2024 est une année majeure pour Dragon Ball. Si on fête les 40 ans du manga, c'est aussi l'année où son créateur, Akira Toriyama, nous a quittés. Comme oeuvre posthume, les fans pourront découvrir la nouvelle série anime Daima, et en plus un jeu vidéo qui célèbre tout Dragon Ball dans une même expérience : Dragon Ball Sparking! Zero.
Alors que le manga original est fini depuis presque 30 ans, Dragon Ball continue d'être toujours aussi populaire de nos jours. Que ce soit en manga avec Dragon Ball Super, au cinéma avec Super Hero et bientôt en anime avec Dragon Ball Daima, il y a de quoi faire pour les fans d'Akira Toriyama qui font encore leur deuil après la disparition de l'auteur. Malgré ça, ces derniers ont été gâtés niveau jeux vidéo ces dernières années avec des titres comme Xenoverse 2 qui continue d'être mis à jour, Kakarot et surtout le spectaculaire FighterZ. Pourtant, malgré tous ces titres, les fans n'ont cessé de réclamer pendant des années un nouvel épisode de la franchise Budokai Tenkaichi.
Dix-sept ans après la sortie de Budokai Tenkaichi 3, la saga fait son grand retour avec DRAGON BALL : Sparking! ZERO, qui n'est autre que le Budokai Tenkaichi 4 que tout le monde attendait, mais avec un nom différent. Alors que Bandai Namco a fait une communication maîtrisée autour du titre et a hypé tous les fans de la licence, est-ce que Sparking Zero est aussi bon que ses prédécesseurs, voire même, est-il le jeu Dragon Ball ultime pour mettre tout le monde d'accord ?
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Un gameplay riche et technique comme ses aînés
À l'instar des précédents épisodes, Sparking Zero est un jeu de combat en arène dans lequel on peut se déplacer librement aussi bien au sol que dans les airs. Dès qu'on a la manette en main, on comprend que le titre est un digne héritier des Budokai Tenkaichi tant il reprend la base de leur gameplay. Clairement, ceux qui y ont joué sur PS2 ou Wii seront comme à la maison. Ainsi, on retrouve un bouton pour attaquer au corps-à-corps et faire des combos, un autre pour lancer des Kikoha, une touche pour garder en plus d'un autre pour dasher et la gâchette qui sert à déclencher des capacités. Dans le détail, chaque personnage a deux techniques spéciales qui consomment du Ki et deux autres qui utilisent des points de compétence, ainsi qu'une attaque ultime lorsqu'on est en mode Sparking.
Avec tout ça en main, Sparking Zero propose un gameplay plus technique qu'il n'y paraît digne de Budokai Tenkaichi 3. Dire qu'on peut se contenter de marteler un bouton pour gagner serait mentir et l'IA vous le fera vite comprendre en évitant vos téléportations automatiques. En réalité, on retrouve de nombreux paramètres offensifs et défensifs à prendre en compte pour maîtriser les mécaniques de jeu, avec aussi bien une garde haute, une garde basse, des esquives, des attaques téléportées ou encore de suivi. Plus que jamais, la gestion des ressources est ici la clé pour l'emporter, à commencer par la jauge de Ki qui sert autant pour les techniques que pour esquiver ou dasher.
En plus de cette mécanique, Sparking en introduit une inédite avec la réserve de points de compétences. En gros, ces derniers se génèrent automatiquement lors du combat et servent aussi bien à déclencher des techniques, qu'à se transformer, changer de personnages ou encore passer dans un état pour profiter de bonus. Avec tout ça, le gameplay est donc plus complet que jamais et demande une vraie maîtrise pour en profiter, laissant une marge de progression aux joueurs. Mais en attendant d'y arriver, rassurez-vous, Sparking Zero propose de nombreuses options d'accessibilités, histoire de faciliter la prise en main des débutants pour du fun instantané avant de maîtriser les mécaniques comme il faut.
Si la complexité du système de combat de Sparking Zero fait sa richesse, il est tout de même desservi par son mode entraînement qui est loin d'être à la hauteur. Pour vous donner un exemple, la mise en application d'une action et son explication ne se font pas en même temps, ce qui complique l'apprentissage. Ce mode training est tout sauf pratique et ergonomique, ce qui est vraiment dommage vu la technicité du gameplay. En dehors de ça, le titre souffre de problèmes de lisibilité, comme ses prédécesseurs finalement. Régulièrement, la caméra se bloque dans les éléments du décor, sous le niveau et a souvent du mal à suivre l'action quand elle commence à s'énerver dans les environnements destructibles. Il faut donc un petit temps d'adaptation histoire de ne pas se sentir trop perdu.
