Path of Exile 2 sort enfin de l’ombre ; son accès anticipé est enfin disponible pour toutes les personnes qui souhaiteraient investir dans le “support pack”, le ticket d'or pour jouer en avance. Au menu de cette première phase d’accès anticipé : Les trois premiers actes narratifs, accompagnés de six classes singulières saupoudrés d’une partie de l’endgame. Rien qu’avec ce contenu, est-ce que Path of Exile 2 peut être considéré comme étant le digne successeur du premier titre de la licence ? Retrouvez la réponse dans notre test !
Patience est mère de vertu ! Le vidéo test de Path of Exile 2 arrivera très prochainement.
Est-il nécessaire de jouer à Path of Exile pour comprendre Path of Exile 2 ?
En voilà une question pertinente, mais n’ayez aucune crainte : il n’est pas nécessaire d’avoir joué à Path of Exile, premier du nom, pour s’atteler au deuxième titre. Il n’y a aucune liaison qui pourrait contraindre les nouveaux joueurs.
Il convient de noter qu’il en va d’ailleurs de même avec le système d’amélioration de votre personnage et de la construction de votre build. Jusqu’alors, Path of Exile est réputé pour détenir un système de progression extrêmement riche, avec un nombre incroyable de compétences et d’objets à utiliser. La prise en main du jeu est vraiment compliquée, surtout au début, car nous sommes accablés de toutes parts par des mécaniques à assimiler relativement méconnues des autres jeux.
Or, avec Path of Exile 2, ce système a été modifié avec la refonte complète du système de gemmes et de sorts. Auparavant, nous devions dénicher une pièce d’équipement qui serait en mesure d’accueillir la gemme de compétence tant convoitée. Sauf que cette époque est dorénavant révolue : vos pièces d’équipement n’entrent plus en compte et vous devez simplement trouver dans le monde des gemmes d’aptitudes que vous pourrez graver du sort de votre choix et de n’importe quelle classe, du moment que vous remplissez les pré-requis indiqués.
Et ces gemmes, figurez-vous que vous en trouverez très facilement, dans la mesure où tous les adversaires ou coffres peuvent vous en fournir. Lors de mon expérience de jeu, j’ai obtenu beaucoup de sorts, et plus qu’il n’en faut, puisque j’ai dû faire des choix tant, les emplacements me manquaient.
Alors que Path of Exile était un titre très connu pour proposer des builds ardus et contraignants à mettre en place, ce nouveau titre est un réel vent de fraîcheur qui vient enterrer des mécaniques de jeu bien trop complexes à exécuter pour le commun des joueurs.
Une meilleure accessibilité pour moins de défis ?
Alors, détrompez-vous ; Path of Exile 2 n’est pas moins avare en défis que son grand frère.
Les adversaires, qu'ils soient de simples créatures ou des boss importants, requièrent une plus grande discipline pour les éliminer ; notamment sur les boss. Ils ont des paternes à connaître et surtout à comprendre pour en venir à bout. Dans ce nouveau titre, tout réside dans l'analyse, la patience et la connaissance de ses compétences (et accessoirement des faiblesses de l'adversaire). Ces derniers ont des mécaniques de combat exceptionnelles et Diablo 4 devrait en tirer une bonne leçon. Les combats sont haletants, mais tirent beaucoup trop sur la durée. Que ce soit les boss ou les “trash mobs”, ces derniers ont une quantité de points de vie parfois démesurée.
On ressent aussi la différence d’efficacité entre les classes. Une rôdeuse pourra être plus forte un boss, alors qu’une sorcière le sera beaucoup moins, mais saura tirer profit de ses compétences pour annihiler un autre boss que la rôdeuse parviendra difficilement à éliminer.
Nous sommes bien loin d'un hack’n’slash classique où nous ne devons pas trop nous poser de questions, et où la puissance de notre build suffit pour remporter un combat ; il faut être aux aguets et faire preuve de dextérité. Les combats en sont presque militaires.
À bien des égards, cette complexité est vraiment grisante, car la victoire n'en est que plus satisfaisante. Alors oui, Path of Exile 2 est un plus simple que le premier du nom, mais se trouve à des années-lumières des premiers niveaux de tourment de Diablo 4 sur les combats en général, mais plus spécifiquement sur les boss ou autres mini-boss.
À l’instar des Dark Souls, de Elden Ring, de Nioh ou encore de Monster Hunter, il n’y a aucun choix de mode de difficulté. Ainsi, vous devrez prendre le jeu comme il est, à bras-le-corps, sans bénéficier d’un mode facile. Est-ce un risque ? Je ne crois pas ! Les néophytes des souls ont su apprivoiser le genre avec Elden Ring, j’ai donc bon espoir pour qu’ils puissent s’en sortir sur Path of Exile 2.
Une technique exemplaire, pour une narration sommaire
Alors qu’on aurait pu croire que Path of Exile 2 aurait joué la carte de la modernité, les développeurs semblent avoir fait les choses différemment ; apporter la tradition dans la modernité. Pour les connaisseurs, c’est un fait, Path of Exile 2 transpire Diablo 2 ; la bonne époque, dirons certains. Or, nous ne sommes pas dans un style de jeu aussi rigide qu’en 2000, bien au contraire, la technique est très moderne : le level design réussi et la conception des cartes est plus qu’agréable au regard. Globalement, si Diablo 2 devait sortir en 2024, il aurait très certainement pu être Path of Exile 2.
