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Test Project CARS, la simulation pour tous

Project CARS : Le renouveau de la simulation ?

Project CARS, la simulation pour tous
93 743 vues
Profil de Epyon,  Jeuxvideo.com
Epyon - Journaliste jeuxvideo.com

Comme disait un certain Usul, prénom Master, il y a deux types d'amateurs de jeux de course automobile : ceux qui aiment les sensations fortes et la prise en main instantanée, pas effrayés à l'idée de prendre un virage à 150 km/h, à grands coups de frein à main. Et il y a les autres, les amateurs de simulation, plus portés sur la maîtrise technique que sur les réflexes, capables de reconnaître rien qu'au son les pneus utilisés par une auto. Avec ce Project CARS, qui visent Slighly Mad Studios et Bandai Namco ? Sans doute un peu les deux.

Project CARS, la simulation pour tous

Belle histoire que celle de Project CARS. D'abord lancé comme un projet "crowdfundé", le jeu a pu largement compter sur l'apport d'une communauté de passionnés qui n'ont pas renâclé à la tâche et qui ont apporté à Slightly Mad Studios moult données avant de faire de ce titre LE jeu de courses automobiles, option simulation hyper pointue. Après divers reports, il est là, le divin enfant, enrobé dans un bel écrin de polygones léchés, avec ses nombreuses spécialités ; un jeu sortant pas seulement sur PC, mais également sur consoles de salon (même sur Wii U, si si), venant coller quelques mandales dans les pifs endormis des autosuffisants Turn 10 et Polyphony Digital. Une chose est certaine, les prochains Gran Turismo et Forza Motorsport ont intérêt d'être à la hauteur de leur prestige passé...

Notez qu'il s'agit ici du test de la version PC de Project CARS ; les tests Xbox One et PlayStation 4 viendront rapidement. Néanmoins, les différences sont minimes et concernent principalement les graphismes.

C'est l'histoire d'une simulation auto

Je le sens, cette question vous brûle les lèvres ; après des années d'attente, cette interrogation est comme un tisonnier porté à blanc, qu'un vil bourreau vous applique sur le museau avec un sadisme que n'aurait pas renié Klaus Barbie dans sa folle jeunesse. Project CARS est-il la simulation auto ultime, comme beaucoup l'espèrent ? Eh bien... oui. Et non. Je m'explique.

Project CARS, la simulation pour tous

Les sensations de pilotage sont clairement inattaquables, ou presque. C'est très simple, manette en mains (un pad Xbox One dans mon cas), on ressent tout. Chaque bosse, chaque petite imperfection dans le bitume, la moindre micro-perte d'adhérence engendrée par une piste trop humide, les sursauts de votre auto sur certains passages de vitesse... Cela impose, de fait, une conduite réfléchie et un certain degré de maîtrise. Néanmoins, n'en déplaise à certains amateurs de simulation poussée, cela ne nécessite pas pour autant un skill de demi-dieu. Pour conduire proprement, oubliez vos habitudes, prises sur des jeux de course arcades ; mettez-vous dans la tête que vous pilotez une vraie auto, et conduisez comme si vous pilotiez votre propre voiture (pour ceux qui ont le permis : conduire sans, c'est vaguement illégal, m'a-t-on dit). C'est un coup à prendre, et vous verrez, ça vient vite. Les plus précoces n'auront pas besoin de deux heures pour se faire voir sur la piste ; on conseillera aux débutants de jongler entre les différentes aides au pilotage, et de les désactiver petit à petit, afin de niveler leur progression.