Comme tous les jeux de combat modernes, Dragon Ball Sparking! Zero propose un mode multijoueur en ligne. Malheureusement, nous n'avons pu l'essayer durant notre test, mais on a pu s'affronter sur le mode multijoueur local. D'un point de vue technique, l'expérience tourne aussi bien qu'en solo et l'écran est scindé en deux pour que chacun profite de la même lisibilité. En revanche, le titre ne propose qu'une seule arène, à savoir à la Salle de l'Esprit et du Temps, sûrement car les autres environnements destructibles sont plus compliqués à gérer techniquement on imagine. Une vraie occasion manquée donc, mais on espère que de nouvelles arènes seront ajoutées à l'avenir.
Des combats impressionnants à la hauteur de l'anime
Si Sparking Zero a tant fait saliver les fans de Dragon Ball, c'est évidemment pour ses graphismes impressionnants. Rassurez-vous, dans le jeu final, le rendu en met autant plein les yeux que dans les trailers. D'abord, cela passe par les nombreux effets à l'écran qui rendent particulièrement bien grâce à l'Unreal Engine, le moteur du jeu. Clairement, les auras des personnages et les rayons d'énergie sont plus spectaculaires que jamais et participent grandement à l'effet "waouh" de l'expérience. Pour couronner le tout, le titre fait la part belle au fan service avec des coups à la mise en scène directement inspirée de l'anime. Que ce soit en termes de pose ou de rythme, on retrouve la plupart des techniques iconiques de Dragon Ball. Une chose est sûre, c'est que Sparking Zero impressionne visuellement, malgré les soucis de lisibilité dont on vous a parlé.
Si les combats du titre en mettent plein les yeux, on ne peut pas dire autant de ses menus et de son interface. L'écran de sélection des personnages affiche un style rudimentaire et jure avec le soin des graphismes en jeu tant il est basique au possible. Même chose pour ce qui est des menus en général qui sont d'une grande banalité, ce qui a des allures de retour en arrière quand on connaît la qualité de ceux de Budokai Tenkaichi 3. Dans Sparking Zero, on a clairement la sensation que certains aspects ont fait l'objet d'un plus grand soin que d'autres, et fort heureusement, les parties les plus importantes n'ont pas été négligées.
Quand on dit ça, on pense évidemment à la taille du casting du titre qui a de loin été son plus grand argument commercial. Avec plus de 180 combattants au compteur, Sparking Zero est le jeu Dragon Ball qui propose le plus grand nombre de personnages jouables au lancement. Le mieux dans tout ça, c'est qu'on retrouve aussi bien des visages de DBZ et de Super, que de GT et des films alors qu'on aurait pu imaginer qu'ils soient réservés au DLC. Mais non, on a un énorme roster dès la sortie du jeu, même si on sait que des DLC sont déjà prévus pour Super Hero et Daima par exemple.
Avec un tel contenu, il a fallu uniformiser le rendu de tous ces combattants créés sur près de 40 ans. Résultat, on a le droit à un style qui rappelle celui de Naohiro Shintani (Dragon Ball Super : Broly) qui fonctionne ici très bien. Si certains personnages sont plus ou moins réussis, il faut quand même reconnaître que l'écrasante majorité du casting profite de modèles qui ressemblent à l'anime. En plus, le titre essaie de rester fidèle à l'oeuvre en respectant les niveaux de puissance des personnages. Sans trop de surprise, il ne faudra que quelques coups à Broly pour mettre à terre Chaozu par exemple.
Une alternative sympathique, mais imparfaite au mode histoire
Pour ce qui est de son contenu solo, Sparking Zero permet évidemment de faire des combats contre l'IA ou encore des tournois qui reprennent les règles de ceux du manga et de l'anime. Mais au-delà de ça, le titre propose un mode épisode qui cherche à se différencier du traditionnel mode histoire. Concrètement, ce dernier est découpé par personnages, au nombre de huit, dont on va revivre les aventures. Pour Goku par exemple, cela va de l'arrivée de Radditz sur Terre au Tournoi du Pouvoir de Dragon Ball Super. Cependant, l'originalité de ce mode est de proposer des scénarios alternatifs en cas de réussite des objectifs secondaires de certains combats.
