Fort du succès des précédents volets, en particulier le deuxième épisode sorti à un moment où les confinements étaient tristement d’actualité, Nintendo nous invite une nouvelle fois à transpirer avec Fitness Boxing 3. Et comme dirait le fan de sport : c’est la routine.
Le coup du sport
Tout comme ses prédécesseurs, Fitness Boxing 3 : Your Personal Trainer se donne pour objectif de faire transpirer les joueurs devant leur écran, et à l’instar des deux autres volets, il compte le faire via des exercices d’aérobic empruntant des mouvements venant du monde de la boxe. Que vous soyez un(e) novice en la matière ou un(e) expert(e) biberonné(e) à Gym Tonic, le soft développé par Imagineer a tout ce qu’il faut dans son sac polochon pour vous aider à garder – ou à retrouver – la forme, dans la joie et la bonne humeur.
Joy-Con entre les mains, le titre propose toujours des exercices d'entraînement à effectuer via deux catégories principales. La première, intitulée “séance du jour”, est un programme personnalisé qui répond aux demandes des sportifs en herbe. Choix de l’objectif (se dépenser, endurance, etc.), zones à travailler (biceps, abdominaux, etc.), durée (entre 10 et 40 minutes), vitesse, mouvements à retirer… les options sont à l’image de la présentation générale, elles vont droit à l’essentiel et ne s’encombrent pas de superflu.
La seconde rubrique majeure, “Entraînement libre”, donne accès à des exercices se concentrant sur des coups particuliers, tels que les directs, les crochets, les uppercuts ou encore les esquives. Elle offre aussi deux nouveautés assez anecdotiques : la boxe assise, qui comme son nom l’indique nous fait enchaîner les mouvements sans devoir bouger nos fesses du canapé, et l’activité des gants, où il faut frapper de la façon demandée dans les pattes d’ours du coach. Des ajouts forcément bienvenus quoi que dispensables, ces modes n’apportant rien de nouveau dans les choses à effectuer ou dans le challenge global. D’autant plus qu’avec une reconnaissance de mouvements aussi paresseuse, il est déjà possible de faire de la boxe en étant assis. Comme à l’accoutumée, la rubrique “étirements” ne lit que des vidéos avec des gestes à reproduire sans avoir besoin de tenir ses Joy-Cons.
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Les habitués de la première heure ne seront donc pas pris de vertiges face aux maigres nouveautés. Indications personnelles à entrer afin de définir les meilleurs enchaînements, 6 coachs personnalisables seulement, défis à réussir dans le but de glaner quelques pièces (à dépenser dans des vêtements pour ses entraîneurs ou dans des musiques supplémentaires), mode deux joueurs (jouable avec une ou deux paires de Joy-Cons), interface sobre privilégiant le fonctionnel au tape à l’œil… on transpire en terrain connu, sur des sons connus. En effet, contrairement aux deux autres opus, Fitness Boxing 3 compte 20 tracks (sur 30) sous licence – version chiptune – avec des musiques provenant de Kiss, Elton John, Billie Eilish, Madonna, Britney Spears, mais aussi Kylie Minogue. L’établissement de “l’âge fitness” se fait sous les tubes, et pas que ceux de lotion au magnésium ! Il est à noter qu’il est possible de se secouer la poignet avec son/sa coach via des exercices qui se débloquent en fonction du niveau d'affinité.
Sans mettre de gants
Les bases du gameplay de Fitness Boxing 3 demeurent strictement inchangées par rapport à celles des précédentes itérations. Il est toujours demandé de lancer ses poings de différentes manières en tenant fermement un Joy-Con dans chaque main selon un rythme imposé au cours de différentes routines. Sur le papier, les jambes sont également sollicitées, mais le jeu n’a aucune manière de savoir si nous nous positionnons comme il le demande véritablement. À vrai dire, le soft édité par Nintendo n’est pas capable de reconnaître grand-chose. N’importe quel geste enregistré par le capteur de mouvements est accepté lors d’un exercice. Cela signifie qu’il suffit d’effectuer un geste sec avec son Joy-Con dans la main pour que Fitness Boxing 3 vous félicite de réussir un crochet, un uppercut, voire une esquive rotative. Bien sûr, nous comprenons qu’il n’y a aucun intérêt à vouloir tromper la machine pour faire plus de points, puisque l’intérêt du soft réside dans l’entretien d’une bonne santé physique, mais tout de même… il y a sûrement un juste milieu à trouver entre tout accepter et être d’une intransigeance implacable.
Si éternuer au lieu d’effectuer un crochet est considéré comme “parfait” par le jeu, alors l’envie de se dépasser disparaît forcément. Quand l'œil du coach nous laisse tout faire, et potentiellement, mal faire, alors à quoi sert-il ? Certes, l’entraîneur donne des indications orales (malheureusement en anglais sous-titré français), mais son incapacité à mieux nous conseiller/avertir si l’on ne fait pas bien quelque chose reste décevant. En ce sens, Fitness Boxing 3 est un retour en arrière par rapport à ce que des productions Kinect ont proposé par le passé. Cette accessibilité de tous les instants a au moins le mérite de nous permettre de nous amuser sans les nombreuses contraintes imposées par les jeux de sport qui se jouent en face d’un objectif de caméra. Il n’empêche qu’avec ce manque flagrant de précision dans la reconnaissance de mouvements, nous restons sur notre faim. Il n’y aurait pas de suivi journalier dans les statistiques, nous vous conseillerions presque de prendre des DVD de fitness. Après, si ce que vous recherchez, c’est avant tout de gesticuler les bras en ayant l’impression de faire de bonnes choses pour votre santé, Fitness Boxing 3 est calibré pour vous.
Conclusion
Points forts
- Défoulant et très accessible
- Personnalisation des séances pouvant s’adapter à toutes les envies
- Des musiques entraînantes, dont la plupart sous licence
Points faibles
- Toujours aussi peu exigeant dans son gameplay et dans la reconnaissance de mouvements
- Peu de nouveautés vraiment intéressantes par rapport à l’épisode précédent
- Voix anglaises uniquement (avec sous-titres français), ce qui peut être embêtant pour le public qu’il vise
Note de la rédaction
Les Fitness Boxing se suivent et se ressemblent. Allant droit à l’essentiel, au risque de paraître aseptisé dans sa forme, le titre signé Imagineer réussit à nous faire transpirer énergiquement sur une bande son très rythmée. Cependant, le poids de sa reconnaissance de mouvements hasardeuse commence à être trop lourd à porter. En outre, les timides nouveautés de ce troisième volet, certes bienvenues, ne nécessitent pas que l’on repasse à la caisse. En étant direct : la nouvelle itération du soft édité par Nintendo demeure entraînante, mais elle ressemble à une grosse mise à jour vendue au prix fort.