Un genre a su se renouveler à l’orée de l’avènement des plates-formes mobiles, tirant son épingle du jeu et se réinventant jeu après jeu pour devenir un phénomène sur smartphones et tablettes. Il s’agit bien entendu du jeu de rôle communément appelé RPG. Fast-RPG, portages et Puzzle-RPG s’affrontent ainsi depuis une décennie pour accéder au firmament du jeu sur mobiles et ainsi s'accaparer une part de ce gâteau nomade toujours plus indécent. Ainsi à côté des licences Final Fantasy, Dragon Quest… et du phénomène Puzzle & Dragons viennent s’agglutiner pléthore de projets tentant de cloner une sois-disant recette miracle. Et au sein de ce manque de créativité, de petites perles tirent leur épingle du jeu. Dash Quest, développé et édité par Tiny Titan Studios, pourrait être l’une de ces pépites recroquevillées dans un recoin de l’App Store.
L’aventure sans fin
En tant que Fast-RPG dans la plus pure tradition, Dash Quest ne s’embarrasse pas d’un scénario ou ne serait-ce que d’une esquisse de mise en situation. Un héros random affronte des hordes de créatures en tout genre traversant forêts et autres lieux obscurs dans le seul but d’affronter un vilain issu du folklore de l’heroic-fantasy. Et Dash Quest allie le fond à la forme. A ce scénario digne des premiers jeux d’action/plate-forme, la direction artistique se drape dans un effet “tout en pixel art”, véritable bouffée nostalgique pour tous les adeptes de l’ère 8 bits, Nes et Master System en tête, et donne au titre de Tiny Titan Studios un faux air de jeu issu des années 90’s.
Notre bon vieux héros, équipé tant bien que mal en début d’aventure, mais bien décidé à occire le mal gangrenant sa contrée, avale les kilomètres. Situé en bas de l’écran, notre “chevalier” se dirige automatiquement toute voile au Nord, remontant à la verticale et de manière rectiligne forêts et caverne sans jamais s’arrêter... à la manière d’un Runner. A chaque mort, il recommencera depuis la première zone l'ensemble d'une aventure se structurant autour de 6 niveaux. En tant que joueur seul l’attaque et la défense seront à prendre en compte. Tel un jeu de rythme, attaquer et se protéger nécessiteront un timing pour ne pas perdre de temps, garder sa vitesse de croisière et ainsi finir le niveau sous un temps donné et ainsi obtenir un A synonyme de bonnes performances et donc de récompenses. Ainsi les commandes sont d’une simplicité enfantine. Tenant votre smartphone ou tablette à la verticale, votre pouce droit commande les attaques de base, le gauche se contentant de générer un bouclier temporaire d’une durée effective de quelques secondes. Notre héros des temps médiévaux s’avère avec le temps bien plus à même de repousser les hordes d’ennemis venant à sa rencontre. Capable de jeter des sorts du type Missile Magique, Boules de jeu, de s’entourer d’un Bouclier Protecteur ou encore d’activer un mode Berserk… ce dernier entasse également dans sa besace divers items capables de gagner quelques mètres de plus : Potion de Vie, Potion de Mana, Antidote…
Cependant, notre guerrier en herbe ne peut se voir attribuer le statut de “Héros” sans une véritable opposition. Le bestiaire de Dash Quest se veut garni de créatures en tout genre. Chauve-souris, Golems de pierre, Gobelins, Serpents, Champignons mutants, Brigands, Archers… arpentent le sentier foulé par vos pieds et cherchent par tous les moyens à freiner votre course voire à vous éliminer sans aucune sommation. Les attaques au corps à corps succèdent à celles portées à distance. Les flèches, le venin et les roches pleuvent sur notre aventurier et secondent les morsures et autres blessures par armes tranchantes et contondantes. Pour se défaire de ces hordes déferlant sans cesse, il comptera sur un équipement comprenant une arme de corps à corps, une armure, 2 équipements et 3 items octroyant un bonus de dommages, d’attaque, de vitesse, de résistance…
La course aux stats et au loot
A la manière des RPG plus traditionnels qu’il singe, Dash Quest s’arme des mécaniques de gameplay inhérentes à ce type de titre bien qu’il offre aux joueurs une expérience de jeu que nous pourrions qualifier de “light”. Notre héros se traduit donc en statistiques qui sont au nombre de 10 (Dégâts par seconde, Défense, Attaque, Vitesse, Portée, Esquive, Résistance, Critique, Chance, Intelligence) et dont la valeur fluctue selon plusieurs paramètres avec en premier lieu et comme une évidence, le niveau de l’aventurier…. chaque session de jeu récompensant le joueur par un gain d’expérience. De cette manière, l’ensemble des statistiques du héros augmentent et lui donnent l’opportunité de poursuivre sa quête selon les choix effectués par le joueur lui-même. En effet 3 points de compétences sont offerts à chaque montée de niveau. Entre l’endurance, le combat, la protection… notre héros se verra pousser des ailes. Cependant, dans Dash Quest, l’équipement importe tout autant et pourrait s’avérer en définitif plus important. A force de parcourir la pampa et de décéder au détour d’un bosquet, vous accumulez de l’or. Un pécule à dépenser afin de vous munir d’une nouvelle armure, de brandir une hache vous octroyant un bonus de +X en attaque, de porter divers équipements tels qu’un gant de puissance ou une ceinture de vigueur et d’emporter avec vous durant votre périple des potions de santé ou de mana... Votre habilité à combiner vos compétences et votre équipement résumeront donc au bas mot votre aptitude à survivre et à progresser au sein de l’aventure.
Crapahutant dans les bois avec sa composante Free to play, Dash Quest articule naturellement son modèle économique autour de sa courbe de difficulté. Et pourtant, l’aventure ne souffre d’aucun sentiment naissant de frustration et notre héros progresse sans cesse, grapillantt toujours quelques mètres de plus à chaque run. L’or récolté après chaque échec améliore véritablement votre personnage. La dépense, bien qu’utile, est surtout jouissive car les effets se ressentent à peine une nouvelle session débutée. Une vitesse accrue, des dommages décuplés… le sentiment de puissance naît dans le coeur du joueur pour ne plus le quitter. Les impatients passeront à coup sûr à la caisse, les complétistes se laisseront quant à eux tenter. Mais pour le commun des joueurs l’aventure se fera au gré des pubs s’affichant un brin trop souvent à la fin d’une zone traversée sain et sauf.
- Test effectué sur iPad Air 2
Points forts
- Une direction artistique digne de l’ère 8 bits
- Un jeu d’arcade embrassant sa composante RPG
- Une constante envie de faire progresser votre héros
- Une personnalisation complète faite d’items, de sorts et de level up
- Des sessions de jeu courtes et dynamiques
- Un bestiaire hétéroclites désireux d'en découdre
Points faibles
- Un manque frustrant de mise en contexte
- Des pubs intempestives
Avec son gameplay orienté mobiles prenant en compte les nouvelles habitudes des joueurs nomades et sa direction artistique tout en pixel art, Dash Quest se nourrit de ces oppositions pour offrir une expérience rafraîchissante sans que son modèle économique Free to play ne vienne gâcher le périple fantaisiste offert par les développeurs de Tinty Titan Studios. Les sessions de jeu s’enchaînent poussées par l’envie d’améliorer ce preux guerrier lancé dans une quête sans fin, à la recherche d’un meilleur loot et de statistiques toujours plus hautes. Dash Quest se présente donc telle une douce brise d'automne sur un marché vidéo-ludique mobile que certains qualifieraient de saturé.