Si, comme dans la plupart des softs orientés dungeon-RPG, l'histoire d'Etrian Mystery Dungeon est loin de constituer l'élément central du soft, elle n'en est pas moins là pour justifier les multiples errances qui nous attendent dans les vastes labyrinthes du jeu. C'est donc dans le but de protéger les terres d'Aslarga des dangers qui la guettent que vous allez vous entourer d'un groupe d'aventuriers et explorer des donjons de plus en plus périlleux. Car une prophétie indique que le "jour du jugement" verra l'invasion d'Aslarga par des hordes de monstres venus des entrailles de la terre, et c'est sur vous que repose le salut de ses habitants.

Une guilde en devenir

Empruntant autant à la série des Mystery Dungeon qu'à celle des Etrian Odyssey, le titre nous invite, dès la fin de la première mission, à choisir la classe de notre personnage et à recruter un certain nombre d'aventuriers qui viendront nous épauler durant notre quête. Si la nature des jobs et le nombre de personnages qu'il est possible d'accueillir dans notre guilde s'étendra au fil de la partie, on ne pourra, quoi qu'il arrive, contrôler à la fois qu'un groupe de quatre protagonistes. Mieux vaut donc choisir leurs classes de la manière la plus complémentaire et cohérente possible, sachant que les autres membres de la guilde gagneront tout de même de l'expérience même s'ils restent sagement au village. Une bonne nouvelle dans le sens où cela encourage à renouveler régulièrement la constitution de notre équipe pour tester les nombreux jobs disponibles.

Le système de création et d'évolution des classes de personnages est d'ailleurs directement inspiré de celui des Etrian Odyssey, chaque profil étant disponible aussi bien sous sa forme masculine que féminine et pouvant se décliner en plusieurs coloris différents. Bien qu'en SD (Super Deformed), les modèles 3D tiennent compte des armes équipées et bénéficient d'animations tout à fait acceptables. Parmi toutes ces classes, on trouvera aussi bien des combattants voués à se battre en première ligne (protector, landsknecht, ninja), que des spécialistes du combat à distance (runemaster, gunner, hexer) et des personnages de soutien (dancer, sovereign, medic). On y trouve même la classe de wanderer, dont les skills et le design sont directement héritées de la série des Mystery Dungeon (Shiren the Wanderer). Coiffé de son chapeau traditionnel, le wanderer pourra notamment creuser la pierre et vaincre très facilement les monstres de type animal. L'arborescence des compétences se divise en trois niveaux de maîtrise, chaque skill pouvant elle-même évoluer sur plusieurs degrés, ce qui garantit de longues heures de jeu avant de prétendre maîtriser les talents de chaque job.

Investir pour gagner plus

Combiné à la possibilité de renouveler son équipe régulièrement pour en tester toutes les combinaisons possibles, le fait que les donjons soient générés aléatoirement relance tout autant l'envie d'explorer plusieurs fois des labyrinthes déjà parcourus. D'autant que les quêtes optionnelles confiées au village ont le mérite de proposer des objectifs variés, certaines vous invitant à arpenter les étages à la recherche d'aventuriers perdus tandis que d'autres seront davantage centrées sur l'élimination de monstres et la récupération de matériaux. Notez que le village se développe lui aussi au fil de la partie, en fonction des sommes d'argent que vous y investissez, débloquant régulièrement de nouveaux services. On y trouvera notamment une forge permettant d'optimiser notre équipement en y ajoutant différents effets, un entrepôt pour stocker de plus en plus d'objets, un restaurant où l'on peut acheter des plats avant de partir en mission pour bénéficier de certains bonus, et bien sûr un magasin proposant de plus en plus d'articles au fil du jeu.

Classique mais exigeant

De la série Mystery Dungeon, le titre retient la notion de faim, les membres de votre équipe étant progressivement tenaillés par l'envie de dévorer du pain en cours de route, faute de quoi ils perdront directement des points de vie. Cette contrainte reste toutefois assez facile à gérer et se révèle beaucoup moins lourdingue que dans les Shiren the Wanderer, d'autant qu'on peut régulièrement changer de leader pour éviter d'épuiser trop vite la jauge de faim d'un même personnage. Attention tout de même à prévoir une échappatoire en cas de coup dur, car si l'équipe est décimée, c'est la moitié de votre or, tous vos items ainsi qu'une bonne partie de votre précieux équipement que vous perdrez au passage. Heureusement, il est possible de stocker son pécule et son inventaire à l'auberge, et d'emporter avec soi quelques objets utiles, comme les fils d'ariane qui vous sortiront instantanément des donjons.

Pour le reste, la progression se fait comme dans n'importe quel dungeon-RPG au tour par tour en vue de dessus, la tactique résidant surtout dans le positionnement des membres de l'équipe et la gestion des skills. L'une des particularités du gameplay d'Etrian Mystery Dungeon et de faire intervenir de l'ambre, une ressource bénéfique qui, lorsqu'elle est positionnée à l'entrée d'une salle, permet de déployer nos quatre personnages suivant la formation de notre choix. Un bon moyen de prendre l'avantage en évitant de pénétrer à la queue leu leu dans une salle puissamment gardée. Les couloirs n'en restent pas moins truffés de pièges, selon la logique des Mystery Dungeon, une vendeuse itinérante pouvant parfois vous proposer différents items utiles en cours de route, à condition toutefois d'avoir de quoi la payer.

Des F.O.E. aux D.O.E.

Si vous vous posez la question, sachez qu'il n'est pas besoin ici de tracer soi-même sa map, contrairement à la logique des Etrian Odyssey, et que même si les labyrinthes sont générés aléatoirement, il existe un moyen de garder une trace de la configuration globale des donjons. En effet, moyennant une certaine somme d'argent, vous pourrez décider de construire un fort qui, selon sa nature, vous donnera différentes indications concernant le positionnement des salles d'un étage à l'autre. Mais le but réel des forts est surtout de constituer un rempart efficace contre le plus grand fléau des labyrinthes : les D.O.E. Si vous êtes un adepte de la série Etrian Odyssey, vous aurez reconnu le clin d'oeil aux fameaux F.O.E., ces adversaires redoutables dont il vaut mieux éviter de croiser la route si on veut rester en vie. Ici, le principe est globalement le même, à savoir que le radar vous indique si un D.O.E. se trouve dans les parages et quel est son éloignement par rapport à vous.

A partir de là, vous n'avez que deux solutions, soit vous prenez immédiatement la fuite, mais vous risquez alors de laisser le monstre remonter à la surface et mettre en danger le village, soit vous décidez de l'affronter. Bien sûr, pas question de le défier en face à face, il faut en amont avoir pris la précaution de bâtir un fort dans les étages supérieurs pour endiguer le passage du D.O.E. Si le fort est vide, la créature le détruira mais elle sera temporairement repoussée. Si, en revanche, vous avez pris la précaution d'y placer des personnages pour le défendre, vous aurez alors une chance de vaincre le D.O.E. Un mécanisme particulier permet même d'y poster son équipe pour tendre une embuscade au monstre afin de l'affronter avec huit combattants en même temps (votre équipe active et celle qui se trouve dans le fort). Malgré tout, les confrontations avec les D.O.E. ne seront jamais gagnées d'avance et constituent sans aucun doute l'élément le plus stressant du jeu. Sachez néanmoins que, plus vous avancerez dans le scénario, plus vous pourrez construire de forts résistants et dotés de bonus qui vous avantageront face à ces créatures malfaisantes. Voilà en tout cas quelques très bonnes idées qui se marient finalement plutôt bien entre elles et qui rendent l'expérience de jeu rapidement prenante.