Après les super-héros de Marvel, c’est au tour des chevaliers Jedi de Star Wars de s’emparer de l’univers de Disney Infinity. Et le moins que l’on puisse dire est que non seulement l’action est toujours de rigueur, mais qu’en plus – même si tout n’est pas réussi - plusieurs nouveautés dignes d’intérêt relancent grandement l’aventure…
S’il est inutile de rappeler le principe de jeu de Disney Infinity, puisqu’il s’agit déjà du troisième jeu, en revanche il est bon d’expliquer d’entrée la notion de compatibilité qui existe entre les versions. Elle est d’ailleurs très simple et se veut toujours ascendante : toutes les figurines de Disney Infinity 1.0 et 2.0 sont ainsi compatibles avec Disney Infinity 3.0. Il en est de même pour les Power Discs et les lecteurs. Mais par contre, figurines, Power Disc et packs Aventure estampillés Disney Infinity 3.0 ne sont pas compatibles avec les versions 2.0 et 1.0 et nécessitent obligatoirement le jeu Disney Infinity 3.0. De même, les packs aventure sont spécifiques à chaque univers et n’autorisent que les figurines appartenant à celui-ci. Concrètement, toutes les figurines de Star Wars peuvent donc être utilisées dans les packs Aventure Star Wars (Twilight of the Republic, Rise against the Empire et le prochain The Force Awakens) mais pas dans un autre pack, tel que Vice-Versa. Il y a une condition toutefois : il faut collecter durant l’aventure la pièce champion (un jeton) à l’effigie du personnage, ce qui a pour effet de débloquer son accès au jeu. Par exemple, au cours de Twilight of the Republic, si le joueur trouve et récupère le jeton de Han Solo (personnage à l’origine uniquement disponible dans le pack aventure Rise against the Empire), alors celui-ci, via sa figurine, sera ensuite jouable dans Twilight of the Republic. A noter enfin que les extensions Toy Box Infinity (Toy Box Takeover et Toy Box Speedway) ne sont compatibles qu’avec Disney Infinity 3.0, mais qu’il est possible d’exporter vers ce dernier les Toy Box créées dans les versions précédentes du jeu. Il suffit pour cela de se connecter avec son compte Disney et de les télécharger…
MISE EN BOUCHE SYMPATHIQUE
Le ton de l’aventure est donné dès que le disque est inséré dans la console, à travers une démo jouable d’une vingtaine de minutes intitulée « Une Galaxie d’histoires » et concernant les trois premiers packs Aventure (Twilight of the Republic, Rise against the Empire et Vice-Versa). Action, plateforme et baston semblent donc être les maîtres mots de ces scénarios reprenant les personnages des productions Disney (Star Wars en fait désormais partie) et souvent directement liés aux longs-métrages dont ils s’inspirent. D’ailleurs, concernant l’aventure Twilight of the Republic contenue dans le pack de démarrage en compagnie des jolies figurines d’Ahsoka Tano et Anakin Skywalker, l’histoire se déroule grosso modo entre L’Attaque des clones et La Revanche des Sith. Mais des séquences de jeu abordent aussi quelques évènements issus de La Menace fantôme. Comme en témoignent la séquence avec l’énervant Jar Jar Binks et sa voix de crécelle, la course de pods plutôt réussie ou encore la présence du terrifiant et surpuissant Dark Maul constituant le boss principal de l’aventure. Et puis il y aussi quelques bribes de la série d’animation The Clone Wars d’où provient Ahsoka, disciple d’Anakin.