Le dernier titre de Grinding Gear Games est très visuel, que ce soit sur les sorts, sur les zones qu’on arpente ou encore sur les pièces d’équipement que notre personnage revêt. L’UI, ainsi que le HUD ont beau avoir cette direction artistique vieillotte, il reste néanmoins très simple de compréhension et apporte une certaine touche de nostalgie bien maîtrisée.
Au lancement du jeu, nous sommes happés par une cinématique d’introduction qui nous donne envie d’en savoir un peu plus sur la corruption qui s’abat sur Wraeclast. Les développeurs ont prévenu qu’ils avaient mis un peu plus d’effort sur le narratif. Quelle idée grisante… sauf quand on se rend compte que c’est sans aucun enrobage.
Lorsque nous progressons dans Path of Exile 2, bien que nous ayons le fil d’Ariane pour comprendre les tenants et les aboutissants de l’histoire principale du jeu, nous restons privés de toute scénarisation. Les PNJ sont statiques, aucune cut-scene n’est présentée et encore moins de cinématique. Nous sommes cantonnés à avancer dans l’histoire avec de simples lignes de dialogue, qui, pendant notre test n’était que partiellement traduite, à l’instar de nombreux objets, monstres ou attributs.
La quête principale et les quêtes secondaires sont très pauvres et l’histoire est prévisible jusqu’à la fin de l’acte 3 réduisant Path of Exile 2 à être un jeu à gameplay. Il manque d’un petit enrobage qui aurait grandement fait la différence. Du moins, pour le moment, car rappelons-le : Path of Exile 2 est toujours en accès anticipé et la mission principale va se poursuivre.
Une maniabilité hors-pair
Un point important que je souhaiterais souligner dans ce test est la maniabilité du jeu, notamment à la manette.
Les commandes sont bien plus intuitives que sur Diablo 4 et le contrôle de notre personnage s’avère être beaucoup plus facile. Pour faire simple, jouer à la manette à Path of Exile 2 a été une révélation. Alors qu’on aurait pu croire que ce genre de jeu ne puisse se jouer convenablement qu’au clavier et à la souris, la prise en main sur la manette se fait beaucoup plus naturellement et s’avère même bien plus pratique.
D’ailleurs, davantage d’informations sont proposées aux joueurs lorsqu’ils jouent à la manette, ainsi, une question se pose : Path of Exile 2 a-t-il été pensé pour être initialement joué à la manette ? Nous n’avons pas la réponse à cette question, mais la justesse d’exécution dans les paramètres manettes porte à croire que c’est le cas.
C’est un point très important, car cela implique donc que Path of Exile 2 est aussi accessible pour les personnes atteintes d’un handicap. Il est d’ailleurs possible de revoir totalement les touches, pour ainsi composer une configuration adaptée pour n’importe qui.
À ne pas s’y méprendre, Path of Exile 2 est aussi très agréable à jouer au clavier et à la souris, or, nous ne pouvons pas profiter de l’effet que peut apporter la manette. Ici, nous parlons exclusivement de la liberté de mouvement tout en incantant un sort ou bien les vibrations générées par nos attaques ou celles des adversaires. Bien que l’utilisation de la souris ou du clavier soit tout aussi parfaite que la manette, l’usage de cet accessoire vient ajouter une touche supplémentaire, ainsi qu’un confort inégalé.
Un désir de grandeur, voire un poil trop ?
Bien que Path of Exile 2 soit techniquement parfait, il n’est pas exempt de défaut. Toujours en gardant à l’esprit qu’il est toujours en accès anticipé, donc incomplet à l’heure où nous écrivons ces lignes, Path of Exile 2 me semble toucher par la folie des grandeurs, pour le meilleur, comme pour le pire.
Commençons alors par les points positifs ; les zones et ce qui les compose. Chaque acte est découpé en plusieurs petites instances singulières générées de façon procédurale. Chacune des zones prend globalement une bonne heure à être explorée, vous offrant des paysages inédits et de nouveaux adversaires. C’est un réel plaisir d’apprendre à connaître nos nouveaux opposants, car ils nous forcent à revoir notre façon d’aborder les combats.
Or, ce point positif peut aussi s’avérer être un point négatif, dans la mesure où ils sont extrêmement nombreux. Vous prendrez un temps fou à nettoyer la zone et vous n’effectuerez que très peu d’activité annexe. Dans la mesure où la chute de ressources ou de pièces d’équipement utiles pour votre personnage se fait de façon totalement aléatoire, l’exploration n’est pas toujours récompensée à sa juste valeur. Vous n’aurez aucun répit en attendant d’arriver au endgame.
