpuissants en payant déséquilibre purement et simplement la dynamique même du jeu, le rendant très frustrant pour les joueurs ne voulant pas passer à la caisse.
Une plastique irréprochable
Au-delà de ce désagrément majeur, Afterpulse souffre aussi de quelques défauts assez rédhibitoires, et notamment au niveau de ses contrôles. De manière très simple, la partie gauche de l’écran sert à mouvoir son personnage (via un stick virtuel ou non), tandis que la partie droite permettra d’orienter la caméra et de tirer. Et ces contrôles manquent grandement de patate, rendant l’action assez poussive, ce qui est fort dommage lorsque l’on propose un jeu de tir multijoueur, où tout est censé se dérouler à vitesse grand V. Le simple fait de devoir ajuster son tir sur une cible mouvante prend des plombes et empêche au final de s’enthousiasmer face au carnage se déroulant sous nos yeux. Globalement, l’action manque de pêche et l’on se contentera bien souvent lors des matchs de parcourir la map en espérant tomber sur un adversaire avant de se faire descendre par derrière.
Vous l’aurez compris, on s’ennuie ferme dans cet Afterpulse. Du coup, y-a-t-il quelques chose qui le sauve du naufrage le plus total ? Eh bien oui. Afterpulse est beau. Très beau même. Le jeu propose des graphismes magnifiques avec des effets de lumières, de matières et de particules particulièrement réussis, se présentant comme une véritable vitrine technologique pour les capacités des mobiles de dernière génération. Et c’est bien ça le problème au final. Afterpulse tient plus d’une démo technique que d’un véritable jeu tant son gameplay s’avère au final insipide, déséquilibré et absolument mal pensé.
- Test réalisé sur un iPhone 6.
Points forts
- Des graphismes magnifiques
- L’aspect multi, sympathique
Points faibles
- Des contrôles tactiles peu réactifs et inadaptés au genre
- Du Pay to win dans un jeu compétitif
- Serveurs parfois aux fraises
- Impossible de jouer off-line, même pour s’entraîner
Après quelques heures passées à dézinguer du gugus sur Afterpulse, difficile d’émettre un jugement positif à son encontre. Si l’on reconnaîtra sans aucun problème sa beauté plastique incroyable, impossible de ne pas relever les nombreux défauts qui le grèvent. A commencer par sa maniabilité, trop peu réactive et manquant grandement d’ergonomie. Or lorsque l’on entend proposer un jeu de tir à la troisième personne empli d’action, la moindre des choses est de fignoler la base même de son jeu. Au-delà de cet énorme problème, Afterpulse souffre aussi de son statut de Free to play. Outre les limitations habituelles inhérentes au format, c’est le côté Pay to win qui dérange. En effet, proposer un jeu compétitif basé sur les micro-transactions permettant d’acquérir de l’équipement haut de gamme n’est pas sans poser un gros problème d’équilibrage pour les joueurs n’ayant pas la volonté de se faire plumer. Au final, Afterpulse n’est rien de plus qu’une très jolie démo technique, qui montre une fois de plus l’étendue des possibilités offertes par les mobiles récents. Reste maintenant à trouver une manière de mettre en valeur ces prouesses avec un jeu intéressant.