Warbears : Mission 1 est le premier épisode d'une saga de trois point & click très similaires, le jeu se présente comme une aventure très mignonne dont l'amusement que procure le titre est annoncé dès le premier dialogue avec cette phrase : "Nous n'avons rien essayé... et ça n'a pas marché".
Warbears, c'est une équipe commando qui agit lors de moments critiques comme pendant une attaque terroriste ou des crimes de grande ampleur. Hors contexte, tout ceci peut effrayer et faire penser à un jeu qui se prend au sérieux et qui exploite un univers violent et plein de dangers... Mais il n'en est rien, car voyez-vous, Warbears est une équipe composée d'ours polaires et compte en son sein les quatre ours polaires les plus maladroits du Pôle Nord. En effet, composée de Lucas, l'artificier à la détente facile, de Kla, le génie informatique gauche qui arrive en mission sans avoir rechargé son matériel, de Ryoh, le samouraï kamikaze ainsi que Steve le retardataire bien bavard, cette équipe prouvera à maintes reprises à quel point elle manque de professionnalisme. Rassurez-vous cependant, car les Warbears n'ont pas l'exclusivité de la maladresse, il faut aussi compter sur les marmottes terroristes puisqu'à défaut de réussir leurs casses sans se faire repérer par les autorités compétentes, ils sont aussi myopes que des taupes et auront bien du mal à distinguer les gaffes de nos Warbears favoris, ce qui amènera souvent des situations drôles et bon enfant.
Un style cartoon très riche
Cette "mission 1" met en scène les Warbears qui doivent désamorcer un braquage de banque effectué par d'avides marmottes, c'est donc aux alentours du bâtiment et après une petite série de dialogues que le jeu nous met aux commandes. Par ailleurs, préparez-vous à devenir très familier avec ce tableau, car l'originalité de Warbears : Mission 1 veut que la grosse majorité du jeu se passe uniquement sur ce plan qui pullule de possibilités et de richesses. En effet, chaque action effectuée est lourde de conséquences et chaque conséquence est savamment animée et détaillée pour offrir au plan de la banque une richesse visuelle véritablement satisfaisante et amusante. Entre les petits bonds que font les personnages, les fissures qui apparaissent, les quelques émotions qui paraissent sur le visage des personnages, les remous d'explosions, les vitres cassées, le mobilier dérangé, on ne peut pas dire que la banque vivra sa meilleure journée. Tous ces évènements paraissent anodins, mais c'est surtout grâce au style visuel très rigoureux et millimétré qu'ils gagnent leur charme.
Mais il faut garder en tête que Warbears est un point & click, vous ne pourrez donc pas faire absolument tout ce que vous voudrez, pour agir, vous possédez une liste d'actions pour chaque agent selon l'endroit où il se trouve. Chaque personnage a donc ses propres gadgets, comme des grenades, un outil de piratage, des katanas ou encore un fusil, mais il faut savoir qu'on ne peut pas effectuer d'actions dans le vide, chaque action a un but et possède une conséquence. Le gameplay du jeu repose donc surtout sur la logique, il faut enchaîner les actions dans le bon ordre afin de ne pas tuer les otages par accident ou de malencontreusement se suicider. Mais Warbears ce n'est pas qu'appuyer sur des boutons pour enclencher des actions, il y a aussi quelques mini-jeux d'adresse et de jugeote pour accomplir certaines tâches, je citerais notamment un Simon et un mini-jeu de tir afin de ne pas rater les cibles au fusil.
Une banque, quatre ours, une centaine de gaffes
A part cela, il faut aussi noter que Warbears joue avec le scoring, vous gagnez des points selon le nombre d'essais que vous mettez pour réussir ces mini-jeux ou si vous évitez de faire une action qui entraîne une mauvaise conséquence. Le temps que vous mettez à terminer la mission compte également dans l'équation, ça et les quelques objectifs secrets optionnels qui donnent des points et qui permettent de débloquer quelques toutes petites scènes bonus. Et pour parler un peu de ces scènes sans trop en dévoiler le contenu, sachez qu'elles sont à l'image du jeu, amusantes et très légères. Car oui, l'un des plus gros attraits de Warbears reste sa disposition à faire rire, ou au moins sourire, le joueur, cela passe à la fois par les dialogues, par le style graphique frivole ou encore par les situations délirantes.
En parlant de situations délirantes, j'imagine bien que vous devez vous demander un peu quel genre de situations dites délirantes il peut y avoir dans une attaque de banque... eh bien laissez-moi vous citer deux exemples. Vous vous souvenez de Kla, le génie informatique que j'ai mentionné au début ? Eh bien il semblerait que pour lui, commander une pizza soit une bonne idée pour faire une diversion, nous savons tous à quel point il est constructif de consciemment amener un civil à faire face à une bande de marmottes criminelles, c'est également lui qui va créer un accès vers le coffre de la banque en faisant s'effondrer entièrement la salle de bains en l'ayant préalablement remplie d'eau. Ce ne sont que deux exemples sur les dizaines de situations risibles et de touches d'humour délectables que procure le jeu, d'autant plus qu'il ne faut pas oublier non plus les suites d'actions qui entraînent le game over.
Le game over porte bien son nom
Effectivement, tout n'est pas si rose dans le monde de Warbears, les membres du commando peuvent mourir et ce sera souvent, indirectement, de votre faute car vous n'aurez pas prévu les imprévisibles conséquences de certaines actions ou vous n'aurez pas suffisamment joué de réflexes. Bien que le décès de vos personnages peut apporter quelques petites touches d'humour, le manque de checkpoints retirera le sourire de votre visage, car même si le jeu n'est pas très long, les actions sont irréversibles et vous devrez repartir de zéro à la moindre gaffe. Néanmoins, on peut s'estimer heureux que les actions qui provoquent l'échec soient concentrées sur le début de la mission, il faudra donc apprendre de ses erreurs et vivre avec ce petit côté die & retry du titre.
Enfin, si j'ai parlé d'une durée de vie relativement courte, comptez tout de même une petite poignée d'heures de jeu si vous perdez quelquefois ou si vous vous amusez à faire un bon score ou si vous vous mettez à découvrir les quelques objectifs cachés. Malheureusement, ne comptez pas sur la musique pour vous bercer le long du jeu, si le thème d'introduction est doux et sympathique, il n'y a absolument aucune musique lorsque vous jouez, néanmoins, on pourra toujours se consoler avec des sons ponctuels qui collent parfaitement à l'univers et à l'ambiance légère du titre.
Si vous aussi souhaitez combattre le crime, vous pouvez vous y mettre à cette adresse.
Par ailleurs, deux autres missions sont disponibles ainsi que quelques épisodes bonus, ils sont disponibles à cette adresse.
Points forts
- L'humour
- Le style graphique et sonore
- Les nombreuse situations qu'offrent nos actions
- La richesse à l'écran
Points faibles
- Pas de checkpoints
- Pas de musique dans le jeu
- Pas de version française
Même si l'échec est punitif dans Warbears, la frustration est vite gommée par la légèreté ambiante du titre. Ce point & click est délectable par tant d'efforts fournis dans son style visuel et dans son ton, si bien que Warbears se savoure avant tout pour cela plus que pour son gameplay, qui est dans la norme.