Trois ans après une sortie remarquée sur PC et consoles, le jeu d’action Ghostrunner est de retour avec un second volet… Mais si, souvenez-vous, c’est ce “die and retry” dans un univers cyberpunk. Voici donc notre avis sur la suite concoctée par le studio One More Level et l’éditeur 505 Games !
Test réalisé sur PS5. Les images de cet article sont tirés de la version PC de Ghostrunner 2.
Dans une cité qui compte plus de néons que d’habitants, un cyber-ninja défend la veuve | l’orphelin. Alors non, ici, c’est pas Cyberpunk 2077 mais Ghostrunner 2, la suite du jeu d’action “die and retry” que nous avions tant apprécié - 17/20 - il y a trois ans. Il faut dire que le duo One More Level | 505 Games avait tout de suite visé juste, avec une technique solide, un gameplay aux petits boulons et une aventure qui se renouvelle sans cesse (nouvelles techniques, nouveaux ennemis, level design de plus en plus complexe). Bref, la copie était super propre. Est-ce encore le cas cette fois-ci, avec suffisamment d’innovations, d’ambitions pour donner vie à une suite à la hauteur ? Voici la réponse.
Bien que le scénario ne soit pas le “gros” argument de Ghostrunner, voici quand même quelques détails. Ce second épisode se déroule un an après la conclusion du dernier volet… La Maîtresse des Clés n’est plus et la Tour Dharma (dernier refuge de l’humanité) fait ce qu’elle peut pour tenir debout. Bien sûr, le calme est de courte durée. Une secte IA veut façonner l’avenir des Hommes.
The Way of the Ninja
Comme dans le premier opus, Ghostrunner 2 nous place aux commandes de Jack, un “robot-ninja” puissant, agile, mais pas super résistant… Ici, à l’image d’Hotline Miami, le moindre coup vous met au tapis (et c’est la même chose pour vos adversaires). Les phases d’action de One More Level se révèlent donc toujours aussi exigeantes et - surtout - dynamiques. Car oui, pour ne pas terminer en pièces détachées, Jack peut dasher, courir sur les murs, ralentir le temps en l’air, glisser - et même s’élancer grâce à des points d’accroche réservés au grappin. Sans oublier toute la partie offensive, notamment une attaque au sabre, des outils comme les shurikens, de puissants pouvoirs spéciaux.
À ce stade, il faut signaler plusieurs changements par rapport à Ghostrunner premier du nom. Déjà, les dashs ne sont plus limités à un nombre précis d’utilisations - mais à une barre d’endurance d’un seul tenant. Ainsi, dès le début de l’aventure | sans avoir équipé la moindre amélioration, vous êtes en mesure de foncer quatre fois d’affilée. Surtout, autre différence de taille : vous pouvez désormais bloquer les tirs en maintenant la touche “L1” enfoncée. Dans ce cas, vous ne serez pas invulnérable non plus. Plus vous encaissez de projectiles, plus votre endurance se tarit, jusqu’à vous laisser sans défense (sans la possibilité de dasher ou de bloquer). Autant dire que si ça vous arrive, c’est la mort assurée ! Précisons qu’en appuyant sur “L1” juste avant de recevoir un coup au corps-à-corps, vous pouvez réaliser une contre-attaque plutôt stylée. Pratique face aux ennemis capables de vous parer.
NINJA… Gnaque !
Avec tout ça, One More Level ne révolutionne pas le “cœur gameplay” de Ghostrunner (ce n’est pas ce qu’on lui demande) et propose à nouveau des levels mêlants phases d’action, avec des arènes à nettoyer, et de plateforme. Sur ce point, ça marche toujours aussi bien ! Les premières heures de ce second opus renouent sans problème avec l’ivresse des déplacements et du sabre à tout-va, grâce à des sensations à la fois fluides et impactantes… On note toutefois une courbe d’accélération revue à la baisse - surtout quand on sort d’un “wall run” - et quelques problèmes qui reviennent à la charge. Eh oui, dans Ghostrunner 2, ça arrive encore souvent de marcher sur un mur qu’on veut simplement escalader, voire d’atterrir sur une partie cachée du décor après une chute (alors que ça devrait plutôt appuyer sur reset). Rien de super grave, mais c’est le genre d’écueils qu’on aurait aimé voir corrigés.
