Mario switch Pro

C’est reparti pour un tour en compagnie de Mario et de ses amis ! Après 17 épisodes qui ont vu les joueurs s’affronter sur un millier d’épreuves au cours de parties endiablées, le jeu de l’oie loufoque de Nintendo revient avec une formule de base qui n’a, a priori, pas beaucoup changé. Pas de véhicule étrange à diriger ici, Super Mario Party Jamboree revient aux sources avec des dés à lancer pour progresser sur sept plateaux en participant à plus de 110 épreuves (en comptant la totalité de ce qui est proposé). Oui, c’est largement plus qu’à l’époque de Super Mario Party, dont le contenu jugé léger avait refroidi les puristes. Avec ses 22 héros jouables (dont 2 à débloquer), ses innombrables modes de jeu et ses graphismes plus charmants que jamais, Jamboree affiche d’emblée les ambitions d’un champion.

Dans son mode de jeu principal, sobrement intitulé “Mario Party”, quatre joueurs évoluent dans des mondes variés en avançant de case en case en fonction du résultat des dés. Du côté des environnements, nous retrouvons cinq plateaux inédits (Île Goomba, Bois rieur de Méga Wiggler, Circuit débridé, Galeries multicolores, Base secrète de Bowser) ainsi que deux anciens (Pays Western et Château arc-en-ciel de Mario). Jeu de l'oie oblige, ces cases sont importantes et ont une triple influence sur le joueur puisqu’elles lui apportent soit un bonus, soit un malus, en plus de décider du type de mini-jeu à venir à la fin du tour (1v3, 2v2, chacun pour soi). Comme à l’accoutumée, le but est de récupérer plus d’étoiles que ses concurrents avant la fin du tour final, et comme d’habitude, il y a toujours une pelletée d’items à acheter/trouver facilitant l’avancée ou entravant celle des autres. Nous constatons que le tuyau doré qui mène à l’étoile active du terrain est toujours présent, mais ce dernier coûte désormais la somme de 25 pièces.

Mario Party propose deux modes qui modifient légèrement les règles : “Classique” et “Pro”. Sans répéter les 15 diapos du tuto, la difficulté “Pro” est pensée pour celles et ceux qui détestent le hasard et qui veulent pousser les skills au maximum. Ainsi, chaque joueur bénéficie d’un bonus de son choix dès le premier tour, les cases Bowser retirent une étoile, voler une étoile coûte plus cher chez Boo (50 pièces au lieu de 20), et les mini-jeux basés sur le hasard/la chance sont retirés des playlists. En outre, il est possible de connaître à l’avance la condition de gain d’étoile lors du bilan de la partie, ce qui ajoute un peu de stratégie à la manière dont les joueurs se déplacent dans les mondes. Le mode “Classique”, de son côté, propose une expérience inspirée de celle des anciens Mario Party avec des vols d’étoiles peu onéreux et des coups du sort multiples. Donner le choix entre une expérience plus détendue ou au contraire plus compétitive est bienvenu, bien qu'utiliser des dés pour se déplacer fasse logiquement appel au facteur chance.

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Du fun servi sur un plateau

La grosse nouveauté de cet épisode, c’est bien évidemment le “camarade de Jamboree”. À tout moment en mode Mario Party, un protagoniste issu de l’univers du célèbre plombier peut débarquer sur une case. Le rejoindre lance une épreuve dédiée : jeu de plateforme à la Mario 64 pour Yoshi, jeu de rythme à la Donkey Konga pour Donkey Kong, etc. Le premier joueur qui arrive sur la case de l’allié reçoit un avantage facilitant la victoire sans pour autant l’assurer. Ces mini-jeux spéciaux sont variés, plus longs que les autres et réservent des défis un peu plus ardus que la moyenne. Il faut dire qu’en cas de victoire, les récompenses sont particulièrement alléchantes avec un avantage passif (vol de pièces, copie d’un item, ajout de points au lancé de dés, etc.) et surtout le pouvoir de tout doubler. Ainsi, accompagné d’un acolyte, on gagne deux fois plus de bonus, on récupère deux fois plus d’items, et surtout, on récupère deux fois plus d’étoiles ! Attention, cependant, on subit également deux fois plus de malus en cas de coup du sort. Enfin, si un adversaire passe sur la case du joueur muni d’un allié, il lui pique son compagnon. Cela encourage des coups bas au moins aussi violents que les retournements de situation que cette nouveauté peut engendrer.

Que l’on choisisse le mode “Classique” ou “Pro”, tout est fait pour que nos amis réunis autour de la console se transforment en ennemis sans foi ni loi au fil des tours. Il y a toujours des objets capables de bouleverser l’avancée, tels que le sifflet, le tuyau doré, les pièges ou encore le dé téléporteur. En outre, Boo vole inlassablement les pièces ainsi que les étoiles, tandis que lorsque les derniers tours arrivent, les règles du plateau évoluent afin de provoquer toujours plus de péripéties. Si vous ajoutez à cela des objets à acheter dans les boutiques donnant accès à des raccourcis, des cases “!” qui chamboulent l'arène ainsi que des duels où l’on peut miser gros, vous comprendrez aisément qu’une fois encore Mario Party causera cris, railleries et supplications devant l’écran. Bien que les options soient conséquentes, histoire de coller à un maximum de goûts, nous aurions aimé avoir plus de choix dans la manière de personnaliser le terrain de jeu, et surtout ses cases. Précision importante : à l'instar de son prédécesseur, le soft est jouable en mode portable et sauvegarde la partie à la volée, via différents slots.

