Voilà déjà plusieurs années que Farming Simulator propose aux joueurs de s'adonner aux joies de l'agriculture. Après des débuts relativement catastrophiques, la licence s'est peaufinée d'une itération sur l'autre au point de proposer un gameplay plus acceptable qu'à l'heure de ses premiers balbutiements, l'éloignant de plus en plus de l'étiquette peu reluisante de tous les « Simulator » de la planète en offrant au joueur une expérience poussée, qui peine toutefois à se départir de ses défauts les plus gênants. Un an après sa sortie sur PC, Farming Simulator 15 débarque sur PlayStation 4 et Xbox One. Ces versions corrigeront-elles les erreurs de ses aînées ?
Compte tenu des faibles différences qui séparent la version PS4 / One de la version PC, la majeure partie de ce texte est issue de celui rédigé à la sortie du jeu. Seuls des graphismes un peu moins fins et une meilleure maniabilité distinguent la mouture PS4 / One de la version PC. Les screenshots sont également issus de cette dernière.
Il faut le reconnaître, si les premiers pas de Farming Simulator dans le grand vivier des jeux de simulation se sont faits dans la douleur, la licence s'est bonifiée avec le temps jusqu'à son édition 2013 qui, si elle n'était pas exempte de défauts, loin de là, parvenait à proposer au public une expérience complète dans le domaine bien particulier de l'exploitation agricole. Cette mouture 2015 de Farming continue son entreprise d'amélioration en introduisant quelques nouveautés assez bien pensées, tout en peinant toujours autant à se détacher complètement de ses écueils passés.
Un petit tour connu à la campagne
Farming Simulator 2015 ne change clairement pas la donne face à son prédécesseur. Vous pouvez choisir parmi deux cartes dans lesquelles il vous appartient de gérer au mieux une multitude de tâches agricoles, d'en tirer un maximum de bénéfices pour faire l'acquisition de matériel toujours plus performant. Ainsi, le jeu conserve son aspect bac à sable géant, vous laissant le choix des exploitations à privilégier pour tirer avantage de votre travail. Pour les nouveaux venus, un didacticiel organisé par chapitres vous apprendra les rudiments des professions agricoles, élément plutôt bienvenu pour les néophytes de la vie à la campagne, désireux tout de même de tâter de la gestion d'une ferme. Une fois le didacticiel passé, il est temps de se plonger dans le mode Carrière.
Un effort visuel salutaire
Vous avez le choix entre deux cartes : l'une, assez modeste, vous place à Westbridge à la tête d'une petite exploitation agricole assortie d'un unique champ et de quelques engins de récolte. La seconde, immense, vous emmène en Scandinavie, à Bjornholm plus précisément, et vous propulse cette fois à la tête d'une ferme avec 3 champs de tailles diverses. Une fois arrivé sur les lieux, une première chose frappe immédiatement : la qualité graphique. Si les Farming Simulator s'étaient surtout illustrés par les cruelles lacunes graphiques dont ils faisaient preuve, l'édition 2015 fait un premier pas vers la nouvelle génération en proposant des environnements plutôt jolis et une finition bien plus acceptable que par le passé. Relativisons tout de même, le jeu n'est clairement pas le plus beau qu'il nous ait été donné de voir, le clipping est omniprésent, davantage encore que sur PC, mais saluons tout de même les efforts effectués pour rendre Farming Simulator plus agréable à l'oeil. Du côté des véhicules, la licence s'est toujours illustrée dans la fidélité de leur modélisation et cet épisode ne déroge pas à la règle.