Pour vous donner un exemple : si vous parvenez à vaincre Radditz sans que Goku ne se sacrifie, alors vous débloquez un segment où Goku est en vie avant même que Vegeta et Nappa ne débarquent sur Terre. Si ce genre d'alternatives donnent parfois lieu à un seul petit combat, d'autres fois on accède à une série d'affrontements qui se suivent et raconte toute une histoire inédite. De ce point de vue-là, ce mode épisode est sympathique pour ses idées scénaristiques originales et surtout pour le challenge qu'il propose. Pour débloquer les scénarios alternatifs, vous devez réussir les objectifs secondaires en difficulté normal, ce qui est loin d'être facile vu le niveau de l'IA. Pour surmonter cette barrière, vous pouvez mettre à vos personnages des capsules qui servent ici d'équipement pour améliorer leurs statistiques ou renforcer l'une de leurs actions par exemple.
Si sur le papier ce mode épisode a l'air sympathique, il est malheureusement plombé par la mise en scène de ses cinématiques. Durant les dialogues, les échanges sont souvent statiques et les personnages à peine animés ce qui n'aide pas à se sentir impliqué. Clairement, ce n'est pas un bon moyen de rattraper l'histoire de Dragon Ball pour ceux qui ne la connaissent pas. En plus, le titre ne profite même pas de la voix d'un narrateur pour raconter ce qu'il se passe entre deux scènes qui ont parfois l'allure d'un diaporama tant on fait face à des écrans fixes. Sans trop de surprises, les cinématiques souffrent de la comparaison avec celles de Kakarot qui adaptaient à la perfection les moments-clés de l'oeuvre. Heureusement que le jeu n'a pas que cela à offrir en solo.
Une durée de vie virtuellement infinie ?
En plus de ces épisodes, Sparking Zero propose un mode combat personnalisé qui se divise en deux segments. D'un côté, il s'agit de combats créés par les développeurs qui mettent en scène de petites histoires originales qui n'ont rien de canon. Si ces niveaux bonus sont au nombre de 37, ils ont surtout pour but de servir d'inspiration pour les joueurs afin de fabriquer les leurs grâce à un outil particulièrement complet. Avec le mode combat personnalisé, les joueurs peuvent créer leurs propres scénarios de A à Z en personnalisant chaque aspect. Cela va de la mise en scène de l'introduction au carton de présentation, en passant par les effets qui vont se déclencher durant l'affrontement jusqu'à la cinématique en fin en cas de victoire ou de défaite.
Pour se faire, le titre met à la disposition un outil qui permet de régler de nombreux paramètres, que ce soit la pose des personnages, leurs expressions, mais aussi les dialogues avec une sélection de répliques déjà écrites dont on peut changer certains mots. Après ça, on peut déterminer des effets à déclencher en fonction de certains critères et de situations précises. Une fois complété, vous devez terminer votre propre niveau pour le valider avant de le publier en ligne, un peu comme Super Mario Maker. Avec un tel outil, Sparking Zero s'assure une durée de vie quasiment infinie grâce aux joueurs dont on a désormais hâte de découvrir les créations originales. On est sûr que certains vont créer des sagas inédites géniales, voire même meilleures que le mode épisode.
Conclusion
Points forts
- Le plus grand casting d’un jeu Dragon Ball au lancement
- Un gameplay plus riche qu’il n’y paraît comme Budokai Tenkaichi 3
- Des options d'accessibilité pour que tout le monde s'amuse
- La mise en scène des coups, spectaculaire et digne de l’anime
- Des combats visuellement impressionnants et pleins d'effets
- Un mode épisode avec quelques bonnes idées et surtout du challenge
- Un outil très complet pour créer ses propres combats et les partager
Points faibles
- Un manque de lisibilité globale et des problèmes de caméra
- Mise en scène des cinématiques plate qui gâche le mode épisode
- Un mode entraînement qui aurait gagné à être plus clair et pratique
- Une seule arène en mode multijoueur local au lancement
- Une interface et des menus au style rudimentaire
Note de la rédaction
Plus de 17 ans après Budokai Tenkaichi 3, Sparking Zero reprend les forces de son aîné pour aller encore plus loin. Avec la générosité de son casting, la qualité de ses effets et la mise en scène impressionnante de ses coups, le jeu excelle dans son fanservice. Mais surtout, le titre se démarque par son gameplay aussi technique que ses prédécesseurs qui offre à la fois une vraie marge de progression et un fun instantané grâce à ses options d'accessibilité. Dommage que les combats soient un peu gâchés par des soucis de lisibilité et de caméra. Dans le même temps, on peut reprocher au jeu son service minimum pour ses interfaces, ses cinématiques et son mode entraînement qui jurent avec le soin apporté au reste de l’expérience. Malgré tout, Sparking Zero a tout pour ravir les fans de Dragon Ball, même ceux qui veulent jouer en local qui vont devoir se contenter d'une seule arène pour le moment, car il est vraiment le Budokai Tenkaichi 4 que tout le monde attendait.