Quelques reports et un changement de modèle économique plus tard, The Elder Scrolls Online arrive sur consoles de salon un peu plus d’un an après sa sortie sur PC. Après six mises à jour majeures et un passage en mode buy-to-play, le MMORPG basé sur la célèbre licence de Bethesda s'installe dans nos salons à la fois sur Xbox One et PlayStation 4. Si les joueurs PC ont déjà eu le temps d’explorer la plupart des recoins de Tamriel, l’univers aura de quoi titiller la curiosité des joueurs consoles qu’ils soient amateurs de MMO ou simplement fans de RPG. On fait le point sur ce portage sans plus tarder.
The Elder Stick Online
Ce test se concentrera avant tout sur la qualité du portage, sa jouabilité, et sur les fonctionnalités particulières ajoutées pour l’occasion et non sur les principes du jeu que nous avons déjà longement abordé dans notre test de la version PC Car lorsque l’on parle de MMO sur consoles, une question revient souvent : quid de la jouabilité à la manette ? Longtemps chasse gardée du PC, le genre n’en est pas moins un habitué de nos machines de salon, on pensera par exemple à Phantasy Star Online sur Dreamcast, DC Universe Online, ou bien aux plus récents Final Fantasy XIV Online ou Neverwinter : Elemental Evil. En la matière, The Elder Scrolls Online : Tamriel Unlimited part avec un avantage certain pour son arrivée sur consoles : un système de jeu combiné à une interface pensée pour ce support. Ce fut même un reproche adressé de façon récurrente à la version PC lors de sa sortie. Avec son nombre limité de raccourcis (5 compétences + un sort ultime, extensible à 10 compétences avec une seconde arme), la jouabilité ne souffre pas de ses nouveaux contrôles à la manette, toutes les compétences sont assignées de façon plutôt intuitive au pad hormis peut-être le changement d’arme attribué au bouton gauche de la croix directionnelle obligeant votre pouce à quitter pour un bref instant le stick de déplacement du personnage pour alterner les barres de compétence. TESO avait donc peu de chances de louper l'adaptation de ses mécaniques de jeu tant il était déjà "consolisé" sur PC.
Toujours aussi minimaliste et inspirée par celle de Skyrim, l’interface sous forme de liste, peu agréable à l’usage sur PC, tombe bien plus sous le sens sur consoles. Inventaire, gestion des compétences et options déroulent leur affichage de haut en bas sur le côté gauche de l’écran. Si vous étiez familier de l’interface de base de TES V, rien ne devrait vous dépayser ici. Un point fera néanmoins cruellement défaut à cette version : l’impossibilité de personnaliser le jeu grâce aux add-on comme c’est le cas sur PC. C’est un fait, le parti pris de l’interface épurée n’a pas fait que des bonnes choses. Certes l’immersion au sein de Tamriel se retrouve favorisée, mais l'absence d'informations pourtant importantes à l'écran n'est pas des plus ergonomiques à l’usage dans une optique MMO (jeu en groupe, donjon, PvP ou raid). La communauté de moddeurs s’en est donc donnée à coeur joie pour proposer une belle liste d’add-on aptes à corriger le tir. Mini-map, inventaire en grille, meilleure gestion des barres de vie en groupe, les joueurs consoles devront se passer de ces améliorations bien utiles à l’usage.
The Elder Scrolls Online : Tamriel Unlimited est le nom adopté par TESO pour son passage en version buy-to-play sur PC et consoles PlayStation 4 et Xbox One. Tout le contenu sorti jusqu’alors sur le MMO est inclus dans cette version, des premiers ajouts à la dernière grosse mise à jour 6. Si le jeu a abandonné son abonnement mensuel, il propose désormais une formule premium payante appelée ESO Plus à découvrir dans cet article. L’offre est disponible pour des durées de 30 , 90 et 180 jours. Une nouvelle monnaie, les Couronnes, fait son apparition en jeu. Si l’or reste encore la devise d’usage pour les transactions auprès des PNJ et des autres joueurs, les Couronnes seront à utiliser dans une boutique proposant son lot d'objets favorisant le gain de temps, la customisation des personnages et de futurs DLC.
TESO bout du fil ?
Autre sacrifice de cette version console, la disparition pure et simple des canaux de discussion écrits. Adieu donc aux conversations enflammées sur l’avenir du genre entre joueurs ou simples échanges de consignes en groupe. Cette absence remarquable, bien que compréhensible, sur ce support est tout de même contrebalancée par l’introduction d’un chat vocal activé automatiquement à proximité des autres joueurs. Pratique, l’idée permettra de tailler le bout de gras avec ses collègues ou de communiquer avec des inconnus. D’autant que la fonctionnalité a la bonne idée de faire varier le volume sonore en fonction de la proximité de la personne. Dans les faits, visiter une ville avec la fonction activée se traduit malheureusement par une cacophonie de joueurs visiblement pas au fait de la présence en jeu d'un tel outil : conversations téléphoniques, musiques, pleurs de bébés, engueulades avec les parents et bruits en tous genres animent donc la vie sociale vocale du titre. Des emotes sous forme de phrases simples et formatées font aussi leur apparition afin de communiquer rapidement quelques informations capitales comme des salutations, des remerciements ou quelques ordres en groupe.
