Quatre ans après sa sortie originale sur PS4 et trois avant après le lancement de la version Director's Cut, Ghost of Tsushima est la dernière exclusivité de PlayStation Studios à débarquer sur PC. Et une fois de plus, le studio Nixxes Software à l'origine du portage a fait des merveilles comme pour les autres jeux du catalogue de Sony.
Après Marvel's Spider-Man Remastered, Marvel's Spider-Man : Miles Morales, Ratchet & Clank : Rift Apart et Horizon Forbidden West : Complete Edition, Nixxes Software s'occupe à nouveau du portage PC d'une exclusivité PlayStation. Quatre ans après sa sortie initiale sur PS4 et trois ans après le lancement de sa version augmentée intitulée Director's Cut notamment sur PS5, Ghost of Tsushima débarque enfin sur PC via Steam et Epic Game Store pour le plus grand bonheur des PCistes.
Au programme de ce nouveau portage, le titre de Sucker Punch profite d'une fréquence d'images déverrouillée qui permet de dépasser le cap des 60 images par seconde offert par la PS5. Sur X (anciennement), on a pu voir des internautes faire part de leur expérience où ils ont réussi à monter jusqu'à 170 images par seconde, rien que ça. Pour arriver à une telle performance, ce portage PC utilise des technologies de mise à l'échelle et de génération d'images comme le DLSS 3 de NVIDIA, le FSR 3 d'AMD et le XeSS d'Intel. Et tant qu'on est dans le jargon technique, les connaisseurs seront ravis d'apprendre que NVIDIA Reflex et la technologie d'amélioration d'image NVIDIA DLAA sont aussi compatibles.
Bon, toutes ces termes techniques c'est bien joli, mais comment ça rend concrètement ? Après une longue période de jeu, on peut vous dire que Ghost of Tsushima : Director's Cut sur PC est le meilleur moyen de profiter du jeu actuellement, à condition d'avoir une bonne configuration. Avec une bonne machine, on expérimente le titre de Sucker Punch avec une grande fluidité et on est d'autant plus impressionné par la beauté de ses environnements colorés et de ses panoramas.
Clairement, on ressent encore mieux le travail sur la lumière, l'ambiance et l'aspect épuré qui font tout le charme du jeu, ce qui permet d'oublier un peu la qualité des animations faciales et de la synchronisation labiale qui ne sont pas toujours au top. Même chose pour ce qui est de certains détails de l'environnement qui sont parfois grossiers, mais qu'on oublie vite en jeu face à la densité de la végétation. Nixxes signe donc un portage particulièrement bien optimisé qui fait de cet Director's Cut sur PC un excellent moyen de (re)découvrir Ghost of Tsushima.
TEST ORIGINAL DE GHOST OF TSUSHIMA : DIRECTOR'S CUT SUR PS5 (PAR INDEE LE 19/08/2021)
Petit point informatif - mais important - si vous souhaitez acquérir Ghost of Tsushima : Director’s Cut. Dès le 20 août 2021, le titre sera proposé à 79,99 € sur PS5 et à 69,99 € sur PS4. Si vous possédez déjà le jeu de base sur PlayStation 4 (en digital ou en physique), il faudra débourser la somme de 19,99€ pour passer à la Director’s Cut sur la même plateforme, et 29,99€ pour passer du titre standard PS4 à sa version étoffée sur PS5. Enfin, si vous achetez Ghost of Tsushima : Director’s Cut plein pot sur PlayStation 4 et que vous souhaitez y jouer sur next-gen, il faudra payer 9,99€. Le transfert de sauvegarde est prise en charge.
Après une première aventure globalement très bien accueillie par la presse et les joueurs, Ghost of Tsushima remet donc le couvert avec cette Director’s Cut. Une version qui propose quelques ajustements par rapport au jeu de base - nous en parlerons après - mais surtout l’île d’Iki, nouvelle zone explorable dotée de son propre arc narratif, accessible dès la fin de l’Acte 2 ou en ayant déjà terminé le titre (une nouvelle quête apparaît simplement dans votre journal). C’est donc avec ce gros morceau que nous allons commencer. Jin Sakai, grand héros de Ghost of Tsushima, doit se rendre sur l’île d’Iki pour enquêter sur les rumeurs d’une présence mongole. Mais très vite, sous les effets du pouvoir d’Ankhsar Khatun, dit l’Aigle, il est forcé à revivre des événements traumatisants de son passé, liés à la mort de son père. Jin devra tout faire pour s'en sortir.
