S’inscrivant dans la droite lignée de Resident Evil : Revelations, Revelations 2 va plus loin dans son approche télévisuelle. Si le premier opus s'arrêtait à des « Prochainement » et autres « Précédemment » à la fin et au début de chaque chapitre, sa suite opte carrément pour un format épisodique. Logique par certains côtés mais totalement inutile dans les faits, l'ensemble des épisodes arrivant sur une période d'un mois. Du coup, plutôt que d'acheter chaque épisode séparément, on préférera récupérer le season pass, ou la version physique actuellement disponible, afin de payer un peu moins cher tout en obtenant plusieurs bonus. Mais au-delà d'un plan marketing un peu brouillon, ce Revelations 2 a-t-il un véritable intérêt ou se présente-t-il davantage comme un épisode mineur de la série ?

Deux binômes, quatre personnages, beaucoup de possibilités ?

Pour celles et ceux qui prendraient le train en marche, rappelons le principe de Revelations qui avait par ailleurs été repris dans Resident Evil 6. L'idée de base est donc de permettre au joueur d'incarner plusieurs binômes qui vont se passer le relais tout au long de l'histoire. Si le concept peut intriguer, surtout dans le cadre d'un survival-horror se savourant plus facilement seul, il prenait tout son sens dans Revelations vu que tout était pensé sous couvert d'une fausse construction épisodique faisant le jeu des cliffhangers et des « à suivre au prochain épisode ». Revelations 2 suit le même cheminement en nous transportant sur une île inhospitalière suite au kidnapping de Claire Redfield et de Moira Burton, la fille de l'ami Barry. La façon de faire étant actée, on ne sera pas surpris d'incarner, tour à tour, le binôme Claire / Moira puis Barry / Natalia, chaque couple évoluant au même endroit mais à six mois d'intervalle. Notons par ailleurs qu'il est regrettable que cette dernière idée soit si mal utilisée, le laps de temps n'ayant finalement que peu d'importance sur le scénario, convenu et cliché bien que recelant pas mal de clins d'oeil.

Le plus important réside néanmoins dans cette complémentarité entre chaque personnage puisque, pour chaque binôme, l'un des héros aura le rôle fort, en dézinguant tout ce qui bouge, tandis que l'autre pourra gêner les adversaires tout en usant d'une ou deux capacités spéciales. Par exemple, Natalia pourra voir des ennemis invisibles ou les repérer à travers les murs tandis que Moira débloquera des portes à l'aide de son pied de biche ou aveuglera des adversaires avec sa lampe-torche. Notons tout de même qu'il est regrettable que Capcom ait voulu rajouter une troisième capacité commune aux deux filles (celle de repérer des objets, visibles mais non récupérables tant qu'elles ne les ont pas pointés), inutile et crispante. Pour autant, pas de quoi s'énerver plus que de raison car l'entraide sera bien mieux utilisée à mesure qu'on avance dans l'histoire. Malheureusement, sur ce point, il s'avère que si le duo fonctionne parfaitement en solo (oui, je sais, dit comme ça, c'est étrange), lorsqu'on y joue en coopératif, les personnages de Natalia et de Moira sont bien moins fun que ceux de Claire ou Barry qui manipulent toutes les armes et ont donc un rôle plus actif lors des scènes d'action.

Un gameplay qui stagne pour un résultat qui fait encore ses preuves

D'un point de vue du gameplay, difficile de dresser des lauriers à Capcom qui s'est contenté de reprendre ce qui avait déjà été fait dans le précédent volet. Si la construction à base d'exploration / action / résolution d'énigmes reste la pierre angulaire de l'aventure, on retrouve aussi des déplacements toujours un peu lourds malgré le retour de l'esquive, des attaques furtives ou bien encore les finish moves. Le système de customisation d'armes a également été repris et il vous faudra dénicher des ateliers pour changer de flingues ou clipser des améliorations pour tirer plus rapidement, obtenir plus de puissance, avoir moins de recul... Précisons qu'il sera aussi permis d'acheter des upgrades pour votre personnage afin d'augmenter plusieurs caractéristiques. Un meilleur usage des herbes vertes, des mouvements supplémentaires, faire en sorte que Moira aveugle plus longuement les ennemis, à vous de voir ce qui vous parle davantage pour une expérience plus personnelle.

Du solo, du coop et un mode Commando pour booster la durée de vie

Bien que ce Revelations 2 soit donc critiquable, à différents niveaux, sur pas mal de points, il propose un contenu suffisamment riche pour contenter son public. Ainsi, outre un solo réclamant entre 7 et 8 heures pour être bouclé et la possibilité d'y jouer avec un ami (en local ou online), le mode Commando permet de rester quelques heures de plus devant son écran pour peu qu'on aime les objectifs extrêmement répétitifs. Cependant, si on excepte des missions réclamant simplement d'éliminer un nombre précis d'ennemis, on retiendra tout de même une bonne palanquée de personnages à incarner, des lieux et des ennemis issus d'anciens Resident Evil et énormément d'armes à débloquer ou à améliorer.

Certes, on aurait apprécié quelque chose de différent et de plus fun, sans parler d'un niveau technique bien meilleur, mais on devra une fois de plus se contenter de ce qu'on nous propose. Cette dernière phrase pourrait ainsi servir de conclusion à ce test car bien qu'on apprécie de parcourir ce Revelations 2, c'est le plus souvent avec un petit air blasé laissant place à un sourire complice grâce à quelques boss sympathiques et autres petites surprises scénaristiques. Maigre consolation j'en conviens mais malgré tout suffisamment conséquente pour qu'on ne se sente pas lésés d'autant que le prix affiché est moins élevé qu'à l'accoutumée.