Vieille de 17 ans, la licence Endless Ocean revient pour un épisode jouable en solo et en multi sur Switch. Un inédit qui a du mal à nous accrocher vraiment.
Dix-sept ans après un premier jeu apprécié sur Wii, la saga Endless Ocean nous réinvite à scanner de la poiscaille sur la dernière console en date de Big N. L’objectif vendu par ce nouveau volet : explorer et étudier un monde sous-marin sur Nintendo Switch, et surtout découvrir “toutes sortes de formes de vie, des trésors enfouis et bien plus”. La machine hybride offre l’heureux avantage d’approcher la licence pour la première fois en mode portable. Néanmoins l’expérience est bien plus immersive en docké, installation que nous vous conseillons largement de privilégier. Les profondeurs s’explorent à votre rythme en solo ou en collaborant avec 29 camarades de plongée en ligne, et c’est là que se situe l’inédite particularité de l’épisode. C’est d’ailleurs en adoptant cette dernière approche que nous avons entamé l’aventure aquatique.
En plus grand nombre, le multijoueur en ligne permet de traverser une carte beaucoup plus rapidement, de partager la localisation de certaines espèces à ses collègues de jeu et ainsi de récolter des points plus vite. Aussi, certains objectifs, les mêmes que l’on retrouve dans une partie en solo, sont forcément plus simples à réaliser à plusieurs, comme celui de détecter les poissons qui comportent des anomalies. Malgré cet avantage, difficile de saisir l’attrait et la valeur ajoutée du multi, dans lequel nos plongées ont manqué de fun, d'interactivité et nous semblaient finalement bien solitaires. Hormis quelques signes de la main, les recherches se murent dans un mimétisme un peu longuet et s’achèvent par un écran de scores certes boostés, mais qui ne fait pas vraiment sauter de joie.
Joli pan informatif
Endless Ocean a sans doute davantage à offrir sur le plan informatif, lequel reste minimaliste. Si vous êtes amoureux de poissons et autres créatures des eaux, vous serez probablement ravis d’étudier de très près plus de 500 formes de vie marines, dont certaines sont considérées éteintes, voire mystiques dans le jeu. Une fois que votre plongeur scanne une trouvaille, un petit texte explicatif à son sujet est narré de manière très claire et concise. Un atout pour qui prendra le temps de s’y perdre un peu. Vous pouvez même capturer votre meilleur cliché de la bête, et l’agrémenter de quelques filtres (pas franchement flatteurs). Les complétionistes pourraient aussi apprécier la flopée d’objectifs secondaires à accomplir qui rallongent nettement la durée de vie, et une map à raser au complet qui ne se dévoile qu’au gré de vos coups de palmes.
A ce propos, les déplacements se montrent très agréables dans l’ensemble, et votre personnage peut accélérer au besoin, rendant la traversée très douce. Dommage en revanche que les panoramas soient si brumeux et difficilement appréciables. En revanche, on aime l’idée d’une mer renouvelable : le jeu invite à nager dans une région inexplorée dont les profondeurs sont voués à changer à chaque fois que vous y revenez, même si le dépaysement n'est jamais total. Notons aussi que la musique, tout en délicatesse, est vraiment très sympathique et offre un petit cachet à la balade. Un régal pour accompagner les bruits de vague.
La solitude
Seul, Endless Ocean peut être abordé par deux modes : l’exploration libre, et le mode histoire, l’ensemble étant interconnecté ; Ainsi pour pouvoir accéder à la nouvelle partie d’un chapitre du mode histoire, il faut par exemple scanner 1000 poissons supplémentaires dans le mode exploration. Un système assez malin pour gonfler l’équité en termes de valeurs des modes, mais beaucoup trop exigeant, surtout quand le chapitre en question ne vous occupe à peine que deux minutes et n’a pratiquement pas de teneur scénaristique. Votre nageur assiste à la propagation toxique d’un arbre de mer qui menace l’harmonie de l’écosystème sous-marin. Heureusement, scanner des poissons dotés d’une étrange énergie lumineuse a un effet curatif qui vous permettra de sauver les lieux. Un point de départ qui a bien du mal à nous engager par la suite. Sur le plan ludique, la proposition souffre aussi d’un game design très sommaire dans l'ensemble et d’un certain manque d’entrain qui n’est pas aidé par la voix narratrice simulée par une intelligence artificielle.
Conclusion
Points forts
- Déplacements globalement agréables et commandes intuitives
- Beaucoup d’espèces à découvrir
- La musique
- Les petits encarts informatifs sur les poissons
Points faibles
- Très limité en contenu et en fun
- Un multijoueur trop fade
- Devoir scanner 1000 poissons pour accéder à un chapitre de deux minutes
- Environnements vraiment trop brumeux
Note de la rédaction
Difficile de s’amuser pleinement dans les eaux d’Endless Ocean Luminous qui, même en multijoueur, nous font sentir bien seuls. Le dernier jeu d’exploration sous-marine a bien du mal à séduire sur le plan ludique et fournit le minimum sur le plan informatif, attrait néanmoins majeur du volet. Retenons quand même que la balade sait se montrer intuitive et plutôt confortable, d’autant qu’elle est bercée par de très jolies musiques.