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Aventure intime et réussie
Premier bon point pour cette Director’s Cut : l’histoire propre à l’île d’Iki nous a paru plus maîtrisée que celle sur les terres de Tsushima, sans doute car plus condensée et moins “mécanique”. Ici, le studio Sucker Punch va à l’essentiel, avec une aventure principale qui vous demandera cinq heures de jeu (le double si vous voulez faire toutes les activités annexes) soit environ la durée de l’un des trois actes du scénario de base. Mais cette fois, il n’y a pas d’effet de répétition due à la fuite en avant de Khotun Khan, qui allongeait de manière assez artificielle l’épopée de Jin Sakai. La quête pour battre l’Aigle est limpide et brasse sur sa route des héros intelligemment écrits. Le tout est aussi aidé pour les points d’intérêt et quêtes secondaires d’Iki, qui nous ont semblé plus variés et mieux distribués que sur Tsushima, empêchant ainsi d’avoir un surplus de combats au moment de se lancer dans un assaut particulièrement important.
Surtout, le récit de l’île d’Iki est un parfait complément à l’histoire originale. Alors que dans Ghost of Tsushima, Jin Sakai tient le rôle d’un guerrier héroïque - même si ses méthodes sont discutables - qui veut repousser l’invasion mongole, le personnage est ici considéré comme un envahisseur. Les Sakai ont en effet fait du tort à Iki, et ses nombreux habitants prendront la peine de le rappeler, à commencer par l’Aigle, via les visions qu’il inflige au héros. Mais cette position délicate se ressent également au cours des quêtes annexes, dont certaines surprendront agréablement par l’éclairage qu’elles apportent au récit, mais aussi avec les récompenses qu’il y a à la clé (on ne vous en dit pas plus). Bref, l’île d’Iki est cohérente et parvient à se forger sa propre identité, malgré des environnements très similaires à ceux de Tsushima. Des décors qui n’ont toutefois rien perdu de leur superbe, toujours soulignés par une sublime bande-son.
Sur PlayStation 5, dans le cadre de cette Director’s Cut, Ghost of Tsushima s’offre un petit lifting graphique. Les aventures de Jin Sakai tournent en effet en 4K / 60 fps sur next-gen, avec un gain de résolution significatif de PS4 Pro à PS5 (la rétrocompatibilité améliorait seulement le framerate). C’est plus fin, plus détaillé, même si les scintillements des arbres au loin et certains modèles 3D sont hérités de l’ancienne ère PlayStation. Sur un bon écran et une PS5, Ghost of Tsushima est plus beau que jamais. Le 60 images par seconde fait aussi du bien - dommage que les cinématiques restent à 30 fps - et permettent de mieux gérer les esquives parfaites. D’ailleurs, côté rapidité, les temps de chargement depuis l’écran titre et entre les voyages rapides sont désormais bien plus immédiats, encore plus qu’avec la rétrocompatibilité, surtout pour entrer dans le jeu. En revanche, il faudra toujours attendre quelques secondes pour qu’une armure s’affiche dans l’inventaire. Enfin, n’oublions pas non plus les sensations next-gen de la DualSense, à cheval ou à l’arc, qui ajoutent un plus sans être renversantes. Notez également que la synchronisation labiale en japonais est réservée à la version PS5.
Ghost of Tsushima : Director's Cut - Premiers pars sur l'île d'Iki (Gameplay)
Des nouveautés bienvenues
Cette nouvelle aventure sur l’île d’Iki s’accompagne de quelques nouveautés qui marchent bien, et aident à voir cette Director’s Cut comme un vrai plus, parfaitement imbriqué au jeu de base. En marge de sanctuaires inédits pour jouer un air de flûte, de défis à l’arc, d’une armure inédite qui vous motivera à enchaîner les parades parfaites et de quelques autres détails appréciables, cette version étoffée de Ghost of Tsushima apporte deux éléments de gameplay qui sortent du lot : la charge à cheval et la possibilité de cibler ses ennemis lors des combats (cette seconde nouveauté sera disponible dans le titre d'origine via une mise à jour gratuite déployée le 20 août 2021). La charge permet littéralement de faire du bowling avec les adversaires, les envoyant valdinguer dans le décor contre un petit peu de détermination, ressource qui permet à Jin de regagner de la vie et d’utiliser certaines techniques. Pour le coup, c'est un vrai plaisir.
