Un cadre bedonnant frappe frénétiquement sur une machine à café récalcitrante qui finalement cède sous les coups. Une explosion plus tard, l’énergumène survolté s’est transformé en loup-garou pour mieux se ruer sur vous avec une bestialité souvent nécessaire pour faire carrière. Lunettes vissées sur la tête, costard quinze pièces repassé, montre au poignet, le combat peut dès lors commencer.

L'Enfer du monde du travail

Tout carriériste avec la volonté de progresser dans une entreprise se doit de jouer des coudes pour se faire une place. The Executive part de ce postulat et le transpose de manière littérale. Le monde du travail est une jungle où la survie ne dépend que de vous et de votre capacité à occire la concurrence par rafales de crochets et autres coups de pied vengeurs. Le titre de Riverman Media propose ainsi une version contemporaine de la fable “Le Loup et l’Agneau”. Les poings fermés et le regard vif, notre cadre belliqueux grimpe dans la hiérarchie étage après étage (les niveaux) avec pour objectif d’atteindre la présidence de la compagnie, se heurtant à la faune locale avide de garder son poste : des employés transformés en monstres pour un bestiaire se développant combat après combat. Loup-garou, crapaud épéiste, minotaure pompier, gelée de morts, bélier fan de culturisme… les artistes en charge s’en sont donné à coeur joie et cela se ressent tant dans le design que dans les attaques créant un univers à la fois cartoon et sombre.

Évoluer à la force des poings

The Executive tend vers le jeu de rythme. L’expérience pourrait se résumer à un simple système d'attaque / défense enrichi mais il n’en est rien. Dans une prise en main idéale et pensée pour le tactile, les contrôles allient simplicité et exhaustivité à l’origine d’affrontements nerveux. Nos ennemis pouvant se protéger par une garde haute ou basse, notre héros du jour s’adapte à la situation comme tout bon homme d’affaires qui se respecte alternant les coups de poing et les coups de pied au visage et les chassés dans les tibias et ainsi envoyer 3 étages plus bas un ennemi un tantinet sur la défensive. Une attaque bien placée et effectuée dans le bon timing cassera l’attaque adverse.

Cependant, la coopération pour ce qui est de leur extermination n’est pas dans leurs attributions. Certains auront la capacité de briser votre garde vous assénant d’importants dégâts, une aura rouge les entourant durant la charge. Briser leur volonté par un contre rapide et placé les renverra à l’air du stage “café / photocopieuse”. Et si de simples coups ne suffisent pas, diverses attaques spéciales vous débarrasseront d’un rhinocéros bipède trop résistant. Kick de feu, balayage de feu… mon préféré restant “Argent en haut/bas” transformant votre avant-bras en harpon géant à la manière du T-1000 (Terminator 2).

Un jeu de combat peut s’avérer répétitif après plusieurs heures de jeu. Afin d’éviter cet écueil, Riverman Media multiplie les situations. Combat en face à face, affrontements multiples et même des QTE pour se rendre au prochain combat, mettant en avant les aptitudes d’acrobate de notre businessman costumé entre backflip, saut en prenant appui sur les murs, glissades, et arpentant les couloirs de la compagnie à la recherche de sa prochaine victime.

L'évaluation à la performance

Remplir ses objectifs, évaluer le travail de ses collaborateurs et leur attribuer une note… un principe vieux comme le monde du travail dont The Executive se nourrit en s'appuyant sur un tableau des scores à chaque “étage dégagé”. Le temps de nettoyage, la performance acrobatique (QTE), la précision des attaques, le style et les coups reçus… tout est pris en compte afin de vous octroyer une note allant de A+ pour une performance exceptionnelle à F pour un échec cuisant. Et comme évaluation à la performance rime avec prime sur objectif, l’argent coulera à flots si vous le méritez. Quelques dollars dans la poche pour améliorer votre dandy “vénère” ou investir dans la société.

Rejouer encore et encore un même niveau pour atteindre la note parfaite, un cadeau offert aux joueurs obstinés souhaitant finir un jeu à 200%… une politique du scoring rappelant les beat’em all japonais donnant au titre une rejouabilité appréciable pour des heures de Fail & Retry.

Le droit à la formation

Débutant l’aventure en tant que stagiaire, notre cadre sera récompensé par une somme en dollars pour chaque étage dégagé. Un pactole pouvant atteindre une somme substantielle pour les niveaux avancés surtout si le score est en votre faveur. Via un système d’achat et de revente (dans The Executive, vous pouvez revendre vos aptitudes et compétences), notre costume sur pattes améliorera ses aptitudes d’attaque et de défense ainsi que sa vitesse d’exécution. Diverses attaques spéciales vous seront également enseignées raccourcissant la durée des combats : Kick de Feu, Balayage de Feu, Fer d’Argent… autant de manières de botter de l’arrière-train avec style.

Cette customisation vous offrira aussi des compétences à activer en combat. Puiser votre jauge de mana pour regagner de la vie / générer un bouclier contre les attaques magiques / lancer des attaques brise-garde… des atouts non négligeables pour espérer atteindre le sommet de la compagnie sans manger les pissenlits par la racine.

Investir pour l'avenir

Investir, oser parier un pécule durement gagné sur l’avenir d’une compagnie et voir son argent fructifier heure après heure : un postulat étrange pour un beat’em all mais fusionnant parfaitement avec le contexte du jeu de Riverman Media. En tant que cadre d’une compagnie minière, vous engagerez des mineurs, des chimistes, des démolisseurs, des géologues, chacun vous rapportant quelques dixièmes de centimes de dollars par seconde, puis un directeur multipliant l’argent engrangé, avant de vous lancer dans la construction de bâtiments (labo, raffinerie, broyeur), des achats rapportant +2 $ par seconde mais demandant un acompte de 185.000 $ à 1,35 million de dollars.

L’achat / revente de ses actifs et de ses aptitudes, un principe aux doux relents de capitalisme agressif, couplé à cette manne d’argent déversée sans cesse sur votre compte, cela donne au joueur la possibilité de customiser le personnage et de l’améliorer sans cesse, facilitant la complétion d’un niveau jusque-là impossible.

• Test effectué sur iPhone 5S.
• Se procurer The Executive sur iTunes / 2,99 €.