Après le succès d'EA avec les Star Wars Jedi, c'est au tour d'Ubisoft d'offrir sa propre interprétation de l'univers de George Lucas avec Star Wars Outlaws. Développé par Massive Entertainment, connu pour les The Division, le titre range les sabres lasers au placard pour faire la part belle aux hors-la-loi en pleine période de l'Empire. Avec cette proposition originale en jeu vidéo, est-ce que Outlaws a ce qu'il faut pour figurer au panthéon des jeux Star Wars ?
Annoncé pour la première fois en 2021, Star Wars Outlaws était un projet particulièrement attendu, et pour cause : présenté comme un monde ouvert édité par Ubisoft, le titre est développé par Massive Entertainment, soit des experts du TPS par leur expérience sur les deux The Division. Finalement, il a fallu patienter jusqu'à l'an dernier pour découvrir que le jeu s'appelait Star Wars Outlaws et que, comme son nom l'indique, on y jouerait une hors-la-loi en la personne de Kay Vess, une vaurienne dans la trempe de Han Solo.
Exit les sabres lasers donc, on a à faire à une expérience d'action-aventure en monde ouvert blaster à la main, avec des passages aussi bien à pied, qu'en speeder ou en vaisseau spatial. Une approche originale donc pour un jeu Star Wars qui se démarque des précédentes productions de la saga pour plus d'une raison. Mais est-ce que cela est suffisant pour faire d'Outlaws l'un des meilleurs jeux Star Wars ? C'est ce qu'on va voir.
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Une Intrigue classique pour un casting attachant
Star Wars Outlaws a la particularité de se dérouler entre les Épisodes V et VI de la trilogie originale, soit un laps de temps d'à peine un an finalement peu exploité dans l'univers étendu. Alors que l'Empire règne en maître sur la galaxie, les syndicats du crime gagnent en puissance tandis que l'attention des forces impériales se porte sur les rebelles. C'est dans ce contexte que l'on incarne Kay Vess, une gamine des rues de Canto Bight qui a soif de liberté. Pour réaliser son rêve, elle décide de participer à un braquage qui doit lui permettre de quitter sa terre natale. Évidemment, rien ne se passe comme prévu et alors qu'elle parvient à s'en sortir à bord d'un vaisseau volé, Kay est désormais recherchée par le syndicat du crime le plus puissant du moment, Zerek Besh. Pour se débarrasser de ses poursuivants, elle décide de suivre le plan d'un certain Jaylen Vrax qui lui propose d'organiser l'un des plus grands casses de tous les temps pour acheter sa liberté pour de bon. Kay va alors sillonner la galaxie en quête de partenaires à recruter afin de monter une équipe pour que l'opération se passe bien cette fois et être enfin libre.
Vous l'aurez compris, mais Star Wars Outlaws repose sur une intrigue typique de film de braquage qui sert ici d'excuse pour voyager d'une planète à l'autre. Vu qu'on évolue dans le milieu criminel, c'est sans trop de surprises que les trahisons et manipulations en tout genre sont légion tout au long de l'aventure, ce qui fait tout le sel de ce genre d'univers. En plus, on retrouve de nombreux visages bien connus de la saga qui font ici des apparitions plutôt logiques et malines, loin d'être du fanservice de bas étage. Clairement, on sent que les développeurs ont travaillé avec le Story Group de Lucasfilm et qu'ils maîtrisent parfaitement l'univers de Star Wars qui est ici totalement respecté. Mais au-delà de ça, il faut reconnaître que l'histoire de Star Wars Outlaws reste assez classique, avec des retournements de situation qu'on devine assez facilement. En revanche, là où le scénario brille, c'est bien à travers son trio de personnages attachants, à savoir Kay Vess, son compagnon Nix et ND-5, le froid droïde qui les accompagne. Évidemment, Kay rappelle énormément Han Solo puisqu'elle reprend l'archétype de ce que les développeurs qualifient de "vaurien". À la fois débrouillarde et baratineuse, notre héroïne n'en reste pas moins sympathique, surtout quand elle interagit avec l'adorable Nix.