À ce stade, vous vous demandez peut-être : comment fait Ghostrunner pour se renouveler ? Eh bien, avec des niveaux plus grands que par le passé où le joueur peut choisir son approche. Une nouvelle direction qui agit de concert avec la refonte de la Carte mère, alias l’arbre de talents de ce deuxième volet. Tout au long de l’aventure, divers bonus deviendront disponibles à l’achat. Il y a huit catégories en tout, réparties entre l’épée, les déplacements ou encore les shurikens. Il est par exemple possible d’électrocuter les adversaires alentour après une parade parfaite, d’augmenter sa vitesse de 5% lors de chaque combo, de lancer trois projectiles au lieu d’un seul… Avec 48 améliorations au total, il y a de quoi faire. À savoir que Jack ne peut en porter qu’un nombre limité - mais que ce seuil devient de plus en plus souple au fur et à mesure de la progression, en trouvant des Éclats de mémoire cachés un peu partout dans les niveaux. De plus, vous êtes en mesure de changer de build à n’importe quel moment via le menu Pause. Ça peut être utile quand vous bloquez sur une arène remplie d’ennemis.
Conflit de bios
L’un dans l’autre… Ghostrunner 2 prend un virage bien plus action-aventure que son prédécesseur. En marge d’une personnalisation plus poussée | d’un scénario qui sert toujours autant de lien entre les différents levels, One More Level mise sur un “hub” inédit où des PNJ vous attendent pour taper la discute ; des passages à moto - plutôt réussies d’ailleurs - et même des phases dans une grande zone semi-ouverte, où vous pouvez vous déplacer à pied et à deux roues. Après tout, pourquoi pas, surtout que l’ouverture et l’imagerie offerte par cette zone fait du bien au rythme du titre. Mais dans les faits, dans sa quête pour faire “plus gros” qu’auparavant, Ghostrunner 2 perd de vue l’essentiel.
Concrètement, nous avons trouvé le level design de cette suite clairement moins réussi, plus ouvert certes mais moins propice au genre du die and retry. C’est compliqué de trouver une route opitmale et de prendre du plaisir quand on se prend sans cesse des pruneaux dans le dos - comme sortis de nulle part. Pire, dans des levels plus grands, le gameplay de Ghostrunner semble parfois assez lent, et on cherche plus souvent à survivre bêtement qu’à rebondir instinctivement sur les murs ! Pour un jeu qui avait si bien trouvé son rythme de croisière - dès le premier épisode - c’est un peu dommage. On remarque aussi des scènes dans le “Cybervoid” (le mode “Tron” de One More Level) qui cassent maladroitement le rythme, avec des énigmes dont on se serait bien passé… Pour le reste, tout n’est clairement pas à jeter et quand le studio revient à un level design plus classique, ça fait tout de suite mouche. Mention spéciale pour certains passages vraiment réussis - comme celui du “ver de sable”.
Des pièces détachées
Pendant ses 8 à 10 heures de durée de vie, la machine Ghostrunner 2 souffle donc le chaud comme le froid… Un entre-deux que l’on retrouve pour d’autres aspects : la technique, décevante du côté de la PS5 ; certains pouvoirs inédits bienvenus, comme l'Invisibilité ou le Flux (un gros rayon d’énergie), mais qui s’insèrent mal à l’ensemble ; des défis annexes qui déboulent étrangement dans des levels où l’on veut seulement foncer à toute berzingue ; un mode “rogue-like” repris du premier volet qui ne dépasse pas le stade du mini-jeu ; un bestiaire certes amélioré mais qui peine à mettre en place des situations pertinentes. Vous l’avez compris, Ghostrunner 2 est sans doute sorti un peu tôt de l’usine.
Conclusion
Points forts
- Un gameplay toujours si efficace
- Build, à personnaliser soi-même
- Du cyberpunk / post-apo plaisant
- Les niveaux en moto, un vrai plus
- La BO (un peu moins mémorable)
Points faibles
- Level design plus ouvert mais moins précis
- Un virage action-aventure assez constrasté
- Une expérience globalement moins addictive
Note de la rédaction
Avec Ghostrunner 2, le studio One More Level opère un virage action-aventure qui n’est pas sans heurts. En misant sur des zones plus grandes et pas toujours très précises, on perd un peu ce qui faisait le charme du premier volet… Ici, “die and retry” est plus souvent synonyme de frustration, ce qui aboutit à une expérience moins addictive ! L’aventure est ainsi jalonnée de tentatives (plus ou moins réussies) d’étoffer l’expérience - avec quelques passages qui sortent du lot, notamment dans la seconde partie. On se retrouve donc avec une expérience plaisante, portée par un gameplay toujours efficace, mais qui s’égare un peu trop souvent.