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Skull and Bones
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Test Skull and Bones : Ce n’est pas ce que vous croyez mais ce n'est pas la mer à boire !

Skull and Bones : Un jeu capable d'avoir le vent en poupe ?

Skull and Bones : Ce n’est pas ce que vous croyez mais ce n'est pas la mer à boire !
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Profil de Alexis Mariel Zema aka « Indee » ,  Jeuxvideo.com
D’abord passionné par la voix (la légende dit qu’il gazouille à ses heures) puis par l’écrit, Alexis est fan de jeux vidéo depuis toujours ! Donnez lui n’importe quoi : PlayStation, Nintendo, jeux indépendants, il mange et aime de tout, tant qu’il ne s’agit pas de stratégie 4X ou de sport

Après dix ans de développement et six reports, Skull and Bones s’apprête - enfin - à lever l’ancre. Un jeu de pirates que le PDG d’Ubisoft a qualifié récemment de quadruple-A et qui, à cause d’une production qui a mis bien trop longtemps avant de crier “terre”, interroge pas mal de monde. Mais, alors, qu’est-ce que ça vaut concrètement ? Nous avons parcouru les sept mers pour le découvrir.

La traversée du désert - un comble pour un jeu de pirates - s’achève pour Skull and Bones… Après une décennie de développement, six reports et même un reboot, le jeu monstre d’Ubisoft Singapour va enfin voir le jour ce 16 février 2024 sur PC, PS5 et Xbox Series X|S. De notre côté, nous avons soif d’apprendre : à quoi peut bien ressembler un titre dont la gestation fut aussi longue ? Eh bien, c’est le moment de le savoir. Allez hop, on hisse la grand-voile. Voici notre avis complet sur Skull and Bones.

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Un fameux trois mâts… qui ressemble à quoi ?

On enlève son cache-oeil et on inspire un grand coup : au fait, c’est quoi Skull and Bones ? Déjà, ce n’est pas un bête clone de Sea of Thieves (le fameux jeu de pirates de Rare et Xbox). Ici, on évolue bien dans un environnement multijoueur humide comme pas deux - connexion internet obligatoire -, mais vous êtes le seul capitaine à bord. Autrement dit, votre navire vous répond au doigt et à l'œil et vous n’avez pas besoin de trois paires de bras pour lever l’ancre, hisser la voile, armer les canons. C’est la même chose si d’autres moussaillons vous rejoignent ! Skull and Bones vous permet d’avoir jusqu’à deux copains à vos côtés et ainsi parcourir les sept mers de l’océan Indien par flotte de trois.

On reparlera du multijoueur dans un second temps, mais pour l’instant, retenez que Skull and Bones mise avant tout sur les phases d’action à bord de rafiot, au point qu’on serait plus tenté de parler de “jeu de batailles navales online” que de jeu de pirates. En fait, à l’exception des 2 villes principales et d’une trentaine d’avant-postes où votre héros peut se dégourdir les jambes (c’est-à-dire marcher et discuter), tout se déroule sur les flots ! Il n’y a pas d’affrontements à la 3ème personne, y compris quand vous abordez un navire (une cinématique prend le relais). Vous ne pouvez pas non plus nager. Ça pourra en décevoir certains, mais une fois passé l’effet de surprise, on s’y habitue sans problème.

Skull and Bones : Ce n’est pas ce que vous croyez mais ce n'est pas la mer à boire !
“Jeu-service, mon capitaine, jeu-service !”

À ce stade, on en profite pour rappeler que Skull and Bones est un jeu service, et qu’en tant que tel, il mise à fond sur les objets légendaires / les cosmétiques. Il y a largement de quoi faire pour personnaliser l’apparence de votre pirate et de votre navire. On note aussi la présence d’achats in-game pour débloquer davantage de skins. À la décharge d’Ubisoft, la boutique se fait discrète et apparaît seulement dans le menu pause. Qui plus est, les objets mis en vente sont seulement cosmétiques et ne donnent aucun avantage de puissance (du moins, pas au lancement du titre).

Mille millions de mille sabords

Autre différence avec Sea of Thieves, Skull and Bones se veut beaucoup moins sandbox et dispose d’une trame narrative assez présente. Ici, après une petite introduction, vous débarquez dans la ville de Sainte-Anne - repère de pirates bien connu où vous ferez la rencontre de John Scurlock, un vieux loup de mer à la recherche d’un allié de confiance… C’est ainsi que commencera votre longue quête pour atteindre le rang de “Kingpin” - qui débloque l’accès au endgame - et devenir le roi des pirates !