Au total : dix-huit missions principales réparties au sein de quatre planètes (Coruscant, Géonosis, Naboo et Tatooine) pour une durée de vie correcte oscillant entre cinq et six heures, sans compter les nombreuses missions secondaires liées la plupart du temps à des demandes spécifiques de personnages évoluant dans l’environnement. Cela dit, une fois le jeu terminé, il est tout à fait possible de rejouer n’importe quelle mission, histoire d’améliorer davantage son personnage et de rechercher les objets cachés, tels que les Holocrons qui sont les archives de l’histoire des chevaliers Jedi. La durée de vie de l’aventure se voit d’ailleurs encore allongée grâce aux objectifs bonus appelés « exploits ». Au nombre de 28, ces derniers prennent la forme d’actions spécifiques à accomplir comme récupérer 15 Holocrons, annihiler tous les parasites ailés Mynock ou monter sur le toit du temple Jedi…
UN GAMEPLAY SIMPLE ET EFFICACE
Inutile de préciser qu’en raison de l’alternance de séquences de beat them all au sabre laser, d’exploration des décors avec un chouia de plateformes et de phases de shoot spatial à bord d’un vaisseau, le rythme du jeu s’avère plutôt dynamique et ne contient donc aucun temps mort. Seuls petits bémols néanmoins : outre quelques bugs d’affichage et deux ou trois fautes d’orthographe dans les dialogues textuels, il est nécessaire de repositionner souvent la caméra à l’aide du joystick droit, afin de bien distinguer les ennemis. Rien de bien méchant donc. Si Twilight of the Republic bénéficie de graphismes séduisants et assez variés (canyon, mégalopole, désert montagneux…), le jeu offre surtout une excellente bande-son issue des films Star Wars et composée des musiques et bruitages bien connus (le sabre laser toujours aussi excellent !). Sans oublier un doublage français de très bonne tenue, même si ce ne sont pas les voix officielles. Cela dit, le vrai point fort de l’aventure s’avère sans nul doute son gameplay particulièrement nerveux…
Rien d’étonnant à cela puisque c’est le studio Ninja Theory qui s’est chargé du développement de Twilight of the Republic. En termes de baston à l’arme blanche/sabre laser, les développeurs ont fait largement leurs preuves auparavant avec Heavenly Sword et DMC : Devil May Cry. Résultat : les enchaînements de coups pleuvent, les corps ennemis sont projetés en l’air et le spectacle est assuré en pressant quelques boutons seulement. Idéal pour les jeunes enfants qui seront alors ébahis par leur apparente maitrise. Toutefois cette maniabilité peut aussi convenir sans problème à des joueurs plus expérimentés. Puisqu’en adoptant un tempo particulier ou en combinant les bonnes touches au bon moment, le personnage est capable de sortir quelques enchainements un peu plus complexes (casse-garde…). C’est là qu’intervient d’ailleurs le « diagramme de compétences » compilant toutes les capacités à débloquer du personnage. Se présentant sous une forme différente de celui de Disney Infinity 2.0, il est réorganisé désormais en quatre parties : santé et défense, capacités spéciales, compétences de corps-à-corps et compétences à distance. Si cela apporte une meilleure compréhension quant à la manière de bâtir son personnage, en revanche pas sûr que les joueurs les plus jeunes pensent à consulter les multiples onglets requis pour distribuer les points de compétences récupérés sur le terrain grâce aux étincelles orange…
Quoi qu’il en soit, la maniabilité inhérente aux héros de Twilight of the Republic est la même que pour tous les autres personnages utilisés dans Disney Infinity 3.0, y compris dans la Toy Box. A chaque touche de la manette est quasiment attribuée une fonction. Le résultat se révèle donc aussi simple qu’efficace, puisque le personnage peut donner un coup, sauter, bloquer/esquiver, utiliser une capacité spéciale ou encore viser et tirer/lancer un objet en vue rapprochée par-dessus l’épaule. Petite cerise sur le gâteau : un didacticiel - le « kiosque de combat » - est accessible à tous moments pour s’entraîner à réaliser les combos les plus délicats. De plus, en poussant la croix directionnelle, il est possible de s’équiper de gadgets délirants, comme un hoverboard, les ailes turbo de Buzz Lightyear ou même un sabre laser. Mickey peut donc très bien sélectionner un sabre laser et effectuer des attaques de folie comme n’importe quel Jedi. Alors qu’Anakin, de son côté, est capable de remplacer son sabre laser par une poêle à frire et, grâce à elle, d’humilier sévèrement Iron-Man en le mettant K.O., grâce à quelques combos bien placés et son pouvoir de la Force qui attire l’adversaire à lui (expérience authentique à mourir de rire !).
UNE TOY BOX PLUS ACCESSIBLE
Hormis Twilight of the Republic, le gros morceau de ce Disney Infinity 3.0 se trouve évidemment du côté de la Toy Box et des contenus qui l’accompagnent. Moins éclatée que celle de Disney Infinity 2.0, cette version 2015 se veut aussi plus claire avec un hub très centralisé reprenant grosso modo les bases de la série. Il est d’abord possible de visiter les Hall des héros, des héros galactiques et des super-héros où sont entreposés la plupart des personnages célèbres de Disney Infinity. Au détour d’une allée, le joueur curieux peut même découvrir les probables figurines mis à l’honneur prochainement comme le renard Nick Wilde et la lapine Judy Hopps, héros du film d’animation Zootopie (à sortir courant février 2016 en France). Ou bien encore le garçon préhistorique Spot, protagoniste du long-métrage d’animation Le Voyage d’Arlo prévu pour novembre 2015.
