Si Dragon Quest VI est sorti en 1995 sur Super Nintendo, il aura fallu attendre 2011 et son remake sur Nintendo DS pour que de nombreux joueurs puissent découvrir ce RPG exceptionnel. Aujourd’hui, le titre s’ouvre au plus grand nombre à l’occasion d’un portage mobile. Une arrivée qui n’a rien d’étonnant lorsque l’on connaît la volonté de Square Enix de déverser son catalogue sur les différentes boutiques en ligne. L’occasion pour nous de replonger dans ce jeu prenant à plus d’un titre, et de jauger la qualité du travail effectué pour adapter ce titre légendaire à nos mobiles chéris.
Pour les amateurs de J-RPG, Dragon Quest est et restera une référence majeure du genre. Bien que très classique sur la forme, avec un gameplay aussi simple à aborder que profond au second coup d’œil, la série créée par Yuji Horii a toujours su se démarquer par des histoires fortes, prenantes et riches en émotions. A sa manière, chacun des épisodes de la série a su apporter quelque chose de différent, que ce soit sur la fond ou sur la forme, et a contribué à créer la légende de Dragon Quest. Et ce sixième épisode ne déroge pas à la règle, soyez-en sûr. Néanmoins, afin de ne pas perdre de temps inutilement, nous n’aborderons pas ici le jeu dans son ensemble, mais bel et bien les spécificités de son édition mobile. Nous vous conseillerons cependant d’aller jeter un œil sur le test réalisé à l’époque de la sortie DS afin d’avoir un panorama complet du jeu.
Un boulot à moitié fait
La première chose à noter concernant ce portage mobile de Dragon Quest VI, c’est qu’il s’agit de la version 2011 du titre de Square Enix. Cette version remise au goût du jour par Arte Piazza s’avère à des lieues de l’original avec des graphismes pensés pour la DS. Les environnements, les sprites et les animations s’avèrent ainsi parfaitement adaptés au jeu sur mobile, et tout bonnement magnifiques lorsque l’on joue sur un téléphone. Les choses n’en vont malheureusement pas de même sur une tablette, la différence de taille d’écran entre cette dernière et la DS obligeant à étirer un tantinet l’image. Ce n’est d’ailleurs pas le seul problème qui grève le jeu sur tablette. En effet, comme la plupart des portages effectués par Square Enix, ce Dragon Quest utilise des contrôles tactiles. Un pad virtuel et quelques boutons (gestion de la caméra, carte et menus) ont donc fait leur apparition. Si dans l’ensemble le tout fonctionne bien (à condition d’apprécier le pad virtuel), il s’avère vite difficile de jouer avec cette configuration sur tablette, à cause, encore une fois, de la taille de l’écran. Un problème d’autant plus gênant que le jeu est inexplicablement bloqué en mode portrait. La possibilité de passer en mode paysage aurait à mon sens permis de gagner en confort, mais il semble que l’héritage de la version DS ne le permette pas.
Autre souci, et de taille celui-là, cette version mobile de Dragon Quest VI n’est disponible qu’en anglais et cela aura de quoi refroidir de nombreux joueurs peu à l’aise avec la langue de Shakespeare. Cette démarche de la part de Square Enix est d’autant plus incompréhensible que la traduction française existe. En effet, le jeu sorti en 2011 sur DS proposait une traduction complète de l’aventure, bien plus confortable. A n’en pas douter, cet argument pèsera dans la balance au moment de l’achat pour pas mal de joueurs, pourtant désireux de découvrir ce titre mythique. Au-delà de cette erreur incompréhensible, ce Dragon Quest VI propose une fonctionnalité loin d’être idiote, et fort utile. Il est en effet possible de partager les sauvegardes de jeux (jusqu’à 3) entre plusieurs appareil via le cloud. Dès lors, il sera possible de jouer chez soi tranquillement sur sa tablette, puis de transférer sa progression sur son mobile afin de continuer à jouer dans les transports en commun, et le tout en quelques secondes, sans inscriptions pénibles d’aucune sorte. Une très bonne idée qui colle parfaitement à l’esprit nomade du titre.
<i>*Test réalisé sur un iPad 2 Rétina et un iPhone 6. </i>
Points forts
- Scénario toujours aussi prenant
- La durée de vie, gigantesque
- Maniabilité adaptée au tactile (malgré le pad virtuel)
- Sauvegarde dans le cloud
Points faibles
- Pas de traduction française
- Jeu bloqué en mode portrait
Comme d’habitude avec les portages mobiles de ses licences, la pilule que veut nous faire avaler Square Enix est un peu grosse. Entendons-nous bien, Dragon Quest VI est et reste une valeur sûre du J-RPG avec son histoire prenante, ses personnages attachants et son système de jeu profond à souhait. Reste que plusieurs éléments viennent un tantinet gâcher la fête, à commencer par notre bon vieux français qui s’avère aux abonnés absents. Une démarche bien étrange lorsque l’on sait que la version française existe depuis le portage DS du titre. Et que dire de l’impossibilité de passer en mode paysage sur tablette, alors qu’il s’agit du mode offrant le confort de jeu maximum. Enfin, et ce n’est pas une surprise avec Square Enix, le prix aura de quoi en repousser plus d’un, même si, au final, débourser une quinzaine d’euros pour l’un des plus grands J-RPG de l’histoire (et sa cinquantaine d’heures de jeu quand même) reste relativement raisonnable. Amis joueurs, si l’anglais ne vous rebute pas et que vous aimez les histoires bien troussées, vous savez ce qu'il vous reste à faire !