Après quelques heures : vous pouvez tout à fait naviguer dans votre coin et accomplir les nombreux Contrats que propose Skull and Bones. Gardez juste à l’esprit que les objectifs principaux rapportent plus d’expérience et (souvent) de meilleures pièces d’équipement pour votre vaisseau. En revanche, ne vous attendez pas à un scénario renversant. L’écriture d’Ubisoft peine à investir le joueur et on se trouve plus rapidement intéressé par le loot que par ce qu’on cherche à nous conter. C’est là aussi que les mécaniques de Skull and Bones se heurtent à l’appellation “jeu de pirates”. Oui, même avec les meilleurs prétextes du monde (à base de trahisons et d’intérêts mercantiles), on termine toujours par tirer encore et encore sur des rafiots. Ce qui n’en fait pas une mauvaise expérience pour autant.

Skull and Bones : Ce n’est pas ce que vous croyez mais ce n'est pas la mer à boire !Skull and Bones : Ce n’est pas ce que vous croyez mais ce n'est pas la mer à boire !

Coeur océan

Car le “peu” que fait Skull and Bones, il le fait bien. De notre côté, nous avons particulièrement aimé les batailles navales, à la fois prenantes et dynamiques… Sur ce point, Ubisoft reprend presque à la lettre le gameplay d’Assassin’s Creed Black Flag. Comme à l’époque, il suffit de déplacer la caméra et de jouer avec les gâchettes pour faire appel aux diverses armes - regarder l’avant du bateau pour armer l’arsenal à la proue, par exemple. Ça marche toujours aussi bien et ça va comme un gant à la dimension action de Skull and Bones ! On remarque, d’ailleurs, une physique plus lourde et réaliste que sur ce cher Black Flag, avec des déplacements de navire | des trajectoires de boulets de canon plutôt exigeants. En combat - en marge du niveau de puissance général de votre embarcation - c’est votre savoir-faire à la barre qui fera la différence, et ça, c’est vraiment agréable. De notre côté, nous avons par exemple fait sombrer des vaisseaux qui affichaient deux levels en plus. Le secret ? Savoir gérer son endurance, qui permet à votre bicoque de “sprinter” et d’activer un bouclier super résistant, ainsi que faire preuve de précision (les rafiots adverses ont des points faibles en surbrillance rouge).

L’un dans l’autre, même avec 30h de jeu dans les jambes de bois, c’est toujours excitant de repérer un ennemi de niveau égal (ou plus) à la longue-vue puis de lancer l’assaut... C’est sans doute là que la rencontre entre l’ambiance sonore - super réussie -, la technique robuste et les angles de caméra dynamiques se fait la plus savoureuse. Bref : les batailles navales, c’est-à-dire le cœur de Skull and Bones, sont une franche réussite. C’est encore plus prenant en PvP, mais notez que le mode joueur contre joueur prend seulement de l’ampleur à partir du endgame (comptez 20-25h pour l’atteindre).

Skull and Bones : Ce n’est pas ce que vous croyez mais ce n'est pas la mer à boire !Skull and Bones : Ce n’est pas ce que vous croyez mais ce n'est pas la mer à boire !
Un petit point technique :

On jette l’ancre deux minutes pour saluer la technique de Skull and Bones, qui utilise le moteur maison Anvil d’Ubisoft (celui des Assassin’s Creed). En mode Qualité, sur PS5, autant dire que c’est du solide… À part les visages de certains PNJ, les sept mers de l’océan Indien bénéficient d’une réalisation détaillée, avec de beaux effets de lumière, des vagues convaincantes et même une direction artistique qui force le respect (Saint-Anne, la quasi-totalité des avant-postes). L’un dans l’autre, le monde de Skull and Bones est franchement contemplatif. En Qualité, on a droit à du 30 images par secondes avec quelques chutes si on dégaine une arme en pleine tempête. Le mode Performance offre, de son côté, du 60 fps mais avec des visuels moins impressionnants.

On en profite d’ailleurs pour vous dire que même en tant que toi des pirates, vous ne pouvez pas ouvrir le feu sur n’importe quelle bicoque aurolée d’un pseudo. Au lancement, quand vous voguez sur les mers d’Ubisoft, il n’y a pas de statut PvP à activer ou désactiver. Ce mode est pour l’instant restreint à des événements mondiaux - qui apparaissent régulièrement sur la carte (on y reviendra plus tard). Au contraire, c’est plus un air de franche camaraderie qui règne dans Skull and Bones ! Pendant nos longues heures en mer, nous avons souvent été rejoints par d’autres moussaillons en chair et en os au moment d’attaquer un boss, ou de vider les caisses d’une ville… Cela nous semble un peu contradictoire pour un jeu de pirates, mais ça permet de se sortir de situations compliquées.

