La première chose qui frappe lorsqu’on se lance dans Mad Max, ce sont ces multiples influences nous sautant au visage. L'Ombre du Mordor, Far Cry 4, les Batman Arkham, une chose est sûre, le titre d'Avalanche Studios n'a pas pour ambition de redéfinir le genre «open world», du moins dans le fond. Concernant la forme, par contre, le travail effectué rend constamment hommage au chef-d'oeuvre de Miller, autant dans certains panoramas somptueux que dans les tempêtes de sable bluffantes de réalisme ou bien encore dans la diversité des décors. Certes, il n'est question «que» de désert mais malgré ce postulat de départ loin d'être évident à gérer, les développeurs s'en sont tirés haut la main, surtout si on excepte les grosses baisses de framerate (heureusement peu nombreuses) sur consoles. D'ailleurs, si vous vous posez la question (légitime) à propos de la version PC, celle-ci est parfaitement stable et reste même très jouable sur des configurations modestes en rendu Elevé. Il faut dire que le jeu n'est pas très gourmand et qu'au final, vous ne devriez pas avoir grand mal à en profiter sereinement quelle que soit votre configuration.

Hit the road Max !

Comme on pouvait le penser, Mad Max s'articule principalement autour des véhicules que vous pourrez piloter, le Magnum Opus en tête qui n'est ni plus ni moins que la première voiture que vous obtiendrez. Si vous n'aurez de cesse de faire évoluer votre bolide au fur et à mesure de votre avancée, vous aurez également la possibilité de récupérer d'autres véhicules répondant au nom d'Archanges. Cependant, avant d'en arriver là, vous devrez obtenir plusieurs pièces qui ne seront accessibles qu'en réduisant le niveau de menace dans des territoires spécifiques ou en vainquant des Caïds, autrement dit des chefs de gangs. De fait, vous devrez constamment tracer la route pour prendre d'assaut les nombreux camps et autres forteresses émaillant la map du jeu. L'occasion de profiter de la direction artistique léchée et des courses-poursuites nerveuses si représentatives de l'univers de Mad Max.

En somme, tout est lié dans le jeu d'Avalanche Studios puisque la majeure partie de vos actions vous rapporteront de la ferraille qui sera obligatoire pour acheter des équipements pour votre caisse ou améliorer les statistiques de Max. Une fois votre bourse pleine, vous pourrez alors vous en donner à cœur joie en récupérant de nouvelles calandres, moteurs, blindages, etc. En tout, pas moins de 18 points seront améliorables, dont les brûleurs latéraux, le fusil de sniper ou bien encore la vitesse de réparation afin que Chum bricole plus vite. Pour celles et ceux qui se demanderaient qui se cache derrière ce charmant sobriquet, disons qu'outre sa fonction de bricoleur né lui permettant de réparer rapidement votre caisse, votre Gollum personnel (constamment juché à l’arrière de votre bolide) usera d'un harpon, bien utile pour faire tomber les défenses extérieures des forts, les totems à l'effigie des gangs ou bien encore pour détruire les blindages des voitures adverses bien que cette fonction réclame une amélioration de l'arme.

Tout ceci conduit (sigh) à une expérience de jeu prenante car plus vous obtiendrez des monstres de la route surpuissants et plus vous prendrez plaisir à attaquer des convois ou à vous défendre en faisant ressentir votre puissance à vos adversaires. De plus, la conduite, forcément orientée arcade, s'avère agréable même si elle demandera un temps d'adaptation en fonction du véhicule. Ainsi, la stabilité de la Magnum Opus sera meilleure que celle du Buggy, plus réactif qu'un pick-up qui sera de son côté plus résistant. Sachant que vous pourrez récupérer les voitures des gangs pour les ajouter à votre collection, le plus difficile sera au final de trouver celle qui vous convient le plus en vous fiant aux 10 statistiques présentes dont la vitesse de pointe, le Nitro (utilisable autant qu'on le souhaite moyennant un temps de recharge), l'Armement...

Un monde où chaque ressource compte

Le post-apo étant souvent synonyme de survie, cet élément n'a pas été oublié dans Mad Max. En l'état, vous aurez constamment besoin de faire le plein d'essence pour rouler, de trouver de l'eau ou bien encore de dénicher de précieuses minutions. Si la première ressource, sous forme de jerricans disséminés un peu partout dans l'open world, vous servira aussi, une fois enflammés, à détruire des portes, la seconde vous sera indispensable pour récupérer votre santé. N'oubliez donc pas de remplir votre gourde dès que vous passerez devant une source d'eau afin de ne pas vous retrouver démunis face à une ribambelle d'ennemis ou en pleine tempête de sable, aussi violente pour la santé de Max que pour celle de votre véhicule. Toutefois, si vous êtes suffisant bien préparés, rien ne vous empêchera d'affronter lesdites tempêtes (générées aléatoirement) pour y trouver de grosses quantités de ferraille. Enfin, les munitions seront également indispensables pour venir à bout de certains gangs d'autant que votre arme pourra être aussi bien mise à profit lors des courses-poursuites que des combats au corps à corps.

Enfin, une fois que vous aurez récupéré des camps, ceux-ci seront investis par des alliés qui, à intervalles réguliers, vous offriront de la ferraille gratuite. Toujours dans cette même optique de gratuité, vous pourrez également construire plusieurs Projets dans des forteresses amies afin d'obtenir un approvisionnement régulier en bouffe, eau et balles. En somme, tout vous poussera dans Mad Max à fouiller chaque recoin de la map qui, soit dit en passant, propose une extension infinie sortie des limites définies par l'aventure. On aura alors de cesse d'engloutir les kilomètres pour s'enrichir et par là-même personnaliser son expérience en glanant des infos sur le passé de Max, en récupérant des ornements de capots ou bien encore en réussissant des défis pour monter de niveau et ainsi augmenter les capacités de Max.

Quid de la variété des missions ?

Bien que le titre ait donc tout de la bonne surprise, il doit aussi composer avec plusieurs problèmes hormis les ralentissements évoqués quelques lignes plus haut. A part un scénario qui aurait mérité d'être plus travaillé, on signalera aussi un Max parfois pataud, surtout dans ses déplacements ou ses interactions millimétrés avec le décor pour progresser ou actionner des mécanismes, et un énorme manque de variété dans les objectifs fixés, qu'ils soient optionnels ou imposés. Si on devait synthétiser le tout, on résumerait nos missions à des prises de forteresses, de la destruction de totems et des courses. Un peu limité même si notre âme de collectionneur vibrera à l'idée de platiner le jeu à 100% en récupérant absolument tout.

En définitive, Mad Max reste suffisamment solide pour ne pas nous faire regretter notre achat surtout quand on met sur le tapis des phases de combat héritées du Free Flow des Batman Arkham. Certes, le résultat est plus lourd que son modèle, les ennemis sont la plupart du temps trop résistants, le tout supporte mal la comparaison avec les affrontements mobiles bien plus pêchus mais l'ensemble reste suffisamment convaincant pour ne pas se sentir lésé. Et si il fallait rajouter un petit plus pour conclure, on opterait pour le mode Capture afin de réaliser des clips très sympathiques grâce aux possibilités mises à disposition. Une façon comme une autre de rappeler qu'au delà de ses impairs, Mad Max demeure un jeu généreux qui saura aisément parler aux amoureux de la franchise et à tous ceux attendant de se replonger dans un open world à l'ambiance maîtrisée.