L'année 2013 avait marqué un grand pas pour la série Hatsune Miku : Project Diva. Après le succès étonnant de l'épisode Project Diva F (PS3) et le f (Vita) en Occident, Sega a annoncé une grosse surprise en révélant que cette suite débarquerait chez nous. La série gagnant petit à petit une base de fans en Europe, l'éditeur a encore pris la (bonne) décision d'exporter d'autres épisodes en Occident. Ce nouvel opus confirmera-t-il une nouvelle fois le succès de la star virtuelle chez nous ?
Qui est Hatsune Miku?
Hatsune Miku est à l'origine une chanteuse virtuelle créée par Crypton Future Media. Elle a été utilisée avec le logiciel de synthèse vocale qui s'appelle Vocaloid, inventé au Japon par Yamaha. Elle est apparue le 31 août 2007. Elle a 16 ans, possède 2 longues couettes bleu turquoise, pèse 42 kg et mesure 1,58 m. Hatsune Miku fait partie de la famille des 6 personnages de Crypton Future Media à savoir : Megurine Luka, Kagamine Len et sa soeur Rin, Kaito et Meiko. En 2007, le succès est immédiat au Japon. En effet, Hatsune Miku est la plus célèbre des Vocaloid et elle possède une playlist incroyable : "The World is Mine", "Tell Your World", "Pakaged", "Ievan Polka"... Bref, impossible d'émunérer les musiques de Hatsune Miku car il y a des centaines et des centaines, voire des milliers.
Des musiques, des musiques... je veux des musiques !
Hatsune Miku : Project Diva F 2nd possède 40 musiques dont 20 musiques "classiques de la version PSP" et 20 musiques inédites. Dans les musiques classiques, on retrouve certaines mélodies très connues comme "The World is Mine", "Romeo and Cinderella", (l'impitoyable) "The Intense Voice of Hatsune Miku", etc. Ces musiques sont soit un simple remake pour certaines pistes avec le nouveau moteur graphique de Project Diva F 2nd, soit ce sont des musiques qui sont totalement retravaillées avec de nouveaux décors, plus d'action (il y en a très peu : seulement 4). Quant aux musiques inédites, on retrouve "Decorator", "Glory 3usi9", "2D Dream Fever", etc. Les musiques sont assez sympas et agréables à écouter : à condition que vous aimiez la J-pop. Oui, pour aimer Project Diva F 2nd, il faut aimer la J-pop.
Lorsque vous choisissez une musique, vous avez plusieurs possibilités : customiser vos personnages dans chaque musique, jouer (bien évidemment) et regarder les clips PV (mon Dieu, c'est vraiment beau). Après avoir choisi une musique, un écran titre de jeu apparaîtra. Vous avez la possibilité d'utiliser les items qui sont soit des aides,soit des challenges en fonction de vos besoins. Vous avez également la possibilité de changer les différentes touches de sons. Vous pouvez désormais différencier les 6 types de sons (touches, double touche, touche longue, étoile, link scratch et double scratch). Le jeu est beau, très joli et détaillé. Mais en revanche, comme Project Diva F, Sega n'utilise hélas pas le moteur graphique de Dreamy Theater qui possède le moteur en 3D beaucoup plus réaliste que pour Project Diva F 2nd. Mais cela ne gâche pas la visibilité du décor qui est déjà magnifique et très coloré. Sega annonce également la personnalisation de l'interface du jeu avec des skins. Ceci dépendra des joueurs mais pour moi ça me gêne beaucoup quand on joue. L'écran sera par conséquent encore plus chargé et va gâcher en partie sa lisibilité.
Un gameplay qui reste intact
Le principe de ce jeu est très simple mais très addictif. Le jeu affiche des symboles qui correspondent aux 4 touches de PlayStation sur lesquelles il faut appuyer au bon moment Mais ce n'est pas tout. Il y a aussi les touches prolongées qui vous demandent de maintenir un bouton pendant un certain temps, symbolisées par une ligne ; d’autre part, il y a l'utilisation des touches de la croix directionnelle de la console qui est juste une conjonction avec les touches classiques et il y a aussi des doubles notes où il faut appuyer sur les touches classiques et les touches directionnelles en même temps. L'utilisation des sticks est également prise en compte sans gâcher le gameplay. Sur l'écran, dès qu'il y a des étoiles qui vont apparaître, il suffit de balayer vos sticks au bon moment comme sur l'écran tactile de la Vita. En parlant de cette fonction, Sega a quand même revu la précision des scratchs : en gros, vous ne pouvez plus tricher en bousillant vos manettes comme dans l'opus précédent. Ce type de gameplay s'appelle le "scratch". Dans ce jeu, on a 2 nouveaux éléments de gameplay : le double scratch et le link scratch. Le premier demandera d'utiliser vos 2 sticks en même temps, pendant que le second sera la transposition des sticks des notes maintenues.