Le jeu vidéo Star Wars le plus immersif, rien que ça
Avant d'évoquer la question centrale du monde ouvert et du gameplay, un détour obligatoire s'impose par la partie visuelle. Si on a vu que Star Wars Outlaws maîtrise bien son sujet par son scénario et ses références, c'est bien par son ambiance qu'il est le plus impressionnant. Pour dire les choses franchement, Star Wars Outlaws est le jeu vidéo qui réussit le mieux à retranscrire l'atmosphère de la trilogie originale à l'heure actuelle. Là où c'est le plus flagrant, c'est évidemment dans les cantinas, ces fameux bars mal famés iconiques de la saga. Que ce soit dans le côté sombre et sale du lieu, les extraterrestres présents ou leur méfiance à votre égard, tout est réuni pour que l'immersion soit totale. Heureusement, c'est aussi vrai lorsqu'on sort dans les villes qui sont tout autant crédibles. Par la vie dans les rues et l'architecture des bâtiments, tout respire le Star Wars authentique. Ce soin du détail se ressent également dans l'enrobage du jeu, que ce soit à travers la police de texte, le sound design, les transitions à l'écran et même les bandes noires sur l'image. D'ailleurs, sachez que vous pouvez les désactiver si cela vous gêne, mais les développeurs les ont laissés de base pour reproduire le format cinémascope de la trilogie originale.
En dehors des cantinas et villes, Star Wars Outlaws sait aussi être impressionnant dans son monde ouvert. À de multiples occasions, on a droit à de chouettes panoramas qui donnent une vraie sensation d'aventure. Cela se ressent particulièrement quand on est sur le speeder, mais également lorsqu'on atterrit en vaisseau sur une planète depuis son atmosphère, ce qui fait systématiquement son petit effet "wahou". Pour sublimer le tout, le jeu fait la part belle aux effets de lumière qui permettent d'embellir encore plus les visuels. Malgré toutes ces qualités, il faut reconnaître que Star Wars Outlaws n'est pas toujours techniquement à la hauteur. Pour le test, nous avons joué sur PS5 en mode performance, avec un 60 images par seconde qui tient plutôt bien la route. En revanche, certains environnements ne rendent pas toujours aussi bien qu'ils le devraient et manquent parfois de finesse. Là où le bât blesse le plus, c'est surtout sur les animations faciales lors des conversations mineures, où les visages sont souvent figés et la synchronisation labiale pas toujours au top. Mais bon, rien de très grave pour une expérience qui mise surtout sur sa direction artistique.
Un monde ouvert plus dense qu'immense
Depuis son annonce, la taille du monde ouvert de Star Wars Outlaws fait l'objet de nombreuses questions auxquelles il est temps de répondre. Au total, quatre planètes peuvent être visitées : Toshara, Kijimi, Akiva et Tatooine. Toutes suivent le même schéma, avec une ville centrale entourée de vastes environnements souvent ponctués de quelques villages pour rendre le tout vivant. En plus, chaque planète dispose de son propre espace que l'on peut explorer avec son vaisseau, histoire de trouver des ressources et autres stations spatiales. Maintenant, pour ce qui est de la taille, on peut dire que ces zones sont suffisamment vastes pour qu'on n'ait pas le sentiment d'être enfermé, sans être immenses pour autant. En réalité, plutôt que sur la grandeur, les développeurs ont misé sur la densité de leur monde ouvert et la variété des contenus proposés pour que les joueurs ne s'ennuient pas. Au lieu d'une carte remplie à l'avance de points d'intérêt, on a droit à une exploration plus organique avec des activités qui se révèlent à mesure qu'on les approche. Cache à coffre, camps de bandits, course de speeder, civils à sauver... on retrouve tout un tas de contenus différents qui ponctuent la découverte des environnements sans être pour autant d'une grande originalité.
Ce constat s'applique tout autant pour les villes qui proposent d'autres formes de choses à faire comme des contrats, des transactions avec les marchands ou encore des mini-jeux. De ce côté-là, on a droit à des mini-jeux qui s'apparentent au monde criminel avec des paris truqués, mais aussi du Sabac, le fameux jeu de cartes de la saga. Ce dernier est ici particulièrement addictif avec la possibilité de tricher pour rester dans le thème de la pègre. Mais ce qui pimente vraiment l'aventure, c'est surtout le système de faction. En fonction de vos choix, vous allez plus ou moins vous attirez les faveurs de l'un des quatre syndicats du crime du jeu. Si vous êtes dans ses bonnes grâces, alors vous pouvez bénéficier de bonus comme sa protection ou des remises chez ses marchands. À l'inverse, si vous leur avez fait des crasses, ils ne vous laisseront plus entrer dans leurs bases, voire ils n'hésiteront à envoyer des chasseurs de prime qui vous attaqueront évidemment au pire moment possible. Clairement, les relations avec les syndicats apportent du dynamisme à l'aventure sans être une bête mécanique d'allégeance car on peut autant rendre service à une organisation pour la trahir juste après pour servir ses propres intérêts, comme un vrai vaurien.