Skull and Bones : Ce n’est pas ce que vous croyez mais ce n'est pas la mer à boire !

Dans le creux de la vague

Avec le recul, on regrette l’absence quasi-totale de PvP au début de l’aventure, ce qui aurait permis de donner un coup de fouet à la progression jusqu’au rang “Kingpin” (au risque, certes, d’en frustrer plus d’un). Car la profusion de Contrats rend l’aventure Skull and Bones pas mal redondante. On va systématiquement d’un point A à un point B pour défoncer du navire, rassembler des ressources ou attaquer un point d’intérêt (ce qui a parfois été alourdi par des problèmes de spawn où des objectifs, des objets à récupérer n’apparaissaient pas à l’endroit indiqué). Heureusement, l’ambiance des sept mers, les batailles navales, les “world events” en chemin renouvellent l’ensemble. Mais au global, ça manque d’un certain parfum de mystère… Rare ont été les sous-intrigues qui nous ont véritablement poussées à sortir de notre petite routine - même si on sent qu’Ubisoft a fait des efforts en la matière.

Skull and Bones peine à chatouiller notre imaginaire, tout simplement parce qu’il montre rapidement ses limites dans le domaine. Par exemple, les cartes au trésor. Il faut bien faire preuve d’observation pour trouver l’île griffonnée sur le plan - mais dès qu’on pose un orteil sur le bon caillou, le titre vous balance texto “un coffre se cache ici”. On a franchement du mal à comprendre ce choix, car une fois qu’on sait avec certitude que le butin est dans les parages, eh bien, le mystère, il s’évanouit aussitôt. C’est un peu la même chose pour les avant-postes… Après quelques escales, on sait pertinemment qu’on va tomber sur les mêmes interactions, à savoir un feu de camp dédié à la cuisine, une source d’eau claire, un marchand et quelques documents à lire. Vous n’y trouverez jamais de “temple” avec une série d’énigmes et un coffre au bout - ou de PNJ loufoque qui vous confie une rumeur excitante. C’est un petit crève-cœur, parce que l’ambiance des avant-postes est chaque fois vraiment réussie.

Skull and Bones : Ce n’est pas ce que vous croyez mais ce n'est pas la mer à boire !Skull and Bones : Ce n’est pas ce que vous croyez mais ce n'est pas la mer à boire !

Tout pour la puissance

Finalement, ce n’est pas le goût du mystère qui vous fera avancer dans Skull and Bones, mais plutôt celui de la poudre à canon. Car oui, c’est avant tout l’amélioration de notre bateau qui sert de moteur à la progression. Et de ce côté-là, Ubisoft a fait du beau boulot. Pour ce lancement, le titre propose 9 rafiots répartis en 3 classes (DPS, Tank, Support) ainsi que 9 types d’armes distincts. Chaque arme profite de son petit gameplay bien à lui. On a par exemple les torpilles, puissantes et qui demandent de bien anticiper la trajectoire de l’adversaire, les canons longs, pratiques pour sniper un point faible mais qui mettent longtemps à se recharger, ou le mortier, pour faire tomber un obus dévastateur sur l’ennemi. On a apprécié naviguer entre ces options et trouver notre propre équilibre, et à trois joueurs en coopération, il est tout à fait possible de mettre au point une flotte complémentaire.

Le seul bémol, c’est que c’est laborieux d’obtenir des armes et des navires de plus en plus robustes. S’il y a bien des quêtes qui offrent des pièces d’équipement intéressantes, le reste du temps, il faut réunir trois conditions : avoir le bon niveau d’expérience, le schéma correspondant à l’item qui vous intéresse et les bonnes ressources pour le construire. Réunir le schéma et les bonnes ressources est souvent synonyme d’allers-retours à droite à gauche ou claquer une fortune en déplacements rapides. Une ou deux fois ça va, mais quand vous répétez l’opération pour plein d’objets, ça devient un peu beaucoup (les recettes épinglées dans notre journal de quête se sont souvent envolées sans prévenir d’ailleurs, ce qui n’a pas aidé). Malgré tout, c’est à terme toujours satisfaisant de prendre le large avec une embarcation flambant neuve. Et heureusement, il existe plusieurs manières d’obtenir des ressources. Vous pouvez soit les acheter, soit les récolter à la main, soit les dérober par la force.