Il est toujours question ici de méga-serveurs, un européen et un américain, sur lesquels les joueurs seront regroupés en fonction de leur machine. Il est donc impossible de jouer depuis une One ou une PS4 avec des amis sur PC et le jeu entre consoles Microsoft et Sony n’est pas de la partie. C'est une habitude, le lancement du jeu ce mardi 9 juin à 00h01 ne s'est pas déroulé sans accrocs, avec de nombreux soucis de connexion et d'authentification que Zenimax s'affaire à corriger au fil des jours.
Bref, TESO sur consoles utilise les moyens techniques à disposition pour fournir un panel d’outils dédiés aux interactions sociales sans pour autant égaler les possibilités offertes par un PC. En ce sens, l’expérience tend bien plus ici à se rapprocher de celle d’un RPG coop dans lequel le jeu en groupe semble réservé à de petits moments intégrés au sein d’une expérience scénarisée essentiellement tournée vers le jeu en solitaire. Zenimax tente d’ailleurs de conquérir le coeur des fans en misant tout sur cet aspect : TESO est un Elder Scrolls et sa campagne de communication voudrait même le faire passer pour une sorte de Skyrim Online à la fois jouable en groupe ou en solo. Une approche visant à faire du pied aux millions de joueurs marqués par l'expérience TES V. On se retrouve au final avec un jeu coincé entre deux genres, mais ne réussissant pas à tirer son épingle du jeu ni dans l'un, ni dans l'autre. Mais n’est-ce pas aujourd’hui le cas de nombreux MMO theme park ? La preuve d’une profonde mutation des comportements des joueurs et d'une évolution du genre.
Une technique en demi-teinte
Si l’adaptation s’en tire sans trop sourciller du côté de la maniabilité et de l'interface, il en va malheureusement autrement du côté des graphismes. Le rendu oscille en effet ici dans ce que le PC propose en réglages moyens, voire même faibles pour certaines textures. PS4 et Xbox One étaient capables de bien mieux, surtout à 30 fps comme c’est le cas la plupart du temps ici. Le jeu étale donc une technique faiblarde pas forcément aidée par une direction artistique sans grande extravagance. De nombreuses saccades se font aussi ressentir en ville, un problème que l'on espère rapidement corrigé par de prochaines mises à jour. Optimisation des capacités de la console pour l’affichage des foules oblige, la résolution des textures prend du plomb dans l'aile avec un retard de quelques secondes constaté sur l’affichage des décors lointains ou des détails sur les armures des joueurs et des PNJ. Si elle n’empêche pas de profiter du jeu, la technique en retrait est une ombre au tableau à signaler pour ces versions consoles.
Ce qui a changé en un an
Un an après sa sortie, The Elder Scrolls a subi de nombreuses modifications au fil des patchs. Entre corrections de bugs, améliorations diverses et ajouts majeurs, le jeu propose-t-il un autre visage qu’à son lancement ? On fait le point sur ces nouveautés.
Sorti en avril 2014, la version MMO du mythique RPG The Elder Scrolls n'avait pas su remporter tous les suffrages. Si le jeu reste de très bonne facture, il n'a atteint que la note globale de 13,8/20. Un score certes très honorable, mais bien loin des sommets atteints par les Skyrim et autres Oblivion. Mais loin de rendre les armes, les développeurs de Bethesda sont restés à l'écoute des joueurs afin de faire évoluer leur nouveau bébé sur la bonne voie. Le jeu a ainsi connu de grosses MAJ, à la fréquence d'une tous les 2 mois environ, sans compter les patchs plus mineurs. Notre liste non exhaustive des évolutions du système de jeu de TESO vous donnera peut-être l'envie de (re)découvrir les vastes étendues du royaume déchiré de Tamriel.
Une nouvelle contrée : Raidelorn
Si les différentes zones de jeu étaient déjà nombreuses dans la version Vanilla, le Raidelorn a rapidement fait son apparition, et a même grandi avec l'ajout du Haut-Raidelorn du patch 1.4.3. L'occasion évidemment de participer à de nouveaux raids, et de découvrir le mode de jeu. Réservé aux vétérans les plus endurcis, le mode Epreuve vous propose de partir battre un boss à 12 joueurs. Mais attention, les résurrections sont limitées !
Toujours plus de donjons !
Cœurs de tout bon MMO qui se respecte, les donjons de TESO ont connu de nombreuses améliorations durant les diverses mises à jour. D'une part, les pilleurs de tombes ont pu en découvrir de nouveaux, mais aussi redécouvrir les existants. En effet, que ce soit pour le solo ou le multi, de nombreux donjons ont été remaniés afin d'être plus grands, d'avoir plus de monstres, etc. C'est par exemple le cas des régions de Bangkoraï ou de la Brèche. Le niveau de difficulté des donjons est également ajustable, en fonction du niveau du chef de groupe. En plus de cela, des groupes de 4 joueurs peuvent se frotter aux épreuves de l'arène du Dragon, et tenter de remporter ses récompenses.