Si on est plutôt convaincu par le monde ouvert de Star Wars Outlaws qui est dense à défaut d'être immense, il y a quand même une planète qui déçoit plus que les autres : Kijimi. Alors que toutes les autres proposent une ville principale et de vastes environnements, Kijimi n'est composée que d'une seule ville sans région à explorer, ce qui fait qu'on en fait vite le tour. En réalité, Star Wars Outlaws comprend en fait trois planètes complètes et une ville si on veut être tout à fait honnête. Un peu dommage donc, même si la densité et la diversité des autres zones réussissent à compenser cela.
Une expérience complète, quoique classique
Comme dit plus tôt, Star Wars Outlaws est un jeu d'action-aventure en monde ouvert à la troisième personne qui se veut particulièrement complet. Action, infiltration, plateforme, vaisseau, mini-jeux... les développeurs de Massive Entertainement ont misé sur la variété des séquences pour que le joueur ne se lasse jamais. Sans trop de surprises, c'est la partie TPS qui s'en sort le mieux, avec le blaster de Kay qui dispose de plusieurs types de tir et les armes des ennemis qui peuvent être utilisées jusqu'à ce que leur chargeur soit vide. Côté infiltration et plateforme, c'est du classique avec Nix qui est bien pratique pour distraire les ennemis tandis que le grappin vient dynamiser les passages d'escalade. Pour ce qui est des véhicules, le speeder et le vaisseau s'en sortent bien niveau maniabilité pour explorer aussi bien les environnements que l'espace. Il en résulte une expérience complète et variée qui tient en haleine tout au long de l'aventure, même si on est jamais complètement surpris.
En réalité, aussi bien dans sa formule que son gameplay, Star Wars Outlaws reste quand même un jeu en open-world vraiment classique qui manque d’originalité, ce qui pourra en refroidir certains. Par exemple, on sent que la plateforme est très inspirée d'Uncharted tandis que les systèmes de Wanted et d'adrénaline viennent tout droit de Red Dead Redemption et que la mécanique de rechargement reprend celle de Gears of War. Clairement, le titre de Massive Entertainment reprend les codes du monde ouvert sans innover, mais sans pour autant rater ce qu'il propose ce qui rend difficile de vraiment lui reprocher ce manque d'audace. Pour autant, le titre n'est quand même pas entièrement dénué d'idées qui lui sont propres. Le système d'experts par exemple est une bonne idée pour remplacer le traditionnel arbre de compétences. À la place de dépenser des points, le jeu nous demande d'effectuer certaines actions pour obtenir de nouvelles capacités. Même chose pour cette légère dimension metroidvania qui invite à explorer des lieux déjà-vus avec des améliorations pour débloquer de nouveaux passages. On peut même aller jusqu'à parler d'un petit côté immersive sim avec la liberté offerte à de nombreuses occasions d'aborder différemment une même situation. Des petites inspirations d'autres genres sympathiques dans une expérience qui reste malgré tout sans trop de surprises d'un point de vue du gameplay.
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Conclusion
Points forts
- Le jeu Star Wars qui retranscrit le mieux l'ambiance des films originaux
- Un monde ouvert pas si grand, mais vivant et dense en activités diverses
- Une expérience complète aux phases de jeu variées
- De beaux panoramas pour ponctuer l'aventure
- Un sympathique système de factions qui pimente les décisions
- Kay, Nix et ND-5 : un trio de héros attachants
Points faibles
- Une formule en monde ouvert convenue qui manque d'originalité
- Kijimi, une fausse planète parmi les quatre proposées
- Techniquement pas toujours réussi, surtout les animations faciales
Note de la rédaction
Si on devait résumer Star Wars Outlaws, cela tiendrait en deux mots : immersion et classique. C'est simple, on est en face du jeu vidéo Star Wars le plus immersif qu'on ait jamais vu, avec un univers vivant et crédible qui rappelle parfaitement l'atmosphère de la trilogie originale à travers une foultitude de détails. À côté, son gameplay et son monde ouvert classiques, mais efficaces, compensent leur manque d’originalité par des séquences de jeu variées et la densité des activités proposées. Il en résulte une expérience aux allures de bon élève, qui privilégie le fond à la forme en montrant qu’il maîtrise parfaitement son sujet à travers une structure qui n’innove pas. Une chose est sûre, c'est que les fans de Star Wars vont se régaler dans cette aventure faite par des fans pour des fans.