Il aura fallu un peu plus de quatre ans pour que Crystal Dynamics nous propose enfin une suite au sémillant Lara Croft and the Guardian of Light. Ainsi, si vous aviez succombé à cette transposition en 3D isométrique de l'univers de Tomb Raider, vous serez ravi de retrouver tout ce qui avait fait le succès du premier volet... Ni plus, ni moins.
L'Egypte, Lara la connaît, notamment pour y avoir mis les pieds durant l'un des meilleurs épisodes de la saga Tomb Raider sous-titré La Révélation Finale. Néanmoins, bien que Jean-Yves pointe aux abonnés absents, il y est encore question du dieu Seth qui vient tout juste d'être libéré à cause de l'inadvertance de Carter, le compagnon d'infortune de la lady britannique. Heureusement, les deux compères ne seront pas seuls pour contrer la menace puisque les dieux Horus et Isis vont s'allier à nos intrépides aventuriers afin de bouter le démon de la surface de la Terre. Toutefois, avant de mener à bien leur mission, il leur faudra récolter dix fragments d'Osiris qui seront synonymes d'autant de niveaux à traverser.
Deux filles, deux gars, pas mal de possibilités
Alors que the Guardian of Light ne proposait qu'un mode Deux joueurs, the Temple of Osiris multiplie par deux ce nombre afin de proposer une aventure se jouant aussi bien seul qu'à deux, trois, ou quatre, le système de drop-in / drop-out permettant à n'importe quel joueur online de rejoindre et de quitter votre partie quand bon lui semble, pour peu que vous l’ayez rendue publique. De fait, à l'image du précédent volet, les quatre aventuriers seront complémentaires, les deux personnages humains (Lara et Carter) ayant des attributs différents des déités. Si les deux premiers pourront user d'armes à feu ou d'un grappin sur lequel leurs compagnons pourront progresser, les deux suivants auront la possibilité de manier un bâton magique, bien utile lorsqu'il s'agira d'actionner des mécanismes ou de ralentir le temps, sans oublier la création d'une sphère d'énergie pouvant servir de bouclier ou de tremplin pour permettre à Lara et Carter d'atteindre des zones inaccessibles. Ces capacités seront mises à rude épreuve tout au long du jeu puisque la construction de ce volet repose à nouveau sur un savant mélange de plusieurs genres. Rajoutons tout de même que si vous jouez uniquement à deux, un joueur devra obligatoirement prendre un dieu, l'autre étant cantonné à la miss Croft.
Plate-forme, action et réflexion, what else ?
Comme on pouvait s'en douter, Lara Croft and the Temple of Osiris repose sur une architecture similaire à celle de son grand frère. Pour simplifier les choses, disons que tout s'articulera autour d'un hub à partir duquel les différents niveaux se débloqueront au fur et à mesure. Précisons qu'à l'inverse du précédent épisode, il sera cette fois possible de rejouer les levels déjà terminés sans avoir à passer par le menu principal. Un gain de temps appréciable pour une progression plus fluide composée de tombeaux plus ou moins longs dédiés à un mix entre la plate-forme, la réflexion et l'action synonyme de gunfights, de combats de boss ou de courses-poursuites. Bien entendu, vous y retrouverez aussi les tombeaux Défis et leurs énigmes plus corsées mais recelant de puissantes armes ou des améliorations supplémentaires. En parlant de ça, notez que si vous vous amusez à essayer de tout récupérer dans les niveaux (gemmes, armes, améliorations, crânes rouges...), la durée de vie ne s'en portera que mieux. Non pas que celle-ci soit mauvaise de base (comptez environ 8 heures) mais il est vrai que the Temple of Osiris, tout comme the Guardian of Light, a réussi à trouver le parfait équilibre en termes de difficulté, la disposition des checkpoints étant savamment pensée pour éviter tout sentiment d'énervement.