Non loin de ces trois « Hall of Fame » est située une large porte menant sur l’habitation du joueur, son « INTérieur » qu’il est possible de bâtir quasiment du sol au plafond. Les possibilités de construction et de décoration s’avèrent si poussées qu’une fois saisi le principe, à l’aide de la baguette magique et via les quelques menus plutôt lisibles, il est possible de créer son propre paradis. De plus, un grand nombre d’objets, décorations et personnages issus de Disney, Marvel et Star Wars, peuvent être récupérés et insérés dans les lieux à volonté. Enfin, bonne nouvelle : les temps de chargement sont quasi inexistants au sein de la demeure. Ce qui n’est, par contre, pas le cas lorsque le joueur se lance dans un challenge situé dans les autres secteurs de la Toy Box…
La Toy Box de Disney Infinity 3.0 se divise en cinq catégories qui rassemblent missions, défis et mini jeux sous le thème de l’Exploration, la Construction, le Combat, les Véhicules et les Compagnons. Si les premières sections sont relativement connues, en revanche la dernière partie réservée aux compagnons, particulièrement réjouissante, l’est beaucoup moins. En effet, les compagnons sont des petits bonshommes trognons réunis, au début, dans une équipe de six chapeautée par le joueur. Ceux-ci peuvent l’accompagner à tout moment mais aussi faire bien d’autres taches. Car il est possible de les sélectionner notamment pour attaquer les ennemis, chercher un objet ou servir de boulet de canon. A l’image de sympathiques animaux de compagnie, il est nécessaire de les nourrir mais aussi de les équiper avec des accessoires, vêtements, armes ou objets, et même plus tard de les entraîner à cultiver la terre et récolter des produits comestibles. Le but est que leurs statistiques soient de plus en plus élevées afin qu’ils deviennent plus puissants et ainsi vous secondent plus efficacement. Bref, il s’agit ni plus ni moins d’une sorte de jeu de gestion aussi simple que motivant puisque, en prenant soin d’eux, le joueur peut débloquer par exemple de nouvelles aventures impliquant la mise en place de fêtes.
ARCADE AU RABAIS
Parmi les autres nouveautés de ce troisième volet figure la salle de jeux d’arcade de Flynn, inspirée par Kevin Flynn, programmeur de jeux vidéo et héros de TRON. Très prometteur sur le papier, ce lieu inédit entendait propulser le joueur au cœur d’une expérience multi exclusivement en ligne aux côtés de trois autres individus issus du monde entier. Les cinq jeux proposés à la base - basket, tir à la Splatoon ou encore course – devaient même être renouvelés assez régulièrement pour éviter la routine. Hélas, le résultat s’avère pour l’instant en dessous de tout. Car il est d’abord quasi impossible de se connecter au moindre jeu. Non seulement la fréquentation des joueurs semble extrêmement faible, mais surtout la configuration du système ne semble clairement pas au point. Puisque lorsque le joueur réussit enfin à entrer dans un mini jeu, soit il se fait déconnecter immédiatement, soit il se retrouve carrément au centre d’un autre jeu qui n’a rien à voir avec celui annoncé.
Pire : il n’y a même souvent aucun jeu mais simplement un décor incertain qui a pris au piège une poignée de joueurs destinée à errer sans but. Sans compter le fait de se retrouver parachuter – heureusement en de rares occasions - au cœur de la Toy Box d’un autre joueur patiemment en train de bâtir celle-ci et ne désirant surtout pas être dérangé par un intrus. Incroyable mais pourtant vrai ! Certes, le jeu vient de sortir et la communauté nécessite de se former dans le temps, ce qui explique probablement le peu de joueurs en ligne sur ces mini jeux, mais cela n’excuse pas pour autant les autres soucis. Heureusement que ces mini jeux, disponibles exclusivement en multi online, représentent une toute petite portion de Disney Infinity 3.0. Car d’autres défis, eux-aussi accessibles en ligne, fonctionnent de leur côté très bien : il s’agit des missions proposées par la communauté…
COMMUNAUTE PAS GADGET
Pour l’heure, pas moins d’une trentaine de mini aventures supplémentaires, officiellement approuvées par Disney, accessibles en solo ou en multi online, se révèlent disponibles par l’intermédiaire du menu Contenu de la communauté. Dommage néanmoins que la grande majorité soit en anglais. Toutefois, pour les joueurs ne désirant pas se prendre la tête, des classements sont proposés par genre, nouveautés, tendances ou encore par popularité de téléchargement. Bien entendu, il y a à boire et à manger au cœur de ces listes et certaines missions bénéficient de plus de soin que d’autres. Parmi les meilleures, il faut noter par exemple la mission d’infiltration dans l’univers de TRON et surtout les défis liés à l’Etoile noire et à la planète Hoth dans laquelle il faut pulvériser les rebelles ! Sans oublier le challenge proposé par Olaf, tout droit sorti de La Princesse des neiges, qui souhaite que le joueur libère ses camarades emprisonnés par de vilaines créatures de glaces. Ce défi est d’autant plus sympathique qu’il contient un « glitch » qui tue automatiquement les nombreux monstres de glace dans le tunnel sous la montagne dès que le joueur en ressort. Ce qui permet de remplir sa besace facilement d’étincelles en tous genres (les étincelles bleue servant de monnaie dans le monde et celles de couleur orange permettant de booster les compétences du personnage).