Une multitude de tâches connues... et une nouvelle culture
En jeu, les mécaniques restent les mêmes que celles que nous connaissions déjà. Choisissez les cultures que vous désirez exploiter (blé, betterave sucrière, maïs, colza...), stockez-les ou vendez-les afin d'engranger assez de revenus pour acquérir de nouveaux champs ou des machines plus performantes. Il faudra veiller à prendre soin de vos terres en ne négligeant aucune étape pour favoriser une pousse rapide et saine. Sachez qu'à ce propos, Farming Simulator demeure très fidèle aux processus réels d'agriculture en proposant un vaste panel d'équipements correspondant à la récolte que vous avez privilégiée. Fort heureusement, la simple culture des champs n'est pas l'unique moyen de prospérer puisque l'élevage est à nouveau de la partie répondant lui aussi à un cahier des charges précis. Vos vaches laitières devront être régulièrement nourries pour produire un lait de qualité, vous devrez vous-même récolter les œufs de vos poules pour les revendre par la suite, bref, Farming Simulator est toujours aussi complet et réaliste, pour le plus grand plaisir des fans de l'univers agricole. Notons également l'arrivée de la sylviculture, le bûcheronnage si vous préférez, qui était déjà présent par l'intermédiaire d'un mod dans l'épisode précédent. De nouveaux outils ont été introduits à ce dessein : tronçonneuses et autres véhicules destinés à transporter des troncs d'arbres seront autant d'équipements indispensables à la collecte et à la revente du bois. Et c'est essentiellement en vous adonnant à cette joyeuse activité que vous constaterez, non sans déplaisir, que la physique du jeu n'a pas bénéficié des ajustements qui pourtant s'imposaient.
Une physique... aléatoire
En premier lieu, alors que nous sommes censés être aux commandes d'engins de plusieurs tonnes, il faut reconnaître que leur comportement nous laisse plutôt penser que nous conduisons des véhicules légers. Si nous constatons qu'il sera certes plus difficile de conduire dans une pente un tracteur attelé à une remorque, les déplacements à vide sont souvent grotesques. Concernant la coupe du bois, l'ensemble s'avère particulièrement imprécis que ce soit dans la maniabilité de la tronçonneuse ou, pire, dans son chargement. Toutefois, notez que le jeu est nettement mieux adapté au pad qu'il ne l'était au clavier / souris.
Une somme de détails qui nivellent le jeu par le bas
Par ailleurs, au niveau des doléances, nous aurions aimé que les missions destinées à engranger un peu d'argent soient soumises à un compte à rebours un peu plus étendu et nous aurions désiré voir une véritable campagne apparaître, ce qui aurait constitué un bon argument de séduction face à un public que la thématique bien particulière du jeu laisse de marbre. Enfin, nous regretterons le faible nombre de nouveaux véhicules par rapport à la version 2013 et le réemploi d'une carte déjà présente dans le précédent opus. Enfin, s'il est possible d'embaucher des ouvriers qui se chargeront du labour des champs ou de leur récolte, il est désagréable de constater que leur IA n'est pas toujours particulièrement bien faite et que vos employés sont parfois désemparés face à des tâches plutôt simples à accomplir.
Points forts
- Graphismes plutôt corrects
- Très complet
- Excellente modélisation des véhicules
- La sylviculture, un vrai plus
- Interface ergonomique
- De nombreuses heures de jeu en perspective pour les fans
- Maniabilité mieux adaptée au pad
- Le multijoueur arrive sur consoles
Points faibles
- Physique des véhicules toujours aussi mauvaise
- Optimisation à revoir
- IA des ouvriers pas toujours cohérente
- Absence d'indications sur la manière de manœuvrer certains véhicules
- Les missions pas vraiment intéressantes
- A quand une campagne digne de ce nom ?
Si ses grands défauts de gameplay ne venaient pas largement contenir notre enthousiasme, nous pourrions dire que Farming Simulator franchit, avec cet épisode, l'étape de la nouvelle génération. Toujours aussi diversifié en termes de véhicules et de cultures (céréalières, élevage...), cette version 2015 de la simulation agricole propose enfin des graphismes plus agréables qu'auparavant et introduit la sylviculture, véritable plus dans le panel déjà large des tâches à effectuer. En outre, le pad est très bien adapaté au contrôle des multiples véhicules du jeu. Restent malheureusement cette indécrottable physique catastrophique, le faible nombre de nouveautés par rapport à l'édition précédente et une optimisation pas folichonne pour empêcher Farming Simulator de véritablement décoller. Le profane passera sans doute son chemin, les fans, eux, seront aux anges.