Project CARS, la simulation pour tous

Pour les amateurs de simulation, pour qui Assetto Corsa, GTR et autre rFactor n'ont aucun secret, le plaisir viendra forcément beaucoup plus vite, mais là encore, tout dépend de vos attentes. Si le jeu est très largement et profondément réglable, et que les sensations de pilotage sont excellentes, certains trouveront peut-être la physique des véhicules moins réaliste que dans les titres sus-mentionnés. Cette physique n'est pas mauvaise, loin de là, elle est même tout à fait pertinente, a fortiori maintenant que le jeu est édité par Bandai Namco, un grand éditeur qui n'a probablement pas envie que son jeu n'intéresse que les quelques amateurs de pure simulation auto, des gens probablement très sympathiques mais dont les porte-monnaie sont assez limités en nombre. Nonobstant, entre le comportement des autos, la température des pneus intelligemment gérée par le jeu et l'impact de la météo sur la conduite, les hardcore devraient trouver en Project CARS un titre pas dénué d'intérêt, loin de là. Et bénéficiant de graphismes "2015", puisque en dehors d'Assetto Corsa, les bonnes simulations PC commencent à dater.

Des réglages, des réglages partout !

Project CARS, la simulation pour tousProject CARS, la simulation pour tous

En conséquence, on se retrouve avec une simu pointue mais pas élitiste pour autant, à mi-chemin entre Gran Turismo / Forza Motorsport, et Assetto Corsa et consorts. De fait, je suis assez impatient de voir la réaction du public vis-à-vis de ce jeu, en espérant que ce statut non officiel d'enfant bâtard ne lui portera pas préjudice puisque Project CARS mérite que l'on s'attarde dessus, pour peu que l'on aime les jeux de course.

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Un mode Carrière décevant

Project CARS, la simulation pour tous
Bienvenue en 2015, où les réseaux sociaux vous poursuivent jusque dans les jeux vidéo !

C'est le passage obligé - ou presque ! - de tout jeu de course : le mode Carrière, dans lequel vous incarnez un pilote qui, la plupart du temps, devra grimper une longue échelle pour se placer au sommet de sa discipline. Un mode qui a fait la gloire de Gran Turismo et, dans une moindre mesure, de Forza Motorsport. Long, riche et terriblement accrocheur, poussant le joueur à rouler encore et encore pour débloquer de nouveaux championnats, pour se payer de nouvelles voitures, et ensuite briller en société en étalant les nombreux réglages effectués sur son carrosse à moteur de compétition. Un mode de jeu qui a néanmoins fini par lasser les habitués, et l'on espère aujourd'hui que les deux séries sauront se renouveler à l'avenir. Project CARS, en sortant avant GT7 et FM6, avait justement la possibilité d'imposer une nouvelle vision, une façon de faire innovante, et pour le coup, il m'a déçu.

Project CARS, la simulation pour tous
Vous pouvez choisir entre plusieurs écuries.

Dans Project CARS, tout est accessible aux joueurs au lancement du jeu. Tout. Et quand je dis tout, c'est vraiment "tout" : les différents championnats, les circuits, et le garage complet, du kart de compét' au proto Le Mans. Vous savez, le genre qui vous aurait demandé un ou deux millions de crédits dans GT / FM. Ici, point de monnaie, cette grossière représentante du capitalisme forcené ; vous êtes rémunéré en caresses sur la tête par votre directeur de course, et en invitations plus ou moins intéressantes à des courses spéciales, dans lesquelles on vous mettra au volant d'une nouvelle voiture. En lançant votre carrière, le garçon du coin vous offrira rapidement et avec le sourire (ça nous change de Paris) le menu, et tout, des hors-d’œuvre aux plats les plus raffinés, vous sera accessible, sans qu'aucun effort préalable ne soit nécessaire. « Chouette alors ! », entends-je au fond de la classe. Sans doute ce fainéant de Jean-Guillaume, trop habitué à ne rien faire et tout avoir, tiens ! Parce que non, tout ça, ce n'est pas bien, désolé. Tout ceci est très subjectif, j'en conviens. Mais c'est moi qui l'écris ce test, cette critique, c'est donc mon avis qui est requis et je le donne, crévindiou.