En effet, il convient de noter qu’il est relativement dommage de devoir attendre la fin du dernier acte disponible pour disposer de nouvelles activités. Lors du leveling, vous n’aurez que la campagne, hors les épreuves de spécialisation de classe au milieu de l’acte 2, à vous mettre sous les dents. Vous n’aurez pas la chance de disposer de donjons, d’expéditions ou encore de petits défis lors de votre aventure ; vous devrez attendre les activités de fin de partie pour avoir le choix.
Une ode à la liberté et à la créativité
Chose que Diablo 4 n’a pas : la pluralité et la diversité des styles de jeu. Lorsque nous choisissons une classe, vous partez simplement avec des prérequis pour partir sur une branche spécifique de votre personnage. Or, vous n’êtes pas bridé par cette dernière ; quelle joie de jouer sorcier-mage, pour avoir encore plus de dégâts, en plus des petits compagnons squelettiques.
L'arbre de talents passifs emblématique de Path of Exile fait d’ailleurs son grand retour, offrant plus de 1500 talents pour une personnalisation approfondie de votre expérience de jeu. Bien que chaque classe débute à un emplacement spécifique sur l'arbre, celui-ci est partagé par toutes, vous permettant ainsi d'explorer des combinaisons uniques de mécaniques provenant de diverses classes. Le jeu introduit aussi la spécialisation duale, une mécanique innovante permettant de répartir vos points de talent entre deux ensembles d’armes distincts.
On se sent vraiment libre de faire ce que l’on souhaite, ainsi, les déclinaisons de builds peuvent se faire par centaines. À l’inverse des autres jeux du genre, nous ne sommes pas bridés par choix irréversible ; vous êtes libre d’aller dans la construction que vous souhaitez.
Encore beaucoup de choses nous attendent !
Veillons à garder en mémoire que nous n’avons à notre portée qu’une petite partie de l’accès anticipé. D’autres actes narratifs, classes et activités nous attendent. À l’heure actuelle, l’arc narratif de Path of Exile 2 vous tiendra en haleine pendant une bonne quarantaine d’heures.
Or, le nerf de la guerre ici, c’est son endgame. Path of Exile 2 enrichit ce dernier avec une myriade de nouveautés et de systèmes sophistiqués pour prolonger l’expérience au-delà de la campagne. Le contenu inclut des zones variées dans des biomes spécifiques, des boss uniques, et des mécaniques comme les Cartes qui débloquent progressivement l’Atlas, une carte interactive permettant d’explorer le monde du jeu en profondeur.
Une des caractéristiques majeures est l'Arbres de talent des Cartes, un arbre de talents dédié à l'endgame. Il permet de personnaliser le fonctionnement des Cartes : augmenter la densité d'ennemis, ajouter des coffres spéciaux, ou intensifier les récompenses.
Toutefois, améliorer les Cartes rend les affrontements plus ardus, nécessitant des stratégies adaptées. Les joueurs peuvent également découvrir des structures comme les Tours pour explorer davantage l’Atlas et des Reliquaires pour obtenir des objets rares.
En parallèle, des mécaniques issues des ligues précédentes de Path of Exile premier du nom, telles que Délire ou Brèche, sont intégrées à la Carte, chacune proposant des défis et des récompenses uniques. Enfin, l’endgame comprend l’Expédition ou le Rituel, apportant des défis plus complexes et des objets puissants pour les builds plus avancés.
Évoluer dans l'endgame est grisant, car il vise à offrir un contenu renouvelé et accessible, tout en mettant l’accent sur la profondeur stratégique du jeu. Pour faire simple, l’endgame dispose d’une grande rejouabilité qui ne tari pas le plaisir de jeu.
Conclusion
Points forts
- Une grande liberté de création de build
- Des boss très travaillés et mémorables
- Un vin qui va se bonifier avec le temps
- Une belle durée de vie (minimum 30 à 40 heures pour les trois premiers actes)
- Old school à la Diablo 2, mais avec une technique bien plus moderne
- Une excellente maniabilité manette en main
- Un endgame déjà très complet
Points faibles
- Un jeu gratuit, pour un accès anticipé payant
- Tire trop sur la longueur dans les affrontements
- Une histoire et une narration déceptives
- Un peu vide en activité annexe lors du leveling (pour le moment)
Note de la rédaction
Path of Exile 2, plus accessible et visuellement attrayant que son prédécesseur, reste un jeu old-school complexe qui séduira les férus de combats musclés. Cette difficulté, qui constitue pourtant le cœur du jeu, peut cependant décourager les nouveaux venus ou les personnes qui n'ont pour coutume de se prendre la tête. Il demeure idéal pour ceux qui cherchent une expérience sur le long terme, il pourrait ne pas convenir aux joueurs occasionnels ou aux amateurs des mécaniques simplifiées à la Diablo 4.
Le supporter pack à 27,75 euros vaut-il le coup malgré la future gratuité du jeu ? Oui, car il propose déjà bien plus que certains AA ou AAA récents. En accès anticipé, Path of Exile 2 promet encore beaucoup (narration, nouvelles classes, contenus de fin de jeu, corrections de bugs). Pour une expérience optimale et gratuite, vous pouvez aussi attendre la version finale. Ce titre, exigeant et axé sur le perfectionnement, est un digne successeur du premier opus, taillé pour les joueurs prêts à relever de nombreux défis.