Et si vous avez l'esprit toujours plus donjonnesque, les Serments des indomptables sont pour vous. Renouvelés toutes les 20 heures, les Serments vous permettent de parcourir tous les donjons du jeu (vétérans et non vétérans) afin d'accumuler des clés, synonymes d'équipements uniques.
Une refonte du système de combat
Point plutôt négatif de l'expérience TESO, les combats accusaient un sévère manque de dynamisme, couplé à une interface trop légère pour du bon HL. Le gameplay a complètement été revu avec le patch 1.6.5 de ce début d'année. Monstres, équipement et compétences ont ainsi été complètement remaniés. Assez pour séduire de nouveau les joueurs ? Il est sans doute un peu trop tôt pour en juger. Quoi qu'il en soit, les amateurs de chiffres peuvent se référer au patch note 1.6.5 pour prendre connaissance de tous les changements apportés aux stats de combat.
Une customisation toujours plus poussée
Les joueurs de MMO sont très souvent des adorateurs de la customisation. Il est vrai qu'avoir son personnage à l'apparence unique sur les méga-serveurs de TESO est un minimum pour se différencier. Le patch 1.3.3 a beaucoup apporté à la customisation, en permettant notamment une teinture assez poussée des pièces d'équipement, ainsi que la personnalisation des guildes par leurs blasons et rangs. Récemment, avec l'abandon de l'abonnement et la version Tamriel Unlimited, il est possible d'acheter de nombreux éléments de personnalisation pour ses héros contre de la monnaie sonnante et trébuchante.
Un changement de modèle économique
Moins d’un an après sa sortie, TESO abandonnait son système d’abonnement mensuel pour devenir un buy-to-play (achetez simplement la boîte et jouez ensuite sans abonnement). De ce changement résulte la nouvelle appellation du jeu : Tamriel Unlimited. A la manière des autres buy-to-play du secteur, le jeu dispose maintenant d’une boutique dans laquelle les joueurs peuvent dépenser de l’argent réel (via des couronnes) pour faire l’acquisition de divers objets à la fois cosmétiques ou de gain de temps. Une formule premium aux multiples bonus subsiste pour les plus mordus de l’univers. On vous donnait un aperçu et notre avis en vidéo sur cette boutique lors de son arrivée en jeu il y a quelques semaines.
Et le reste ?
Bien sûr, nous n'avons pas ici mentionné tous les changements que TESO a connus en un peu plus d'un an d'existence. Il y aurait de quoi remplir un bottin. Mais aucun aspect du jeu ne semble avoir été oublié au fil des diverses MAJ et le niveau maximum vétéran s'est élevé, mais il est désormais moins fastidieux d'y arriver. On évoque toutefois son prochain retrait du jeu, les joueurs n'étant pas satisfaits du système. Les points de Champion ont également fait leur apparition, et permettent d'améliorer les compétences de son avatar dans les classiques constellations Guerrier / Mage / Voleur. L'artisanat et la cuisine ont également été développés pour toujours plus d'immersion. Sans oublier l'apparition du système judiciaire avec le 1.6.5, qui vous permet de retrouver les joies du crime si particulières de la série The Elder Scrolls.
Gameplay, progression, exploration, artisanat, retrouvez ici notre test complet de The Elder Scrolls Online.
Points forts
- Jouabilité bien adaptée à la manette
- Explorer le vaste univers des TES sur consoles
- Chat vocal et interface de discussion rapide
- Un jeu multiface à la fois MMORPG, RPG solo et coop, désormais sans abonnement mensuel
Points faibles
- Graphismes en retrait, les consoles actuelles étaient capables de bien mieux !
- Distance d'affichage à la ramasse
- La suppression des canaux de discussion écrits fait perdre de son intérêt MMO au titre
- Le chat vocal mériterait tout de même plus d'options de filtrage
- On dit bye bye aux add-on sur ces versions
TESO sur consoles offre une alternative viable pour tous les intéressés ne disposant pas d’un PC suffisant pour faire tourner le titre dans de bonnes conditions. Déjà très consolisé dans son interface et son gameplay à sa sortie, la jouabilité de cette version ne souffre pas de ce passage à la manette, les compétences tombent bien sous les pouces pour offrir une expérience de jeu non dénaturée. Des concessions ont néanmoins été opérées pour ce portage : sociales d’un côté avec la disparition des canaux de discussion écrits, graphiques de l’autre avec un rendu tout juste digne d'un preset medium sur PC. Avec cette adaptation, The Elder Scrolls Online : Tamriel Unlimited brouille un peu plus les frontières entre RPG coop et MMORPG pour jouer dans la cour de ces MMO scénarisés que de nombreux joueurs parcourront en solo ou en groupe restreint. Un portage correct apte à plaire aux fans d'autant plus que le barrage de l'abonnement mensuel n'est plus !