D'ailleurs, à ce sujet, rajoutons que les statistiques de fin de niveau, liées à des défis à remplir, devraient vous pousser à accepter le challenge ou bien encore à faire des crasses à vos compagnons afin d'être en tête du classement. Bref, on ne se privera donc pas pour « oublier » de maintenir son grappin alors qu'un de nos camarades joue les funambules au-dessus d'une fosse hérissée de pics ou d'activer des mines juste au moment où nos potes passent dessus, d'autant que celles-ci sont en nombre illimité. Idéal pour leur faire perdre du temps et pour nous permettre de récupérer le maximum de gemmes. Cependant, en parallèle au plaisir sadique que ce genre de comportement ne manquera pas de générer chez vous, retenez que plus vous aurez de gemmes et plus vous aurez de quoi ouvrir des coffres importants à la fin de chaque niveau. En somme, si vous avez suffisamment de pierres précieuses dans votre besace, vous pourrez ouvrir ces fameux coffres de bronze, d'argent ou d'or, les derniers cachant bien entendu des récompenses plus utiles que les premiers. Mais quelles sont ces fameuses récompenses me demanderez-vous ? C'est ce que je me propose de vous expliquer.
L'anneau tout sauf unique
Les coffres mentionnés ci-dessus vous offriront des anneaux et autres amulettes. Bien que le tout renvoie au système de reliques de the Guardian of Light, notons que les amulettes vous permettront d'utiliser un pouvoir particulier (tir dispersé, projectiles de feu...) qui, une fois une jauge remplie en éliminant des ennemis, se déclenchera automatiquement et profitera à tous les personnages. Mieux, tant que vous ne vous ferez pas toucher, vous pourrez user de cette capacité. Ainsi, si vous jouez en multi, il vous faudra vous coordonner afin que vos compagnons ne s'équipent pas des mêmes amulettes que vous. Il sera en effet plus intelligent de pouvoir profiter d'une régénération de munitions, de projectiles empoisonnés ou d'un tir multiple plutôt que de trois capacités similaires. Notons qu'à l'inverse des amulettes, les anneaux vous octroieront également des bonus et / ou malus passifs (en fonction de la rareté de l'item) qui n'affecteront que votre personnage. En somme, prenez le temps nécessaire pour parfaire votre équipement si vous voulez vous éviter quelques désillusions face à certains ennemis plutôt retors. Précisons qu'en passant par l'inventaire, il vous sera aussi permis de changer d'armes (mitraillette, fusil d'assaut, fusil à verrou...), Lara et ses compagnons pouvant switcher constamment entre quatre joujoux via la croix de direction. Concernant ce point, notons que le Sceptre d'Osiris arrivera obligatoirement dans les mains de la belle lors d'une partie solo puisque le bâton sera indispensable pour résoudre certaines énigmes, principalement à base de boules d'énergie à activer à l'aide du rayon généré par l'item et de jeux de miroirs.
Imparfait mais hypnotique
Bref, dans le fond, le gameplay ne change pas, ce qui n’est pas un mal vu qu'il remplissait déjà bien son office. Malheureusement, on retrouve également les mêmes problèmes que dans le précédent volet. On aura alors parfois du mal à bien juger les distances ou le positionnement de Lara à cause des perspectives, ce qui entraînera plusieurs ratés lors de sauts. De même, lors de certains gunfights, il ne sera pas rare de ne plus trop s'y retrouver à cause d'un déluge d'effets spéciaux. Rien de suffisamment gênant pour pester contre ce jeu, classique mais plus que jamais fun à parcourir, seul ou à plusieurs. D'autant plus vrai qu'avec un cycle jour / nuit, que vous pourrez modifier, et une météo changeante, vous aurez le loisir de refaire certains niveaux afin de les apprécier sous un autre angle. Une manière comme une autre de prolonger le plaisir...
Points forts
- Concept qui marche toujours aussi bien
- Aventure jouable en coopératif à 4
- Gameplay légèrement amélioré...
- Bande-son
- Equilibre parfait entre énigmes et action
- Bonne durée de vie (surtout si vous cherchez à tout récupérer)
Points faibles
- Quelques sauts difficiles dûs à la 3D isométrique
- Combats parfois un peu brouillons à cause d'un trop-plein d'effets
- … malgré peu de nouveautés
Reprenant à la lettre la formule du précédent volet, Lara Croft and the Temple of Osiris compense son manque de nouveautés par un fun toujours aussi important. Très agréable à jouer et renvoyant par son ambiance aux origines de la saga, et plus particulièrement à l'excellent Tomb Raider : La Révélation Finale, ce second volet issu de la série « Lara Croft » milite toujours pour un mélange équilibré entre action et réflexion sous couvert d'une aventure trouvant du sens aussi bien en solo qu'à quatre joueurs. Alors oui, Crystal Dynamics ne prend aucun risque mais vu qu'on s'y amuse énormément, il n'y a pas de quoi se sentir lésé voire blasé.