Skull and Bones : Ce n’est pas ce que vous croyez mais ce n'est pas la mer à boire !

Le plus grand des pirates, tu seras

Cette course à la puissance vous sera surtout utile au endgame, face à d’autres pirates. Mais, avant votre couronnement en tant que Kingpin, parlons du multijoueur dans son ensemble ! En marge d’un mode coopération un peu décevant - qui dévoile seulement son potentiel lorsque plusieurs joueurs à level équivalent s'attaquent à un défi commun -, le jeu service d’Ubisoft est régi par des événements mondiaux qui apparaissent régulièrement sur la carte. Avant le endgame, il y en a trois : un premier qui pousse les loups de mer à collaborer pour faire couler un boss, un deuxième où il faut chiper une cargaison bien gardée, et puis Chasse à la cargaison de coupe-gorge, du PvP où il faut récupérer une carte au trésor et la livrer sur une île. Pas grand chose à dire sur le sujet, c’est classique et plutôt agréable à faire, même si on n’a pas rencontré beaucoup de résistance dans le cadre de Chasse à la cargaison de coupe-gorge (les parties de Skull and Bones rassemblent 20 joueurs | nous avons testé le titre dans le cadre de l’early access, trois jours avant le lancement officiel). Notez qu’en terminant deux quêtes annexes, vous serez aussi amenés à combattre un monstre marin et un navire fantôme.

Mais le gros morceau en matière de multijoueur, c’est sans aucun doute le endgame. La fin de partie de Skull and Bones vous propose ainsi de gérer votre propre empire commercial via la "Timonerie", système de contrebande que vous déverrouillez dès le niveau 5. À la base, il est seulement question d’acheter des matières premières, de les transformer en rhum | opium puis de les livrer, mais en tant que Kingpin, vous pouvez prendre le contrôle de points d’intérêt sur la map pour créer de la richesse sans lever le petit doigt… Le truc intéressant, c’est que le contrôle de ces points d’intérêt passe par des phases PvPvE (des joueurs réels, des bateaux contrôlés par l’ordinateur et tout ce beau monde qui se met sur la tronche). La victoire est donnée à celui qui réalise le plus de dégâts. Ce n’est donc pas forcément évident d’arriver à ses fins, et ça encourage à peaufiner son embarcation à l’extrême.

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Mais ce n’est pas fini, parce que dès lors qu’un point d’intérêt vous appartient et qu’il est prêt à vous remplir les poches, il faut encore aller récolter ce butin ! Là, pour le coup, c’est vous qui devez vous y coller - mais c’est aussi un moment où le PvP est activé et où d’autres joueurs peuvent venir vous couler et voler votre or. L’idée, c’est donc de choisir avec soin vos points d’intérêt et tracer une route commerciale la plus sûre et rentable possible. C’est d’ailleurs à ce moment que la coopération avec deux autres amis, qui peuvent vous escorter, peut s’avérer décisive… À terme, vous récolterez ainsi une monnaie spéciale pour acheter des objets légendaires. En gros, le concept du endgame est très prenant, nous avons vraiment eu l’impression de découvrir Skull and Bones sous un nouveau jour. C’est peut-être juste un peu dommage de devoir investir 20-25h pour y arriver, mais ça vaut le coup.

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Conclusion

Points forts

  • Les batailles navales, très réussies
  • Le plaisir de voir grandir son navire
  • Le endgame, vraiment un gros plus
  • Une réalisation solide (visuels, son)
  • Toujours grisant de prendre le large

Points faibles

  • Route jusqu’au endgame, répétitive
  • Un parfum de mystère trop en retrait
  • Trame principale qui peine à investir
  • Des bugs d’interface et de missions

Note de la rédaction

15

À défaut d’être le jeu de pirates ultime, Skull and Bones est un bon jeu de batailles navales qui a des arguments pour vous donner envie de vous investir. Alors non, ici, pas de phases d’action à la troisième personne : l’aventure se déroule quasi-exclusivement sur les flots, et une fois passé l’effet de surprise, les qualités du jeu service d’Ubisoft se dévoilent. Les sept mers de l’océan Indien font l’objet d’une ambiance et d’une technique solide, et les combats en pleine mer sont une vraie réussite. Alors, vous allez peut-être ramer pour arriver jusqu’au endgame, à cause d’une progression pas mal redondante, mais croyez-nous, le prix en vaut la chandelle. En bref, une bonne surprise, loin du naufrage que certains voyaient à l’horizon.

8.1

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