En ce qui concerne le verrouillage des assaillants (voir notre vidéo plus bas), détail qui nous avait manqué dans le Ghost of Tsushima de 2020, il faut avouer que cette mécanique de lock s’intègre très bien au titre de Sucker Punch, comme si elle avait toujours été là, dans l’attente d’être activée. Le tout change alors la caméra pour quelque chose de plus rapproché, similaire à ce que l’on peut trouver dans les duels classiques en un contre un, donnant au passage un vrai élan de mise en scène. Il faudra donc régulièrement désactiver le ciblage pour voir ce qu’il se passe dans votre dos, ce qui n’est pas toujours pratique, dans la mesure où il faut appuyer sur la touche “haut” de la croix directionnelle pour l’actionner, vous faisant faire un aller-retour pas très agréable depuis le stick gauche qui permet de se déplacer. Il est bien sûr possible de changer de cible avec le stick droit. On a quand même le sentiment qu’une gâchette aurait été mieux adaptée.
Le studio Sucker Punch a ajouté d’autres détails qui seront disponibles sur toutes les versions de Ghost of Tsushima, lors de la mise à jour le 20 août 2021. À partir de cette date, en plus du verrouillage des ennemis, les joueurs pourront dissimuler leur carquois et profiter de commandes alternatives, avec une configuration réservée aux gauchers et une autre qui place les attaques légères et lourdes au niveau des gâchettes.
Des défauts vite oubliés
Tant qu’on parle des petits défauts de Ghost of Tsushima : Director’s Cut, il faut dire que nous avons été déçus par le manque de nouveaux ennemis "standards". En marge de plusieurs boss en un contre un, il n’y a en effet qu’un seul adversaire inédit, une sorte de chamane muni d’une lance qui améliore la défense de plusieurs de ses collèges à proximité (le tuer désactivera cette protection). Ce voyage sur l’île d’Iki nous a d’ailleurs rappelé la pauvre mise en scène des dialogues secondaires de Ghost of Tsushima, tout comme ses combats assez brouillons, à l’ergonomie discutable, ainsi que ces instants irritants où l’on cherche son objectif par manque d’indication. Des points noirs inhérents à Ghost of Tsushima, qui n’affectent pas outre mesure sa promesse de voyage et de contemplation, enrichie avec cette édition.
Une édition “ultime” de plus riche en contenu. Car en plus de l’aventure de base - qui reste assez prenante malgré ses défauts et baisses de rythme - et l’île d’Iki, il ne faut pas non plus oublier Legends, mode multijoueur en ligne de Ghost of Tsushima. Un mode qui n’était pas disponible à l’heure de notre test d’origine, et qui est mine de rien un sacré plus. Le studio a eu l’intelligence d’y proposer une ambiance vraiment différente de celle du jeu de base, avec un concept bien pensé (celui d’un conteur qui raconte les légendes de l’île), un système d’évolution qui l’est tout autant et des mécaniques orientées coopération. Ainsi, les “Histoires” - qui proposent de parcourir l’un de ses contes à deux joueurs - sont particulièrement réussis, tout comme les raids à quatre. Le mode survie l’est en revanche un peu moins, car trop long, mais fera l’objet d’un rééquilibrage dès le 3 septembre prochain. Date à laquelle Legends accueillera également un nouveau mode de jeu, auquel nous n’avons pas eu accès. Ghost of Tsushima nous réserve encore des surprises.
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Ghost of Tsushima : Director's Cut - On teste le verrouillage des ennemis (Gameplay)
Conclusion
Points forts
- Un portage PC soigné avec de nombreuses options graphiques
- Un nouveau récit pertinent et intéressant pour la Director's Cut
- Pas mal de nouveautés par rapport à la version PS4 qui font plaisir
- Nouvelle zone qui a sa propre identité
- L’île d’Iki, agréable et très bien conçue
- Une contenu final très généreux
Points faibles
- Qu’un seul nouvel ennemi “standard” dans l'extension
- Des défauts toujours bien présents
Note de la rédaction
Trois ans après la sortie de la version Director's Cut sur PS5, Ghost of Tsushima débarque enfin sur PC de la plus belle des façons. À l'image des portages de Horizon : Forbidden West et des Spider-Man, le studio Nixxes parvient une fois de plus à porter l'une des exclusivités de PlayStation avec brio. Avec toutes les options graphiques à la disposition des joueurs, difficile de trouver de meilleures conditions pour profiter du titre de Suckerpunch que cette version PC, à condition d'avoir la configuration qui suit bien évidemment. Un excellent moyen de redécouvrir Ghost of Tsushima en attendant l'annonce d'un éventuel second épisode.