Tout ceci reste un principe classique mais la particularité de ce jeu (et de la série Project Diva) réside dans les différents emplacements des touches. Elles ne s’affichent pas sur une ligne de façon linéaire comme dans des jeux de rythme classiques, mais elles s’affichent dans n’importe quel endroit (ça peut être en haut, en bas, au milieu, etc.). Cela rend un gameplay encore plus dynamique et encore plus dramatique, obligeant les joueurs à rester concentrés et à bien saisir leur combo. Le jeu demande également plus de précision et plus de rapidité car chaque bonne touche choisie apportera différentes appréciations avec les combos Cool / Good. Mais si vous appuyez trop tôt, trop tard ou ratez une touche, vous obtenez respectivement des Safe, Bad ou Miss. Dans Project Diva F 2nd, le développeur a revu le niveau de difficulté à la hausse, rendant le jeu un peu plus difficile qu'avant. Cela peut créer un handicap pour les nouveaux joueurs qui veulent jouer à Project Diva F 2nd. Le jeu demande aussi l'enchaînement des combos : le Technical Zone. Vous n'avez pas le droit de faire une seule erreur dès que vous entrez dans cette zone ou sinon l'enchaînement s'arrête et vous perdez des points bonus. Il y a également le Chance Time : le moment le plus chaud de la partie. Ce principe est identique par rapport à Project Diva f : remplir la jauge étoilée pour avoir à la fin un "Happy End". Question du jour : pourquoi le Chance Time est placé carrément au début du clip "Kagerou Daze" alors que généralement, dans les autres musiques, il est placé vers la fin ?
Chaque musique finie complètera un tableau de scores avec des récompenses qui sont des Diva Point DP. En effet, pour bien terminer une partie, vous devez atteindre les 80% de votre réussite. Il se divisera en plusieurs mentions. On a la mention minimale qui est Standard, suivie de Great (≥ 90%), Excellent (≥ 95%) et Perfect (100% : soit aucune faute). Si vous avez réussi à terminer une chanson avec des items de challenge, vous aurez des récompenses supplémentaires. Dans le cas contraire (à savoir des aides), votre récompense sera pénalisée et un joli cœur vert apparaîtra dans la liste des musiques en fonction de la difficulté que vous avez choisie. Mais si vous échouez, il y a 2 mentions différentes : soit un "DropXOut" qui veut dire que vous n'avez pas réussi à aller au bout de la partie et que vous avez fait trop de fautes, soit un "So Close" qui veut dire que vous avez quand même réussi à aller au bout mais que vous n'avez pas atteint les 80% demandés car vous avez fait des fautes à répétition.
Autres modes de jeu
Hatsune Miku : Project Diva F 2nd n'en a pas fini avec son contenu. En plus de la playlist alléchante, le jeu propose également le Diva Room (similaire à la Nintendogs mais avec des personnages Vocaloid). C'est un mode de jeu qui existe depuis le tout premier opus sur PSP sorti en 2009. Depuis Project Diva F, le jeu est devenu un peu plus jouable et a plus d'intérêt que dans les anciens épisodes. Dans cet opus, ce mode est amélioré par rapport à l'opus F. Le niveau d’amitié « Friend Level » est revu pour chaque personnage. Le nombre d'événements, d'animations et de contrôles a été également revu : donc il y a beaucoup de choses à faire dans ce mode de jeu. Mais même avec ces améliorations, c’est hélas un mode purement secondaire et peu intéressant car on se lasse assez vite et on a envie de passer à autre chose.
Ensuite le contenu s'enrichit avec l'Edit Mode qui permet de créer votre propre playlist. En gros, vous importez votre musique (en format MP3 uniquement), vous créez votre scène en vidéo, vous inventez le gameplay et vous pouvez jouer avec votre création tout comme avec les 40 musiques proposées. Vous pouvez ensuite si vous en avez envie partager en ligne vos propres créations. C'est ce mode qui va prolonger incontestablement la durée de vie du jeu. Enfin, le jeu comprend le mode Extras avec le mode Editeur photo assez sympa où vous pouvez mettre Hatsune Miku dans des photos que vous souhaitez. On a aussi un mode de concert "Live Stage" qui remplace l'AR de la Vita. Vous pouvez regarder le concert d'Hatsune Miku dans votre salon. Pratique, non ?
Un Project Diva F bis?