A vrai dire, je suis tout à fait partagé. D'un côté, cette approche libertarienne de la trop classique carrière me plaît puisqu'elle m'évite de conduire les poubelles asthmatiques de rigueur, me permettant ainsi de commencer par une séduisante GT, sans flétrir ma joie de gamer insouciant à coups de citadines françaises et autres compactes coréennes. Un départ en trombe, en somme. Mais après quelques heures de jeu vient l'ennui, sale et insolent. L'autre côté donc, qui pèse lourd dans la balance, finalement, et qui te dit « Ahaha ! Tu aurais pas aimé passer des heures de jeu à glaner fric, pognon et permis, pour accéder lentement mais sûrement à des courses toujours plus trépidantes ? ». Et si je ne doute pas que certains apprécieront de ne pas avoir à jouer des heures avant de pouvoir piloter une puissante allemande, pour ma part j'ai vite tourné en rond, attiré ici et là par tout ce qu'avait à me proposer le jeu, papillonnant en vain, incapable de me concentrer durablement sur un objectif. Un peu comme un gosse lâché dans un magasin de bonbons, et qui ne saurait plus quoi acheter, écrasé sous le poids du choix. De même, le manque de challenges induit par cet état de fait et l'absence complète de "collectionnisme" (peu de véhicules, qui sont de toute manière accessibles dès le début) ont de quoi vous perdre un peu. Votre motivation, il va falloir la cultiver avec amour, sur l'asphalte. Plus que l'amour de la belle bagnole, c'est ici la passion du chrono qui doit vous guider.

Choisissez puis roulez. C'est aussi simple que cela, hélas.

Project CARS, la simulation pour tousProject CARS, la simulation pour tous

Et c'est le gros reproche que j'aurais à faire à Project CARS : son mode Carrière est complet et très, très amusant, grâce à ses sensations de conduite de haute volée. Mais il est également très paresseux et propose un challenge limité, qui dépendra avant tout du plaisir que vous ressentez à évoluer dans les nombreuses spécialités (kart, Formule, GT, proto...), plutôt que de la volonté de débloquer un maximum de voitures et de championnats. Une erreur de game design qui ne devrait pourtant pas déplaire à certains, je n'en doute absolument pas.

Le online au top

Project CARS, la simulation pour tous
Les menus du mode multijoueur sont clairs et très efficaces.

Heureusement, pour nous régaler, Project CARS a la bonté de proposer un mode online hyper complet et complètement paramétrable qui devrait vous tenir longuement en haleine. En créant un lobby, vous aurez la possibilité de choisir, d'imposer même, le ou les circuits, la ou les voitures utilisables, les aides à la conduite, la météo... Tout y est. Une fois en course, tout se déroule sans accrocs. D'autant que dans l'état actuel des choses, les pilotes en herbe ont vite compris que foncer dans le tas n'était absolument pas une façon viable de jouer. Tout dans le jeu vous pousse à conduire proprement, en partant des sanctions aux expulsions ad patres, jusqu'à votre profil. Au gré de vos diverses filouteries, celui-ci se bardera rapidement de preuves de votre incapacité à tenir une direction ou de votre propension à faire de l'origami en tôle de luxe. Un fichage qui devrait vous valoir bien des inimitiés, mais qui, si vous vous trouvez de l'autre côté de la barrière, vous permettra de tenir à distance les médiocres et autres névrosés du frein à main.

Un contenu un peu limité

Avec sa trentaine de circuits mais surtout 65 véhicules, on ne peut pas dire que Project CARS regorge de contenus. Si l'on se contentera des 30 circuits et de leurs variantes, le nombre de véhicules, lui, pose problème. Sachant que ses 65 véhicules couvrent plusieurs championnats, à l'intérieur de ceux-ci le choix est des plus limités. Ici, deux écoles : certains vous diront que ce n'est pas grave, puisque les 65 véhicules modélisés dans le jeu sont proches de la perfection, et que la qualité prime sur la quantité. Fort bien ; mais ne pourrait-on pas avoir les deux, quantité et qualité ? C'est ce qu'objecterait la seconde école. Et je ne pense pas en demander trop, surtout lorsque je vois dans le menu du jeu ce gros onglet à partir duquel vous pourrez bientôt acheter des voitures supplémentaires, via DLC. Ici, les collectionneurs, qui se régalent habituellement sur Gran Turismo et Forza Motorsport, seront sans doute un peu déçus. Sachez vers quoi vous vous dirigez, donc.

