Un peu plus d'un an après sa sortie, Total War : Rome 2 s'est offert en fin d'année dernière un troisième DLC solo nommé Le Courroux de Sparte. A travers une toute nouvelle campagne, il propose de se replonger dans la Grèce antique afin de revivre la célèbre guerre du Péloponnèse. Sur le papier, il faut avouer que cela a de quoi faire saliver, mais le résultat est-il vraiment à la hauteur ?
Le Courroux de Sparte débute donc en 432 av. J.-C. alors que la tension monte entre les cités grecques qui craignent le côté hégémoniste d'Athènes. Les Perses ont été repoussés il y a déjà 40 ans, ce qui laisse le champ libre à une guerre civile qui s'annonce sanglante. Le cadre étant posé, on vous laisse le choix entre 4 factions distinctes disposant d'attributs divers et variés. Athènes dispose ainsi d'un bonus de 10% de revenus culturels, mais aussi d'une pénalité de 10 unités de bonheur dans chaque région en raison de son côté impérialiste. Sparte dispose quant à elle d'un point d'expérience supplémentaire pour chaque unité recrutée et d'agents qui manquent de subtilité et voient toutes leurs statistiques amputées d'un point. Corinthe, grâce à son héritage maritime, dispose de navires plus rapides en bataille, mais vit aussi dans l'ombre d'Athènes, ce qui réduit ses revenus de fabrication de 10%, tandis que la Ligue Béotienne dispose de revenus d'impôt amoindris par son organisation en confédération, mais dispose en contrepartie de 10% de moral en plus pour toutes ses unités.
Calmez donc vos ardeurs
Une fois le choix fait, on se retrouve face à une toute nouvelle map de campagne évidemment centrée sur la Grèce et comprenant 78 régions réparties en 22 provinces. Le but est de s'en octroyer un grand nombre, soit par la force, soit par des alliances militaires bien senties. Attention toutefois, il nous est dit clairement de ne pas nous attaquer directement aux grosses capitales sous peine de grosses sanction diplomatiques. En effet, il ne faut pas perdre de vue que cette guerre devait contrer les ambitions d'un potentiel tyran, pas d'en voir émerger un nouveau. Si par exemple vous attaquez sauvagement Athènes, vos ambitions paraîtront claires aux yeux des autres factions qui vous attribueront automatiquement un malus de 200 points de relation. En somme, même vos alliés historiques commenceront à douter de vous puisqu'une alliance n'apporte qu'une cinquantaine de points. Attaquez une autre capitale et tout le monde se retournera carrément contre vous. Ajoutez en prime la possible entrée en jeu de la Perse qui sortira de son rôle d'observateur à la moindre faille, et vous risquez de ruiner votre partie en un éclair. Il faut donc jouer une guerre stratégique en prenant des colonies secondaires. Cela permet d'engranger des ressources, tout en affaiblissant l'ennemi, en déstabilisant ses provinces. Enfin, quand toutes les pièces sont en place, il ne reste plus qu'à lancer une attaque massive en fin de partie. C'est là un point plutôt intéressant, du moins en théorie parce que dans les faits, Athènes est encerclée dès le début de la partie et ne tient jamais plus de 10 tours sans être prise par une faction ou une autre. Dommage.
Un contenu limité
Outre sa campagne inédite, Le Courroux de Sparte comprend 50 nouvelles unités dont certaines sont propres à certaines factions. Logiquement, Sparte dispose donc d'hoplites uniques qui s'avèrent être d'une efficacité redoutable au corps-à-corps tandis qu'Athènes est plus centrée sur les unités navales. Tout ceci est donc bien sympathique et offre des options stratégiques nouvelles, mais il est vraiment dommage de ne pas pouvoir en profiter en bataille personnalisée. En effet, les factions, les unités ou les maps, soit l'intégralité du contenu de ce DLC, sont absentes des modes principaux du jeu, ce qui en limite vraiment l'intérêt. On n'a pas non plus droit à une quelconque bataille historique, ni à des éléments de campagne vraiment novateurs. Certes, quelques événements inédits ont fait leur apparition, à l'instar des jeux olympiques qui consistent à envoyer une somme d'argent définie pour augmenter ses chances de victoire, et donc obtenir un bonus de bonheur de quelques tours, mais il faut avouer que cela ne change pas radicalement la donne. On a même parfois l'impression de jouer au jeu de base (malgré les tours plus courts qui ne durent qu'un mois), ce qui est tout de même décevant. Pour quasiment 15 €, on pouvait en attendre un peu plus.
Points forts
- Contexte historique très intéressant
- Une toute nouvelle carte de campagne
- L’agressivité bien sanctionnée, ce qui oblige à revoir sa stratégie
- 4 factions inédites avec des spécificités bien marquées
Points faibles
- Campagne pas forcément très bien équilibrée avec une Athènes qui tombe trop facilement
- Factions et unités pas disponibles en bataille rapide
- Pas de bataille historique
- On a finalement l'impression de jouer au jeu de base
- Un contenu qui ne justifie pas forcément ses 15 €
Malgré un contexte historique des plus alléchants, 4 nouvelles factions assez intéressantes à jouer et un système de pénalités qui oblige à mener un guerre plus subtile qu'à l'accoutumée, Le Courroux de Sparte ne parvient pas à convaincre totalement. Cela vient déjà d'une campagne qui aurait pu être mieux équilibrée, et surtout plus novatrice, mais aussi de l'absence des nouvelles unités et factions dans les batailles personnalisées. Pour 15 €, on en attendait un peu plus.