Histoire de récompenser les joueurs qui créent des Toy Box, les partagent et postent des messages dans les forums dédiés au jeu, Disney a créé des points de prestige. En les accumulant, ils permettent de débloquer quelques titres de gloire à afficher en devanture de son profil, pour mieux flamber en société. Mais Disney a aussi pensé aux sans-le-sou, toujours en manque d’étincelles bleues, qui veulent avoir tout de même un tas de gadgets sans avoir à les débloquer. Ce sera désormais possible avec le nouveau et excellent distributeur – gratuit - de capsules surprises ! Il suffit au joueur de marcher sur l’un des quatre boutons colorés correspondant à une catégorie (véhicules, personnages, armes et changement de décor) pour recevoir pêle-mêle un hélicoptère, une mitrailleuse, une tasse volante, une ambiance des 1001 nuits ou encore un Rex vert issu de Toy Story. De quoi bien s’amuser ensuite à essayer tous ces objets et véhicules éparpillés alentour. Toujours au niveau des cadeaux, il est à noter aussi que Disney Infinity 3.0 met à disposition aux créateurs en herbe de nouveaux générateurs de routes et de notes de musique pour respectivement créer circuits et courses et composer ses propres morceaux.
Dernière nouveauté d’envergure : la salle de cinéma El Capitan (en référence à la salle de spectacle de Disney sur Hollywood Boulevard). Ce lieu permet de télécharger ou de jouer avec les Toy Box des autres joueurs. Mais il offre aussi de visionner la TV Toy Box, une chaîne inventée pour l’occasion qui diffuse les vidéos mises en ligne régulièrement par les développeurs pour parler des nouveautés. Une manière de faire de l’auto-promo pas désagréable dans la mesure où elles sont assez drôles et bien réalisées. Mais il y a hélas un gros hic : elles sont en anglais non sous-titré. A cela, il faut ajouter enfin une galerie de 155 illustrations à débloquer ou encore un menu qui permet de jeter un œil sur tous les personnages de tous les Disney Infinity. Bref, quelques cadeaux supplémentaires de la part du studio Avalanche Software qui, en dépit des sérieux problèmes rencontrés dans la salle d’arcade de Flynn, a plutôt soigné Disney Infinity 3.0 dans l’ensemble et l’a surtout doté d’un contenu aussi riche que varié.
Points forts
- Pack Twilight of the Republic très réussi
- Gameplay dynamique et varié
- Toy Box plus accessible
- Dimension créative incontestable
- Chouettes figurines Star Wars
- Nombreux challenges de la communauté
- Durée de vie énorme
- Croisement enfin possible entre les héros de Star Wars et Marvel
Points faibles
- Salle d’arcade de Flynn défaillante
- Caméra à reconfigurer assez souvent
- Graphismes inégaux
- Nombreux challenges en anglais
- Certains objectifs de mission peu clairs
Grâce à la saga Star Wars, Disney Infinity s’ouvre sur un univers fascinant, rempli de personnages ultra charismatiques et populaires qui emportent immédiatement l’adhésion des petits comme des grands. Difficile donc de résister face à ces figurines stylisées, cet excellent pack aventure Twilight of the Republic qui propose de revivre quelques grands moments de la première trilogie ou encore cette ribambelle de challenges qui permettent même l’improbable, comme attaquer une base rebelle dans la peau de Boba Fett associé pour l’occasion à Iron-Man ! A cela, il faut aussi ajouter une bande-son mémorable, un gameplay très dynamique et une durée de vie colossale avec une Toy Box plutôt bien rénovée aboutissant à un vrai fourre-tout créatif, sans oublier l’ajout génial de compagnons. Reste que tout n’est pas entièrement réussi dans ce Disney Infinity 3.0, le plus gros reproche pouvant être adressé à la salle d’arcade de Flynn, dont les jeux multi en ligne semblent gérés par un système techniquement inopérant. Hormis ce problème qui devrait pouvoir trouver une solution dans les semaines à venir, Disney Infinity 3.0 apparait aujourd’hui plus que jamais comme une valeur sûre du jeu familial capable de réunir devant un même écran plusieurs générations.