Votre pire cauchemar est de retour. La série Simulator vient d'accoucher d'un petit dernier, que l'on espère voir davantage lorgner du côté de la série des Farming ou Euro Truck Simulator que dans la partie plus sombre de ses expériences passées. Construction Simulator 2015 vous emmène au pays merveilleux des excavateurs, des camions et des chantiers, où casques et salopettes riment avec bon goût.
Avant de sortir le bleu de chauffe, vous passez par une courte séance de personnalisation. On choisit le nom de son personnage, de l'entreprise de construction ainsi que la couleur principale de cette dernière, avant de définir l'apparence de notre futur bricoleur badass parmi l'un des modèles proposés. Une fois votre petite popote terminée, vous pouvez rentrer au choix dans le mode carrière principal ou vous adonner aux joies du multijoueur. Dans les deux cas, le principe reste similaire et vous place en tant qu'ouvrier dans une nouvelle entreprise de construction. Fraîchement débarqué de la gare, vous n'aurez même pas le temps d'explorer les jolies montagnes aliasées de votre nouveau patelin à la consonance germanique qu'il faudra se mettre au travail.
La région ne manque pas de travail et vous allez rapidement être mis dans le bain grâce à votre patron Hans-Peter (sic) qui va vous expliquer le b.a-ba des chantiers de construction. Après une période d'adaptation un peu délicate due à la maniabilité très différente de chacun des véhicules, le plaisir se fait ressentir dès lors que vous commencez à cerner le gameplay des différents engins. Certes, on passe beaucoup de temps à livrer des objets d'un point A à un point B et la gestion de la caméra est absolument atroce, mais on devient rapidement accro au système de contrat, toujours plus désireux d'amasser de l'argent afin de faire grandir sa petite entreprise. Le système de progression est plaisant mais un peu longuet, surtout lors des phases où vous devez déposer un container à la déchetterie voisine au volant d'un véhicule incapable de dépasser les 10 km/h. Pour le reste, entre les instructions détaillées (avec une traduction française sans fautes majeures), le système de voyage rapide et la variété de gameplay des véhicules, on prend plaisir à parcourir les missions proposées.
Une caméra que l'on aimerait dépecer vivante avant d'y frotter des citrons.
Du point de vue technique, le titre peine à décoller. Outre le manque évident de détails (plaines vides, façades des bâtiments ternes), on pestera régulièrement contre les bugs de collision qui vous feront renverser votre palette au milieu de la route ou bloquer votre pelleteuse entre deux éléments a priori insignifiants. On pourra ainsi s'amuser en voyant les passants fantômes traverser notre voiture, ou en se rendant sur un chantier en coupant directement à travers les grillages, seul élément de décor fixe qui ignore les lois de la physique. Et comme chez les Simulator on ne fait pas dans la demi-mesure, les autres éléments du décor sont quasiment tous indestructibles. Croyez-moi, c'est loin d'être un détail quand vous faites un demi-tour avec une remorque et que vous vous retrouvez coincé par un élément insignifiant. Seul véritable point positif, la modélisation correcte de quelques engins aux licences prestigieuses telles que Still, Man, Liebherr (et l'argent du beurre) ne parvient pas à cacher l'optimisation ratée d'un titre sujet à de nombreux ralentissements et à quelques plantages heureusement assez rares.
Ni bon ni vraiment mauvais, Construction Simulator 2015 part d'un bon sentiment en voulant proposer un environnement ouvert, un système de progression de votre entreprise et un gameplay plutôt exigeant. Il pèche toutefois sur la forme à cause d'une réalisation datée, d'un démarrage très poussif dans lequel on a le sentiment de passer son temps à conduire d'un point A à un point B, sans oublier de nombreux bugs de collision et une caméra que l'on aimerait dépecer vivante avant d'y frotter des citrons. Avec quelques patchs et un peu plus de variété, le titre aurait pu figurer parmi les bonnes pioches de la série. En l'état et à ce tarif, il restera bien au chaud dans les étals.
Points forts
- Contenu imposant
- Gameplay ardu mais pas dénué d'intérêt
- Un vrai sentiment de progression
Points faibles
- Certains déplacements sont longs, ennuyeux et donc mal pensés
- Réalisation venant d'un autre âge
- Optimisation bancale
- Bugs de collision omniprésents
- Gestion de la caméra atroce
- Trop cher pour un tel état de finition