Loin d'être parfait, on peut regretter que ce jeu ne soit qu’une simple révision majeure de Project Diva F avec des améliorations graphiques, de gameplay et de playlist. Mais ce jeu est compatible avec le cross buy PS3 / Vita. Vous pouvez donc jouer à la fois sur PS3 et sur Vita. Mais Sega va encore pousser plus loin car il nous propose des nouveautés en exclusivité pour la version occidentale. Dans un premier temps, il est désormais possible de choisir les sous-titres soit en anglais, soit en japonais (en romaji bien sûr). Mais ce n'est pas tout ! Car dans un second temps, Sega offre une petite surprise sur l'importation de la sauvegarde de la version japonaise à la version occidentale. En principe, si vous avez acheté la version japonaise de ce jeu, vous pouvez, sans avoir à tout recommencer, reprendre la partie avec la version européenne grâce à cette fonctionnalité d'import. C'est la première fois que l'éditeur propose ce genre de fonction. Puis Sega propose également un catalogue de DLC sur les musiques, costumes et skins qui sera mis à jour au fil du temps. (Voir Journal de Bord sur les DLC) On regrette que ce jeu ne soit pas traduit dans notre langue malgré le fait que Sega soit l'un des grands éditeurs de jeux vidéo (on cite Sonic, Total War, Aliens...).
Project Diva F 2nd est une excellente suite. Malgré des principes identiques et linéaires de la version précédente, vous allez passer plusieurs dizaines d'heures scotché devant votre écran (dans mon compteur, j'y ai passé 60 heures au total). Vu la popularité d'Hatsune Miku qui se révèle aujourd'hui de plus en plus constante dans le monde, Sega a sans doute compris qu'il faut sortir également Project Diva F 2nd en Occident. Mieux encore, on a appris que Sega va sortir Hatsune Miku Project Miraï DX sur 3DS en France le 29 mai. Cela démontre clairement que la série a parfaitement séduit en Occident. Et si un nouvel opus Project Diva sort sur PS4 ? Bref, c'est un jeu qui vaut absolument le coup pour les vrais fans de Hatsune Miku et je le conseille même aux (nouveaux) curieux. Mais je vous conseille de prendre la version Vita car ce jeu est vraiment fait pour cette machine : gameplay parfaitement adapté, immersion bien au rendez-vous, et surtout son accessibilité est immédiate. De plus, avec cette version, vous pouvez jouer sur la télé grâce à la PlayStation TV (oui la version Vita est compatible PlayStation TV) En effet, la version PS3 n'est rien qu'un jeu de base qui ne reprend que la version Vita. Non seulement ces 2 versions sont identiques, mais la version PS3 est vendue 10 € plus cher (50 € sur PS3 contre 40 € sur Vita).
Le rythme dans la peau !
Points forts
- 40 musiques dans ce jeu...
- Le Diva Room amélioré...
- Graphiquement beau
- 4 niveaux de difficulté bien dosés
- Bonne durée de vie et rejouabilité, ajoutez à cela les DLC
- Gameplay terriblement addictif
- Les sous-titres en anglais (mais vous pouvez remettre des sous-titres en romaji)
- Le cross save + la possibilité d'importer votre propre sauvegarde de la version japonaise à la version européenne
- Disponible en version boîte
Points faibles
- ... mais moins accrocheur par rapport à f/F
- ... mais pas franchement intéressant
- Jeu en anglais (même Sega n'a pas traduit ce jeu !)
- Il faut vraiment aimer la J-pop pour apprécier ce jeu
- Certains "Chance Time" dans les musiques classiques sont placés de façon illogique
- L'utilisation des sticks pas très ergonomique : il faut prendre du temps pour bien les adapter
- L'interface de cette version pas très bien adapté
- Vendu 10 € plus cher (alors que le contenu est strictement identique par rapport à la version Vita)
Si Hatsune Miku : Project Diva F avait déjà ravi beaucoup de joueurs occidentaux l'année dernière, étant le premier jeu à être sorti en dehors des frontières nippones, il n'est pas exclu que ce Project Diva F 2nd subisse également le même sort que son prédécesseur. Avec les 40 musiques présentées ainsi que les autres contenus proposés dans le jeu, vous ne risquerez pas de vous ennuyer. Les fans de la série d'Hatsune Miku Project Diva, ainsi que les autres fans de Vocaloid, vont sans doute apprécier ce jeu et vont passer des heures et des heures à admirer cette belle demoiselle Hatsune Miku et aussi les autres personnages de Vocaloid présents dans le jeu. Malgré peu de grosses nouveautés, son concept ne semble pas vieillir depuis le premier opus de la série sorti sur PSP. Hatsune Miku : Project Diva F 2nd est le premier jeu à être sorti en simultané sur Vita et PS3. Sega a abattu un travail considérable pour rendre un jeu vraiment beau et terriblement addictif, ce qui est déjà le cas pour la version Vita. Mais dans cette version, Sega n'a visiblement pas fourni de gros efforts car on a l'impression que ce jeu n'est rien qu'une mise à jour de Project Diva F avec des playlists différentes. La note que j'attribue ne veut pas dire que cette version est moins bonne, cela reste un très bon jeu mais quelques élements supplémentaires auraient été les bienvenus.