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Project CARS, la simulation pour tous

Un point sur les graphismes

Impossible de terminer ce test sans ajouter un mot sur l'aspect visuel de ce Project CARS. On s'en doutait un peu mais le titre est moins beau que sur les divers screenshots dont nous avions été abreuvés ces derniers mois. Véhicules mis à part, le titre n'impressionne pas vraiment, même s'il reste très joli dans cette version PC. Sur ma machine, et avec l'essentiel des paramètres graphiques placés en Ultra, Project CARS proposait des bolides somptueusement modélisés, bénéficiant de nombreux détails et des carrosseries qui mettent bien en valeur de jolis effets de lumière dont bénéficie le titre. Peu séduit par les décors et une distance d'affichage parfois assez critiquable, j'ai donc décidé de poursuivre le test sur une machine plus puissante, montée récemment par nos soins et bénéficiant de composants dernière génération. La différence était notable mais pas flagrante non plus. Sur PC donc, Project CARS m'a laissé un vague sentiment de déception. J'en attendais peut-être trop, mais à titre d'exemple et malgré une définition plus basse, Forza Motorsport 5, sorti en 2013, me paraît plus convaincant, véhicules mis à part. Pas de doute, Slightly Mad a mis le paquet sur ce point précis, on aurait souhaité qu'il en fasse autant pour le reste !

Points forts

  • Des sensations de pilotage excellentes
  • Plus technique qu'un Gran Turismo / Forza Motorsport, tout en restant grand public
  • La bande-son du jeu : de la musique au son des moteurs, un quasi-perfect
  • Les réglages possibles sur vos voitures
  • Paramétrable à mort
  • Le online
  • Plein de conduites différentes, en fonction du championnat choisi
  • Rarement un jeu de course n'avait proposé de telles modélisations de véhicules
  • De nombreuses caméras, et une vue "casque" dynamique vraiment géniale

Points faibles

  • Moins intéressant qu'un Assetto Corsa pour les puristes
  • Paresseux
  • 65 voitures, des DLC déjà annoncés
  • Quelques bugs curieux
  • Des performances moindres pour les utilisateurs de cartes AMD
  • Le mode Carrière, qui manque cruellement d'intérêt
  • Vaguement décevant lorsqu'il s'agit de ses graphismes, même avec un monstre de guerre
  • L'IA, un peu débile si le niveau de difficulté n'est pas à 80%

Beaucoup trouveront la note sévère, mais si l'on met un instant de côté les sensations de conduite très convaincantes de Project CARS, le jeu ne propose pas grand-chose de plus qu'un Assetto Corsa ou qu'un Gran Turismo / Forza Motorsport. Plus accessible que la simulation de Kunos Simulazioni, mais moins riche que le duo GT / FM, le titre de Slightly Mad Studios serait presque quelconque s'il n'y avait pas ce mode online hyper complet et ces sensations tellement séduisantes. Très paramétrable, que ce soit dans la mécanique de vos bolides ou les différents modes de jeu qu'il propose, Project CARS pourrait bien réussir à convaincre de nombreux joueurs à essayer les simulations plus poussées. Turn 10 et Polyphony Digital n'ont qu'à bien se tenir, puisque leurs simulations grand public ne sont plus seules sur leurs machines respectives. Sur PC, en revanche, c'est encore une autre histoire, mais ne boudons pas notre plaisir : il s'agit d'un très bon jeu qui aurait sans doute gagné à se montrer plus créatif par endroits.

Note de la rédaction

16
14.8

L'avis des lecteurs (136)

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