Les plateaux, sujet ô combien sensible auprès des fans historiques de Mario Party, tentent de concilier tout le monde en restant suffisamment petits afin d’encourager les remontadas spectaculaires, tout en étant suffisamment grands pour avoir des zones vraiment distinctes, des cases aux effets multiples et de nombreux carrefours. Si l’on apprécie l’effort de Nintendo d’essayer de contenter tout le monde en alliant stratégie et rythme, le résultat n’est pas sans défaut. Il y a encore des situations où avec de la malchance (lancés de dés ratés), on se met à tourner en rond sans opportunité de progression, notamment dans le Pays Western où le train nous pousse dans le fossé quand il est en marche. En multipliant les événements à activer, les dés bonus et les dénivelés, Super Mario Party Jamboree crée parfois des tours interminables avec un joueur qui utilise son bonus, passe par la boutique, choisit entre deux routes, active un événement, dit bonjour à Boo et termine sur une case chance. En solo, il n’est d’ailleurs pas possible d’accélérer le temps lors des tours des opposants, ce qui est regrettable, même si une option à cocher en début de partie octroie la possibilité d’accélérer les déplacements.

Mini-jeux, max de participants

Les épreuves de Super Mario Party Jamboree sont un mix d’anciens mini-jeux et d’expériences inédites. La playlist réserve ce qu’il faut de jeux d’adresse, d’action, de rythme, mais aussi d’observation et de mémoire pour assurer des joutes animées, en local comme en ligne. Les règles sont simples et ne nécessitent pas de passer trop de temps sur les pages de tutoriel précédant les sessions. À l'image des derniers volets, il est par ailleurs possible de s'entraîner directement sur l’écran des règles. La sélection a le bon goût de proposer peu d’expériences de pur hasard, ainsi qu’un nombre très limité de jeux de sport. Alors oui, “Clés en main” n’est pas incroyable avec ses portes à ouvrir au pif, la “Course à dos de Yoshi” dispose d’une caméra automatique pas toujours optimale et “Boules surprises” est toujours aussi “mouais”, mais dans l’ensemble, la sélection est aussi variée qu’amusante.

Contrairement à l’épisode sorti en 2018 sur l’hybride de Nintendo, la plupart des mini-jeux ne tiennent pas compte de la reconnaissance de mouvements. À l’exception d’une quinzaine d’épreuves où il est nécessaire de prendre son Joy-Con dans ses mains pour le bouger dans tous les sens, le reste se manie de manière classique. Il est bon de noter que ces mini-jeux sont désactivables afin de ne jamais tomber dessus. Les fans de motion gaming se retrouveront dans la Cuisine en cadence (jeux de rythme dans l’univers de la bouffe), l’Usine de Toad (puzzle-games où il faut créer le chemin d’une boule) et les Aventures aériennes (sorte de Crazy Taxi à 3 km/h dans les airs ou une bataille à la recherche de Paracoccinelly). À l’instar des jeux de la salle de Toad par le passé, ces expériences sont, certes, amusantes, mais elles font office de bonus rapidement joués, rapidement mis de côté. Nintendo a même pensé aux amateurs d’aventures 100 % solo avec le mode Quête et entraide qui donne l’opportunité de revisiter librement les nouveaux plateaux à la recherche de missions à accomplir, qui se révèlent être des mini-jeux à réussir, avec des surprises dont nous tairons la nature. Pas indispensable, bien sûr, mais pas désagréable.

En ligne avec son époque, Super Mario Party Mario Party Jamboree sert tout un tas de modes jouables aussi bien en solo qu’en multi local ou en ligne. Le mode Mario Party ? Jouable jusqu’à 4 en local ou online. La marina des mini-jeux ? Jouable en local comme en ligne. Quêtes et entraide ? 100 % solo. Cuisine en cadence, l’Usine de Toad et les Aventures aériennes ? Forgées pour le jeu en local avec du motion gaming. La firme japonaise a même pensé à inclure des défis quotidiens, histoire de pousser les joueurs à revenir régulièrement.

Faisant preuve d’une grande générosité, la firme japonaise inclut deux nouvelles rubriques à son attirail, pensées cette fois-ci pour le jeu en ligne (mais jouable en solo contre le CPU). Dans la Brigade anti-Bowser, jusqu’à 8 joueurs doivent tenter de vaincre Bowser en chargeant des canons grâce à des bombes trouvées dans les arènes. Malgré la présence de mini-jeux en coop pour obtenir des objets utiles, ce mode un peu brouillon ne nous a pas laissé de souvenir impérissable. Le Koopathlon, néanmoins, est autrement plus réussi. Jouable jusqu’à 20 joueurs en ligne, il demande de collecter un maximum de pièces au fil de mini-jeux spéciaux, mini-jeux qui se complexifient tours après tours. Remporter des pièces fait progresser le joueur en temps réel sur un plateau dédié, et il est possible d’envoyer des malus aux concurrents. À la fin de chaque manche, tous les participants se retrouvent dans une épreuve contre Bowser où le but est simple, survivre, afin de ne pas perdre trop de places. Ce battle-royal sauce Mario Party n’est en aucun cas un game changer, la faute à des épreuves exclusives finalement peu nombreuses, mais il livre encore une nouvelle manière d’explorer ce Super Mario Party Mario Party Jamboree décidément plein à craquer de choses fendardes à faire et d’éléments à débloquer.

Conclusion